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Ambiguïtés (encore et toujours)

Un canoniste, Benedict Nguyen, conseiller du diocèse de Corpus Christi au Texas, pointe les très graves ambiguïtés de la lettre de François donnant pouvoir aux prêtres de « pardonner l’avortement » et à ceux de la FSSPX de confesser validement pendant le Jubilé.

Benedict Nguyen relève qu’il s’agit d’une simple lettre à un président de conseil pontifical, ce qui n’est pas un acte juridique du pape pouvant avoir force de droit selon le droit canonique.

D’autre part il relève qu’il y a une grande confusion dans l’affaire de l’avortement, confusion dans laquelle je suis moi-même tombé.

Il faut clairement faire la distinction entre le péché d’avortement et l’excommunication. Il n’y a excommunication que si le péché d’avortement n’est accompagné d’aucune circonstance atténuante – il n’y a donc pas toujours excommunication, loin de là. Or la lettre ne parle pas de l’excommunication, mais seulement du péché, or tout prêtre peut donner l’absolution pour l’avortement comme pour n’importe quel autre péché, il n’a aucunement besoin d’une permission spéciale du pape.

Bref on ne sait pas de quoi parle le pape, et ce qu’il dit ne peut pas avoir force de loi… (Il en est de même de la faculté donnée aux prêtres de la FSSPX, qui en outre ne leur a même pas été communiquée.)

Commentaires

  • La faculté du pape d'absoudre et de lier dépasse et outrepasse toutes les facultés ou les restrictions canoniques. Même sans le nom, ces décisions sont autant de Motu proprio qui bouleversent (au moins momentanément, mais pourra-t-on jamais revenir en arrière ?) tout le droit canonique. Nous entrons dans l'ère de la pagaille instituée. Tirons-en le maximum de positif, sans regarder au déchet. Dieu se débrouillera.

    Je mets une restriction cependant. Le pape reste soumis au droit divin. Il ne pas faire par exemple que le mariage ne soit plus indissoluble, car il est indissoluble de droit divin.

  • Merci pour ces précisions. Il y a en effet un risque de pagaïe...

  • Très intéressant....Voir......
    http://benoit-et-moi.fr/2015-II/actualite/pedagogie-pour-les-brebis-du-pape-franois.html

  • Le faux prophète sait exactement ce qu'il fait et de quoi il parle.
    Il dit ces choses à l'intention de tous ceux qui ne connaissent rien à L'Église et qui ne prendront pas la peine de vérifier quoi que ce soit, afin de gagner la sympathie de tout le monde séculier, qui ne manquera pas de s'émerveiller d'un pape aussi ouvert, accueillant, compréhensif et plein de miséricorde pour les pêcheurs.
    En effet, quel profane irait remettre en question la parole d'un pape, surtout si cette parole lui convient?La seule chose qui l'intéresse, c'est une formidable notoriété qui lui permettra d'ouvrir toutes grandes les portes de L'Église à tous les pécheurs et à tous les païens, dans le but caché de la désacraliser, au nez et à la barbe des érudits qui n'y auront rien vu.

  • Father Z, commentant tant bien que mal le versant FSSPX de la lettre, dit s'attendre à un document subséquent clarifiant les dispositions en langage juridique. Voilà un beau défi pour les canonistes de la Curie...

  • De Jean Ferrand :
    "La faculté du pape d'absoudre et de lier dépasse et outrepasse toutes les facultés ou les restrictions canoniques."

    ______________________________

    Parfaitement.

    François Ier est apostoliquement Souverain.

    N'importe quel Pape, s'il le veut, peut de son propre mouvement passer outre toutes les procédures ecclésiastiques et, par exemple, déclarer le même jour un défunt Serviteur de Dieu, le béatifier une heure après et le canoniser l'heure suivante.
    C'est dans le Pouvoir des Clefs.


    Quand un dicastère avec son cardinal à sa tête se rend en corps à l'audience du Pape, afin qu'il tranche par "Oui" ou par "Non" une question doctrinale, pastorale, exégétique, disciplinaire, etc., la question lui est posée oralement par le préfet.

    Le Pape ne prononce alors pas un mot, hormis l'articulation exclusive de l'un de ces deux mots :
    - "Oui."
    - "Non."
    Puis tout le monde se retire. Le dicastère (qui est venu en corps afin que ses responsables soient témoins de la réponse) produit ensuite un document public idoine, sous le sceau du Pêcheur ou pas, l'autorité du cardinal-préfet, ou de tout autre responsable de la Curie, étant, de toute manière, sous l'autorité du Pape, n'émanant que de lui et ne pouvant exprimer __ sui generis __ que sa formelle volonté.
    Cf. L'Enchiridion de Denzinger qui rapporte maints cas.


    Pour la question des avorteurs :
    En cas d'excommunication, non, les excommuniés ne peuvent recevoir validement le sacrement de confession. L'excommunication met l'excommunié hors de l'Eglise. L'excommunication, s'il y a regret et remords, doit faire d'abord l'objet d'une levée. Seul l'évêque peut la faire. Un prêtre ne peut lever une excommunication que de manière médiate, jamais non-médiate. Si l'évêque ne se réserve pas cette levée personnellement, il peut en déléguer temporairement le pouvoir __ pour certains péchés __ au prêtre, qui lèvera alors en son nom l'excommunication.


    Pour la question de la FSSPX :
    Le Saint-Siège sait s'il a __ ou n'a pas __ à lui communiquer sa décision par un document. S'il n'a rien émis à cet égard, c'est qu'il n'a pas à le faire. Dans ce cas, la simple information publique, sous n'importe quelle forme, qui parvient nécessairement à la connaissance des prêtres de la FSSPX, suffit à rendre licites les absolutions qu'ils donneront dans la stricte période que le Pape leur a accordée.

    Dieu ne se sert d'aucun papier. Entre le confesseur et le confessé il n'y a aucun papier. Tout cela relève des "Rerum Dei".

  • Bonjour,

    Vous indiquez que "tout prêtre peut donner l’absolution pour l’avortement comme pour n’importe quel autre péché, il n’a aucunement besoin d’une permission spéciale du pape" mais ceci n'est pas exact car il existe des péchés réservés pour lesquels l'absolution n'est pas possible tant que l'excommunication n'est pas levée.

    Comme l'avortement fait partie des péchés réservés susceptibles d'entrainer une excommunication latae sententiae, seule la levée préalable de cette excommunication permet ensuite de donner l'absolution par le prêtre lorsque celui-ci a reçu la faculté de lever d'abord l'excommunication (on peut voir à ce sujet la mise au point de l'abbé Spriet pour ce qui regarde le diocèse de Lyon : http://blog.lanef.net/index.php?post/Année-de-la-miséricorde-et-avortement).

    C'est la peine juridique elle-même de l'excommunication latae sententiae pour certains cas d'avortement qui est en réalité très gravement remise en cause par cette décision du Pape François. D'une part celle-ci n'est même pas évoquée dans la lettre au Président du Conseil Pontifical pour l'évangélisation. D'autre part, comme pour la reconnaissance de la validité et de la licéité des "confessions FSSPX" (édictée d'ailleurs au mépris du pouvoir de juridiction des évêques du monde entier en la matière), cette décision semble irréversible à bien des égards. La Révolution continue d'abattre, en s'accélérant, les derniers murs juridiques encore debout dans l'Eglise. Quand l'autorité sera totalement dissoute, la place sera libre pour qui vous savez.

  • vous ne savez pas de quoi parle le Pape, écrivez-vous. Mais il parle de miséricorde ! Vous ne semblez pas savoir ce que cela signifie !

  • @ Bleute
    Alors qu'il l'applique, cette miséricorde, aux Franciscains de l'Immaculée et il sera en conformité avec ses discours!

  • Cher ami,
    En effet le Pape ne s'adresse pas aux théologiens mais aux catholiques mal renseignés et qui fuiraient les idiots qui essayeraient de les convertir à coup de droit canon et de subtilités légalistes.

    Bizarement le Pape prend l'option simple qui vise à l'efficacité.

    Après si ça vous turlupine, vous pouvez toujours engranger les formations mais est-ce que cela vous fera qqu'un de meilleur ?

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