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  • Sainte Jeanne de Chantal

    Comme vous étiez, ô très-sainte Mère ! le vaisseau le plus grand, le plus capable, le plus digne du monde, vous fûtes aussi plus que nul autre remplie de l'amertume et du breuvage d'angoisse, que votre Bien-aimé avalait en ce lieu de tourment : ah ! que m'apprend cela, sinon à recevoir les tribulations comme une chose partagée avec l’Époux ? O Mère très-pure ! vous nous appelez, disant : Hé ! venez, mes filles, que vos cœurs soient des vaisseaux tout vides, et mon Fils y versera la rosée dont son chef est couvert, et les gouttes de la nuit de sa Passion, dont sa tête est emperlée, se convertiront en perles de consolation. Ma très-douce Mère, hé ! faites-moi donc la grâce que désormais je reçoive toutes les petites occasions d'humiliation, de souffrance et d'abjection, comme des petites gouttelettes distillées de cette chevelure précieuse.

    On trouve ici ou là cette prière sous le nom de sainte Jeanne de Chantal. Il s’agit en fait de la « deuxième affection » de la 24e méditation « pour les solitudes annuelles ». Méditations dont il est dit dès le titre qu’elles sont « tirées de plusieurs petits mémoires trouvés écrits de la sainte main de notre bienheureux père François de Sales, dressées pour les Sœurs de ce premier monastère de la Visitation d’Annecy par sainte Jeanne-Françoise Frémyot de Chantal ». Ce que souligne sainte Jeanne de Chantal elle-même dans son introduction, et après la préface il y a un nouveau titre : « Méditations tirées des écrits de notre bienheureux père propres pour les solitudes » (à savoir la retraite annuelle des religieuses).

    Les spécialistes ont-ils démêlé ce qui est de l’un et de l’autre ? J’avoue ne pas m’intéresser assez à cette spiritualité pour avoir recherché la réponse. Ce que l’on peut constater est que juste avant cette « deuxième affection » il y a la « première affection », qui ne peut pas être, en tout cas en son début, de saint François de Sales :

    Votre sainte Abbesse, ô âmes religieuses ! n'est point sur le mont de Thabor, ains seulement sur le mont de Calvaire, où elle ne voit que des opprobres, des impuissances, des lances, des clous et des ténèbres : O Mère d'amour très-constante ! toute la multitude de ces eaux d'afflictions n'ont pu éteindre votre charité ; hélas ! et une petite gouttelette d'affliction et de contradiction me fait reculer en arrière de mon Bien-aimé souffrant.

  • Démocrates de Suède

    Selon un sondage YouGov, les Démocrates de Suède (populistes, anti-immigration, eurosceptiques, etc.) sont désormais le premier parti, avec 25,2% d’intentions de vote, soit presque le double de leur score aux dernières élections, devant les sociaux-démocrates (22,4%) et les Modérés au pouvoir (21%).

    Rappel : leur campagne de publicité dans le métro.

  • Bonne réponse

    La Slovaquie ne veut accepter que des demandeurs d’asile chrétiens.

    Et pour quelle raison ?

    Ben… c’est bien simple, dit benoîtement le porte-parole du gouvernement, Ivan Metik : « Nous n’avons pas la moindre mosquée en Slovaquie. Comment voulez-vous que des musulmans s’intègrent s’ils ne peuvent pas aimer ce qu’ils trouvent ici ? »

  • L’Allemagne achète la Grèce

    Le nouveau plan d’aide à la Grèce n’est pas encore voté par tous les parlements de l’UE que déjà le plan de « privatisation » qui en est une condition majeure est mis en œuvre.

    On a ainsi appris que quelque 14 aéroports grecs (dont ceux des destinations touristiques majeures de Mykonos, Corfou, Rhodes) vont être achetés par un consortium dominé par la société Fraport. Comme son nom l’indique Fraport est l’exploitant de l’aéroport de Francfort-sur-le-Main. Cette société a pour principaux actionnaires le Land de Hesse et la ville de Francfort. Autrement dit, la « privatisation » de ces 14 aéroports grecs va les faire passer sous le contrôle d’opérateurs publics allemands. Bref, de l’Allemagne. Et en profitant de prix bradés, bien entendu. C’est un transfert du patrimoine public grec vers le patrimoine public allemand…

    Et tout est à vendre : les compagnies de fourniture d’énergie, la distribution de l’eau, la poste, les ports, les autoroutes, la loterie « nationale », les terres….

    Il paraît que les Chinois veulent l’aéroport d’Athènes, et que la France aimerait récupérer la poste… Vinci aurait déjà une autoroute, les Tchèques la loterie, mais on ne sait pas encore ce que le Qatar va emporter…

    Voilà pourquoi il fallait absolument que la Grèce reste dans l’UE : c’est pour pouvoir la bouffer.

  • Saint Bernard

    En lien avec l’article de Benedict Constable sur le symbolisme masculin-féminin dans la liturgie, voici un bref extrait du 85e sermon de saint Bernard sur le Cantique des cantiques, qui plonge au cœur du symbolisme - et de la mystique - du livre central de la Bible (traduction de l’abbé Charpentier, 1866).

    De ce degré, l'âme commence déjà à penser à son mariage avec le Verbe. Comment n'y penserait-elle pas, quand elle se voit d'autant plus nubile, pour ainsi parler, qu'elle lui est plus semblable? La majesté de cet époux ne l'épouvante point, parce que sa ressemblance l'associe avec lui, son amour l'unit à lui, sa profession la fiance avec lui. Or voici la forme de sa profession: « J'ai juré et résolu de garder les ordonnances de votre justice (Ps. CXVII, 106). » Les apôtres avaient suivi cette forme lorsqu'ils disaient: « Vous voyez que nous avons tout quitté pour vous suivre (Matth. XIX, 27). » Ce qui, sous la figure du mariage charnel, doit s'entendre du mariage spirituel de Jésus-Christ et de l'Église est encore semblable : « C'est pourquoi l'homme laissera son père et sa mère et s'attachera à sa femme, et ils seront deux en une même chair (Ephes. V, 31). » Et dans le Prophète l'Épouse se glorifie en ces termes : « Pour moi, mon plus grand bien, c'est de m'attacher à Dieu, et de mettre mon espérance dans le Seigneur (Ps. LXXII, 28). » Lors donc que vous verrez une âme qui, après avoir tout quitté, s'attache au Verbe par tous les désirs de son cœur, ne vit que pour le Verbe, se conduit par le Verbe, conçoit du Verbe pour enfanter pour le Verbe, en sorte qu'elle puisse dire : « Jésus-Christ est ma vie, et ce m'est un grand avantage de mourir pour lui (Philip. I, 21) », croyez qu'elle est l'Épouse du Verbe. Son Époux peut se reposer en elle avec confiance, en sachant que l'âme qui a méprisé tout pour l'amour de lui, et qui regarde tout comme du fumier pour le gagner et le posséder uniquement, lui est fidèle. Il savait que telle était l'âme de celui dont il disait: « Celui-là m'est un vase d'élection (Act. IX, 15). » Certes l'âme de saint Paul était une bonne mère et une épouse fidèle, lorsqu'il disait : « Mes petits enfants que je conçois de nouveau dans mou sein jusqu'à ce que Jésus-Christ soit formé en vous (Galat. IV, 19). »

    Mais remarquez que dans le mariage spirituel il y a deux sortes d'enfantements, et par conséquent deux sortes d'enfants qui sans être contraires sont différents, car les saintes mères engendrent des âmes à Dieu par la prédication, ou produisent des intelligences spirituelles par la méditation. Dans cette dernière sorte d'enfantements il arrive quelquefois que l'âme est tellement transportée hors de soi et détachée des sens, qu'elle ne se sent pas elle-même, bien qu'elle sente le Verbe. Cela arrive lorsque étant pleine de la douceur ineffable du Verbe, elle se dérobe à elle-même en quelque façon, ou plutôt est ravie et s'échappe de soi pour jouir du Verbe. L'âme n'est pas dans la même disposition lorsqu'elle fait du fruit par le Verbe, et lorsqu'elle jouit du Verbe. En l'un, elle est pressée par les soins du prochain, en l'autre elle est attirée par les douceurs du Verbe. C'est une mère qui a véritablement beaucoup de joie d'engendrer des enfants spirituels, mais qui en reçoit bien davantage des chastes embrassements de son époux. Ses enfants lui sont chers et précieux, mais les baisers de son époux lui sont infiniment plus agréables. C'est une bonne chose de sauver plusieurs âmes, mais il est bien plus doux de sortir comme hors de soi, et d'être avec le Verbe. Mais quand cela arrive-t-il, et combien cela dure-t-il ! C'est un doux commerce, mais il est bien court lorsqu'on l'éprouve, et il est bien rare de l'éprouver. Et c'est là, ce me semble, la septième raison pour laquelle j'ai dit plus haut, que l'âme cherche le Verbe, c'est afin de jouir de ces douceurs.

  • Le crime de Crémisan

    Les bulldozers, accompagnés d’une soixantaine de soldats, sont arrivés dans la vallée de Crémisan, et ont commencé à arracher les oliviers millénaires (quel symbole) pour construire le mur de séparation qui coupera en deux le « poumon vert » de la région de Bethléem, et 58 familles de leurs terres. Des terres qui, volées aux Palestiniens, vont permettre de faire la jonction entre deux colonies israéliennes tentaculaires.

    Et l'on s'étonne qu'il n'y ait pas la paix...

    Hier, des prières avaient été organisées sur le site. Voir notamment ici. Aujourd’hui, des dizaines de chrétiens palestiniens, dont des prêtres, ont tenté d’empêcher l’avancée des bulldozers et se sont brièvement affrontés avec les soldats.

    Dans la vidéo ci-dessous, on voit Mgr William Shomali, vicaire patriarcal du patriarcat latin de Jérusalem, qui dit : « Nous sommes très déçus par la reprise des travaux de construction du mur dans la vallée de Crémisan, car, ayant eu recours à la justice israélienne pour sauver la terre des familles pauvres de cet endroit, on ne nous a pas rendu justice. Cela nous attriste. »

    Un peu plus loin Mgr Shomali évoque un autre problème, celui des écoles, mais qui est lié au premier puisque l’Eglise a des écoles dans la vallée de Crémisan (dont celle dont on voit les images). « Les restrictions budgétaires imposées par l’Etat d’Israël peuvent entraver le bon fonctionnement de ces écoles, et avoir un impact sur l’enseignement de plus de 30.000 enfants. Nous demandons seulement que les écoles chrétiennes soient traitées comme sont traitées les écoles (juives) orthodoxes, qui sont privées comme les nôtres. Nous demandons seulement l’égalité, pas des privilèges. »

  • Les hypocrites

    La Commission européenne a déclaré que la chute des cours du lait pourrait être liée à « l’absence du marché russe ». Sic. Ils n’ont même pas l’honnêteté de dire que c’est à cause de l’embargo qu’ils ont imposé.

    De même la chute des cours du porc pourrait être liée, elle aussi, à « l’absence du marché russe ».

    De même que le déferlement migratoire pourrait être lié à l’absence de gouvernement en Libye, à l’absence de stabilité au Proche Orient, à l’absence de paix en Syrie…

    Que de fatalités dans ce triste monde…

  • La messe supprimée

    A la prison centrale de Faisalabad (troisième ville du Pakistan, trois millions d’habitants), la messe dominicale a été supprimée. Cette mesure a été glissée parmi celles qui durcissaient les conditions de détention suite à la suppression du moratoire sur la peine de mort. Mais ça n’a aucun rapport, et des associations de défense des droits de l’homme ont saisi la justice, faisant valoir que cette mesure était contraire à la Constitution du Pakistan qui garantit la liberté de culte à tout citoyen, ainsi qu’à diverses conventions internationales signées par le Pakistan. Le directeur de la prison a justifié sa décision en mettant en avant des motifs de sécurité et le trafic de drogue. L’argument a été rejeté par le juge. Le directeur a déclaré alors qu’il accepterait le retour de la messe si elle est officiellement autorisée par l’Inspecteur général des prisons et par le ministère de l’Intérieur. Le juge a demandé aux deux parties de s’adresser à ces autorités. Ce qui a été fait. On attend les réponses. D’autre part, la Fondation Paix et Développement humain a écrit plusieurs lettres aux autorités du Pendjab, sans recevoir de réponse.

  • La communion sur la langue

    Dimanche dernier, l’évêque d’Oruro, en Bolivie, Mgr Krzysztof Białasik, a déclaré qu’il interdisait désormais dans son diocèse la communion dans la main, après avoir constaté que certaines personnes repartent avec l’hostie sans la consommer.

    Mgr Białasik est un Polonais qui après avoir fait ses études à la Société du Verbe divin près de Poznan a été ordonné prêtre et envoyé en Bolivie, où il a été missionnaire pendant 20 ans avant d’être nommé évêque d’Oruro par Benoît XVI en 2005. Depuis 1998 il était secrétaire de la conférence épiscopale de Bolivie pour la pastorale.

    Rorate Caeli en profite pour faire un point sur la situation. Mgr Białasik serait le troisième évêque, au cours de ces dix dernières années, à retirer la permission de donner la communion dans la main (par distinction avec ceux qui maintiennent l’interdiction existante, ou qui recommandent la communion sur la langue, ou qui interdisent la communion dans la main dans certaines églises).

    Le premier fut le cardinal Cipriani, archevêque de Lima, en 2008. Le deuxième a été le cardinal Ranjith, archevêque de Colombo, en 2011.

    Mgr Rogelio Livieres, évêque de Ciudad del Este, qui vient de mourir, avait fermement condamné la communion dans la main l’an dernier, et l’aurait sans doute interdite s’il n’avait été éjecté de son diocèse par François à ce moment-là.

    La conférence épiscopale du Nigeria avait permis temporairement la communion dans la main à cause de l’épidémie d’Ebola, mais a supprimé cette permission en décembre dernier.

    Quelques évêques ont imposé la communion sur la langue en diverses circonstances. Mgr Antonio Carlos Rossi Keller, évêque de Frederico Westphalen, au Brésil (quel nom bizarre) a annoncé fin 2011 que les fidèles qui voulaient la communion de sa main dans la cathédrale devaient la recevoir à genoux sur la langue. Mgr Eduardo Maria Taussig, évêque de San Rafael, en Argentine, a demandé la même chose la même année. Le cardinal Carlo Caffara, archevêque de Bologne, a ordonné en 2009 que la communion ne soit donnée que sur la langue dans les trois principales églises de son diocèse. Depuis la Fête Dieu de 2008, Benoît XVI donnait l’exemple.

    Rorate Caeli rappelle qu’en 1996, Juan Rodolfo Laise, évêque de San Luis en Argentine, avait été le seul évêque de son pays à refuser la communion dans la main lorsque l’indult fut promulgué pour l’Argentine. Selon les informations de Rorate Caeli, cette interdiction demeure.

    Il serait intéressant de savoir dans quels pays, en dehors du Nigeria, il n’y a pas eu d’indult pour la communion dans la main. Lors de mon dernier voyage en Irlande j’ai vu que tout le monde communiait dans la main, et de façon très désinvolte, et lors de mon dernier voyage en Pologne j’ai vu que tout le monde communiait pieusement sur la langue, alors qu’il y a eu finalement un indult en 2006. Je suppose que les militants de la communion dans la main ont dû faire des adeptes ici et là en Pologne, mais il est frappant de constater que la différence générale d’attitude envers le Saint Sacrement, dans deux pays considérés comme très catholiques, correspond à la réalité sociologique d’une Irlande qui inscrit le « mariage » homosexuel dans sa Constitution et d’une Pologne qui se révolte contre les thèses hétérodoxes défendues au synode.

    Quant à Mgr Białasik, évêque d'un pays dont, en plus, le président marxisto-panthéiste est un ami du pape, je ne lui donne pas longtemps avant d'avoir des ennuis...

  • Saint Jean Eudes

    Voici une lettre de saint Jean Eudes, au cardinal Grimaldi, archevêque d’Aix, qui lui avait demandé de lui parler de ses séminaires (février 1664). Le premier qu’il avait créé fut celui de Caen. Il était le symbole du renouveau de la formation du clergé en France, dans le mouvement de la contre-réforme. Signe des temps, il a fermé ses portes en février dernier...

    On verra d’autre part à quel point saint Jean Eudes était indifférent à la liturgie (et formait des prêtres indifférents à la liturgie, ce qui explique la suite des événements). C’était presque universel en Occident depuis la catastrophe de la Renaissance, mais même les carmélites n’allaient pas aussi loin, puisque si les heures étaient récitées sans tenir le moindre compte du symbolisme des heures (souligné notamment dans les hymnes), elles disaient quand même les complies le soir, et non au début de l’après-midi… Et il n’y a la messe que deux fois en semaine…

    Monseigneur,

    Me voici aux pieds de votre Éminence pour recevoir s'il vous plaît sa sainte bénédiction, et pour lui rendre mille grâces de la faveur qu'elle nous a faite d'avoir écrit à Rome, et la supplier très humblement de nous continuer l'honneur de sa bienveillance et de sa protection, puisqu'il est vrai que, par la grâce de Dieu, nous ne cherchons autre chose que la gloire de sa divine Majesté et le salut des âmes.

    Ensuite, entrant en matière, pour satisfaire à ce qu'il plaît à Votre Éminence de m'ordonner, je dirai:

    1. Que nos quatre maisons (de Caen, Coutances, Lisieux et Rouen) sont unies en Congrégation sous une même règle et une même conduite, sans aucun préjudice de la dépendance que chacune a de son Prélat, qui a sur elle l'autorité qu'il a sur tous les autres lieux et personnes du diocèse qui sont sous sa juridiction épiscopale.

    2. Que le Supérieur de chaque maison est choisi par le Supérieur de la Congrégation, et présenté à Mgr l'Évêque diocésain pour en être approuvé et confirmé, s'il lui agrée, ou, s'il ne lui est point agréable, on est obligé de lui en présenter un autre.

    3. Que tous ceux de la maison, tant les nôtres que les Séminaristes, sont sous la conduite du Supérieur de la dite maison.

    4. Que nous n'avons de fonds que pour la subsistance des nôtres, et qu'en attendant que Dieu donne à nos Prélats la volonté de faire ce que Votre Éminence a fait pour son Séminaire, ou qu'il y pourvoie de quelque autre manière, les Séminaristes paient leur pension, qui est, à Coutances de 200 livres; à Caen et à Lisieux, où l'on ne vit pas à si bon marché, de 250 livres; et à Rouen, où les vivres sont encore plus chers, de 300 livres.

    5. Comme nos maisons sont en Congrégation, et qu'elle est sous la conduite d'un Supérieur, les sujets passent d'une maison à une autre, comme dans les autres Congrégations, ce qui est nécessaire et très utile pour plusieurs raisons; et on en prend de toutes les maisons pour travailler aux missions, selon le besoin qu'on en a; car plusieurs s'ennuient d'être toujours en un même lieu; on se dégoûte d'entendre toujours les mêmes; quelques-uns font des attaches dangereuses, et souvent l'antipathie des humeurs oblige de faire ces changements. C'est pour toutes ces raisons qu'il est nécessaire, pour faire subsister les Séminaires et les rendre utiles à l'Église, qu'ils soient unis et sous une même conduite: à raison de quoi saint Charles [Borromée] établit la Congrégation des Oblats [de saint Ambroise] à laquelle il donna la conduite de ses Séminaires.

    Je n'ai pas ici les règles des nôtres; voici néanmoins les principales: On se lève à 4 h. l/2, et l'on commence à 5 h. l'oraison qui dure jusques à 6 h. On récite ensuite en communauté les Petites Heures, après quoi on fait, trois fois la semaine, une répétition de l'oraison, et chacun se retire en sa chambre.

    Depuis 10 h. jusques à 11 h. 3/4, on fait une leçon de théologie.

    A 11 h. 3/4, les litanies et l'examen de conscience, qui est suivi du dîner.

    Après dîner, la conversation ou récréation jusques à 1 h. l/2, ensuite les cérémonies ou le chant.

    A 2 h. Vêpres et Complies; à 3 h. la théologie pour les ordinands jusqu’à 4 h.

    Depuis 4 h. jusqu'à 5 h. conférence sur le Manuel pour Messieurs les Curés.

    A un quart avant 6 h. Matines et Laudes, les litanies de la sainte Vierge, ensuite le souper et la récréation jusques à 8 h.

    A 8 h. on propose des cas de conscience durant une demi-heure, on fait la prière, on lit le sujet de la méditation.

    On sonne la retraite à 9 h. l/2, et l'on se couche.

    On chante des grand'messes deux fois la semaine, et Vêpres toutes les fêtes et dimanches.

    On fait une conférence spirituelle une fois la semaine, et le samedi au soir on en fait une autre sur l'Évangile du dimanche, au lieu des cas de conscience...

    Nous finissons cette mission [de Meaux] à laquelle Dieu a donné de très grandes bénédictions.

    Monseigneur de Châlons en Champagne nous en demande une pour cette ville, pour le commencement du mois d'octobre prochain; mais je ne sais pas encore si nous pourrons la faire. Je m'en retourne à Caen pour en faire [une] après Pâques, dans le Cotentin.