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  • Saint Edouard le Confesseur

    Bréviaire :

    Édouard surnommé le Confesseur, était petit-fils de S. Édouard, roi et Martyr, et fut le dernier souverain des Anglo-Saxons.

    Le Seigneur fit voir dans une extase, à un homme de très grande sainteté nommé Brithuald, qu’Édouard serait roi. Il n’avait que dix ans lorsque les Danois, qui alors dévastaient l’Angleterre le cherchant pour le faire mourir, il fut contraint de s’exiler, et se réfugia chez son oncle, le duc de Normandie. Là, au milieu des séductions du vice, il fit paraître une telle intégrité de vie et une si grande innocence de mœurs, qu’il fut un sujet d’admiration pour tous. On vit même alors éclater en lui une piété admirable envers Dieu et pour les choses divines. Il était d’un caractère très doux et sans aucune ambition du pouvoir ; on rapporte de lui cette parole, qu’il aimait mieux se passer de la royauté, s’il ne pouvait l’obtenir sans carnage et effusion de sang.

    Après la mort des tyrans qui avaient enlevé à ses frères la vie avec la couronne, il fut rappelé dans sa patrie et mis en possession du trône, d’après les vœux et aux applaudissements de tous. Il s’appliqua tout entier à faire disparaître les traces de ressentiments et d’inimitiés. Commençant par les choses saintes et par les églises, dont il réédifia ou restaura les unes, enrichit les autres de revenus et de faveurs, il mit ses plus grands soins à relever et faire refleurir la religion. Poussé par les grands du royaume à se marier, il conserva avec son épouse la virginité dans l’état du mariage : les écrivains sont d’accord pour l’affirmer.

    Il avait tant de foi et d’amour envers Jésus-Christ que plusieurs fois, pendant la célébration des saints Mystères, il mérita de le voir apparaître, le visage empreint de douceur divine. Partout on l’appelait le père des orphelins et des indigents, et jamais il n’était plus joyeux que lorsqu’il avait épuisé les trésors royaux à soulager les pauvres.

    Doué du don de prophétie, il prévit surnaturellement plusieurs faits à venir concernant l’état de l’Angleterre, et, chose remarquable entre toutes, il connut par inspiration divine, au moment même où elle arrivait, la mort de Suénon, roi des Danois, qui fut submergé en s’embarquant pour aller faire invasion en Angleterre.

    Édouard eut pour saint Jean l’Évangéliste un culte particulier, et il avait coutume de ne rien refuser de ce qu’on sollicitait de lui en son nom. Saint Jean, sous les haillons d’un pauvre, lui ayant un jour demandé l’aumône, le roi, dépourvu d’argent, prit l’anneau qu’il portait au doigt et le lui donna ; mais peu de temps après, le saint Apôtre le lui rendit en l’avertissant de sa fin prochaine. Le roi demanda donc aussitôt des prières, et le jour des nones de janvier, jour qu’avait prédit l’Évangéliste, il mourut très saintement, l’an du Seigneur mil soixante-six.

    Des miracles ayant jeté sur lui de l’éclat, le Pape Alexandre III, au cours du siècle suivant, le mit au nombre des Saints. Innocent XI ordonna d’honorer sa mémoire dans toute l’Église par un office public, et cela, au jour même où, trente-six ans après sa mort, son corps, dans la translation qu’on en fit, fut trouvé exempt de corruption et exhalant une suave odeur.

  • Le Bienheureux Charles de Blois

    Extrait d’un article de Laurent Héry dans les Annales de Bretagne, 1996.

    Le procès d'Angers nous révèle qu'au moins onze miraculés ont, au moment d'implorer Charles de Blois, insisté dans leur invocation sur le fait qu'ils avaient été à son service pendant un certain nombre d'années, soit dans son ost, soit près de lui à sa cour. Ainsi, Guillaume Bricton, sur le point d'être pendu, se voua au comte de Penthièvre en ces termes : « Saint Charles, moi je t'ai servi, j'étais à la bataille d'Auray où tu es mort. C'est pourquoi je te demande d'intercéder pour moi auprès de Dieu ». Il semblait, aux yeux de cet homme, que le saint était en quelque sorte son débiteur ; il devait le récompenser pour le temps passé sous ses ordres. L'intercesseur paraît donc lié par-delà la mort à ceux qui l'ont aimé et servi de son vivant. Aussi Charles de Blois créait-il la surprise en intervenant en faveur de ses anciens ennemis, et ceux-ci étaient justement les premiers étonnés.

    Pas moins de cinq partisans des Montfort, dont trois Anglais, bénéficièrent des faveurs du comte de Penthièvre. Ce dernier s'attaquait en fait, à l'aide du miracle, aux bastions de ses opposants ; il essayait de les convertir et y réussissait d'ailleurs fort bien.

    Gui de Trévil, par exemple, promit à l'ancien duc que s'il l'aidait à retrouver ses écus il croirait alors à sa sainteté. À peine eut-il fini de prononcer ces paroles que l'or perdu réapparut. Charles de Blois se fit donc en la personne de ce chevalier breton un nouvel et fidèle allié. Nous trouvons également, dans les actes de l'enquête angevine, le cas d'un Anglais avouant à Guillaume Le Juste qu'il avait été l'ennemi du comte de Penthièvre et qu'alors il ne l'aimait pas. Cet Anglais s'empresse cependant d'ajouter que depuis que Charles de Blois l'a guéri d'une ancienne et douloureuse blessure, il ne cesse de répéter que celui-ci avait été un homme saint.

    Ces revirements instantanés sont très spectaculaires. Un certain Jamien, qui avait combattu le comte de Penthièvre, affirmait ainsi - après avoir été guéri par celui-ci d'une hémiplégie - être prêt à se battre en duel contre ceux qui nieraient sa sainteté. Finalement Charles de Blois continuait après sa mort la guerre contre Jean IV en éclaircissant les rangs de ses alliés, mais avec cette fois le miracle pour seule arme. Il en usait d'ailleurs avec une extrême habileté : à deux reprises il intervint en faveur de militaires anglais aux fonctions importantes. Charles de Blois guérit par exemple la jambe d'Antoine Houlz, le capitaine de Cesson - il est maître d'hôtel du nouveau duc de Bretagne au moment du procès. Celui-ci devint dès lors l'un de ses ardents défenseurs : à ceux de ses compatriotes anglais qui lui reprochaient de croire en la sainteté du vaincu d'Auray, il répondait que s'ils avaient été comme lui malades et guéris, ils croiraient. En 1367 c'est le capitaine du château de Léhon, un Anglais nommé Comiton, que Charles de Blois convainquit de sa sainteté. Sa fille était morte après avoir chu d'une tour de la forteresse. La mère de la jeune défunte, craignant les réactions de son époux, n'osa pas la vouer au prince breton. Finalement elle demanda la permission de son mari, l'obtint et fit le vœu : l'enfant retrouva immédiatement la vie. Comiton était définitivement conquis.

    Ce sont ici deux places fortes qui tombent sous les coups de boutoir miraculeux du comte de Penthièvre. Mais parfois les anciens adversaires du saint se montraient plus récalcitrants, n'hésitant pas à l'insulter publiquement, à blasphémer son nom.

    Un Anglais appelé Jean François accomplissait en juin 1368, avec son épouse bretonne et quelques autres dévots, le pèlerinage de Tréguier. Lors d'une étape à Belle-Isle-en-Terre certains de ses compagnons de route proposèrent de modifier l'itinéraire : « Nous voici près de la ville de Guingamp. Allons ensemble visiter le tombeau du sieur Charles, le défunt duc de Bretagne, car il y fait de nombreux et très beaux miracles », dirent-ils. Cette initiative mit Jean en colère ; il leur répondit : « Et vous croyez, vous, qu'il est saint. Par saint Georges, il ne l'est pas, je suis convaincu que non ». Puis, se tournant vers sa femme qui insistait pour qu'il fît le détour par cette cité du Penthièvre, il ajouta : « Si le sieur Charles peut m'empêcher d'aller à saint Yves demain, je croirai qu'il est saint, autrement non ». Il en fallait moins pour irriter le défunt duc de Bretagne qui lui fit rapidement regretter ses paroles outrageuses. La nuit suivante, le pèlerin anglais fut en effet frappé par une grave et subite maladie : il ne pouvait ni se lever, ni parler. Pour tous ceux qui étaient présents il semblait évident que Jean François payait le prix de sa provocation. Son épouse et ses compagnons lui conseillèrent alors vivement de se repentir et de se vouer à Charles de Blois, ce qu'il fit sans remords et mentalement puisqu'il était muet. La guérison fut immédiate et totale. Convaincu de la sainteté du comte de Penthièvre, le miraculé prit sans attendre le chemin de Guingamp, nu-pieds, comme il l'avait promis dans son vœu, et, là-bas, conta sa mésaventure à des notaires qui la consignèrent. Force est de croire que les nouveaux sentiments qu'il éprouvait pour le prince défunt étaient sincères puisqu'à Carhaix il dit à des Bretons et à des Anglais qu'il était prêt à se battre contre tous ceux qui nieraient la sainteté de Charles de Blois.

    Les anciens ennemis du duc n'étaient pas les seuls à être pris de doute en entendant le récit des miracles qui lui étaient attribués. Au sein même de l'Église les réactions étaient parfois très vives. Le frère Jean Louénan, bénédictin du monastère de Saint-Gildas-de-Rhuys, n'hésitait pas à affirmer, malgré les reproches de dom Laurent, l'abbé du couvent, que le duc défunt était damné en enfer, qu'il « avait été méchant durant sa vie » et qu'il « ne croirait pas à sa sainteté, à moins qu'il ne lui fît un long nez, lui qui l'avait camus ou court ». Ces propos déplaisaient à l'un de ses compagnons, le frère Olivier de Mausen : celui-ci espérait ouvertement qu'une punition divine châtierait le blasphémateur. Elle survint. En effet, peu après, le bénédictin tomba malade, perdit l'usage de l'ouïe et de la parole. Il recouvra la santé quand son propre frère le voua à Charles de Blois. De même, à Périgueux, Itérius Désolier et sa femme qui faisaient des gorges chaudes des miracles du prince breton perdirent la vue. Ils n'en retrouvèrent l'usage qu'après s'être voués, repentants, à celui dont ils se moquaient. Ils firent ensuite une offrande devant son image, pour le remercier.

    Enfin, lors du siège de Bécherel, un écuyer de la compagnie du vicomte de Rohan, nommé Bertrand de Beaumont, répondit à ceux qui parlaient en bien du comte de Penthièvre : « Cessez de parler du sieur Charles, car en réalité ce n'est pas un saint et je ne croirai pas qu'il est saint tant que je ne l'aurai pas vu ». Outré par l'incrédulité de Bertrand, un de ses compagnons, un écuyer de Bretagne, répliqua : « Moi je demande au sieur Charles, s'il a pouvoir auprès de Dieu, de te le faire voir aujourd'hui ; qu'il fasse pour toi quelque miracle, et tu mourras d'un mauvais boulet, aussi sûr que tu mens ». Le blasphémateur acquiesça : « Amen ». À peine s'était- il écarté du groupe qu'un boulet anglais l'atteignit à la tête, mortellement. Le comte de Penthièvre usa ici d'un sévère châtiment pour punir l'incrédule. Ce fut aussi la mort qui surprit lors de ce même siège de Bécherel l'Anglais qui avait - suprême outrage ! - raclé en février 1368 l'image miraculeuse de Charles de Blois dans le couvent des cordeliers de Dinan.

  • 19e dimanche après la Pentecôte

    Le verset alléluiatique est tiré du psaume 104. « Publiez la gloire de Dieu et invoquez son nom ; annoncez ses entreprises à tous les peuples. » Les Apôtres, et, après eux, les évêques et les pasteurs d’âmes reconnaissent comme leur premier devoir cette fonction de la prédication évangélique, grâce à laquelle, par l’opération du Saint-Esprit, des âmes en grand nombre sont chaque jour engendrées à Dieu et naissent de Lui — ex Deo nati sunt — à la vie surnaturelle. Toutefois pour que cette sorte de conception toute sainte et toute divine ait lieu, la parole du prédicateur doit être non la sienne mais celle du Christ. En outre, elle doit être dite non avec l’esprit humain qui pourra tout au plus faire des savants, mais avec l’Esprit Saint qui seul peut faire des fidèles. C’est pourquoi il est écrit des saints Apôtres : Repleti sunt omnes Spiritu Sancto, et coeperunt loqui (Actes 2,4).

    Bienheureux cardinal Schuster

    Dom Johner fait remarquer qu’habituellement la mélodie de l’alléluia culmine dans le verset, et qu’ici c’est dans le jubilus. La mélodie du verset se développe à partir de la formule qui précède cette montée : le do-ré-mi-do qu’on retrouve dans confitemini et qui lance le bel annuntiate : annoncez, allez-y… Un peu variée sur gentes, elle revient avec le jubilus sur ejus.

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  • Terribles Gribouilles

    Pour libérer Sophie Pétronin, 200 jihadistes ont été libérés. Des terroristes qui vont immédiatement reprendre les armes. Contre qui ? Contre les soldats français.

    Pour libérer qui ? Une femme qui dit ceci :

    « Pour le Mali, je vais prier, implorer les bénédictions et la miséricorde d'Allah, parce que je suis musulmane. Vous dites Sophie, mais c'est Mariam que vous avez devant vous. Appelez-les comme vous voulez, moi je dirais que ce sont des groupes d’opposition armés au régime. »

    On ne sait pas combien la France a donné d’argent pour la libération de « Mariam ». Mais il y avait aussi un missionnaire italien parmi les quatre otages libérés, et l’on dit que le Vatican a versé 10 millions d’euros.

    C’est sympathique de la part de François :les jihadistes vont pouvoir se réarmer sans puiser dans leur cagnotte…

  • Saint François Borgia

    La chapelle de la Trinité, à Lyon, fut l’une des deux premières églises baroques de la ville. Elle faisait partie du « Grand Collège » jésuite, devenu lycée Ampère. Elle a été superbement restaurée dans les années 90.

    Elle a été construite entre 1617 et 1639. La décoration du chœur a été refaite à partir de 1734, en marbre de Carrare. On y voit quatre statues, de saints jésuites : saint Ignace, saint François Borgia, général des jésuites au moment de la cession du collège aux jésuites, canonisé en 1671, saint Louis de Gonzague, canonisé en 1729, saint François Régis, canonisé en… 1737. Du même marbre de Domenico Magnani seront faits peu après les Chevaux de Marly.

    La plus intéressante (la plus élégante) est sans doute celle de saint François Borgia. (Pour tout savoir sur la chapelle, c’est ici.)

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  • Ἅγιος

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    Illustration annonçant « l’heure sainte » qui vient d’être célébrée en l’église Saint-Nicolas de Mezzojuso (Sicile), sur la page Facebook de la paroisse.

    Ἅγιος, ἅγιος, Κύριος Σαβαώθ, Πλήρης ὁ οὐρανὸς καὶ ἡ γῆ τῆς δόξης σου. Ὡσαννὰ ἐν τοῖς ὑψίστοις.

    Saint, saint le Seigneur Sabaoth. Le ciel et la terre sont remplis de ta gloire. Hosanna au plus haut des cieux.

  • 40 milliards

    La vente de masques a déjà rapporté 40 milliards de dollars à la Chine.

    Comme quoi c’est bien vrai :

    1. que pour gagner beaucoup d’argent il vaut mieux vendre de nombreux exemplaires de quelque chose qui coûte presque rien plutôt que moins d’exemplaires de choses qui coûtent cher;

    2. qu’il est possible de vendre en masse des choses qui ne servent à rien (comme le montrent les chiffres de contamination depuis que le masque est obligatoire – et le fait qu’il est toujours absent des pays nordiques) après avoir persuadé le peuple que ce qui ne sert à rien est nécessaire.

  • Paroles du cardinal Zen

    Voici une rapide traduction d’un texte du cardinal Zen, qui est certes très long mais donne une vue d’ensemble, historique et actuelle, du problème chinois, qui est aussi un problème du Vatican. Il a l’autorité pour en traiter, et il ne mâche pas ses mots…

     

    Pour l’amour de la vérité je ne garderai pas le silence

     

    J'ai lu le discours du cardinal Parolin, secrétaire d'État de Sa Sainteté, à Milan le 3 octobre. C'était écœurant ! Il n'est nullement stupide ou ignorant, il a raconté une série de mensonges en regardant dans les yeux.

    Le plus répugnant a été l'insulte faite au pape émérite Benoît XVI en disant que celui-ci approuvait l'accord signé par le Saint-Siège il y a deux ans, sachant que notre très doux et très gentil Benoît ne viendra certainement pas le nier. C'était aussi très ridicule et humiliant pour l'innocent cardinal Re d'être utilisé une fois de plus pour soutenir les mensonges du Très Eminent Secrétaire.

    Parolin sait qu'il ment. Il sait que je sais qu'il est un menteur. Il sait que je dirai à tout le monde qu'il est un menteur. Il n'est pas seulement sans vergogne, mais aussi téméraire. Que n'osera-t-il pas faire maintenant ? Je pense qu'il n'a même pas peur de sa conscience.

    Je crains qu'il n'ait même pas la foi. J'ai eu cette impression lorsque Parolin, le secrétaire d'État, dans un discours commémoratif en l'honneur du cardinal Casaroli, a salué son succès dans l'établissement de la hiérarchie ecclésiastique dans les pays communistes d'Europe, en disant que « quand on cherche des évêques, on ne cherche pas des “gladiateurs”, qui s'opposent systématiquement au gouvernement et qui aiment se montrer sur la scène politique ».

    Je lui ai écrit pour lui demander si son intention avait été de décrire le cardinal Wyszynski, le cardinal Mindszenty et le cardinal Beran. Il a répondu sans le nier. Il a seulement dit que si j'étais mécontent de son discours, il s'en excusait. Mais celui qui méprise les héros de la foi n'a pas la foi !

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  • Gott✻

    La « Jeunesse étudiante catholique » d’Allemagne (KSJ) a décidé d’écrire Dieu en écriture inclusive. En Allemagne cela consiste à affubler le mot Gott d’un « astérisque de genre » (Gendersternchen) : ✻

    On écrit donc Gott.

    Parce que « Dieu ne peut être assigné à aucun genre »... Et qu’il faut aller « vers une diversité de Dieu » : Gottesvielfalt

    Sic.

    (Deux universités allemandes au moins, Cologne et Bielefeld, utilisent l’écriture soi-disant inclusive.)

  • Saint Jean Léonardi

    Chers frères et sœurs, la figure lumineuse de ce saint est une invitation tout d’abord pour les prêtres, et pour tous les chrétiens, à tendre constamment vers la « haute mesure de la vie chrétienne » qui est la sainteté, naturellement chacun selon son état. En effet, ce n’est que de la fidélité au Christ que peut naître l’authentique renouveau ecclésial. Au cours de ces années, lors du passage culturel et social entre le XVIe siècle et le XVIIe siècle, commencèrent à se dessiner les prémisses de la future culture contemporaine, caractérisée par une scission indue entre foi et raison, qui a eut, parmi ses effets négatifs, la marginalisation de Dieu, avec l’illusion d’une possible et totale autonomie de l’homme qui choisit de vivre « comme si Dieu n’existait pas ». C’est la crise de la pensée moderne, que j’ai eu plusieurs fois l’occasion de souligner et qui débouche souvent sur des formes de relativisme. Jean Léonardi eut l’intuition du véritable remède pour ces maux spirituels et il la synthétisa dans l’expression : « le Christ avant tout », le Christ au centre du cœur, au centre de l’histoire et de l’univers. Et l’humanité a un besoin extrême du Christ - affirmait-il avec force - , car Il est notre « mesure ». Il n’y a pas de milieu qui ne puisse être touché par sa force ; il n’y a pas de maux qui ne trouvent remède en Lui, il n’y a pas de problème qui ne se résolvent en Lui. « Ou le Christ ou rien » ! Voilà sa recette pour chaque type de réforme spirituelle et sociale.

    Il existe un autre aspect de la spiritualité de saint Jean Léonardi qu’il me plaît de souligner. En plusieurs circonstances, il réaffirma que la rencontre vivante avec le Christ se réalise dans son Eglise, sainte mais fragile, enracinée dans l’histoire et dans son devenir parfois obscur, où le blé et l’ivraie croissent ensemble (cf. Mt 13, 30), mais toutefois toujours Sacrement de salut. Ayant clairement conscience du fait que l’Eglise est le champ de Dieu (cf. Mt 13, 24), il ne se scandalisa pas de ses faiblesses humaines. Pour faire obstacle à l’ivraie, il choisit d’être le bon grain : c’est-à-dire qu’il décida d’aimer le Christ dans l’Eglise et de contribuer à la rendre toujours davantage un signe transparent de sa personne. Avec un grand réalisme, il vit l’Eglise, sa fragilité humaine, mais également sa manière d’être « champ de Dieu », instrument de Dieu pour le salut de l’humanité. Pas seulement. Par amour du Christ, il travailla avec zèle pour purifier l’Eglise, pour la rendre plus belle et sainte. Il comprit que toute réforme doit être faite dans l’Eglise et jamais contre l’Eglise. En cela, saint Jean Léonardi a vraiment été extraordinaire et son exemple reste toujours actuel. Chaque réforme concerne assurément les structures, mais elle doit tout d’abord toucher le cœur des croyants. Seuls les saints, les hommes et les femmes qui se laissent guider par l’Esprit divin, prêts à accomplir des choix radicaux et courageux à la lumière de l’Evangile, renouvellent l’Eglise et contribuent, de manière déterminante, à construire un monde meilleur.

    Chers frères et sœurs, l’existence de saint Jean Léonardi fut toujours illuminée par la splendeur de la « Sainte Face » de Jésus, conservée et vénérée dans l’église-cathédrale de Lucques, devenue le symbole éloquent et la synthèse indiscutable de la foi qui l’animait. Conquis par le Christ comme l’apôtre Paul, il indiqua à ses disciples, et il continue de nous indiquer à tous, l’idéal christocentrique pour lequel « il faut se dépouiller de chaque intérêt personnel et ne voir que le service de Dieu », en ayant « devant les yeux de l’esprit uniquement l’honneur, le service et la gloire du Christ Jésus crucifié ». A côté de la face du Christ, il fixa son regard sur le visage maternel de Marie. Celle qu’il élut Patronne de son ordre, fut pour lui maîtresse, sœur, mère, et il fit l’expérience de sa constante protection. Que l’exemple et l’intercession de cet « homme de Dieu fascinant » soient un appel et un encouragement pour les prêtres et pour tous les chrétiens à vivre avec passion et enthousiasme leur propre vocation.

    Benoit XVI