La réunion du conseil de sécurité de l’ONU, hier, demandée par la Russie, sur les laboratoires biologiques en Ukraine, a été l’occasion d’un festival hystérique d’accusations de la Russie qui ment et cherche à manipuler l’ONU.
« Ces mensonges font partie d’une stratégie cynique de désinformation dont la Russie a fait une véritable arme de guerre », a dit l’ambassadeur de France, « Ce sont des théories du complot qui ne méritent pas de nous faire perdre du temps », a dit l’ambassadeur d’Albanie (sic).
Mention spéciale pour l’ambassadeur des Etats-Unis, naturellement, qui a glapi : « Nous ne laisserons pas la Russie s'en tirer en mentant au monde ou en souillant l'intégrité du Conseil de sécurité en l'utilisant pour légitimer la violence de Poutine. Nous ne siégeons pas dans cette enceinte pour servir de public à la propagande intérieure de la Russie. Et nous ne devons pas permettre à la Russie d'abuser de son siège permanent pour diffuser de la désinformation et des mensonges et pervertir l'objectif du Conseil de sécurité. »
Mais la plus hystérique a été l’ambassadrice du Royaume-Uni, qui a commencé ainsi son intervention : « La Russie a apporté aujourd'hui au Conseil de sécurité une série de théories de conspiration sauvages, totalement infondées et irresponsables. Permettez-moi de le dire de manière diplomatique : ce sont des absurdités totales. »
Ce qui tranchait singulièrement avec le calme de l’ambassadeur de Russie, qui a produit des documents que personne n’a voulu regarder…
Mais tous les jours de nouvelles preuves débarquent. Par exemple cet article du site américain BioPrepWatch du 18 juin 2010, qui a été… supprimé du site, mais que l’on peut retrouver par WayBack et que l’on trouve (du moins jusqu’à aujourd’hui) au milieu de la revue de presse du même jour d'un site de l'armée de l'air américaine, informant que le sénateur Dick Lugar se félicite de l’ouverture de l’Interim Central Reference Laboratory à Odessa : « Le laboratoire de biosécurité de niveau 3, qui est le premier construit sous l'autorité élargie du programme de coopération Nunn-Lugar de réduction des menaces, sera utilisé pour étudier l'anthrax, la tularémie et la fièvre Q ainsi que d'autres pathogènes dangereux. »
L’évolution du discours américain en une semaine :
— Il n’y a pas de laboratoires biologiques américains en Ukraine.
— OK, nous avons des laboratoires biologiques en Ukraine, et alors ?
— OK donc peut-être nous étudiions des pathogènes mortels en Ukraine, mais c’était pour la défense !
— Nous sommes très inquiets que la Russie soit en train de trouver les recherches de nos laboratoires biologiques. S’il te plaît, Pologne, aide-nous.
Puisque aucune source d’information française ou internationale, y compris onusienne, en dehors de RT qui est interdit, ne donne ne serait-ce qu’un aperçu de ce qu’a dit l’ambassadeur de Russie, en voici quelques mots :
Le diplomate russe a pour sa part expliqué que ce «travail» des laboratoires aurait été «financé et supervisé directement par la Defense Threat Reduction Agency du département américain de la Défense, y compris dans l’intérêt du National Center for Medical Intelligence du département américain de la Défense». «Nos militaires ont appris des détails du projet UP-4, réalisé dans les laboratoires de Kiev, Kharkov et Odessa. Son objectif est d'étudier la possibilité de propagation d'infections particulièrement dangereuses par les oiseaux migrateurs, y compris [la forme] hautement pathogène de la grippe H5N1, dont la létalité chez les êtres humains atteint 50%, et également la maladie de Newcastle. Un autre projet réalise des recherches sur les chauves-souris en tant que vecteurs d'agents potentiels d'armes biologiques», a également assuré le représentant permanent de la Russie auprès de l'ONU.
D’après lui, seraient étudiés dans ces laboratoires des pathogènes bactériens et viraux pouvant être transmis des chauves-souris à l'homme, tels que la peste, la leptospirose, ainsi que les filovirus et les coronavirus. «Comme c’est attesté par les documents de projet, les Etats-Unis ont activement financé des projets biologiques en Ukraine. Des expériences ont été menées pour étudier le transfert de maladies dangereuses par les ectoparasites – les poux et les puces. Même les non-spécialistes comprennent que de telles expériences sont parmi les plus imprudentes, car elles ne permettent pas de contrôler l'évolution ultérieure de la situation», a encore accusé le diplomate russe.