Steve Bannon, ancien directeur de campagne de Donald Trump et ancien directeur de Breitbart News, crée une organisation politique intitulée « Le Mouvement », basée à Bruxelles, dans la perspective de la prochaine campagne pour les élections au Parlement européen.
L’apparition de Steve Bannon en Italie lors des dernières élections dans ce pays n’était pas passée inaperçue et certains pensent qu’il n’est pas pour rien dans l’alliance entre la Ligue et le M5S. Il voit Matteo Salvini comme un modèle et déclare : « L’Italie est le cœur battant de la politique moderne. Si ça marche là-bas, ça peut réussir n’importe où. »
On l’a vu auparavant avec Marine Le Pen, et il dit que c’est à ce moment-là, lors d’un meeting à Lille, qu’il a compris ce qu’il devait faire.
Il aurait rencontré plusieurs cadres de divers partis « populistes » ou « nationalistes » d’Europe au cours de ce mois de juillet.
Il crée Le Mouvement avec Raheem Kassam, ancien conseiller de Nigel Farage. Raheem Kassam déclare :
Le Mouvement sera notre bureau central pour un mouvement populiste et nationaliste en Europe. Nous allons concentrer notre attention sur les individus et les groupes de soutien intéressés par les questions de souveraineté, de contrôle des frontières et d'emploi entre autres choses. Nous avons décidé de nous installer à Bruxelles parce que c'est le cœur de l'Union européenne, la force la plus pernicieuse contre la démocratie de l'Etat nation en Occident aujourd'hui. L'organisation est déjà une fondation structurée avec un budget annuel significatif et nous avons commencé le recrutement.
En vue des élections, Steve Bannon veut embaucher une dizaine de personnes à plein temps. Et compte pérenniser l’organisation, visant plus de 25 personnes après 2019 si ça fonctionne.
C’est sans doute une bonne idée que quelqu’un de l’extérieur vienne tenter d’unir les « populistes » européens.
Contrairement à ce que certains continuent de penser, le problème n’est pas entre des mouvements nationalistes incompatibles (Grande Hongrie contre Grande Roumanie, par exemple). Les rancœurs nées des découpages d’après les guerres mondiales se sont estompées. Il est significatif que Viktor Orbán, qui fait chaque été un discours à l’université d’été des Hongrois de Roumanie, ne fasse jamais la moindre allusion au fait que cette province devrait revenir à la Hongrie. (Sans parler du fait qu’aucun dirigeant hongrois n’aurait l’idée de revendiquer la Slovaquie…)
Le problème est hélas au sein des divers pays. Il s’agit de rivalités personnelles, de querelles de coqs et de boutiques, qui ont d’ailleurs découragé de nombreux militants au cours des décennies. Et ces divisions, qui divisent parfois des gens qui ne sont divisés sur absolument rien, sont aggravées par l’influence du politiquement correct, du qu’en dira-t-on, sur tel ou tel. Ce n’est pas pour des raisons de choc de nationalismes que les populistes sont divisés en QUATRE groupes au Parlement européen.
Si Steve Bannon peut remédier au moins en partie à cet état de fait il aura rendu un grand service à la cause des peuples. Mais qu’il ne croie pas que l’exemple italien soit facile à reproduire : l’alliance, pendant la campagne, entre Salvini, la représentante du parti post-MSI, et Berlusconi, est du domaine du rêve dans nombre de pays, et d’abord en France.