Sans une humilité radicale qui s’exprime en gestes d’adoration et en rites sacrés, il n’y a pas d’amitié possible avec Dieu.
Le silence manifeste ce lien de façon évidente. Le vrai silence chrétien pour devenir silence de communion se fait d’abord silence sacré.
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Sous prétexte de chercher à rendre l’accès à Dieu facile et abordable, certains ont voulu que tout, dans la liturgie, soit immédiatement intelligible. Cette intention égalitaire peut sembler louable. Mais en réduisant ainsi le mystère sacré à de bons sentiments, nous interdisons aux fidèles de s’approcher du vrai Dieu.
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Beaucoup de chrétiens fervents touchés par la Passion et la mort du Christ sur la Croix n’ont plus la force de pleurer ou de lancer un cri douloureux en direction des prêtres et des évêques qui se présentent en animateurs de spectacles et s’érigent en protagonistes principaux de l’Eucharistie. Ces fidèles nous disent pourtant : « Nous ne voulons pas nous réunir avec des hommes autour d’un homme ! Nous voulons voir Jésus ! Montrez-Le nous dans le silence et l’humilité de votre prière ! »
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Souvent, les mots portent avec eux l’illusion de la transparence, comme s’ils nous permettaient de tout comprendre, de tout maîtriser, de tout ordonner. La modernité est bavarde car elle est orgueilleuse, à moins que ce ne soit l’inverse. Peut-être est-ce notre incessant bavardage qui nous rend orgueilleux ?
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Souvent je me demande si la tristesse des sociétés urbaines occidentales, emplies de tant de dépressions, de suicides et de détresses morales, ne vient pas de la perte du sens du mystère. En perdant la capacité du silence devant le mystère, les hommes se coupent des sources de la joie. En effet, ils se retrouvent seuls au monde, sans rien qui les dépasse et les soutienne. Je ne connais rien de plus effrayant !
De La force du silence, chapitre 3.
Commentaires
Le Cardinal dit des choses magnifiques de justesse et d'une grande élévation spirituelle, Dommage, quand il dit que des Evêques tiennent des "propos hérétiques", il ne parle pas plus explicitement du premier d'entre-eux, sous la coupe duquel il est placé, qu'il le veuille ou non.