Secrète de la messe :
Præséntibus sacrifíciis, quǽsumus, Dómine, jejúnia nostra sanctífica : ut, quod observántia nostra profitétur extrínsecus, intérius operétur. Per Dóminum.
Par le présent sacrifice, nous te le demandons Seigneur, sanctifie notre jeûne ; afin que ce que notre observance montre extérieurement soit efficace intérieurement.
Le jeûne est la principale observance du carême. C’est une pratique corporelle, donc « extérieure » par rapport à l’âme. Mais elle n’a d’intérêt que si elle est le signe d’un jeûne intérieur, le jeûne des passions et des convoitises, de la concupiscence. Un signe efficace (comme on le dit des sacrements), c’est-à-dire que le jeûne corporel opère une transformation intérieure. C’est pourquoi il est nécessaire.
Cette opposition, et corrélation, entre extérieur et intérieur, fait penser à la phrase de saint Paul dans la seconde épître aux Corinthiens, même si les mots latins sont différents, puisque l’apôtre dit « foris » (traduction littérale de ἔξω) pour extérieur. « Bien qu'en nous l'homme extérieur se détruise, cependant l'homme intérieur se renouvelle de jour en jour. »
Et cette secrète est très en situation, juste avant la préface du carême, qui dans une extrême concision dit tout :
…Qui corporáli jejúnio vitia cómprimis, mentem élevas, virtútem largíris et prǽmia…
Toi qui, par le jeûne corporel, réprimes les vices, élèves l’âme, accordes la force et la récompense.