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  • L’église Saint-Odile profanée

    L’église Sainte Odile, Paris XVIIe (où sont célébrées chaque dimanche deux messes selon la forme extraordinaire), a été vandalisée samedi. L’autel a été dévasté, divers objets et une statue brisés.

    Le ministre de l’Intérieur est resté muet, bien sûr : une église, ce n’est pas comme une mosquée ou une synagogue.

    Mais les Femen (qui ne savent toujours pas le français mais dont l’impunité est garantie par le même ministre pour leurs profanations en France) sont contentes:

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  • Contre les Franciscains de l’Immaculée, c’est « l’Inquisition progressiste » du Vatican

    Le journaliste italien Antonio Socci, nous dit le blog Rorate Caeli, est « loin d’être un traditionaliste et a toujours été positif dans ses propos sur François ». Cependant il écrit : « Au Vatican il y a une nouvelle inquisition menée par des catholiques progressistes. Ils persécutent les Franciscains de l’Immaculée avec grande ténacité parce qu’ils ont la foi et beaucoup de vocations. Le pire est que cette destruction est perpétrée au nom de François. Mais est-il possible que le pape de la gentillesse approuve ces méthodes et cette persécution ? »

    Le texte italien d’Antonio Socci est ici. Dans sa traduction anglaise il est sur Rorate Caeli.

    Un élément de réponse est donné dans cette photo que je reproduis à nouveau. A gauche, le commissaire inquisiteur qui détruit les Franciscains de l’Immaculée. A droite, le pape qui n’en sait rien…

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  • La messe traditionnelle est supprimée à Sainte Marie Majeure

    Depuis 14 ans, il y avait une messe de saint Pie V, le premier samedi de chaque mois, en l’honneur de la Sainte Vierge, en la basilique Sainte Marie Majeure de Rome.

    Cette messe n’a pas été célébrée samedi dernier. Et elle ne le sera plus. Ainsi en a décidé le cardinal Santos Abril y Castello, archiprêtre de la basilique, et grand ami de François.

    (Ces derniers temps ce sont les Franciscains de l’Immaculée qui s’occupaient de cette messe…)

  • Que peuvent-elles bien faire ?

    François a voulu téléphoner à des carmélites espagnoles pour leur souhaiter la bonne année et il a eu la désagréable surprise de tomber sur un répondeur. Il a laissé ce message :

    « Que peuvent bien faire les religieuses qui les empêche de répondre au téléphone ? C’est le pape François. Je voulais vous transmettre mes vœux pour la nouvelle année. J’essaierai de vous joindre plus tard. Que Dieu vous bénisse. »

    Que pouvaient-elles bien faire ?

    Elles priaient, c’était l’office de la mi-journée.

    Car le rôle des carmélites est de prier. Pas d’être pendu au téléphone.

  • Au moins le père Lombardi a de l’occupation…

    Le père Lombardi a dû intervenir de nouveau, hier, pour affirmer que le pape n’avait pas dit ce qu’on lui faisait dire. En bref que le pape parle en faveur des familles homosexuelles.

    Il s’agit d’un extrait de sa conversation avec les supérieurs majeurs, en novembre dernier, qui vient d’être publiée par la revue des jésuites italiens :

    « Je me souviens du cas d’une petite fille très triste qui a finalement confié à son institutrice la raison de son état d’esprit : “La fiancée de ma mère ne m’aime pas.” Le pourcentage d’enfants étudiant dans les écoles, qui ont des parents séparés, est très élevé. La situation dans laquelle nous vivons actuellement nous confronte à de nouveaux défis qu’il nous est parfois difficile de comprendre. Comment pouvons-nous proclamer le Christ à ces garçons et filles ? Comment pouvons-nous proclamer le Christ à une génération qui est en train de changer ? Nous devons faire attention de ne pas leur administrer un vaccin contre la foi. »

    Le père Lombardi s’est dépêché d’affirmer qu’il ne s’agissait pas d’une ouverture du pape aux unions homosexuelles.

    Mais la vérité est que dans le propos du pape il n’y a strictement aucune désapprobation d’une situation où « la fiancée » de la mère d’une petite fille n’aime pas celle-ci. Pas même une mise au point sémantique.

    On en revient une fois de plus à ce qui avait été soulevé par Scalfari : l’homme choisit ce qu’il considère comme le bien, et l’Eglise n’a pas à juger. Même si ce que la mère considère comme le bien, et qui est un énorme péché, fait le malheur de sa fille...

  • Scalfari s’explique de nouveau

    Eugenio Scalfari écrit un nouvel article dans la Repubblica pour (notamment) justifier son interprétation des propos du pape sur le péché. Benoît et moi nous en donne la traduction. Voici l’extrait essentiel :

    « Une polémique sur la question du péché a vu le jour et, selon certains de mes détracteurs, j'aurais soutenu que le pape l'a effectivement aboli. Je n'ai pas dit cela: un Pape catholique ne peut pas abolir le péché, il peut étendre à toutes les âmes la miséricorde divine jusqu'à la dernière minute d'une vie de péchés graves et répétés; mais à ce moment ultime, le pécheur se repent et il sera pardonné. Donc, le péché existe et exige le repentir.

    « Jusqu'à présent, nous sommes en pleine conformité avec la doctrine, le canon et aussi le Dieu mosaïque des commandements. Mais - c'est la nouveauté de François - le Pape nous rappelle que l'homme a été créé libre. C'est lui qui décide de son comportement et c'est Dieu qui a l'a créé de cette façon. Quelle est la vérité révolutionnaire de cette reconnaissance ? Non pas que l'homme choisit le mal parce que dans ce cas, il meurt damné, mais que l'homme choisit le bien tel qu'il se le représente. Il y a donc un canon de l'éthique dans ce choix. L'éthique occupe la première place dans toutes les religions, dans toutes les cultures, à toutes les époques, mais l'éthique est l'exigence la plus changeante d'homme à homme, de société à société, de temps et de lieu. Si la conscience est libre, et si l'homme ne choisit pas le mal, mais choisit le bien comme il l'entend, alors le péché de fait disparaît, et avec lui la punition.

    « Ce n'est pas une révolution ? Comment voulez-vous l'appeler ? »

    Là où Scalfari marque un point, c’est que, de fait, François insiste lourdement sur la liberté de l’homme, au point que même le pape ne peut pas « juger ». C’est ce que l’on voit dans un texte du cardinal Bergoglio également cité par Benoît et moi :

    « Si Dieu, dans sa création, a pris le risque de nous rendre libres, de quel droit pourrais-je intervenir ? »

    On en revient toujours à la question principale que posait le premier article de Scalafari : le pape dit-il, oui ou non, que « l'homme choisit le bien tel qu'il se le représente », que c’est sa liberté et que personne n’y peut rien ?

  • Quand le jingle est mal placé

    « Un aspect de la lumière qui nous guide sur le chemin de la foi est aussi la sainte “ruse”. Il s’agit de cette rouerie spirituelle qui nous permet de reconnaître les dangers et de les éviter. Les Mages surent utiliser cette lumière de “ruse” quand, sur la route du retour, ils décidèrent de ne pas passer par le palais ténébreux d’Hérode, mais de prendre un autre chemin. »

    François, ce matin.

    Prétendre que les mages ont décidé d’eux-mêmes parce qu’ils étaient rusés, c’est contraire à ce que dit l’Evangile : c’est Dieu (en songe, donc sans doute par un ange, comme pour joseph) qui leur inspire de ne pas repasser par Jérusalem ; et ils obéissent, non pas sur la route, mais avant de repartir.

    Et puis non, les mages n'étaient pas des jésuites.

  • L’étoile

    « On a beaucoup discuté sur le genre d’étoile qu’était celle qui avait guidé les Mages. On pense à une conjonction de planètes, à une Super nova, c’est-à-dire à une de ces étoiles au départ très faible en qui une explosion interne libère pendant un certain temps une immense splendeur, à une comète, etc. Que les savants continuent de discuter ! La grande étoile, la véritable Super nova qui nous guide, c’est le Christ lui-même. Il est, pour ainsi dire, l’explosion de l’amour de Dieu, qui fait resplendir sur le monde le grand éclat de son cœur. Et nous pouvons ajouter : les Mages d’Orient dont parle l’Évangile d’aujourd’hui, de même que les saints en général, sont devenus eux-mêmes petit à petit des constellations de Dieu, qui nous indiquent la route. En toutes ces personnes, le contact avec la Parole de Dieu a, pour ainsi dire, provoqué une explosion de lumière, à travers laquelle la splendeur de Dieu illumine notre monde et nous indique la route. Les saints sont des étoiles de Dieu, par lesquelles nous nous laissons guider vers Celui auquel notre cœur aspire. »

    Benoît XVI, le 6 janvier 2012

    (Merci à Benoît et moi de nous rappeler ce texte sublime.)

  • Epiphanie du Seigneur

    Crudélis Heródes, Deum
    Regem veníre quid times?
    Non éripit mortália,
    Qui regna dat cæléstia.

    Ibant magi, quam víderant,
    Stellam sequéntes prǽviam:
    Lumen requírunt lúmine:
    Deum faténtur múnere.

    Lavácra puri gúrgitis
    Cæléstis Agnus áttigit:
    Peccáta, quæ non détulit,
    Nos abluéndo sústulit.

    Novum genus poténtiæ:
    Aquæ rubéscunt hýdriæ,
    Vinúmque jussa fúndere,
    Mutávit unda oríginem.

    Jesu, tibi sit glória,
    Qui apparuisti géntibus,
    Cum Patre, et almo Spíritu,
    In sempitérna sǽcula.
    Amen.

    Cruel Hérode, que crains-tu de l’arrivée d’un Dieu qui vient régner? Il ne ravit pas les sceptres mortels, lui qui donne les royaumes célestes.

    Les Mages s’avançaient, suivant l’étoile qu’ils avaient vue et qui marchait devant eux : la lumière les conduit à la Lumière ; leurs présents proclament un Dieu.

    Le céleste Agneau a touché l’onde du lavoir de pureté ; dans un bain mystique, il lave en nous des péchés qu’il n’a point commis.

    Nouveau prodige de puissance! L’eau rougit dans les vases du festin ; docile, et changeant sa nature, elle s’écoule en flots de vin.

    O Jésus! qui vous révélez aux Gentils, gloire à vous, avec le Père et l’Esprit divin, dans les siècles éternels!

    Hymne des vêpres, traduction dom Guéranger. Cette hymne est de Sedulius. Ou plus exactement il s’agit d’un fragment de l’hymne de la Nativité de Sedulius, faisant suite à un autre fragment utilisé comme hymne des laudes de Noël. La célébration des trois mystères de l’Epiphanie est précédée d’une apostrophe à Hérode où l’on trouve la même idée que dans le premier sermon de l’Epiphanie de saint Léon le Grand : « Dominus temporale non quærit regnum, qui præstat æternum » : le Seigneur ne cherche pas un royaume temporel, lui qui procure le royaume éternel. Comme on ne sait rien de Sedulius, en dehors du fait qu’il vivait à peu près dans la première moitié du Ve siècle, donc à la même époque que saint Léon, on ne sait pas lequel a repris l’idée de l’autre, ou s’ils ont eu la même idée en même temps…

  • Le Saint Nom de Jésus

    « Dieu a donné le nom qui est au-dessus de tout nom » à Jésus-Christ notre Seigneur et notre Sauveur. Or « le nom qui est au-dessus de tout nom », c’est Jésus. Et parce que ce nom « est au-dessus de tout nom, au nom de Jésus tout genou fléchit dans les cieux, sur la terre et dans les enfers ». Et parce que ce nom « est au-dessus de tout nom », pendant des générations nul ne le reçut. Moïse a écrit le livre de la Genèse. Nous y lisons la vie d’Abraham et de ses descendants ; il y eut là beaucoup de justes, mais parmi eux aucun ne mérita le nom de Jésus. Abel non plus ne fut pas appelé Jésus, ni celui qui « commença d’invoquer le nom du Seigneur Dieu » [Enos], ni celui qui « plut à Dieu, fut enlevé et dont on ne vit pas la mort » [Hénoch] ; ni celui qui « parmi les hommes de son temps » fut seul trouvé juste auprès de Dieu, Noé ; ni même celui qui avait reçu les promesses de l’Alliance, Abraham, ni celui qui naquit de lui, Isaac ; ni Jacob – l’homme qui supplante ; ni personne de ses fils. « Moïse était fidèle dans toute sa maison » et pourtant il ne fut pas encore appelé Jésus. Mais le nom de Jésus, je le trouve pour la première fois dans l’Exode et je veux considérer dans quelles circonstances est attribué pour la première fois le nom de Jésus.

    Ainsi commence l’un des plus fascinants livres des pères de l’Eglise : les homélies d’Origène sur « Josué », qui sont des homélies sur Jésus.

    Il est très regrettable que saint Jérôme ait appelé « Josué » le personnage biblique que les Septante appelaient « Jésus », et qui était toujours « Jésus » pour saint Luc qui l’évoque dans les Actes des apôtres (7, 45) :

    Nos pères avaient au désert le tabernacle du témoignage, comme l'avait ordonné celui qui dit à Moïse de le faire d'après le modèle qu'il avait vu. Et nos pères, l'ayant reçu, l'introduisirent, sous la conduite de Jésus, dans le pays qui était possédé par les nations que Dieu chassa devant eux, et il y resta jusqu'aux jours de David.

    Et qui était toujours « Jésus » dans l’épître aux Hébreux (4, 8) :

    « Dieu fixe de nouveau un jour - Aujourd'hui - en disant en David si longtemps après, comme il est dit plus haut : Aujourd'hui, si vous entendez sa voix, n'endurcissez pas vos cœurs. Car, si Jésus leur eût donné le repos, il ne parlerait pas après cela d'un autre jour. Il y a donc un repos de sabbat réservé au peuple de Dieu. »

    Le mot « Josué » est censé rendre compte d’une forme différente de Jésus, la forme longue : Yehochoua, par comparaison avec la forme courte : Yochoua. Mais les deux formes étaient considérées comme identiques, ainsi que le montre bien la Bible des Septante, et les auteurs du Nouveau Testament qui ne font pas de distinction entre un « Jésus » et un « Josué ». Ainsi le successeur de Moïse s’appelait-il Jésus pour les juifs hellénisés comme pour tous les premiers chrétiens et comme encore aujourd’hui pour les chrétiens de langue grecque (ainsi qu'en araméen).

    Origène attire l’attention sur ce premier Jésus de l’histoire sainte, et montre au long de 26 homélies à quel point Jésus fils de Navé préfigure Jésus notre Seigneur, dans les moindres détails de toutes ses actions.

    Qu’il suffise de mentionner ce qu’on dit de lui déjà dans l’Exode, donc avant le livre dit en latin et en français « de Josué ».

    - Moïse fait de Jésus le chef des armées du peuple élu : il remporte la victoire parce que Moïse a les bras en croix (17) ;

    - Jésus est le seul homme qui accompagne Moïse sur le Sinaï pour recevoir la Loi (24) – tout autre homme qui tenterait de s’approcher de la montagne mourrait ;

    - Quand Moïse avait fini de parler avec Dieu dans la tente du Témoignage, Jésus restait dans la tente, et il était le seul à pouvoir y rester ; qui que ce soit d’autre qui chercherait à y entrer mourrait (33).

    Jésus fils de Navé apparaît donc comme le lieutenant de Dieu, l’intermédiaire entre Dieu et Moïse – le médiateur entre Dieu et les hommes, dont on ne parle quasiment pas, mais dont la présence est essentielle.

    « Jésus » veut dire « Dieu sauve ». Jésus fils de Navé est l’homme qui fit passer le Jourdain au peuple hébreu et lui distribua la terre promise. Origène montre qu’entre le passage de la Mer Rouge et le passage du Jourdain un seuil important est franchi dans la révélation de l’Eglise, du baptême, du salut. En attendant l’autre Jésus, qui viendra au Jourdain se faire baptiser et apporter le salut éternel.