Nous sommes unanimement blessés, au plus intime de notre cœur de pasteurs, par les attaques contre la vie, la famille, ce qui est moral et sacré, le sain développement humain de nos jeunes, avenir de l’Afrique, le plein épanouissement des femmes, le respect des personnes âgées, dont nos cultures africaines ont un sens si aigu. Des intérêts égoïstes et pervers s’imposent à notre continent à une vitesse qui ne cesse de s’accélérer, avec une agressivité qui ne cesse de se renforcer, de manière de plus en plus organisée et puissamment financée, introduisant dans nos sociétés un individualisme et un hédonisme si étrangers à ce que nous sommes et voulons être.
C’est pourquoi nous vous implorons de mettre fin aux campagnes immondes de promotion de la civilisation mondiale de la mort sur notre continent. Il s’agit d’une résurgence terrifiante de l’esprit colonialiste se déguisant sous les noms alléchants de liberté, égalité, droits, autonomie, démocratisation et développement. Préservatifs, contraceptifs, programmes d’éducation sexuelle fabriqués ailleurs, purement techniques, sans références morales, avortement prétendument « sans risques » sont devenus des denrées plus accessibles aux africains que le mode d’emploi du développement intégral dont nous avons un besoin vital. Nul n’ignore désormais que sous l’euphémisme de « santé et droits sexuels et reproductifs », ces programmes sont purement et simplement imposés comme condition d’aide au développement. Il en est de même de la « perspective du genre », selon laquelle la maternité, l’identité filiale et nuptiale de l’être humain et la famille basée sur le mariage entre un homme et une femme seraient des « stéréotypes discriminatoires ». Non, les femmes et les hommes, en Afrique, ne sont pas des individus autonomes de leurs parents, époux, enfants : femmes, hommes, enfants, nous sommes tous des personnes, faites par amour et pour l’amour et faisons tous partie d’une famille et d’une communauté, vitalement, ontologiquement et affectivement unis !
Jeudi, les évêques d’Afrique et de Madagascar ont publié un « appel pressant » contre le néo-colonialisme de la culture de mort, à quelques jours du sommet des Nations Unies des 25-27 septembre qui doit adopter un « plan mondial de développement post-2015 » (dit « sommet du développement durable »…).
Ce texte a été signé par 45 prélats africains dont 32 présidents de conférences épiscopales représentant 40 pays africains et Madagascar, dix cardinaux et trois prélats africains romains. En voici l’intégralité.