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  • Le pape Pachamama (suite sans fin)

    François a envoyé une belle lettre au concepteur du Parque del Encuentro, à Santiago del Estero, en Argentine, pour se féliciter de cette initiative.

    Parque del Encuentro, parc de la rencontre (et même « de la réunion »), comprend une église catholique, une chapelle protestante, un temple bouddhiste, une synagogue, une mosquée, un « obélisque de la fraternité humaine », construits dans une « étreinte fraternelle symbolique » autour de l’« Amphithéâtre Pachamama ».

    « La nouvelle de cette entreprise m’a réjoui, écrit François. Qu’au milieu de tant de désaccords, une communauté ait le courage de faire quelque chose comme cela présuppose du courage, de l’audace et, surtout, le désir de marcher ensemble. (…) Je vous félicite pour cette entreprise. Je prie pour vous tous afin que chacun d’entre vous soit témoin de rencontres. S’il vous plaît, faites-le pour moi. Dieu vous bénisse. »

    Quant à la crèche de Noël du Vatican, cette année, elle paraît anodine, même si elle est misérabiliste et minimale, y compris avec son décor « andin » ridicule, mais il n’est pas insignifiant qu’elle vienne de la province péruvienne de Huancavelica, où malgré les efforts des missionnaires catholiques, puis des missionnaires protestants qui ont détruit ce qui était catholique, demeure très vivant le culte de… Pachamama.

  • Sainte Lucie

    Santa_Lucia_-_Quirizio_da_Murano.jpg

    Quirizio da Murano, 1462. Le tableau est une détrempe sur bois, comme les icônes, et les scènes de la vie du saint autour du portrait est aussi une tradition de l'icône.

    La Légende dorée, traduction Teodor de Wyzewa :

    Lucie, vierge syracusaine de famille noble, voyant se répandre à travers toute la Sicile la gloire de sainte Agathe, se rendit au tombeau de cette sainte, en compagnie de sa mère Euthicie, qui, depuis quatre ans déjà, souffrait d’un flux de sang incurable. Les deux femmes arrivèrent à l’église pendant la messe, et au moment où on lisait le passage de l’Évangile qui raconte la guérison miraculeuse, par Jésus, d’une femme atteinte d’un flux de sang. Alors Lucie dit à sa mère : « Si tu crois à ce qu’on vient de lire, tu dois croire aussi qu’Agathe est maintenant en présence de Celui pour le nom de qui elle a subi le martyre. Et si tu crois cela, tu retrouveras la santé en touchant le tombeau de la sainte ! »

    Aussitôt, tous s’écartant pour leur livrer passage, la Capture d’écran 2021-12-11 à 16.34.45.pngmère et la fille s’approchèrent du tombeau, et se mirent à prier. Et voici que la jeune fille tomba soudain endormie, et eut un rêve où elle vit sainte Agathe debout au milieu des anges, toute parée de pierreries, et lui disant : « Ma sœur Lucie, vierge consacrée à Dieu, pourquoi me demandes-tu une chose que tu peux toi-même accorder sur-le-champ à ta mère ? Vois, ta foi l’a guérie ! » Et Lucie, s’éveillant, dit à sa mère : « Ma mère, tu es guérie ! Mais au nom de celle aux prières de qui tu dois ta guérison, je te prie de me délier désormais de mes fiançailles, et de distribuer aux pauvres la dot que tu me destinais ! » Sa mère lui répondit : « Attends plutôt de m’avoir fermé les yeux, et tu feras ensuite ce que tu voudras de nos biens ! » Mais Lucie : « Ce que tu donnes en mourant, dit-elle, tu le donnes parce que tu ne peux pas l’emporter avec toi. Mais, si tu le donnes de ton vivant, tu en auras la récompense là-haut ! »

    De retour chez elles, Lucie et sa mère commencèrent à distribuer, peu à peu, tous leurs biens aux pauvres. Et le fiancé de Lucie, l’ayant appris, en demanda compte à la nourrice de la jeune fille. Cette femme, en personne rusée, lui répondit que Lucie avait trouvé une propriété meilleure, qu’elle voulait l’acquérir, et que c’était pour cela qu’elle vendait une partie de ses biens. Et lui, dans sa sottise, il crut à un commerce matériel, et se mit à les encourager dans la vente de leurs biens. Mais quand tout fut vendu et qu’on sut que tout était allé aux pauvres, le fiancé, furieux, porta plainte devant le consul Paschase, disant que Lucie était chrétienne et n’obéissait pas aux lois impériales.

    Capture d’écran 2021-12-11 à 16.35.01.pngPaschase, l’ayant aussitôt mandée, lui enjoignit de sacrifier aux idoles. Mais Lucie lui répondit : « Le sacrifice qui plaît à Dieu, c’est de visiter les pauvres et de les aider dans leurs besoins. Et comme je n’ai plus rien à offrir, je vais m’offrir moi-même au Seigneur ! » Et Paschase : « Ce sont là des paroles bonnes à dire à des sots de ton espèce ; mais à moi, qui garde les décrets de mes maîtres, tu les dis en vain ! » Et Lucie : « Tu gardes, toi, les décrets de tes maîtres, et moi je veux garder la loi de mon Dieu. Tu crains tes maîtres, et moi je crains Dieu. Tu évites de les offenser, et moi j’évite d’offenser Dieu. Tu désires leur plaire, et moi je désire plaire au Christ. Fais donc ce que tu jugeras t’être utile, et moi je ferai ce que je jugerai m’être utile ! » Alors Paschase : « Tu as dépensé ton patrimoine avec des corrupteurs, et voilà pourquoi tu parles en prostituée ! » Mais Lucie : « Mon patrimoine, je l’ai placé en lieu sûr ; et jamais n’ai admis auprès de moi des corrupteurs, ni du corps, ni de l’âme. » Paschase lui dit : « Qui sont donc ces corrupteurs du corps et de l’âme ? » Et Lucie répondit : « Les corrupteurs de l’âme, c’est vous, qui engagez les âmes à se détourner de leur créateur ; quant aux corrupteurs du corps, ce sont ceux qui conseillent de préférer le plaisir corporel aux fêtes éternelles. » Et Paschase : « Tes paroles (verba) cesseront bien quand nous en viendrons à te rouer de coups (verbera) ! » Et Lucie : « Les paroles de Dieu ne cesseront jamais. » Et Paschase : « Prétends-tu être Dieu ? » Lucie répondit : « Je suis la servante de Dieu, qui a dit : « Quand vous serez en face des rois et des princes, etc. » Et Paschase : « Prétends-tu donc avoir en toi le Saint-Esprit ? » Et Lucie : « Celui qui vit dans la chasteté, celui-là est le temple du Saint-Esprit ! » Et Paschase : « Alors je te ferai conduire dans une maison de débauche. Ton corps y sera violé, et tu perdras ton Saint-Esprit ! » Mais Lucie : « Le corps n’est souillé que si l’âme y consent ; et si, malgré moi, on viole mon corps, ma chasteté s’en trouvera doublée. Or jamais tu ne pourras contraindre ma volonté. Et quant à mon corps, le voici, prêt à tous les supplices ! Qu’attends-tu ? Fils du diable, commence à satisfaire ton désir malfaisant ! »

    Capture d’écran 2021-12-11 à 16.35.12.pngAlors Paschase fit venir des proxénètes, et leur dit : « Invitez tout le peuple à jouir de cette femme, et qu’on use de son corps jusqu’à ce que mort s’ensuive ! » Mais quand les proxénètes voulurent l’entraîner, l’Esprit-Saint la rendit si pesante qu’en aucune façon ils ne purent la mouvoir. Et Paschase fit venir mille hommes, et lui fit lier les pieds et les mains ; mais on ne parvenait toujours pas à la soulever. Il fit venir mille paires de bœufs, mais la vierge continua à rester immobile. Il fit venir des mages ; mais leurs incantations restèrent sans effet. Alors il dit : « Quel est donc ce maléfice, qui permet à une jeune fille de ne pas pouvoir être soulevée par un millier d’hommes ? » Et Lucie lui répondit : « Ce n’est pas un maléfice, mais un bienfait du Christ. Et tu aurais beau ajouter encore dix mille hommes, ils ne parviendraient pas à me faire bouger. » Paschase s’imagina alors, suivant l’invention de quelqu’un, que l’urine détruisait les maléfices, et il la fit asperger de poix bouillante : mais cela encore fut inutile.

    Capture d’écran 2021-12-11 à 16.35.21.pngAlors le consul, exaspéré, fit allumer autour d’elle un grand feu, et ordonna de jeter sur elle de l'urine, de la résine, et de l’huile bouillante. Et Lucie dit : « Dieu m’a accordé de supporter ces délais, dans mon martyre, afin d’ôter aux croyants la peur de la souffrance et aux non-croyants le moyen de blasphémer ! »

     

     

     

     

    Capture d’écran 2021-12-11 à 16.35.32.pngLes amis de Paschase, le voyant devenir sans cesse plus furieux, enfoncèrent une épée dans la gorge de la sainte ; mais elle, loin d’en perdre la parole, elle dit : « Je vous annonce que la paix est rendue à l’Église ! Aujourd’hui même, Maximien est mort et Dioclétien a été chassé du trône. Et de même que Dieu a accordé pour protectrice à la ville de Catane ma sœur Agathe, de même il vient de m’autoriser à être auprès de lui la protectrice de la ville de Syracuse. » Et, en effet, pendant qu’elle parlait encore, voici que des envoyés de Rome vinrent saisir Paschase pour l’emmener, prisonnier, devant le Sénat : car celui-ci avait appris qu’il s’était rendu coupable de déprédations sans nombre dans toute la province. Il fut donc conduit à Rome, déféré au Sénat, convaincu de crime, et puni de la peine capitale.

    Capture d’écran 2021-12-11 à 16.35.46.pngQuant à la vierge Lucie, elle ne bougea pas du lieu où elle avait souffert, et elle resta en vie jusqu’à l’arrivée de prêtres qui lui apportèrent la sainte communion ; et toute la foule y assista pieusement. C’est dans le même lieu qu’elle fut enterrée, et que fut construite une église en son honneur. Son martyre eut lieu vers l’an du Seigneur 310.

     

  • 3e dimanche de l’Avent

    Antienne de communion

    Dícite : pusillánimes, confortámini et nolíte timére : ecce, Deus noster véniet et salvábit nos.

    Dites à ceux dont le cœur défaille : « Courage ! n’ayez plus peur !Voici notre Dieu qui vient : il va nous sauver. » (Isaïe 35,4)

    Solesmes, 1953 :


    podcast

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    Dom Dominic Johner :

    Un simple coup d'œil à la construction de la mélodie nous indique que nous avons affaire ici à quelque chose qui sort de l'ordinaire. Si nous récitons d'abord attentivement le texte seul et que nous chantons ensuite la mélodie avec lui, nous découvrirons que la mélodie n'est pas seulement un bel habit pour le texte, mais que le texte et la mélodie forment un tout, une entité aussi étroitement unie que notre intellect, notre volonté et notre sentiment.

    Le chant commence doucement, mais bientôt, dans une envolée jubilatoire, il s'efforce de chasser de l'âme toute crainte et toute préoccupation, il tente de l'élever au-dessus de toutes les choses terrestres et de la transporter dans ce monde nouveau où les anges chantent un cantique nouveau de paix et de rédemption. La nuit de Noël, nous les entendrons dire aux bergers : Nolite timere – « Ne craignez pas, car voici que je vous annonce la bonne nouvelle d’une grande joie... Aujourd'hui vous est né un Sauveur » (salvabit). C'est pourquoi cette communion introduit, en quelque sorte, la fête de Noël, tout comme l'invitatoire des matines du dimanche de Gaudete : Prope est jam Dominus – « Déjà le Seigneur est proche ». Avec toute sa jubilation, cependant, la mélodie suit un plan bien défini : confortamini, s'appuyant sur la dominante du mode, divise la première phrase en deux moitiés. Timere répète le motif de nolite, puis finit une tierce plus bas, parallèlement aux neumes finaux de (confortami)-ni. Ce sont des formules qui expriment le calme, mais en même temps elles font avancer la pensée mélodique. Maintenant vient la joyeuse nouvelle : ecce, solennel et résolu, comme le dit une antienne : veniens veniet - « Il viendra sûrement ». Ici la mélodie conclut d’une certaine façon sur la tonique ; mais elle ajoute une autre pensée très significative, et l'introduit par une seconde majeure au-dessous de la tonique et l'accord de fa majeur construit sur cette note : « Voici, ce Dieu sera votre Sauveur. »

    Quelle magnifique résonance devait avoir ce chant dans les basiliques antiques, lorsque les fidèles, accompagnés de cette mélodie entraînante, s'approchaient de l'autel pour recevoir la sainte Eucharistie ! A celui qui s'approchait, il insufflait du courage, car il disait : nolite timere. Et à celui qui revenait de l'autel, elle murmurait : ecce Deus noster : Il est venu à toi pour te libérer de tout ce qui t'entrave, pour te guérir de toute faiblesse, pour te rendre joyeux et courageux dans ton travail, dans tes souffrances, dans ta vocation. Pour combien de personnes, également, la Sainte Communion a été la source de la force surnaturelle (confortamini), le viatique pour le martyre !

    Le chant commence par dicite : un commandement pour nous, les chanteurs. Nous sommes les privilégiés qui apportent ce joyeux message dans le cœur des fidèles. Ceux qui sont abattus, qui osent à peine continuer à espérer, nous pouvons maintenant les consoler : Voici que Dieu veut être aussi votre Sauveur ; dans votre âme aussi, il doit y avoir un Noël.

  • Saint Damase

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    Je gage que moins de 1% des visiteurs de Saint-Pierre de Rome voient la statue de saint Damase, en haut du narthex. Face à lui, saint Paul Ier. En dessous, c’est… Charlemagne.

    Saint Damase, qui régna de 366 à 384, fut un grand pape : il combattit avec force toutes les hérésies qui se développaient dans l’empire, il organisa le culte des martyrs et l’orna de nombreuses épigrammes pas toujours faciles à comprendre, il fut à l’origine de la Vulgate, grâce à son ami saint Jérôme. Il eut aussi un rôle dans le développement de la liturgie, sans que le détail en soit assuré : on lui attribue l’introduction du chant des psaumes à deux chœurs et l’ajout du Gloria Patri à la fin, et le chant de l’Alléluia dans les messes des dimanches.

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    L’une des plus célèbres épigrammes de saint Damase gravées par Philocalus (à sainte Agnès).

    Fama refert sanctos dudum retulisse parentes
    Agnen cum lugubres cantus tuba concrepuisset
    nutricis gremium subito liquisse puellam.
    Sponte trucis calcasse minas rabiemq(ue) tyranni
    urere cum flammis voluisset nobile corpus.
    Virib(us) inmensum parvis superasse timorem
    nudaque profusum crinem per membra dedisse
    ne domini templum facies peritura videret.
    O veneranda mihi sanctum decus alma pudoris
    ut Damasi precib(us) faveas precor inclyta martyr.

    D′après la tradition, voici ce que de saints parents ont jadis rapporté.
    Agnès, quand la trompette eut résonné de ses lugubres chants,
    Quitta aussitôt le sein de sa nourrice, malgré son jeune âge,
    Foula spontanément la rage et les menaces d’un tyran féroce ;
    Comme il avait voulu consommer par les flammes son noble corps,
    Avec ses faibles forces, elle surmonta une peur immense
    Et sur ses membres nus laissa tomber sa chevelure épaisse,
    Pour qu’aucun visage mortel ne vît le temple du Seigneur.
    Vénérable pour moi, ô bienfaisante, sainte gloire de la pudeur,
    Sois favorable, je t’en prie, à la prière de Damase, illustre martyre.

    (Traduction Jean-Louis Charlet)

  • La Cour suprême et le Texas

    La Cour suprême des Etats-Unis a rendu deux jugements dans l’affaire de la loi du Texas qui interdit la plupart des avortements.

    Le premier tient en trois phrases, pour répondre sèchement à Bidon que son recours n’était ni fait ni à faire. Il a été rendu à l’unanimité moins Sonia Sottomayor.

    Le second, qui répond aux industriels de l’avortement, court sur 48 pages et il a été rédigé par Neil Gorsuch. Le président de la Cour, le catholique toujours vacillant John Roberts, a penché une fois de plus du mauvais côté, se joignant à joint à l’aile « libérale » dans une opinion partiellement dissidente et partiellement concordante, tandis que Clarence Thomas rédigeait sa propre opinion dissidente partielle dans l'autre sens…

    En bref, a souligné Neil Gorsuch, la Cour ne statue pas sur la conformité de la loi texane à la Constitution fédérale, car elle n’était pas saisie de ce sujet. La loi du Texas reste en vigueur pendant les procès que les avorteurs peuvent intenter.

    « Nous sommes reconnaissants à la Cour suprême d'avoir imposé le statu quo et stoppé aujourd’hui la campagne pro-avortement du gouvernement Biden contre la plus forte loi pro-vie en vigueur aujourd'hui, a déclaré Kimberlyn Schwartz, directrice de la communication de Texas Right to Life. Alors que nous continuons à nous battre pour cette politique devant les tribunaux, Texas Right to Life se réjouit que la loi battement de cœur du Texas continue à sauver de l'avortement entre 75 et 100 enfants à naître par jour. Le succès de nos efforts est incarné par chaque vie individuelle qui est sauvée. »

  • Le pape LGBT

    François a envoyé deux lettres chaleureuses au lobby LGBT américain New Ways Ministry très officiellement condamné par l’Eglise.

    La première est une réponse à la lettre du directeur du lobby, Francis DeBernardo, qui expliquait au pape ce qu’est son organisation au service des « catholiques LGBT » :

    « Parfois nous recevons des informations partielles sur des gens et des organisations, et cela n’aide pas. Votre lettre, en racontant avec objectivité son histoire, m'éclaire pour mieux comprendre certaines situations. »

    La deuxième lettre, au même, décerne de nouveaux éloges à Francis DeBernardo pour son « travail de proximité », et en ajoute à l’adresse de la cofondatrice du lobby, « sœur » Jeannine Gramick : « Je sais combien elle a souffert… C’est une femme vaillante qui prend ses décisions dans la prière… »

    Cela a été bien sûr salué par le P. James Martin :

    « La lettre chaleureuse du Saint-Père à New Ways Ministry n'est pas seulement une autre étape dans son approche des personnes LGBTQ, mais le début d'une sorte de réhabilitation pour New Ways, ainsi que pour sœur Jeannine, en reconnaissance de leur ministère important dans notre église. »

    Ce n’est pas tout. Ces lettres sont datées du 3 mai et du 17 juin. Le National Catholic Reporter en a fait état le 8 décembre (eh oui, le jour de l’Immaculée Conception…). Pourquoi maintenant ? C’est parce que le secrétariat général du synode a supprimé une vidéo de New Ways Ministry de sa liste de ressources pour le synode sur la synodalité. Vidéo supprimée parce que quelqu’un a rappelé au secrétariat du synode que New Ways Ministry avait été condamné par le président de la conférence des évêques américains en 2010.

    Le lobby se venge en faisant savoir tout le bien que le pape pense de lui. « Etant donné la situation, il est important que les gens sachent », dit DeBernardo.

    Le premier scandale avait été quand DeBernardo et « sœur » Jeannine Gramick avaient assisté au premier rang à l’audience du pape, le 18 février 2015, alors que leur demande d'invitation avait été deux fois refusée sous Benoît XVI.

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    On trouvera ci-dessous la condamnation de New Ways Ministry par la Congrégation pour la doctrine de la foi, approuvée par Jean-Paul II qui en ordonna la publication. J’aimerais connaître l’avis de ceux qui prétendent contre toutes les évidences qu’il y a une continuité entre Benoît XVI et François.

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  • Conditor alme siderum

    Hymne des vêpres au temps de l'Avent.

    Cónditor alme síderum,
    aetérna lux credéntium,
    Christe, redémptor ómnium,
    exáudi preces súpplicum.

    Auguste Créateur des Astres, lumière éternelle des fidèles, Christ, rédempteur de tous, écoute les prières des suppliants.

    Qui cóndolens intéritu
    mortis períre sǽculum,
    salvásti mundum lánguidum,
    donans reis remédium:

    Toi qui, touché de voir le siècle périr sous les coups de la mort, as sauvé le monde malade, donnant un remède aux coupables,

    Vergénte mundi véspere,
    uti sponsus de thálamo,
    egréssus honestíssima
    Vírginis matris cláusula:

    Au soir déclinant du monde, comme l'époux sort du lit nuptial, tu as quitté le sein clos de la Vierge Mère,

    Cujus forti poténtiæ
    genu curvántur ómnia,
    Caeléstia, terréstria,
    nutu faténtur súbdita.

    Devant ta force puissante, tous fléchissent le genou, au Ciel comme sur la Terre, par ce signe confessant leur soumission.

    Te déprécamur agie,
    ventúre judex sǽculi,
    consérva nos in témpore
    hostis a telo pérfidi.

    Nous t’en prions, ô saint qui viens juger le siècle, garde-nous, dans le temps, des traits de l'ennemi perfide.

    Laus, honor, virtus, glória
    Deo Patri, et Filío,
    sancto simul Paráclito
    in sæculórum sǽcula. Amen.

    Louange, honneur, puissance et gloire à Dieu le Père, et au Fils, avec le Saint Paraclet, dans les siècles des siècles. Amen.

    Par le « Chœur des Frères dominicains de la province de France » :

  • Notre-Dame

    Incorrigible naïf, j’étais persuadé que la Commission du patrimoine allait rejeter avec horreur le projet de réaménagement de Notre-Dame de Paris, qu’un journal britannique a qualifié de « Disneyland politiquement correct ». Elle fait juste deux réserves : les statues doivent rester dans leurs chapelles, et les bancs à roulettes et lumignons doivent être revus (à roulettes parce qu’ils ne doivent être mis que pendant les offices, et à lumignons parce qu’il faut « éclairer ce qui est le plus important : l’assemblée »).

    Une centaine de personnalités avait pourtant lancé un appel : « Ce que l’incendie a épargné, le diocèse veut le détruire », qui disait notamment :

    Ces propositions de modifications affectent le mobilier, l’éclairage et la circulation. Les auteurs de ce projet cherchent à mettre en place un autre parcours, une autre expérience du monument, alors même que Notre-Dame offre déjà un parcours, qu’elle est déjà un discours. Pour ne prendre qu’un exemple, l’organisation conçue par Viollet-le-Duc repose sur un principe de gradation des espaces qui existait déjà à la fin du moyen-âge et qu’il a restauré. Les premières chapelles ont un décor sommaire pour permettre une montée progressive vers la splendeur du chœur. Et ainsi de suite. Tout fut savamment pensé et arbitré.

    Or ce qu’imagine aujourd’hui le diocèse réduit à néant la conception patiemment élaborée par Viollet-le-Duc. Le projet prévoit l’installation de bancs amovibles, d’un éclairage changeant en fonction des saisons, de projections vidéo sur les murs, etc., autrement dit les mêmes « dispositifs de médiation » à la mode (et donc déjà terriblement démodés) que l’on trouve dans tous les projets culturels « immersifs » où bien souvent la niaiserie le dispute au kitsch.

    La cathédrale va donc être défigurée par le diocèse, qui veut s’aligner sur la mode « où bien souvent la niaiserie le dispute au kitsch ». « C'est comme si Disney entrait dans Notre-Dame, disait au Telegraph l’architecte Maurice Culot. Ce qu'ils proposent de faire à Notre-Dame ne serait jamais fait à l'abbaye de Westminster ou à Saint-Pierre de Rome. C'est une sorte de parc à thème et c'est très infantile et trivial compte tenu de la grandeur du lieu. »

    Et entre éclairages, projections, dans le « parcours » aussi « didactique » que bêtement prétentieux, il y aura, et le ministère de la Culture applaudit, des sculptures des artistes à la mode : Ernest Pignon-Ernest, Anselm Kiefer, Louise Bourgeois.

    Ernest Pignon-Ernest, c'est ça :

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    Anselm Kiefer, c'est ça (mais c'est surtout un peintre) :

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    Louise Bourgeois, c'est ça :

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  • Tu es qui venturus es

    L’antienne du Benedictus, aux laudes de ce jour, chante ceci :

    Tu es qui ventúrus es, Dómine, quem exspectámus, ut salvum fácias pópulum tuum.

    Tu es celui qui doit venir, Seigneur, celui que nous attendons pour sauver ton peuple.

    La question que posent les disciples du Précurseur (Matthieu 11, 3 : Es-tu celui qui doit venir, ou en attendons-nous un autre ?) est transformée en une affirmation. Ce qui est d’ailleurs selon plusieurs commentateurs le véritable sens du propos. Jean Baptiste ne pouvant pas douter du Christ, il a envoyé ses disciples constater par eux-mêmes qu’il s’agissait bien de celui que l’on attendait. Il est bien celui qui vient sauver son peuple : le propos est celui de l’archange Gabriel à Marie…

    L’antienne du Magnificat, aux vêpres, reprend quant à elle deux propos de saint Jean Baptiste, de façon non littérale :

    Qui post me véniet, ante me factus est : cujus non sum dignus calceaménta sólvere.

    Celui qui viendra après moi a été fait avant moi, lui dont je ne suis pas digne de délacer les sandales.

  • L’Immaculée Conception

    Comme je l’ai plusieurs fois évoqué, les pièces de plain chant de la messe de l’Immaculée Conception sont l’œuvre de dom Pothier, le moine de Solesmes (puis abbé de Saint-Wandrille) qui fit revivre le chant grégorien et mourut un 8 décembre à 88 ans. L’antienne de communion est un exemple de son travail. Il reprend la mélodie de l’antienne de communion de l’Assomption, Optimam partem. Or celle-ci était une reprise de l’antienne de communion d’une messe pour plusieurs martyrs, Dico autem vobis. Mais, vers la fin, l’antienne de l’Assomption, dont le texte est plus court, avait omis la reprise sur vos du motif de vobis. Le texte de l’antienne de l’Immaculée Conception le permettant, Dom Pothier a rétabli la reprise de ce motif. Lequel monte par degrés jusqu’à la dominante et tombe sur la tonique, illustrant magnifiquement les mots « gloriosa » et « magna ». Ici encore, si l’on ne sait pas d’où vient la mélodie, on pense qu’elle a été conçue d’après ce texte. Des trois, en effet, c’est celle-ci qui illustre le mieux le texte. Il y a donc ce « gloriosa », dont le début est judicieusement raccourci parce qu’il faut tout de suite monter dans la gloire, puis il y a ce qu’on dit, ce qu’on proclame en haut du mode, sur la dominante, puis un début de révérence à Marie, sur « te », puis la profonde révérence, sur « Maria ». Puis la descente du Saint-Esprit en Marie qui fait en elle de grandes choses (reprise du motif de gloriosa sur magna), œuvre de Dieu qui est puissant, sur une mélodie de pleine affirmation, qui conclut royalement l’antienne.

    L’antienne de l’Immaculée Conception :

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    Des choses glorieuses ont été dites de toi, Marie, parce qu'il t'a fait de grandes choses celui qui est puissant.

    L’antienne de l’Assomption :

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    L’antienne des martyrs :

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    Le chœur de Solesmes sous la direction de dom Gajard en 1958 :