A la prison centrale de Faisalabad (troisième ville du Pakistan, trois millions d’habitants), la messe dominicale a été supprimée. Cette mesure a été glissée parmi celles qui durcissaient les conditions de détention suite à la suppression du moratoire sur la peine de mort. Mais ça n’a aucun rapport, et des associations de défense des droits de l’homme ont saisi la justice, faisant valoir que cette mesure était contraire à la Constitution du Pakistan qui garantit la liberté de culte à tout citoyen, ainsi qu’à diverses conventions internationales signées par le Pakistan. Le directeur de la prison a justifié sa décision en mettant en avant des motifs de sécurité et le trafic de drogue. L’argument a été rejeté par le juge. Le directeur a déclaré alors qu’il accepterait le retour de la messe si elle est officiellement autorisée par l’Inspecteur général des prisons et par le ministère de l’Intérieur. Le juge a demandé aux deux parties de s’adresser à ces autorités. Ce qui a été fait. On attend les réponses. D’autre part, la Fondation Paix et Développement humain a écrit plusieurs lettres aux autorités du Pendjab, sans recevoir de réponse.
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La messe supprimée
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La communion sur la langue
Dimanche dernier, l’évêque d’Oruro, en Bolivie, Mgr Krzysztof Białasik, a déclaré qu’il interdisait désormais dans son diocèse la communion dans la main, après avoir constaté que certaines personnes repartent avec l’hostie sans la consommer.
Mgr Białasik est un Polonais qui après avoir fait ses études à la Société du Verbe divin près de Poznan a été ordonné prêtre et envoyé en Bolivie, où il a été missionnaire pendant 20 ans avant d’être nommé évêque d’Oruro par Benoît XVI en 2005. Depuis 1998 il était secrétaire de la conférence épiscopale de Bolivie pour la pastorale.
Rorate Caeli en profite pour faire un point sur la situation. Mgr Białasik serait le troisième évêque, au cours de ces dix dernières années, à retirer la permission de donner la communion dans la main (par distinction avec ceux qui maintiennent l’interdiction existante, ou qui recommandent la communion sur la langue, ou qui interdisent la communion dans la main dans certaines églises).
Le premier fut le cardinal Cipriani, archevêque de Lima, en 2008. Le deuxième a été le cardinal Ranjith, archevêque de Colombo, en 2011.
Mgr Rogelio Livieres, évêque de Ciudad del Este, qui vient de mourir, avait fermement condamné la communion dans la main l’an dernier, et l’aurait sans doute interdite s’il n’avait été éjecté de son diocèse par François à ce moment-là.
La conférence épiscopale du Nigeria avait permis temporairement la communion dans la main à cause de l’épidémie d’Ebola, mais a supprimé cette permission en décembre dernier.
Quelques évêques ont imposé la communion sur la langue en diverses circonstances. Mgr Antonio Carlos Rossi Keller, évêque de Frederico Westphalen, au Brésil (quel nom bizarre) a annoncé fin 2011 que les fidèles qui voulaient la communion de sa main dans la cathédrale devaient la recevoir à genoux sur la langue. Mgr Eduardo Maria Taussig, évêque de San Rafael, en Argentine, a demandé la même chose la même année. Le cardinal Carlo Caffara, archevêque de Bologne, a ordonné en 2009 que la communion ne soit donnée que sur la langue dans les trois principales églises de son diocèse. Depuis la Fête Dieu de 2008, Benoît XVI donnait l’exemple.
Rorate Caeli rappelle qu’en 1996, Juan Rodolfo Laise, évêque de San Luis en Argentine, avait été le seul évêque de son pays à refuser la communion dans la main lorsque l’indult fut promulgué pour l’Argentine. Selon les informations de Rorate Caeli, cette interdiction demeure.
Il serait intéressant de savoir dans quels pays, en dehors du Nigeria, il n’y a pas eu d’indult pour la communion dans la main. Lors de mon dernier voyage en Irlande j’ai vu que tout le monde communiait dans la main, et de façon très désinvolte, et lors de mon dernier voyage en Pologne j’ai vu que tout le monde communiait pieusement sur la langue, alors qu’il y a eu finalement un indult en 2006. Je suppose que les militants de la communion dans la main ont dû faire des adeptes ici et là en Pologne, mais il est frappant de constater que la différence générale d’attitude envers le Saint Sacrement, dans deux pays considérés comme très catholiques, correspond à la réalité sociologique d’une Irlande qui inscrit le « mariage » homosexuel dans sa Constitution et d’une Pologne qui se révolte contre les thèses hétérodoxes défendues au synode.
Quant à Mgr Białasik, évêque d'un pays dont, en plus, le président marxisto-panthéiste est un ami du pape, je ne lui donne pas longtemps avant d'avoir des ennuis...
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La plus grande statue de Marie
Au moins 30.000 personnes se sont rassemblées le jour de l'Assomption à la « Grotte de Marie » (Gua Maria), sanctuaire marial d’Ambarawa à Java, Indonésie, pour la bénédiction de « la plus haute statue de Notre Dame dans le monde » (42 mètres). Dans le plus grand pays musulman du monde… La messe a été concélébrée par 15 prêtres et 7 évêques, dont l’acrhevêque de Semarang, Mgr Johannes Pujasumarta, qui a procédé à la bénédiction de la statue à partir d’une nacelle de grue.
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Libération
Le P. Antoine Boutros, prêtre grec-catholique melkite qui avait été enlevé en Syrie en juillet dernier, a été libéré le jour de l’Assomption.
La nouvelle a été annoncée dimanche par le patriarche S.B. Grégoire III, mais on ne sait encore rien des conditions de cette libération, ni du sort du laïc qui l’accompagnait.
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+Mgr Rogelio Livieres+
Deux semaines avant son 70e anniversaire, et moins d’un an après avoir été viré par François de son diocèse de Ciudad del Este, Mgr Rogelio Ricardo Livieres Plano est mort des suites de complications de son diabète le 14 août dans un hôpital de Buenos Aires.
Les hispanophones liront avec intérêt la belle homélie du P. Anthony Myers qui a aussitôt célébré une messe de Requiem (je ne suis pas hispanophone mais j'ai quand même compris). A cette messe, Mgr João Evangelista Martins Terra, évêque auxiliaire émérite de Brasilia, a déclaré : « Mgr Rogelio est au ciel. Il a été crucifié dans la vie et c’est pour cela que Dieu l’a emporté le jour d’un autre martyr. Il a fait le plus important que doit faire un évêque : former des prêtres. »
Mgr Martins Terra sait de quoi il parle, puisque, bibliste réputé, et collaborateur pendant dix ans du cardinal Ratzinger à Rome, il fut professeur au séminaire fondé par Mgr Livieres. Séminaire qui était le plus important de toute l’Amérique latine, dans ce diocèse qui aurait été loué comme « périphérique » s’il n’avait pas été un séminaire traditionnel, avec des séminaristes en soutane, avec la messe ad orientem et apprentissage de la « forme extraordinaire ». Ce séminaire était une insulte pour les autres évêques du Paraguay et des pays limitrophes. Le nombre de prêtres du diocèse était passé de 12 à 62… François a donc viré l’évêque qui avait osé aller à contre-courant du relativisme et du sécularisme, et cet évêque qui restait un reproche vivant est mort, l’affaire est donc close. Tant pis pour l’Eglise. Et pour les âmes.
Rappel :
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En Indonésie
La mobilisation des musulmans bloque la construction de l’église de la paroisse Sainte-Claire à Bekasi, ville qui jouxte la capitale de l’Indonésie, Jakarta.
Après 17 ans du parcours du combattant que cela représente, les catholiques du nord de Bekasi ont fini par obtenir, le 18 juillet, le permis de construire leur église. Mais, depuis lors, des musulmans occupent les lieux pour empêcher la construction de l’église. Le maire de Bekasi, Rahmat Effendi, est venu en personne, le permis en mains, pour expliquer aux manifestants que les catholiques avaient obtenu en toute légalité le droit de construire une église. Peine perdue. Pour les manifestants, le permis a été obtenu par des pots de vin, et ils exigent que le maire annule le permis octroyé par des agents municipaux corrompus. Les catholiques peuvent prouver que les agents municipaux n’y sont pour rien puisqu’ils ont tout simplement rempli les critères légaux (ce qui est presque impossible mais pas tout à fait), les musulmans ne désarment pas. D’ailleurs, comme dit l’un d’eux, « aucune église ne peut être construite à Bekasi, une ville uniquement constituée de pieux musulmans ».
Pour éviter que la situation dégénère, le maire a demandé aux catholiques de suspendre la construction de l’église, et leur a fourni un local militaire pour la célébration de la messe dominicale…
La situation est identique à Ciledug, où la construction de l’église Sainte-Bernadette a dû être interrompue en raison des manifestations, malgré le permis en bonne et due forme. La construction d’une église à Cibubur est bloquée depuis l’année dernière pour les mêmes raisons.
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Israël : les évêques se rebiffent
Communiqué de l’Assemblée des ordinaires catholiques de Terre Sainte :
L’AOCTS porte plainte contre le rabbin Gopstein
Ce vendredi 7 août, à 10h, l’Assemblée des Ordinaires Catholiques de Terre Sainte a déposé plainte contre le rabbin israélien Bentzi Gopstein et son mouvement Lehava, suite à des propos du rabbin soutenant et incitant les incendies d’églises en Israël.
Il y a quelques jours, lors d’un débat public, le rabbin Gopstein, leader d’un mouvement extrémiste juif anti-assimilation, Lehava, n’avait pas hésité à affirmer que la loi juive préconisait de détruire l’idolâtrie en terre d’Israël, et qu’en conséquence, les églises et les mosquées pouvaient être incendiées.
Ces propos, qui interviennent après une suite préoccupante d’actes de vandalisme contre des Lieux Saints en Israël, sont inacceptables pour l’Assemblée des Ordinaires Catholiques de Terre Sainte. Ils incitent à la haine et font peser une réelle menace sur les édifices religieux chrétiens de ce pays.
La communauté catholique de Terre Sainte a peur et se sent en danger. Une plainte a donc été déposée ce vendredi matin auprès de la police israélienne.
L’AOCTS en appelle aux autorités israéliennes afin qu’elles garantissent une vraie protection aux citoyens chrétiens de ce pays, ainsi qu’à leurs lieux de culte.
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Au cours du débat, le 4 août, le chroniqueur « ultra-orthodoxe » Benny Rabinovitch a demandé à Benzi Gopstein s’il plaidait pour l’incendie des églises. Il a répondu :
« Selon Maïmonide, vous devez les brûler : êtes-vous contre Maïmonide ou en faveur de Maïmonide ? »
« Ne me parlez pas de Maïmonide, je vous ai demandé ce que vous en pensez », lui a répondu Rabinovitch.
« Bien sûr que je suis pour », a alors déclaré Gopstein.
Un rabbin lui a alors dit : « Bentzi, juste là, maintenant, vous avez été filmé et enregistré, et si cela parvient à la police vous serez arrêté ».
« C’est la dernière chose qui me dérange », a rétorqué Gopstein. « Si c’est la vérité alors je suis prêt à rester 50 ans en prison pour cela. »
Suite à l’émotion médiatique suscitée par ses propos, Benzi Gopstein, qui n’a pas été arrêté, a répondu : « La Loi est simple, l’interprétation de Maïmonide est que l’on doit brûler l’idolâtrie. Il n’y a pas un seul rabbin qui peut contester ce fait. Je pense que le gouvernement d’Israël doit l’appliquer. »
Mais il a aussi déclaré au site « ultra-orthodoxe » Kikar Hashabat : « J’ai dit que pour dire la vérité, je suis prêt à aller en prison. Et j’ai souligné que je ne brûlais pas et ne vais pas aller brûler les églises. »
Moi je ne les brûle pas, mais il faut les brûler…
En février, un incendie avait visé un bâtiment de l’Eglise grecque-orthodoxe de Jérusalem. En juin, l’église de la Multiplication des pains, en Galilée, a été incendiée. Les coupables courent toujours, puisque l'incendie d'une église n'est pas un attentat. Jurisprudence Maïmonide... Le mois dernier, des membres du mouvement Lehava ont été condamnés pour l’incendie d’une école judéo-arabe, mais un rapport interne des services de sécurité israéliens vient de conclure qu’il n’existait pas de preuves suffisantes pour déclarer cette organisation illégale...
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L’évêque qui passe les bornes de l’ignoble
Mgr Blase Cupich, qui a été nommé archevêque de Chicago directement par François sans consultation des évêques américains ni de la Congrégation pour les évêques, est connu pour ses positions « progressistes » et a déjà défrayé la chronique, notamment quand il a expliqué qu’il ne critiquerait pas la décision de la Cour suprême imposant le soi-disant mariage homosexuel sur tout le territoire des Etats-Unis, parce qu’il « respecte les exigences politiques d’égalité ».
Mais cette fois il est allé beaucoup plus loin, franchissant allègrement, ou plutôt sinistrement, les bornes de l’ignoble.
Interrogé sur les vidéos prouvant que le Planning familial vend des tissus et des organes de fœtus avortés, et même des fœtus de 20 semaines « intacts », il a répondu :
« Si le commerce de restes d’enfants sans défense est particulièrement répugnant, nous ne devons pas être moins consternés par l’indifférence envers les milliers de personnes qui meurent chaque jour par manque de soins médicaux convenables, ceux à qui un système d’immigration détraqué et le racisme refusent des droits, ceux qui souffrent de la faim, du chômage et du besoin, ceux qui payent le prix de la violence dans des banlieues saturées d’armes, ou ceux qui sont exécutés par l’Etat au nom de la justice. »
Vous avez bien lu. Tous ces problèmes disparates sont mis sur le même plan, y compris des faits qui résultent de l’application normale de la loi, et nous devons être au moins aussi « consternés » (appalled, ce qui peut presque se traduire par atterrés, choqués, horrifiés) par le chômage, le sort des clandestins, l’exécution des tueurs en série, que par « le commerce de restes d’enfants sans défense »…
On vient d’apprendre que Mgr Cupich, qui n’avait été élu par ses pairs que comme « remplaçant » pour le prochain synode, en sera membre à part entière. Décision de François, pour qu’il y ait quand même un évêque américain qui ne défende pas la doctrine traditionnelle du mariage.
De gauche à droite, le Révérend Dale Cockrum, superintendant du district méthodiste de Spokane, “Mgr” James Waggoner, “évêque” épiscopalien de Spokane, Mgr Blase Cupich, alors évêque formellement catholique de Spokane, la Révérende Sheryl Kinder-Pyle, presbyter exécutive (sic) des presbytériens de Spokane, à l’issue d’une « liturgie » (?) du vendredi saint… en la “cathédrale” épiscopalienne Saint-Jean.
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Ce 21 juin au Vatican
Le 21 juin dernier avait lieu au Vatican une conférence organisée par l’Académie pontificale des sciences, sur le thème « Esclavage moderne et changement climatique ». Comme je ne comprenais même pas l’intitulé, je n’en ai pas parlé. Mais voici que LifeSiteNews publie un texte d’Elisabeth Yore, juriste internationale luttant contre les trafics d’enfants, qui me semble mériter d’être lu. Elisabeth Yore constate que tous les maires et gouverneurs invités au Vatican étaient des hommes de gauche, militants de l’avortement et des « droits » LGBT. Il semble que ce ne soit pas seulement les Américains. Nous en avons nous-mêmes un exemple avec Anne Hidalgo, qui ne tarit pas d’éloges sur François et son encyclique depuis qu’elle est revenue de Rome. Sur la première photo ci-dessus, on voir Manuela Carmena lors de la conférence. Manuela Carmena, maire de Madrid, c’est “Podemos” : l’extrême gauche, et on sait ce qu’est l’extrême gauche espagnole. Sur la deuxième photo, on voit un carton « Karin Wanngård » : c’est le maire de Stockholm, elle est une militante du « parti social-démocrate suédois des travailleurs ». En réalité ce n’est pas elle qui se trouve derrière le carton, mais Valeria Mazza, qu’on voit aussi sur la première photo. Ici on touche au ridicule absolu. Valeria Mazza était à la droite du chancelier de l’Académie pontificale. A quel titre ? Aucun. Sur son carton est indiqué « maîtresse des cérémonies ». Valeria Mazza n’a d’autre titre de gloire que d’avoir été la plus connue des top-models d’Argentine (et d’avoir défrayé la chronique judiciaire avec son mari l’homme d’affaires Alejandro Gravier pour des soupçons de deux millions de dollars d’impôts impayés et un faux bail destiné à masquer une évasion fiscale). Valeria Mazza a été invitée personnellement par François pour faire la potiche de luxe lors de la conférence… C’est assurément infiniment moins grave que, par exemple, la convocation de la journaliste altermondialiste Naomi Klein (encensée par la Ligue communiste révolutionnaire) pour présenter l’encyclique au Vatican. Mais c’est significatif du n’importe quoi ambiant, qui n’a plus qu’un rapport très lointain avec la foi catholique.
Voici une traduction de l’article d’Elisabeth Yore, d’abord paru le 21 juin dans Pewsitter, et reproduit le 29 juillet sur LifeSiteNews. (Le titre et diverses expressions, dont la première phrase, font référence à Alice au pays des merveilles, autrement dit au type même du « nonsense », au monde absurde qu'est devenu le Vatican.)
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La messe de Tampa
Depuis samedi dernier la Floride compte un nouveau lieu de culte pour la « forme extraordinaire », l’église de l’Epiphanie de Tampa, diocèse de St Petersburg.
A vrai dire, cette messe ne correspond pas aux critères du motu proprio Summorum Pontificum, puisqu’elle a été demandée par… l’évêque, Mgr Robert N. Lynch, au curé, le P. Edwin Palka, lequel obéit avec enthousiasme et gratitude…
Il y a donc désormais la messe de saint Pie V tous les jours en cette église, et deux fois le dimanche, dont la grand-messe à 10h 30 !
J’engage ceux qui connaissent un peu l’anglais à visiter le site internet de la paroisse, d’une part pour voir que c’est un site de propagande musclée pour la messe traditionnelle, ce qui n’est pas si fréquent…, d’autre part pour voir que c’est fait avec un humour aussi franc que décapant…