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  • Saint Matthias

    On ne sait rien de saint Matthias, en dehors de son élection comme apôtre, pour remplacer Judas, comme le racontent les Actes des apôtres, et comme l’avait annoncé le psaume 108.

    Clément d’Alexandrie (Stromates III, 4) rapporte toutefois une parole attribuée à saint Matthias. C’est dans le cadre de sa défense de Nicolas, l’un des sept premiers diacres, dont une partie de la tradition fait le fondateur de la secte des Nicolaïtes. Secte dont les membres, notamment, se livraient à une fornication sans frein, s’autorisant d’un aphorisme de Nicolas : « Il faut abuser de la chair. » Or, affirme Clément d’Alexandrie, lorsque Nicolas enseignait à abuser de la chair, il s’agissait de la mortification des sens. (Le verbe est parakhreomai, qui veut dire en effet abuser, mais dans le sens de faire un mauvais usage.) Clément ajoute : « On rapporte aussi que Matthias enseignait de même à combattre la chair et abuser d’elle, en ne lui procurant rien de ce qui peut servir au plaisir désordonné, mais à développer l'âme par la foi et par la connaissance. »

  • Sexagésime

    L’évangile est la parabole du semeur qui sortit pour semer sa semence, racontée par les trois synoptiques et expliquée par Jésus lui-même les trois fois : la semence est la Parole, et Luc précise : Logos tou Théou, le Verbe de Dieu.

    La « semence » est également au cœur des lectures des matines de cette semaine : l’histoire du Déluge. Car Noé construit une arche pour que soient sauvées toutes les espèces, ce qui se dit en grec et en latin leur « semence » ; autrement dit le code génétique de tous les animaux (Genèse 7, 3). Or tous les animaux ont été créés par le Verbe…

    En grec, semence, c’est sperma. La Parole c’est Logos. Deux mots très fréquents dans le Nouveau Testament, et qui sont au cœur de la doctrine chrétienne, comme le montre la parabole (où curieusement on ne trouve pas le mot sperma, mais le participe du verbe speiro, et un autre mot issu du verbe : sporos).

    Dans les Actes des Apôtres (17, 17-18), saint Paul discute sur l’« agora » d’Athènes, « tous les jours », avec les gens qu’il rencontre, notamment avec des épicuriens et des stoïciens. Et ces Grecs s’exclament : « Que veut dire ce spermologos ? »

    Le mot spermologos est très intéressant, et très mal traduit dans toutes les traductions françaises, car aucun traducteur n’a perçu le clin d’œil amusant de saint Luc.

    En grec classique, spermologos, de sperma, semence, et legein, rassembler, se disait des oiseaux qui passent leur temps à picorer des graines. Le mot est même passé par le latin en français pour désigner une espèce de corbeau, le freux : corvus frugilegus.

    Mais ensuite le mot a pris un sens figuré, selon deux directions : il s’agit soit du clochard qui glane sa nourriture dans les poubelles et les restes des marchés, soit du bavard qui rassemble n’importe quels ragots et les raconte à n’importe qui. Les traducteurs de la Bible auraient dû comprendre que ces sens figurés ne peuvent pas s’appliquer à saint Paul vu par les philosophes de l’agora. Car le terme était devenu quasiment une insulte, or les épicuriens et les stoïciens ne rejettent pas saint Paul, au contraire ils l’invitent à l’Aréopage pour qu’il explique sa doctrine plus avant.

    Les traductions françaises se répartissent en trois catégories très inégales. La grande majorité traduit « discoureur ». Autrement dit c’est le deuxième sens figuré, mais très atténué, or ce sens n’est attesté nulle part. Certains veulent conserver le sens premier et traduisent par « picoreur », Chouraqui allant même jusqu’au littéral « picoreur de semences ». Et d’autres essaient de tout combiner, faisant de saint Paul une « jacasse », un « pierrot », voire même un « perroquet » (Bible de Jérusalem). En laissant entendre qu’il s’agit d’un bavard invétéré qui répète ce qu’il a entendu (picoré) ici et là. Or ce n’est pas du tout ce que disent les épicuriens et les stoïciens. Car si tel était le cas, ils le laisseraient pérorer sur l’agora et ne l’inviteraient certainement pas à l’Aréopage.

    Comme tous les traducteurs ont le plus profond mépris pour la Vulgate, aucun ne va voir ce que dit le texte latin. Sinon pour ricaner que la Vulgate a bêtement transposé en latin le mot grec : « seminiverbius », plus ou moins « parole de semence », avec la terminaison en –ius caractéristique du bas latin et sans même voir que legein ici ne voulait pas dire parler mais rassembler.

    En réalité les anciennes versions latines avaient, en bon latin, « seminator verborum » : semeur de paroles… qui ne peut pas être une bonne traduction de spermologos.

    Plusieurs manuscrits de référence de la Vulgate ont encore « seminator verborum ». Il se pourrait bien que ce soit saint Jérôme qui, révisant ces textes, ait corrigé en « seminiverbius ». Décalquant en toute connaissance de cause le mot grec, et sachant alors, forcément, qu’il s’agit d’un clin d’œil à la caricature de l’Evangile, et de la prédication de saint Paul, selon les philosophes grecs. En quelque sorte, ceux-ci appellent saint Paul « monsieur Semence-Verbe » : « Tiens, c'est encore le Semençoparoleux ! Viens donc à l'Aréopage nous expliquer ton affaire !  » Ça les amuse d’entendre ce doctrinaire juif mettre sans cesse en rapport, de façon parfaitement incongrue pour la philosophie grecque, un terme d’agriculture et un terme philosophique.

    Or saint Paul est en effet « monsieur Semence-Verbe ». Car la semence qu’il répand par sa parole est le Verbe qui produit la vie éternelle, en accord avec la parabole du semeur, mais plus généralement avec tout le Nouveau Testament où l’on trouve 107 fois – en comptant spermologos – le mot semence ou semer, et avec la Genèse où Dieu crée les semences selon leur espèce, où Noé conserve les semences à travers le Déluge.

  • La Chaire de saint Pierre

    O Petre, petra Ecclesiae,
    Isto beatus nomine,
    Quo Petrus a Christo Petra,
    Non Petra Christus a Petro.

    Tu es Petrus, qui Filii
    Confessor es primus Dei :
    Hinc primus in membris manens ;
    Ob quod Cephas vocatus es.

    Adest dies, quo Romula
    In urbe consecratus es ;
    In quo Cathedrae nobilis
    Scandens thronum attolleris :

    Conlata ergo gloria
    In te potestas affluens,
    Ligata solvat crimina,
    Portasque averni obstruat.

    Hinc pastor ut piissimus,
    Oves guberna créditas ;
    Intus forisque pervigil
    Ne subruamur, protege.

    Et clave illa caelica
    Solvens catenas criminum,
    Illic reos inducito,
    Quo clarus exstas janitor.

    Ut cum polorum Principi
    Recisa membra junxeris,
    Sit Trinitati gloria
    Per cuncta semper saecula. Amen.

    O Pierre ! Toi qui es la Pierre de l’Église, heureux es-tu dans ton nom, que le Christ, qui le porte lui-même, t’a donné, et non toi au Christ !

    Tu es Pierre qui, le premier, as confessé le Fils de Dieu ; pour prix de ta foi, tu es le premier des membres, et tu portes le nom de Céphas.

    Voici le jour où tu fus inauguré dans la ville de Romulus ; où, montant sur ton trône, tu fus élevé sur la Chaire auguste.

    Fais que la gloire et la puissance, qui en toi résident comme dans leur source, viennent briser les liens de nos péchés, fermer les portes des enfers.

    Comme un pasteur plein de bonté, gouverne les brebis qui te furent confiées ; veille au dedans, veille au dehors ; protège-nous, afin que nous ne soyons pas renversés.

    Délie, par la clef céleste, nos chaînes criminelles, et conduis-nous, pécheurs pardonnés, au palais dont tu es le portier illustre.

    Et quand tu auras réuni au Roi des cieux ses membres qui en sont encore séparés, soit gloire à la Trinité, à jamais, dans tous les siècles. Amen.

    Hymne du bréviaire mozarabe, traduction dom Guéranger.

  • La « Nepal Airlines Corporation »

    La compagnie nationale aéronautique du Népal n’a plus qu’un seul avion depuis dimanche…

    La Nepal Airlines Corporation avait eu jusqu’à 23 Twin Otter. Mais 14 d’entre eux se sont crashés au fil des ans (faisant environ 120 morts), et les autres, sauf deux, ont dû être abandonnés pour des raisons de sécurité.

    Dimanche, l’un des deux avions restants est tombé sur une route. On l’a retrouvé entièrement détruit, l’équipage et les passagers étaient tous morts.

    Il ne reste donc plus qu’un avion à la compagnie. On souhaite bonne chance aux téméraires qui auront le courage, ou l’inconscience, d’y monter…

  • Démocratie libyenne

    Depuis le temps que les Libyens attendaient la démocratie… Ils se sont précipités pour participer de façon massive à l’élection de l’Assemblée qui va avoir la charge de rédiger la Constitution du pays…

    Euh… Non. N’en déplaise à tous les guignols professionnels de la religion démocratique et de la suppression universelle des dictateurs qui ne leur plaisent plus, il n’y a eu que… 360.000 votants, sur un million d'inscrits, et ce million d’inscrits (péniblement atteint après des mois de retard) ne représente même pas le tiers du nombre de citoyens libyens censés faire fonctionner leur toute neuve démocratie…

    Il faut dire aussi que la côte de la Cyrénaïque échappe en fait à ce qui tient lieu de pouvoir central (à Tripoli, sillonné par des milices qui lui sont hostiles…) et boycottait le scrutin (qui a pu néanmoins être organisé à Benghazi), que de l’autre côté, à l’ouest, les Amazighs le boycottaient aussi parce qu’on ne leur donne que deux représentants sur 60, et qu’on ne sait pas trop ce qui se passe dans le sud…

  • « Nobody for président »

    Le secrétaire général du groupe des Conservateurs et Réformistes européens au Parlement européen, Daniel Hannan, a tenu une conférence de presse hier pour annoncer le nom de son candidat au poste de président de la Commission européenne. Et ce fut pour annoncer… qu’il ne présenterait pas de candidat : « Nobody for président ».

    La participation à ce processus, a expliqué Daniel Hannan, ne ferait que légitimer la vision fédéraliste du super-Etat européen, qui est peu ou prou celle de tous les candidats, dont les principaux sont interchangeables. Or « il n’existe aucune preuve d’une demande populaire d’attribution de postes plus pan-européens ».

    Bien au contraire.

    Daniel Hannan a produit un sondage réalisé par ComRes en Pologne, Espagne, Italie, Allemagne, France et Royaume-Uni. Il apparaît que 65% des citoyens de ces pays n’ont jamais entendu parler de Martin Schulz (le candidat socialiste, président du Parlement européen), 66% n’ont jamais entendu le nom de Jean-Claude Juncker, probable candidat du PPE, qui était encore le mois dernier président de l’eurogroupe et a été Premier ministre du Luxembourg pendant près de 20 ans, 84% n’ont jamais entendu parler de Guy Verhofstadt, le candidat libéral, Premier ministre de Belgique pendant dix ans avant de devenir président du groupe ALDE. Le sondage montre aussi que les gens trouvent que leur pays a déjà trop cédé de pouvoirs à l’UE (55% contre 25%), que l’UE n’est pas en phase avec eux (67% contre 19%), que l’UE va dans la mauvaise direction (60% contre 24%).

    Le président du groupe, Martin Callanan, a déclaré que cette absence de « démos » européen signifiait que toute tentative de faire élire au suffrage universel européen le président de la Commission européenne serait illégitime : « Est-ce que vous croyez qu’un Danois, là-bas, va se dire : est-ce que je préfère Jean-Claude Juncker pour être président de la Commission européenne, ou Martin Schulz ? Nous vivons dans une bulle, ici à Bruxelles. Nous nous intéressons au sujet, nous le connaissons. Mais, vraiment, dans le monde au-dehors, il est difficile de croire que plus d’un micro-pourcentage de la population peut réellement baser son vote sur des considérations sérieuses concernant les candidats trans-européens… »

    Non seulement le groupe ne présentera pas de candidat, mais en outre il ne publiera pas non plus de programme. Parce qu’il est une alliance de partis et que chacun a son propre programme. Le groupe (actuellement de 58 députés) a été constitué en 2009 par les conservateurs anglais et les tchèques de l’ODS qui ont quitté le PPE, et qui ont été rejoints par divers députés, notamment les Polonais du PiS.

    Cela n’empêchera pas les députés du groupe de participer aux débats, et d’exiger de participer aux débats sur la présidence de la Commission, a souligné Martin Callanan.

    D’autre part, le groupe Europe de la liberté et de la démocratie (35 députés), piloté par les anti-UE anglais de l’UKIP (Nigel Farage), ne présentera pas non plus de candidat.

  • La coupe du monde dans le sang des esclaves

    Quelque 500 travailleurs indiens sont morts au Qatar, ces deux dernières années, sur les chantiers de la coupe du monde de football qui doit se dérouler dans cet émirat en 2022.

    500 morts, cela fait une vingtaine par mois.

    Le président de la commission nationale des droits de l’homme du Qatar, Sumaikh Bin Ali al-Marri, a déclaré que cette mortalité est tout simplement normale : « Si vous regardez le nombre de Qataris qui sont morts de mort naturelle ces deux dernières années, vous verrez que le nombre de morts chez les Indiens est normal. »

    Il est difficile d’être plus monstrueusement cynique, car il est bien évident que la mortalité ne devrait pas être du tout la même chez les Qataris, ce qui comprend les malades et les vieux, et chez les travailleurs indiens, qui sont des jeunes hommes en bonne santé.

    Chacun sait que les ouvriers qui travaillent sur ces chantiers sont de quasi-esclaves (on leur prend leurs passeports, ils ne peuvent pas changer d’entreprises, leurs conditions de travail et de rémunération sont proches de l’esclavage). Et en outre ils meurent comme des esclaves. Sans qu’aucune soi-disant grande conscience ne s’en préoccupe. Sans que personne ne dénonce l’ignoble propos de l’homme qui est à la tête de la soi-disant commission des droits de l’homme.

    Car le Qatar islamiste (où l’esclavage est donc une tradition) est le grand ami financier (et diplomatique, et culturel) des puissances occidentales.

    Et le foot est une divinité à laquelle on peut bien sacrifier quelques centaines d’Indiens.

  • Contre l’avortement sélectif

    Dans une déclaration commune, la Société des obstétriciens et gynécologues du Canada et l'Association canadienne des radiologues appellent à la fin des échographies destinées à déterminer le sexe du fœtus.

    Il s’agit évidemment de tenter d’éviter les avortements sélectifs selon le sexe, qui se pratiquent de plus en plus partout.

    Il y a une façon plus simple, et surtout beaucoup plus efficace, d'éviter les avortements sélectifs : c’est d’éviter tous les meurtres d’enfants à naître. Il est significatif de l’état d’avancement de la culture de mort que les obstétriciens et gynécologues ne le signalent pas…

  • Le témoignage de Philippe Pozzo di Borgo

    C’est important que ce soit passé sur RTL, surtout en raison de l’immense popularité du film Intouchables. Interviewé sur RTL à propos de l’affaire Vincent Lambert, Philippe Pozzo di Borgo, l’homme qui a inspiré le personnage du tétraplégique du film, déclare :

    « On me pose la question : est-ce que tu aurais souhaité que l'on te débranche quand ça allait si mal après ton accident ? Bien sûr que j'ai pensé à me suicider après mon accident mais je suis bien content que, 20 ans plus tard, on ne m'ait pas débranché. (...) Si vous m'aviez demandé quand j'étais valide de signer un papier comme quoi il fallait me débrancher si j'étais dans un état aussi catastrophique, je l'aurais signé comme 92% des Français le disent aujourd'hui. »

    Il est pourtant immobilisé dans un lit d’hôpital depuis octobre. Il ajoute, car en outre il a retrouvé la foi depuis son épreuve :

    « J'ai fait une petite cure de silence, une petite cure de plafond. Ça m'a remis les pendules à l'heure, notamment sur mes points noirs. Et j'espère repartir en fauteuil un peu plus sain(t) qu'avant : S-A-I-N et S-A-I-N-T. »

  • Sommes-nous « des fils et des filles » de Dieu ?

    Excellent article de Peter Kwasniewski, sur New Liturgical Movement, pour ceux qui lisent l’anglais.

    L’auteur évoque les traductions « inclusives » de l’Ecriture, qui pour respecter « l’égalité de genre » disent, jusque dans les oraisons du nouveau Roman Missal, que nous sommes « des fils et des filles de Dieu ».

    Or il explique remarquablement bien que nous ne le sommes pas. Car nous sommes tous, hommes et femmes,  des fils de Dieu dans le Fils. Et nous sommes tous, hommes et femmes, des épouses du Fils dans l’Eglise. (Sur ce dernier point il manque juste une allusion au Cantique des cantiques.)