Le saint appartient au cercle des Apôtres de second rang. Mais, dès l’antiquité chrétienne, on lui donnait le titre honorifique d’Apôtre*. Il s’appelait Joseph et était surnommé Barnabé, c’est-à-dire le fils de la consolation. Il était issu de la tribu de Lévi. C’était un Helléniste, c’est-à-dire un Juif parlant grec et demeurant en dehors de la Palestine ; il était originaire de Chypre. Il se convertit peu de temps après la mort du Christ et fut membre de la communauté primitive de Jérusalem. Un de ses principaux mérites fut de prendre la défense de Paul converti, alors que les disciples n’avaient pas abandonné toute défiance contre l’ancien persécuteur des chrétiens. Il le conduisit aux Apôtres. Il rendit un plus grand service encore à l’Église universelle en reconnaissant, le premier, l’importance de Paul pour la cause de l’Évangile, et en allant le chercher à Tarse pour l’amener à Antioche. Ils firent ensemble le premier voyage de mission (vers 45-48 après J.-C.). Il semble bien que, tout au moins dans la première partie du voyage, Barnabé fut le chef (Act. , chap. 13-14). Barnabé était d’une stature imposante ; c’est pourquoi les habitants de Lystres voulurent voir en lui Jupiter. A l’assemblée dite concile de Jérusalem, Barnabé était présent avec Paul, (vers 50). Avant le second voyage de mission ; les deux Apôtres se séparèrent par suite de différence d’avis (au sujet de Marc) et s’en allèrent prêcher l’Évangile chacun de son côté. Barnabé s’en alla avec l’évangéliste Marc vers Chypre. Avec ce voyage, Barnabé disparaît de l’histoire apostolique et même de l’histoire en général. Tout ce que nous dit encore la Sainte Écriture, c’est que, comme Paul, il vivait du travail de ses mains (1 Cor., IX, 5-6). On ne sait rien de certain sur le lieu et la date de sa mort**. Le corps du saint aurait été découvert à Salamine, vers 488. Au Canon, son nom est cité depuis l’antiquité.
Dom Pius Parsch
* Le titre d'apôtre lui est donné dans les Actes des apôtres, au même rang que saint Paul, et c'est pourquoi la liturgie l'honore également de ce titre. Au point que l'on célèbre l'office des apôtres, et une messe des apôtres (note YD).
** Néanmoins la tradition, reconnue par l'Eglise et donnée dans la leçon des matines, dit que Barnabé subit le martyre le troisième jour avant les ides de juin (le 11 juin), vers la septième année du règne de Néron. Et aussi que lorsqu'on retrouva son corps, il y avait sur sa poitrine l'Evangile de saint Matthieu, recopié de sa main (note YD).