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  • En Floride

    Le sénat de Floride a adopté hier en troisième lecture, par 22 voix contre 17, une proposition de loi de protection des enfants (ou de « droits des parents dans l’éducation », selon son titre officiel), qui interdit d’enseigner dans les écoles toute idéologie concernant le sexe, et de « discuter en classe des questions d’identité ou d’orientation de genre ».

    La proposition de loi, qui fait hurler les trop nombreux propagandistes LGBTQI etc., a déjà été adoptée par les députés de l’Etat le 24 février par 69 voix contre 47.

    Elle est désormais sur le bureau du gouverneur Ron DeSantis (excellent militant anti-masques et anti-vaccin), dont on sait qu’il va la signer.

  • Au Guatemala

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    Le Congrès du Guatemala a adopté la nuit dernière, par 101 voix contre 8 et 51 abstentions, la « loi pour la protection de la vie et de la famille ». Il stipule que « toute personne a le droit au respect de sa vie à partir de la conception », durcit les sanctions pénales contre l’avortement, « interdit expressément le mariage entre personnes de même sexe », interdit aux écoles de promouvoir « des politiques ou des programmes relatifs à la diversité sexuelle et à l’idéologie du genre ou d'enseigner comme normaux des comportements sexuels autres que l'hétérosexualité ou qui sont incompatibles avec les aspects biologiques et génétiques de l'être humain ».

    Loi adoptée juste à temps pour la célébration de la Journée de la vie et de la famille, fixée au 9 mars…

    Photo : Shirley Rivera, présidente du Congrès du Guatemala.

  • Mercredi des quatre temps de carême

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    Alors que les deux lectures de l’Ancien Testament nous rappellent que Moïse et Elie ont jeûné 40 jours, eux que l’on va retrouver dimanche autour de Jésus transfiguré qui a jeûné 40 jours, l’évangile nous parle du signe de Jonas, le seul que Jésus donnera à « cette génération mauvaise et adultère » : « De même que Jonas fut trois jours et trois nuits dans le ventre du poisson, ainsi le Fils de l’homme sera dans le sein de la terre trois jours et trois nuits. »

    La liturgie byzantine évoque souvent ce signe, puisqu’aux matines des fêtes la 6e ode est théoriquement le cantique de Jonas, à savoir sa prière dans le ventre du poisson (qui commence par Ἐβόησα ἐν θλίψει μου πρὸς κύριον τὸν θεόν μου, comme on le voit sur son rouleau: J'ai crié dans ma tribulation au Seigneur mon Dieu). Les cantiques ne sont plus chantés, mais il reste les tropaires qui les illustrent. Le premier commence souvent ainsi : « Le prophète Jonas priant dans le ventre du poisson préfigura les trois jours au tombeau. »

    Et il y en a un qui revient plusieurs fois dans l’année, chaque fois qu’on chante les katavasies de la Croix, dès le premier jour de l'année liturgique (1er septembre) puis pour la fête de la Nativité de la Mère de Dieu (8 septembre), l’Exaltation de la Sainte Croix (14 septembre), le 1er août et le 6 (Transfiguration), qui insiste sur le symbolisme de Jonas, de la Croix à la Résurrection :

    Dans les entrailles du monstre marin, Jonas, étendant les mains en forme de croix à l'image de ta Passion, après trois jours en sortit, ébauchant l'universelle Résurrection du Seigneur notre Dieu crucifié dans sa chair, le Christ illuminant le monde par sa résurrection le troisième jour.

    Le voici chanté à Thessalonique (Transfiguration 2020).

    Νοτίου θηρὸς ἐν σπλάγχνοις, παλάμας Ἰωνᾶς, σταυροειδῶς διεκπετάσας, τὸ σωτήριον πάθος προδιετύπου σαφῶς· ὅθεν τριήμερος ἐκδύς, τὴν ὑπερκόσμιον Ἀνάστασιν ὑπεζωγράφησε, τοῦ σαρκὶ προσπαγέντος, Χριστοῦ τοῦ Θεοῦ, καὶ τριημέρῳ ἐγέρσει, τὸν κόσμον φωτίσαντος.

  • "Purge numérique globale"

    Ci-après un article de RT-France, intéressant mais théoriquement inaccessible dans l’UE depuis le bannissement de RT et Sputnik. On y voit notamment que l’UE assume de « s’écarter totalement de la directive sur l’e-commerce », autrement dit de s’asseoir sur le droit, sous prétexte que l'interdiction serait « temporaire ».

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  • Une hirondelle ?

    Alexandre Sidorenko est né à Saint-Pétersbourg, mais il vit en France depuis ses 4 ans et a été naturalisé à 12 ans. Il fut numéro 3 mondial des jeunes au tennis, mais ensuite il n’a participé qu’à deux tournois du grand chelem en simple. 145e mondial, il a arrêté en 2017. Interrogé par Ouest France sur la guerre en Ukraine, il ose aller à contre-courant :

    « Le traitement médiatique est radical, antirusse, sans aucune contrepartie. Je trouve incorrect et injuste ce type de désinformation. Il y a un vrai parti pris, il faut recevoir des informations venant des deux côtés. »

    « Des choses vraies sont dites, mais aussi beaucoup de mensonges. Bien sûr, à force de répéter un discours radical auprès des gens, ils se font une opinion et ont ensuite du mal à croire le contraire. »

  • "Vous avez tous pété les plombs"

    Le rappeur (et homme d’affaires, comme précise Wikipedia) Booba rompt son contrat avec Puma, marque dont il était paraît-il « l’égérie ». N’écoutant jamais de rap et n’achetant jamais de vêtement Puma, je ne suis pas impliqué dans la polémique. Et je ne crois pas que Booba soit un personnage sympathique. Mais on ne peut que constater qu’il est l’une des rarissimes « personnalités » à refuser l’hystérie qui s’est emparée de tout le monde à propos de l’Ukraine. (On se souvient que déjà il avait défrayé la chronique en faisant campagne contre le « vaccin » et le passe vaccinal. « Si je comprends bien, plus on vaccine, plus on prend de mesures de sécurité, et plus on bat des records de contamination », avait-il tweeté début janvier avant que son compte soit suspendu.)

    Puma s’est fendu d’un texte pour expliquer que la marque suspend son contrat avec la fédération russe de basket et ferme ses magasins en Russie par solidarité avec le peuple ukrainien.

    Réponse immédiate de Booba : « Vous rompez, je romps. On n’a pas signé pour ça. »

    Puis :

    « Vous rompez je romps. Si vous faites de la politique, nous devons en faire aussi. Mais sachez qu’en cas d’agression... la riposte... sera là. »

    Et encore :

    « Vous avez tous pété les plombs, vous pensez résister aux Tzars et au nucléaire avec du 100% coton, pendez-vous directement c'est mieux. »

  • Sur RT-France

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    Vous ne l’avez vu nulle part, en tout cas en français. Sauf sur RT-France à condition de contourner l’interdit de l’UE.

    « Nous pouvons discuter et trouver un compromis » à propos du Donbass, dit Zelensky dans son interview à ABC hier. Naturellement il dit qu’il rejette tout ultimatum, et que ce ne sera pas facile, et qu’il faut demander l’avis de la population et l’avis des autres Ukrainiens, etc., mais il dit bien qu’il peut discuter et trouver un compromis avec les Russes.

    C’est de la propagande russe ? Ben non. Tout le monde peut le vérifier, c’est ici, à 5’15.

    (On remarquera la tranquille désinformation d’ABC qui commence en affirmant que l’interview se déroule alors que Kiev est bombardée et que les civils qui tentent de fuir se font attaquer. Pour l’heure il n’y a pas eu une seule bombe russe sur Kiev et les seuls morts qu’on déplore sont les gangsters qui se tirent dessus avec les armes que le gouvernement leur a données…)

  • Mardi de la première semaine de carême

    Réspice, Dómine, famíliam tuam : et præsta ; ut apud te mens nostra tuo desidério fúlgeat, quæ se carnis maceratióne castígat. Per Dóminum nostrum.

    Regarde, Seigneur, ta famille, et fais que notre âme brille du désir de toi auprès de toi, elle qui se corrige par la mortification de la chair.

    Telle est la très remarquable collecte du jour. Il convient de noter que « fulgeat » va au-delà de « briller ». Le verbe veut dire d’abord « lancer des éclairs ». Le substantif fulgur, plus précisément le pluriel fulgura, a donné le mot « foudre », donc éclair et tonnerre, mais surtout éclair, mot qui le supplantera dans ce sens (et Fulgora était la déesse des éclairs).

    Nous demandons donc que notre âme brille comme un éclair par le désir de Dieu, le désir d’être avec Dieu, chez Dieu. Et ce qui doit permettre cela, ce sont nos « macérations » de carême. Si je châtie mon corps et le réduis en servitude, comme disait saint Paul, mon âme, la pointe de mon âme, mon esprit (mens) pourra briller du désir de Dieu comme un éclair.

    Il y a le bon et le mauvais désir. Il y a le désir « charnel » (au sens général du mot) qui m’entraîne dans l’éparpillement illimité les choses de la terre, et le désir du ciel qui m’élève vers l’unité infinie de Dieu.

    Saint Grégoire de Nysse montre de façon imagée comment l’effort de carême permet au désir de prendre la bonne direction :

    De même en effet que l’eau enfermée dans un conduit hermétique est souvent portée vers le haut, verticalement, sous la pression ascendante, faute d’avoir où se répandre, et cela malgré son mouvement naturel qui la porte vers le bas ; ainsi l’intelligence humaine, étroitement canalisée de partout par la tempérance (encrateia), faute d’issues où s’égarer, sera comme enlevée vers le désir des biens supérieurs par sa disposition naturelle à se mouvoir, car l’être en mouvement perpétuel – qui a reçu de son Créateur une telle nature – ne peut jamais se stabiliser et, s’il est empêché d’utiliser son mouvement dans la direction des vanités, il n’a d’autres ressources que d’aller droit à la réalité, puisque de partout on l’écarte des choses insensées.

    Et comme le disait saint Grégoire de Nazianze :

    Là où il y a purification, il y a illumination.

  • Et hop !

    Le Royal Opera House de Londres avait déjà annoncé fin février avoir annulé les représentations du Ballet du Bolchoï prévues cet été. Aujourd’hui il a annoncé que « compte tenu de la situation actuelle en Ukraine, il n'est pas possible pour le moment pour Pavel Sorokin, chef de l'Orchestre du Bolchoï, de diriger en tant qu'invité le Royal Ballet ».

    On ne lui a même pas demandé son opinion, on ne lui a pas signifié d’ultimatum. Il est viré pour la seule raison qu’il est russe…

    Pavel Sorokin était régulièrement invité par le Royal Ballet depuis 2007.

  • Dignité

    Tugan Sokhiev, 44 ans, est premier chef du Bolchoï à Moscou et directeur musical du Capitole de Toulouse. Il était. Car le maire de Toulouse l’a sommé de choisir entre ses deux postes, et dans la foulée a supprimé le festival franco-russe que Tugan Sokhiev avait créé dans la ville rose.

    Tugan Sokhiev a répondu par un texte en russe publié sur un site russe, où il dit que puisqu’on doute de son désir de paix il démissionne de ses deux postes. Non sans dénoncer la dictature qui se répand contre les artistes russes. (Dans le même temps l’immense soprano Anna Netrebko a été congédiée du Metropolitan Opera de New York parce qu’elle n’a pas condamné Poutine. Elle avait dit clairement qu’elle était contre la guerre, mais ce n’est pas suffisant…)

    Je sais que beaucoup de gens voulaient connaître ma position sur ce qui se passe en ce moment et attendaient que je m’exprime.

    Il m’a fallu du temps pour réaliser ce qui se passe et pour exprimer les sentiments complexes que les événements actuels ont provoqués en moi.

    Tout d’abord, je dois dire la chose la plus importante : je n’ai jamais soutenu aucun type de conflit. Je ne les accepte sous aucune forme ou manifestation. Le fait que quelqu’un puisse douter de mon désir de paix et penser que moi, en tant que musicien, je puisse un jour plaider pour autre chose que la paix dans notre monde est choquant et insultant.

    Au cours des différents événements géopolitiques catastrophiques auxquels l’humanité a été confrontée ces vingt dernières années, au fur et à mesure de l’évolution de ma carrière professionnelle, je suis toujours resté aux côtés de mes collègues musiciens, et nous avons toujours apporté et exprimé ensemble notre soutien et notre sympathie à toutes les victimes de ces conflits.

    C’est ce que nous, les musiciens, faisons : nous exprimons nos pensées par la musique, nous disons des choses émouvantes par la musique, nous réconfortons ceux qui en ont besoin par la musique. Nous, musiciens, avons la chance de pouvoir parler cette langue internationale qui peut parfois exprimer plus que tous les mots connus de la civilisation.

    Je suis toujours très fier d’être un chef d’orchestre d’un pays à la culture aussi riche que la Russie, et je suis également très fier de faire partie de la vie musicale française depuis 2003. C’est ce que fait la musique. Elle relie des personnes et des artistes de différents continents et de cultures opposées, guérit l’âme des gens et donne l’espoir d’une existence pacifique sur cette planète.

    La musique peut être dramatique, lyrique, drôle, triste, mais jamais offensante ! Je l’ai constaté à travers une collaboration fructueuse avec le grand orchestre de Toulouse. Mon formidable ensemble du Théâtre Bolchoï me le prouve chaque fois que je dirige des représentations en Russie ou lorsque nous sommes en tournée en Europe.

    Tant à Toulouse qu’au Théâtre Bolchoï, j’ai régulièrement invité des chanteurs et des chefs d’orchestre ukrainiens. Nous n’avons même pas pensé à notre nationalité. Nous aimions faire de la musique ensemble et faire partie du monde musical. Et aujourd’hui, notre position est la même.

    C’est pourquoi j’ai lancé le festival franco-russe de Toulouse : pour montrer à tous que les peuples de France et de Russie sont liés historiquement, culturellement, spirituellement et musicalement et que je suis fier de ce lien entre nos deux grands pays que j’aime.

    Aujourd’hui, ce festival est combattu par les autorités de la ville de Toulouse. Quel dommage ! Je pense que ce festival peut davantage contribuer à établir des relations amicales que des déclarations politiques.

    Ces derniers jours, j’ai été témoin de ce que je pensais ne jamais voir de ma vie. Aujourd’hui, en Europe, on me force à faire un choix et à préférer un membre de ma famille musicale à un autre.

    Je suis obligé de choisir entre deux traditions culturelles.
    On me force à choisir un artiste plutôt qu’un autre.
    Je suis obligé de choisir un chanteur plutôt qu’un autre.

    Bientôt, on me demandera de choisir entre Tchaïkovski, Stravinski, Chostakovitch et Beethoven, Brahms, Debussy. C’est déjà le cas en Pologne, un pays européen où la musique russe est interdite.

    Je ne peux supporter de voir mes collègues – chefs d’orchestre, acteurs, chanteurs, danseurs, réalisateurs – menacés, méprisés et victimes de la « cancel culture ». Nous, les musiciens, avons une chance exceptionnelle, en jouant et en interprétant ces grands compositeurs, de contribuer à préserver l’humanité, à la maintenir dans la bonté et le respect de l’autre. Nous, musiciens, sommes appelés à utiliser la musique de Chostakovitch pour rappeler les horreurs qui ont frappé l’humanité pendant la Seconde Guerre mondiale. Nous, les musiciens, sommes des ambassadeurs de la paix. Au lieu de nous utiliser, nous et notre musique, pour rassembler les nations et les gens, ils essaient de nous diviser et de nous ostraciser en Europe.

    En raison de tout ce que j’ai dit ci-dessus, et devant faire face à un choix impossible entre mes chers Russes et mes chers musiciens français, j’ai décidé de démissionner de mon poste de directeur musical et de premier chef d’orchestre du Théâtre Bolchoï de Moscou, et je quitte mon poste de directeur musical de l’Orchestre National du Capitole de Toulouse.

    C’était et ce sera toujours un honneur de connaître, de travailler ensemble et de faire de la musique avec les artistes et les musiciens de ces deux grands ensembles. Je suis fier d’eux.

    (Traduction du magazine Diapason.)