Le tribunal administratif de Strasbourg a ordonné à la commune de Dannemarie d’enlever 65 silhouettes de femmes en contre-plaqué (et les 60 autres découpages – botte, chapeau, sac, Betty Boop) qui ornent les voies de la ville au nom de « l’année de la femme ».
Pour « trouble à l’ordre public ».
A priori je pensais qu’il s’agissait de sécurité routière, vu le caractère « sexy » de plusieurs de ces représentations.
Mais non. Le motif est qu’il n’y a que des femmes et que le principe d’égalité homme-femme est supérieur à la liberté d’expression et à la liberté artistique.
C’est cette atteinte à l’égalité homme-femme qui constitue un trouble à l’ordre public. (Le tribunal ajoute l’atteinte à la dignité humaine, mais si certaines de ces figures de contre-plaqué ne sont pas du meilleur goût, la « dignité humaine » a bon dos quand on voit ce qu’il en est par ailleurs.)
Si les juges étaient cohérents, ils devraient alors condamner le soi-disant « mariage » entre personnes du même sexe. Car pour qu’il y ait égalité homme-femme dans le mariage il faut bien qu’il y ait un homme et une femme.
On voit aussi quelle est l’absurdité d’un jugement qui repose sur des lois délirantes qui permettent de condamner désormais toute manifestation culturelle qui serait focalisée sur les femmes, ou sur les hommes. Et aussi toute rechercher scientifique sur l’un ou l’autre sexe ?
Et puis il va falloir harmoniser cette aberration avec l’idéologie du genre, ce qui nous promet de beaux procès…
En attendant, le maire de Dannemarie a décidé de faire appel.
Addendum 1er septembre
Le Conseil d'Etat a annulé le jugement, considérant que les figures ne constituaient pas une atteinte grave à la dignité humaine, et surtout que le principe de l'égalité des femmes et des hommes ne peut justifier un retrait forcé de l'installation.