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  • Impromptu tchèque

    Les Tchèques ont théoriquement un gouvernement, neuf mois après les élections. 105 députés ont accordé leur confiance au cabinet d’Andrej Babiš, contre 91. Sur 200 députés. Donc quatre n’ont pas participé au vote. Dont l’ancien ministre social-démocrate Milan Chovanec, dont le parti est pourtant membre de la coalition avec celui de Babiš. Mais Milan Chovanec ne supporte pas que Babiš ait accepté le renfort des communistes pour avoir la majorité.

    Car les 15 députés communistes ont signé un accord de « tolérance » (sic !) par lequel ils s’engagent à soutenir le gouvernement dirigé par un homme qui est non seulement un parfait libéral sur le plan économique, mais un milliardaire plus riche que Donald Trump...

    Cet appui des communistes, qui est une première en Europe de l’Est depuis la chute du rideau de fer, passe très mal dans l’opinion. Des centaines de personnes manifestaient devant la chambre des députés au cri de « Nous ne voulons pas des communistes ». D’autant que le mois prochain c’est le 50e anniversaire de l’écrasement du Printemps de Prague, et que le parti communiste tchèque n’a jamais esquissé la moindre autocritique…

    Ce que l’on peut relever surtout est que le gouvernement, venu au monde après neuf mois d’une grossesse très difficile, est d’une extrême fragilité. Parce que c’est l’alliance entre les nouveaux venus nationaux-libéraux eurosceptiques de Babiš et des socio-démocrates socialo-européistes anticommunistes avec les vieux staliniens… Parce que en réalité on ne sait toujours pas qui est le ministre des Affaires étrangères (le président Miloš Zeman a opposé son veto in extremis à la nomination du social-démocrate Miroslav Poche), ni qui est ministre de la Justice, Taťána Malá, du parti de Babiš, ayant démissionné avant même d’être en poste parce qu’elle est soupçonnée d’avoir plagié son travail de doctorat… Tandis que Babiš lui-même est toujours dans le collimateur de Bruxelles, accusé d’avoir fait bénéficier sa très grosse entreprise Agrofert de subventions européennes destinées aux petites entreprises…

    Il n’en demeure pas moins que les dirigeants tchèques sont à peu près d’accord entre eux (et même avec une bonne partie de l’opposition) contre toute immigration, surtout islamique, contre les quotas de « réfugiés », et contre la dictature eurocratique… C’est tout ce qui nous importe.

  • Saint Jean Gualbert

    Le texte suivant est, nous dit-on, affiché à la porte du monastère de Vallombreuse. Il omet « pieusement » d’évoquer les calomnies et la persécution de saint Pierre Damien…

    La vie de Jean Gualbert, écrite par Atton de Pistoie, dans les premières années du XIIème siècle, indique comme événement fondateur de la vocation du jeune Jean, le pardon concédé au meurtrier de son frère, qui s’agenouilla devant lui les bras ouverts. Il se rendit dans l’église voisine de Saint Miniat al Monte (Florence), le crucifix inclina miraculeusement la tête pour agréer le geste accompli. Cet événement le conduisit à demander au Père Abbé de l’accueillir dans sa communauté.

    L’expérience monastique de Jean Gualbert fut tout de suite marquée par une véritable recherche de la perfection et par une rigueur morale absolue qui trouvèrent leur expression concrète dans sa ferme opposition à la simonie. En effet, dès qu’il apprit que le nouveau Père Abbé de Saint Miniat, Aubert, avait obtenu son élection par simonie et après avoir pris conseil auprès de l’ermite Teuzon, il le dénonça publiquement et quitta la communauté pour rechercher une nouvelle voie qui lui permettrait de vivre son choix radical de vie monastique.

    Après un long pèlerinage et un arrêt auprès de l’Abbaye de Camaldoli, Jean Gualbert s’arrêta dans un lieu solitaire des Apennins de la Toscane : Vallombreuse. Là, selon la tradition, il trouva deux ermites, Paul et Gantelme : avec eux et avec l’appui du Père Abbé Garin de Settimo, naquit le premier foyer de la future congrégation vallombrosienne.

    Le premier document qui signale avec certitude la naissance de la nouvelle communauté est daté du 27 janvier 1037 : Albert, clerc de Florence, déclare s’être uni aux “fratres in Christo simul congregati in loco Valle umbrosa ubi et Aquabelli vocatur”.

    La nouvelle communauté s’engagea activement contre la corruption ecclésiastique, épousant les valeurs du fondateur, choix qui porta Jean Gualbert et ses moines à un conflit ouvert avec l’évêque de Florence, Pierre Mezzabarba, coupable de simonie. La dénonciation publique déclencha la colère de l’évêque qui, appuyé par l’aristocratie florentine, ordonna l’assaut du monastère vallombrosien de Saint Salvi, proche des murailles de la cité de Florence, espérant ainsi réprimer l’opposition ouverte des moines. L’attaque eut lieu de nuit, pendant que la communauté monastique célébrait l’Office des Matines : les assaillants entrèrent dans l’église, brutalisèrent les moines, détruisirent l’édifice en mettant même le feu au monastère. Jean Gualbert loua le courage de ses moines, capables de souffrir au nom de la foi et il vit la fin de la lutte contre Pierre Mezzabarba le 13 février 1068 quand le moine Pierre (ensuite nommé Igné), qu’il avait choisi pour affronter l’épreuve du feu, dans le but d’établir qui disait la vérité, sortit indemne des flammes.

    Peu après le Pape Alexandre II, à la vue du résultat de l’ordalie, déposa l’évêque simoniaque mettant définitivement fin à la question. Ce fut à ce moment que Jean vit son travail de réforme du milieu ecclésiastique publiquement reconnu.

    A peine cinq ans après l’épreuve du feu, le 12 juillet 1073, Jean Gualbert mourut à Passignano, entouré de l’affection de ses moines auxquels il confia son testament spirituel : Ego Johannes credo et confiteor Fidem quam Sancti Apostoli praedicaverunt et Sancti Patres in quatuor Conciliis confirmaverunt ( Moi Jean je crois et professe la foi que les Saints Apôtres prêchèrent et que les Saints Pères dans les quatre Conciles confirmèrent).

    Il fut canonisé sous le pontificat de Célestin III, en 1193, mais pour des raisons inconnues le rite de l’elevatio des reliques survint beaucoup plus tard : le 10 octobre 1210. Depuis ce temps-là, cette date est devenue particulièrement importante et s’est ajoutée à celle du 12 juillet, commémoration de son dies natalis.

    En 1595, Clément VIII l'inséra dans le calendrier universel et en 1951 il fut proclamé patron des gardes forestiers italiens par le Pape Pie XII.

  • Horrible

    Lu dans le bulletin « L’entente catholique de Bretagne » (1 rue Charles Le Goffic, 22000 Saint-Brieuc), à propos du nouveau nom du collège de Lamballe qui est en train d’être reconstruit :

    Alain Cadec, le président (LR) du Conseil départemental (…) propose le nom de Marie-Madeleine Dienesch (1914-1998), agrégée de lettres, résistante à Libération-Nord, puis députée de Loudéac-Lamballe de 1947 à 1981, et l’une des rares femmes secrétaires d’Etat avant 1974. Les laïcards contre-attaquent en arguant qu’elle défendait plus l’enseignement libre que l’enseignement public, puis ils trouvent a faute suprême : elle était hostile à la liberté de l’avortement, elle a même présidé l’association Laissez-les vivre ; c’est ce qu’affirmait une pétition qui recueille plusieurs centaines de signatures (en fait elle a présidé une fois une assemblée de l’association). Alain Cadec renonce donc à son idée, et déclare que le nouveau collège s’appellera « Simone Veil ». Chacun s’incline.

  • Diversité…

    L’événement du défilé du 14 juillet sera le fait que pour la première fois une femme colonel défilera à la tête de ses troupes, la promotion « Général Saint-Hillier » de Saint-Cyr Coëtquidan.

    Moi je veux bien. Je constate tout de même que cette femme n’est ni noire ni lesbienne ni transgenre : ce qui est léger en matière de diversité.

    En outre elle est mère de famille, elle n’est pas féministe, et elle dit que « femme ou homme, ce qu’il y a lieu de voir c’est le chef »...

  • Les temps changent…

    Jean Raspail fêtait le 4 juillet son 93e anniversaire. Ce jour-là, il a eu la surprise de recevoir un coup de fil du… ministre autrichien des Affaires étrangères, Karin Kneissl, souhaitant un bon anniversaire à l’auteur du Camp des saints, le félicitant particulièrement pour sa préface à la réédition du roman, où il a créé le concept de « Big Other », l’Autre dominateur.

    (Le Figaro, via Breizh Info)

  • Ils ne respectent rien

    Ils veulent qu’on les respecte, mais ils ne respectent vraiment rien. Des Polonais particulièrement dépravés avaient organisé dimanche dernier la première gay pride de Częstochowa. Ce qui est déjà en soi une provocation, puisque Częstochowa est la capitale spirituelle de la Pologne, la ville où se trouve le sanctuaire le plus vénéré du pays, Jasna Góra, avec la chapelle abritant l’icône de la Mère de Dieu Reine de Pologne.

    Mais en outre ils avaient décidé que la destination même de leur marche était le sanctuaire, et qu’ils allaient y « saluer » les moines…

    Plusieurs organisations catholiques et nationalistes ont mobilisé pour empêcher cette monstruosité. Les manifestants ont barré la route des invertis blasphémateurs, au cri de la devise de la République « Dieu, honneur, patrie », et en récitant le Rosaire. Ils ont ainsi obligé la police à intervenir, qui a empêché à son tour la marche de se poursuivre.

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    D’autre part, le ministre de l’Intérieur a engagé des poursuites pour « profanation d’emblèmes nationaux », en l’occurrence l’aigle polonais sur fond de drapeau LGBT.

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    La première provocation est que ces tristes « gays » avaient programmé leur marche le jour du 27e pèlerinage de la Famille organisé par Radio Maria. Pendant qu’ils tentaient de défrayer la chronique sur une avenue de Częstochowa, ce même dimanche, sur l’esplanade du sanctuaire, ils étaient 100.000 fidèles à participer à la messe célébrée par le cardinal Grocholewski, en présence du Premier ministre Mateusz Morawiecki.

    Vive la Pologne.

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  • Translation de saint Benoît

    Dans le calendrier romain, c’est un jour de férie, avec éventuellement mémoire du pape saint Pie Ier. Dans les monastères bénédictins, c’est la grande « solennité de saint Benoît », pendant estival et plus festif de la fête de saint Benoît qui tombe toujours pendant le carême. Dans les monastères français, c’est plus précisément, et cela depuis le VIIIe siècle, la fête de la « translation des reliques de notre saint Père Benoît » à l’abbaye de Fleury, c’est-à-dire de Saint-Benoît sur Loire.

    Il y a donc pour les monastères français un office propre (outre le propre bénédictin), qui comporte notamment une hymne des vêpres, qu’on doit à Pierre le Vénérable, abbé de Cluny au XIIe siècle. Voici cette hymne chantée par les moines de Solesmes en 1953, sous la direction de dom Gajard qui écrivait : « Le Claris conjubila, 3e mode, qui d’abord couvre d’un trait toute une octave dans un élan que rien ne saurait arrêter, est une hymne de louange, magnifique de légèreté. Tout y est mouvement, sveltesse, joie, enthousiasme, même à la cadence finale, où malgré le resserrement de la mélodie, les rythmes ternaires maintiennent jusqu’au bout la légèreté du mouvement. »


    podcast

    Claris conjubila, Gallia, laudibus,
    Laeteris Benedicti Patris ossibus,
    Felix, quae gremio condita proprio
    Servas membra celebria.

    Que ta joie éclate, ô Gaule, en hymnes de louanges,
    Réjouis-toi pour les ossements de Benoît !
    Heureuse es-tu, car tu gardes en ton sein
    Ses membres illustres.

    Miris Italia fulserat actibus :
    Gallos irradiat corpore mortuus ;
    Signis ad tumulum crebrius emicat,
    lllustrans patriam novam.

    Ses actions admirables brillaient en Italie,
    Mort, son corps illumine la Gaule :
    Son tombeau brille de nombreux miracles
    Pour honorer sa nouvelle Patrie.

    Hinc vatum veterum facta resuscitat,
    Morti quod libuit, mortuus imperat,
    Extinctum propriis ossibus excitat :
    O quam mira potentia !

    Des prophètes anciens, il reproduit les gestes,
    Mort, il commande en maître à la mort :
    Ses ossements raniment un cadavre,
    Admirable puissance !

    Jam caelo residens, o Pater optime !
    Divinis famulos imbue regulis,
    Angustum per iter scandere largiens,
    Dona regna perennia.

    Père plein de bonté qui résidez au ciel,
    Pénétrez vos serviteurs des règles divines,
    Accordez-leur de gravir la voie étroite,
    Et donnez-leur le royaume éternel.

    Cunctorum dominans omnipotentia,
    Tu, qui sede Poli conspicis omnia,
    Psallentum placide suscipe cantica,
    Votis voce precantia. Amen.

    Dieu tout-puissant qui dominez l'univers,
    Vous qui du ciel contemplez toutes choses,
    Accueillez avec bonté les cantiques de ceux qui psalmodient,
    Par leurs vœux et les prières de leur bouche. Amen.

    (Traduction abbaye Sainte Madeleine du Barroux)

  • Ils sont partout…

    Le chapitre général de la Fraternité Sacerdotale Saint-Pierre (FSSP), réuni du 3 au 18 juillet 2018 au Séminaire International Notre-Dame de Guadalupe, Denton, USA, a élu hier l’abbé Andrzej Komorowski comme supérieur général pour six ans.

    Andrzej Komorowski est un prêtre polonais né en 1975, ordonné prêtre en juin 2006 par le Cardinal Jorge Medina Estévez. Il était assistant du supérieur général l’abbé John Berg depuis 2012.

    Signe des temps… Quand Andrzej Komorowski était gamin j’allais assez souvent en Pologne. Personne n’évoquait alors seulement l’éventualité qu’un prêtre polonais puisse dire la messe traditionnelle… Mais aujourd’hui on voit même un fils de Premier ministre dire une première messe dans l’église de la FSSP de Cracovie, et un Polonais devenir carrément chef de la FSSP…

    Vive la Pologne.

  • Brett Kavanaugh

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    Donald Trump a nommé Brett Kavanaugh juge à la Cour suprême, en remplacement d’Anthony Kennedy qui a pris sa retraite.

    Brett Kavanaugh est un catholique pratiquant. Il n’a jamais défrayé la chronique pour des propos non conformes à la culture de mort, mais il est notable qu'en 2003 le Sénat a bloqué pendant trois ans sa nomination par George W. Bush comme juge d’appel à Washington, considérant qu’il était trop conservateur.

    Il s’est toutefois distingué tout récemment dans l’affaire de l’immigrée clandestine mexicaine qui n’était venue aux Etats-Unis que pour se faire avorter. Il est vraisemblable que cela a joué dans sa nomination, car dans cette affaire le gouvernement de Donald Trump a été contré par la justice avant que la Cour suprême finisse par lui donner raison. Or le juge Kavanaugh s’était joint en première instance à l’opinion dissidente en déclarant que la décision (permettant à la jeune fille de quitter le centre de rétention pour se faire avorter) était « fondée en dernier ressort sur un principe constitutionnel aussi novateur que faux : un nouveau droit pour les mineurs immigrants illégaux détenus par le gouvernement américain d'obtenir un avortement immédiat sur demande ».

    Il lui reste aujourd’hui à passer l’épreuve du Sénat…

    N.B. Selon le New York Times, le pivot de la Cour suprême, qui était le juge Kennedy (qui penchait du mauvais côté plus souvent qu'à son tour) sera désormais John Roberts, qui est "beaucoup plus conservateur" (a far more ideological conservative).

  • Les 7 Frères

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    La messe, qui est très ancienne (*), a un texte propre : elle est en particulier une glorification de la mère énergique qui encourage ses fils au martyre.

    Déjà, à l’Introït, nous voyons l’heureuse mère au ciel, entourée de ses sept fils. Sans doute elle fut réduite à être sur terre « une mère sans enfants », mais maintenant « elle est dans la joie à cause de ses fils » (ce psaume 112, à l’introït, produit un bel effet et se trouve parfaitement à sa place).

    La leçon est l’éloge bien connu de la « femme forte ». « Ses fils grandissent, c’est pourquoi on la proclame bienheureuse !... Beaucoup de filles ont rassemblé de grandes richesses, mais tu les as toutes surpassées. La grâce féminine est trompeuse, la beauté est éphémère, mais la femme qui craint Dieu mérite d’être louée ».

    Au Graduel, nous entendons les sept frères louer Dieu dans le ciel, tels des oiseaux délivrés du filet de l’oiseleur ; leur martyre est une délivrance du filet de la vie terrestre (nous pensons presque nécessairement aux Saints Innocents). L’alléluia est une hymne métrique sur le thème du véritable amour fraternel qui a persévéré jusque dans la mort subie en commun.

    Particulièrement belle est l’application de l’Évangile à notre fête. C’est l’épisode suivant de la vie du Christ : on avertit le Seigneur que sa mère et ses frères sont là à la porte et le demandent. Mais lui embrasse du regard ses disciples et répond : « Ma mère et mes frères, les voici ! Quiconque fait la volonté de mon Père, celui-là est mon frère, ma sœur et ma mère ». La liturgie veut donc nous faire entendre que la mère des martyrs, ses sept fils et les deux sœurs sont devenus, en mourant pour le Christ (c’est-à-dire pour la volonté du Père), la mère, les frères et les sœurs du Christ ; et nous, qui au Saint Sacrifice nous unissons à ces saints, nous partageons cet honneur : nous aussi nous devenons la mère, les frères, les sœurs du Christ !

    Et quand nous participons à la sainte communion, nous entendons encore les mêmes paroles de la bouche du Christ : oui, c’est précisément par l’Eucharistie que nous avons part à l’honneur d’être la mère, les frères et les sœurs du Christ. Nous devenons parents du Christ par le sang, puisque nous nous incorporons son sang. Une messe vraiment magnifique !

    Dom Pius Parsch

    * Cette messe était aux premiers siècles la troisième des quatre messes que célébrait le pape en ce jour, aux quatre lieux du martyre des sept frères (cardinal Schuster).