Le document préparatoire au synode sur la famille, avec son questionnaire, a été envoyé aux épiscopats avec demande expresse d’élargir la consultation auprès des baptisés.
On lit donc partout que le Vatican fait un sondage mondial auprès des fidèles pour leur demander ce qu’ils pensent des questions tournant autour de la famille. En insistant évidemment sur les sujets comme la contraception ou les divorcés remariés, supposant que le merveilleux pape moderne qu’est François va modifier la doctrine catholique.
Il s’agit d’une illusion, naturellement, et Mgr Forte, le secrétaire spécial du synode, l’a souligné ce matin : « Il s’agit donc pas tant, au fond, de débattre de questions doctrinales, qui sont d’ailleurs explicitées par le Magistère le plus récent, mais plutôt de comprendre comment il faut annoncer de manière efficace l’Evangile de la famille à une époque comme la nôtre, marquée par une évidente crise sociale et spirituelle. » Et comment promouvoir « les conditions qui soutiennent la famille, tant dans le cadre de la société civile que dans la communauté ecclésiale, en motivant concrètement la beauté et la fécondité de la foi dans le caractère sacramentel du mariage et dans le pouvoir thérapeutique de la pénitence sacramentelle ». (Le tout étant assaisonné des jingles du pape, dont je vous fais grâce, tout en m’étonnant de voir à quel point les responsables romains répètent ces jingles à tout propos, employant des expressions et des mots qu’ils n’utilisaient jamais avant, mais qui paraissent être devenus obligatoires… Ça commence pourtant déjà à être lassant…)
C’est donc une illusion, mais une illusion entretenue par le pape, dans la ligne de ses propos habituels. Et la désillusion sera à la hauteur des espoirs déçus. Curieuse, vraiment curieuse, stratégie.
En outre, le questionnaire, qui est un questionnaire habituel en la circonstance contrairement à ce que croient les journalistes ignares, est très clairement et explicitement destiné aux évêques. C’est une illusion supplémentaire de faire croire aux fidèles qu’ils vont pouvoir répondre et que leurs réponses seront prises en compte. Parce que, d’abord, ils ne peuvent pas répondre. Exemples :
Le concubinage ad experimentum est-il une réalité pastorale importante dans votre Église particulière? À quel pourcentage pourrait-on l’estimer numériquement?
Les séparés et les divorcés remariés sont-ils une réalité pastorale importante dans votre Église particulière? À quel pourcentage pourrait-on l’estimer numériquement? Comment affronter cette réalité au moyen de programmes pastoraux adaptés?
Quelles sont les demandes que les personnes divorcées et remariées adressent à l’Église à propos des sacrements de l’Eucharistie et de la réconciliation? Parmi les personnes qui se trouvent dans ces situations, combien demandent ces sacrements?
J’attends vos chiffres…