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Europe - Page 227

  • L’« accord » entre l’Etat, La Poste et la presse pour tuer les journaux indépendants (sous l’égide de Bruxelles)

    L'Etat, La Poste et des représentants de la presse ont signé mercredi dernier un « accord » sur le transport des journaux par La Poste, dans l’indifférence générale, alors qu’il s’agit d’une menace de mort sur les journaux indépendants.

    Christine Albanel, ministre de la Culture et de la Communication s'est félicitée de cet accord « ambitieux » pour lequel toutes les parties ont « fait des efforts » : « Les éditeurs ont accepté une augmentation progressive des tarifs, la Poste s'est engagée à des efforts de productivité et l'Etat confirme ses engagements. »

    Les tarifs préférentiels pour la presse coûtent à La Poste 400 millions d’euros par an malgré leur prise en charge partielle par l’Etat. L’Etat va continuer à contribuer à cette dépense à hauteur de 242 millions jusqu'en 2011, pour réduire sa contribution à 180 millions en 2015.

    Pour les éditeurs, l'augmentation des tarifs sera progressive sur sept ans. Pour la presse d'information politique et générale, l'augmentation sera par exemple de 2% en 2009 et de 4% en 2015. Au total entre 2009 et 2015, elle atteindra presque 25%. Pour le reste de la presse, elle sera proche de 34% entre 2009 et 2015.

    Le Syndicat de la presse magazine et d'information affirme que sa signature a été « une décision difficile » en raison « d'augmentations tarifaires hors du commun », alors que nous sommes « dans un contexte économique particulièrement tendu, et alors que l'élasticité au prix du produit presse interdit toute répercussion sur les prix de vente ».

    Pour le Syndicat professionnel de la presse magazine et d'opinion, les hausses tarifaires « extrêmement lourdes fragiliseront un peu plus de nombreux titres ». « C'est le lecteur qui en pâtira, qu'il s'agisse du prix des publications ou de la réduction de leur pagination. »

    François Morel, président du Syndicat de la presse quotidienne nationale, fait contre mauvaise fortune bon cœur : « Au départ, il était question d'une augmentation tarifaire pour les quotidiens nationaux de l'ordre de 40% » (soit presque deux fois plus que ce que l'accord prévoit finalement)", souligne-t-il, estimant donc que l'accord était finalement « équilibré », et se félicitant qu’il « sécurise l'intervention de l'Etat » dans le secteur. Merci monsieur le bourreau, vous êtes bien bon de sécuriser la guillotine et de la faire fonctionner à tempérament.

    Ici et là dans la presse, notamment dans La Croix, on émet quelques cris plaintifs. Mais puisque l’existence des journaux dépend du pouvoir et des libéralités des grosses entreprises liées au pouvoir, on se plaint avec la plus grande humilité…
    Ce que je remarque, quant à moi, c’est que personne ne remarque qu’il ne s’agit pas d’une décision française, mais d’une conséquence des directives européennes. Le gouvernement n’a pas le choix, parce que les directives ont force de loi, et les éditeurs, tous gagnés à l’européisme, cachent soigneusement que leur suicide est programmé par l’Union européenne.

    Il s’agit en effet de l’application de la troisième directive postale, élaborée en 2006. Initialement, elle devait aboutir à une libéralisation totale de la Poste au 1er janvier 2009. En octobre 2007, elle a été reportée au 1er janvier 2011 (naturellement, 11 Etats membres ont obtenu des dérogations, mais la France furieusement européiste s’est bien gardée d’en demander pour elle-même). Au 1er janvier 2011, toutes les activités postales seront donc soumises à la concurrence. Comme les tarifs postaux de la presse sont une spécificité française, il faut absolument les supprimer pour tenter de rendre la Poste française compétitive (ce qu’elle n’est pas de toute façon).

    Et les journaux indépendants vont devoir augmenter leur prix de vente ou disparaître, et disparaître parce qu’ils auront augmenté leur prix de vente dans une société en récession économique et au pouvoir d’achat en chute libre.

  • Les droits de l’homme selon l’ONU

    Attention. Ceci n’est pas un gag de mauvais goût. C’est hélas sérieux.

    Alors que la Grande-Bretagne se vautre dans une dhimmitude effrénée (voir ma rubrique islam), le Comité des droits de l’homme de l’ONU s’inquiète que « des attitudes publiques négatives à l’encontre des membres musulmans de la société » continuent d’être autorisées en Grande-Bretagne. Et il demande au gouvernement de prendre « des mesures énergiques pour éliminer ce phénomène et s’assurer que les auteurs de tels actes de discrimination sur la base de la religion soient correctement dissuadés et sanctionnés ».

    L’Irlande dans le collimateur : laïcité et avortement

    Pour faire bonne mesure, le même comité des droits de l’homme de l’ONU demande à l’Irlande d’ouvrir ses écoles (presque toutes catholiques) à un enseignement laïque, et au Parlement irlandais de « prendre des mesures pour aider les femmes à éviter des grossesses non voulues de sorte qu’elles n’aient pas à recourir à des avortements illégaux ou dangereux ».

    (Daily Telegraph, via Bivouac-ID pour la Grande-Bretagne)

  • Le copain de la rock star

    « Obama ? C’est mon copain ! », confiait Nicolas Sarkozy au Figaro avant le passage éclair à Paris du candidat démocrate à la présidence des Etats-Unis. Il disait aussi : « Je suis le seul Français à le connaître. » Sic. En retour, leur de leur conférence de presse, Barack Obama a qualifié Nicolas Sarkozy de « rock star »…

    Cela, c’est pour le degré zéro de la politique. Je renvoie au blog de Bernard Antony sur « la diplomatie de Salut les Copains ».

    On retiendra que Nicolas Sarkozy est pour Obama, bien sûr, comme toute l’intelligentsia européenne : il a « une grande convergence de vues » avec le candidat.

    20080725PHOWWW00240.jpg« Sarkozy salue en Obama l’Amérique que la France aime », résume Le Figaro. On n’a donc pas le choix. La France tout entière est censée être acquise à l’Obamania. Que le Figaro, toujours lui, illustre par cette photographie. Sic.

    Mais la France, Obama n’en a rien à faire. Il l’a dit clairement. Comme on lui demandait pourquoi il passait en coup de vent à Paris, entre Berlin où il a fait un grand discours, et Londres où il devait dîner avec Gordon Brown, il a répondu :

    « La vérité, c'est que le discours que j'ai fait en Allemagne visait un public européen au sens large et j'espère que mes amis en France ont pu entendre ce que j'ai dit sur le renforcement de la relation entre les Etats-Unis et l'Europe. »

    Il a fait un discours à Berlin parce qu’il considère que Berlin est la capitale de l’Europe, et que ce qu’il dit à Berlin est forcément écouté par tous les Européens. Car il n’existe pas de nations, il n’existe que « l’Europe ».

    Sur tous les sujets il en est ainsi. Voici un autre exemple patent, et appuyé :

    « Les Européens perçoivent les Américains comme étant des unilatéralistes, des militaristes et ont tendance parfois à oublier les énormes sacrifices que les militaires et les contribuables américains ont fait pour contribuer à la construction de l'Europe. De l'autre côté, aux Etats-Unis, il y a une tendance à dire que les Européens ne veulent pas s'engager, se mouiller sur ces questions de sécurité très difficiles et épineuses. »
    Les sacrifices faits par les Américains, dit-il : non pas pour libérer l’Europe occidentale du joug nazi, mais pour « contribuer à la construction de l'Europe ». Et cela continue, bien sûr, avec la pression constante pour que la Turquie intègre l’Union européenne.

    Et Sarkozy n’était pas en reste :

    « Je ressens une grande impatience que la démocratie américaine choisisse son prochain président et que l'on prenne beaucoup d'initiatives en commun entre l'Europe et les Etats-Unis. »

    La France n’existe plus. Et Sarkozy en est d’accord. Il lui suffit d’être une « rock star » que l’on vient saluer en passant.

  • Chypre : on va négocier

    A l'issue d'une rencontre entre le président chypriote Demetris Christofias et le dirigeant de la « République turque de Chypre du Nord » Mehmet Ali Talat, au QG de l'ONU, dans la zone tampon de Nicosie, le chef de la mission de l'ONU, Taye-Brook Zerihoun, a annoncé que des négociations en vue de réunifier l'île débuteraient le 3 septembre.

    Des groupes bi-communautaires avaient été mis en place en avril pour plancher sur de nombreux dossiers, comme le partage des pouvoirs, la sécurité ou les questions économiques. Aujourd’hui, comme prévu, les dirigeants ont examiné les résultats de ce travail, et ont décidé de la date du début des négociations proprement dites.

    Il va de soi que non seulement l’ONU, mai l’Union européenne et la Turquie, sont favorables à l’aboutissement rapide de ces négociations… Au point que Mehmet Ali Talat a déclaré hier à Ankara que l’accord pourrait intervenir avant la fin de l’année…

    Mais le président chypriote met régulièrement en garde contre les effets contreproductifs que pourrait avoir un accord conclu dans la précipitation.

    Et qui sera soumis à référendum, comme cela a été précisé par le représentant de l’ONU…

  • La France et l’OMC

    Une dépêche de l’AFP annonce :

    « Sarkozy: la France ne signera pas l'accord OMC en l'état »

    Et l’agence explique :

    « Le président français Nicolas Sarkozy a affirmé jeudi à Batz-sur-Mer (ouest) que la France ne signerait pas en l'état l'accord à l'OMC "s'il n'est pas modifié". »

    Puis elle précise :

    « "A l'OMC, cet accord qui est sur la table, s'il n'est pas modifié, nous ne le signerons pas", a déclaré le chef de l'Etat, président en exercice de l'Union européenne, lors d'une réunion avec des restaurateurs à Batz-sur-Mer. »

    Mais on ne demandera pas à « la France » de signer ou de ne pas signer les accords.

    Nicolas Sarkozy dit : « Nous ne le signerons pas. » Il veut dire, apparemment, qu’il ne signera pas en tant que président du Conseil européen, au nom de ses partenaires de l’Union.

    Mais ce n’est pas non plus le président du Conseil européen qui signe ou non, c’est la Commission européenne.

    Ceci me donne l’occasion de préciser ce que j’ai déjà dit sur le sujet.

    Voici ce qu’explique la Commission européenne elle-même sur son site :

    « L'UE applique une politique commune pour tout ce qui touche au commerce (la "politique commerciale commune"). En d'autres termes, en matière de commerce, y compris les questions concernant l'OMC, l'UE intervient comme seul acteur, la Commission européenne négociant les accords commerciaux et défendant les intérêts européens au nom des 27 États membres de l'Union. (…)

    « Les principales décisions formelles (par exemple l'autorisation de lancer ou de conclure des négociations) sont alors confirmées par le Conseil de ministres. (…)

    Et en ce qui concerne précisément les négociations actuelles :

    « Au terme du cycle de négociations, le Conseil doit officiellement donner son accord sur leur résultat. »

    Autrement dit, c’est le conseil des ministres du commerce extérieur, avec pour la France Christine Lagarde ou sa secrétaire d’Etat ad hoc Anne-Marie Idrac, qui donnera son accord à ce qui a été négocié exclusivement par la Commission européenne. « La France », représentée par son ministre (et non par le chef de l’Etat, même « président de l’Union ») n’a aucune possibilité de faire jouer un quelconque droit de veto, c’est-à-dire de s’opposer à la décision majoritaire d’accepter l’accord. Sans parler du fait qu’on ne s’oppose pas à la Commission européenne en de telles circonstances, c’est rigoureusement impossible parce que, comme le souligne d’emblée la Commission européenne dans son texte, « L'UE applique une politique commune pour tout ce qui touche au commerce (la "politique commerciale commune") ». Or, dans les politiques communes, les décisions sont prises à la majorité qualifiée.

    Jusqu’à quand fera-t-on croire aux Français que leur pays a encore une part de souveraineté quand elle l’a abandonnée depuis longtemps dans toute une série de domaines ?

     

    Addendum. La dépêche était de 14h50.  La réplique n'a pas tardé. A 16h11, l'AFP publiait la mise au point de Peter Mandelson, à Genève : "La Commission est chargée de négocier ici à l'OMC au nom de tous les Etats membres. Nous continuerons ainsi sur la base du mandat que nous avons."

  • Pêcheurs : bien sûr la Commission européenne…

    Le commissaire européen à la pêche Joe Borg a fait savoir hier que la Commission refusait d’approuver en l’état la mesure clef du soi-disant plan français d’aide à la pêche en 15 mesures. Il s’agit de la mesure 9, qui représente à elle seule au moins un tiers des 310 millions d’euros annoncés.

    Cette mesure est celle qui prévoit notamment des aides à la restructuration et à la modernisation de la flotte de pêche française, revenant en fait à compenser financièrement la hausse du prix du gazole pour les chalutiers à hauteur de 27 centimes d'euro le litre. Malgré l’emballage, la Commission a vu, évidemment, que la mesure revient à subventionner le prix du carburant, ce qui est « inacceptable » pour Bruxelles.

    Un responsable du ministère français de la Pêche a immédiatement réagi en indiquant que la France allait « réadapter » ce volet. Mais rien ne pourra être fait avant septembre. En attendant, on fait croire aux pêcheurs qu’il s’agit d’un malentendu et d’une mauvaise interprétation de la Commission…

  • A Genève, l’UE poursuit son suicide économique

    A l’ouverture de la prétendue « réunion de la dernière chance » de l’OMC à Genève, l’Union européenne « a pris une initiative spectaculaire » (dixit l’AFP) en proposant d'abaisser de 60% ses droits de douane sur les produits agricoles, au lieu des 54% précédemment annoncés.

    Selon le porte-parole de Peter Mandelson, cette offre est « une avancée tout à fait considérable, une amélioration substantielle, qui devrait donner une impulsion importante aux discussions à Genève cette semaine »…
    Les 152 Etats membres sont « à portée d'un pas fondamental pour conclure le cycle de Doha (qui piétine depuis 2001) cette année », a déclaré Pascal Lamy…

    Les paysans irlandais vont découvrir que leur Premier ministre n’a de « droit de veto » dans cette affaire… Les paysans français vont découvrir que Nicolas Sarkozy, tout président qu'il soit du conseil européen, ne l'a pas davantage.

  • Belgique : la crise toujours

    Le 14 juillet, le Premier ministre belge Yves Leterme, n’arrivant toujours pas à trouver un accord sur la réforme des institutions entre Flamands et Wallons, a remis la démission de son gouvernement au roi Albert II. Le 17, le roi a refusé la démission d’Yves Leterme, et a confié une mission à trois personnalités pour « examiner de quelle manière des garanties peuvent être offertes pour entamer d'une manière crédible un dialogue institutionnel »…

  • L’OMC et la banane

    Le 16 juillet, l’Union européenne a osé accepter un compromis du directeur général de l’OMC visant à réduire les droits de douane sur le commerce des bananes, afin de faire plaisir aux Etats-Unis et aux pays d’Amérique du Sud qui réclament depuis longtemps cette mesure.

    Car il faut à tout prix relancer les négociations de l’OMC. Et le directeur de l’OMC, le Français Pascal Lamy, n’a rien trouvé d’autre que de sacrifier les bananes des Antilles françaises, avec l’assentiment des eurocrates.

    Heureusement, les pays ACP (Afrique, Caraïbes, Pacifique) ont jugé cette proposition inacceptable et ont menacé de bloquer les négociations si était conclu un tel accord qui « condamne, de manière irréversible et à court terme, les productions de bananes des pays ACP ».

  • Le Pen au Parlement européen

    Jean-Marie Le Pen, le 10 juillet, au Parlement européen