« Aujourd'hui 24 octobre 2007, je lance, Mesdames et Messieurs, la campagne des élections européennes de 2009 en me faisant le porte-drapeau et le porte-parole de la Résistance française face au totalitarisme larvé de l'Eurocratie et de ses séides. Je serai le héraut du NON à l'Europe confisquée par les eurocrates et les petits juges de Luxembourg. Je serai le défenseur de la France qui dit NON à la Turquie dans l'Europe, à la France qui dit NON à un super Etat européen avec les instruments de sa puissance, à la France qui dit NON à l'Europe mondialisée ouvrant nos frontières aux populations du tiers-monde, aux produits "made in China" et livrant nos entreprises aux prédateurs de tous horizons. »
C’est au cours de la conférence de presse qu’il a tenue hier à Strasbourg que Jean-Marie Le Pen a fait cette déclaration.
Rappelant la genèse du nouveau traité, il l’a qualifié de « faux grossier », puisqu’il ne s’agit que d’un maquillage de la défunte Constitution. Ce n’est pas parce qu’on supprime le mot de Constitution et le titre de ministre des Affaires étrangères, et qu’on procède à quelques changements cosmétiques, qu’il s’agit d’un nouveau texte. S’il n’y avait qu’une preuve à apporter, précise Jean-Marie Le Pen, ce serait celle-ci : dans la Constitution européenne, la codécision (où le pouvoir législatif appartient conjointement au conseil des ministres et au Parlement européen) était étendue à 51 nouveaux domaines. Dans le nouveau traité, le nombre de domaines mettant en œuvre la codécision est de... 51.
Ce traité illisible a été mis en forme par des dizaines de juristes : « C’est une nouvelle fois un déni de démocratie où les experts prenant le relais des politiques ont exclu les peuples européens, trop lucides et trop sensés pour accepter un tel jargon bureaucratique qui recèle inévitablement des pièges mortifères. »
Et comme ils craignent le bon sens des peuples et leurs réactions, il faut aller très vite pour ratifier ce texte. Le faire ratifier à marche forcée par les Parlements. « Il est temps de passer à autre chose, nous avons perdu assez de temps », dit Barroso. Ce à quoi Jean-Marie Le Pen réplique : « Défendre la souveraineté, l'indépendance, l'identité des Nations européennes, est-ce perdre du temps ? N'est-ce pas le devoir premier de tout homme politique responsable, digne de ce nom et du mandat qui lui a été confié par les électeurs. Refuser le jugement des peuples européens, c'est s'attirer tôt ou tard le jugement de l'Histoire qui sera sans appel ! »
« Il est de notre devoir impérieux d’exiger que la France ratifie le texte par référendum », souligne Jean-Marie Le Pen : « Il convient, sans esprit partisan, de lancer au niveau national une pétition pour faire changer d'avis le président de la République au nom de l'intérêt supérieur de la Nation française. » Ce qui vaut aussi pour les 26 autres Etats-membres.
En conclusion, Jean-Marie Le Pen a demandé de ne pas céder au désespoir. D’une part, « grâce à la Pologne, le compromis de Ioannina de 1994 sera annexé dans un protocole additionnel et aura, de ce fait, valeur constitutionnelle. Ce sera le seul moyen de retarder un vote à la majorité qualifiée au Conseil s'il est demandé par un Etat membre. Cette disposition, a priori technique, pourra se révéler fort utile dans l'avenir. » D’autre part, « les analystes du traité commencent à s'apercevoir qu'il contient des aberrations juridiques et politiques ce qui nous fait dire que même le diable porte pierre. Par exemple, qui dirigera la politique extérieure de l'Union européenne ? Sera-ce le Haut représentant pour la PESC , le Président du Conseil européen ou même le Président de la Commission ? Beau combat en perspective entre les trois têtes de cette hydre. »
Et Jean-Marie Le Pen de lancer un vibrant appel aux peuples d’Europe :
« Même si les représentants de l'Europe des peuples et des Nations semblent avoir en apparence déposé les armes, avoir perdu l'espérance, c'est le moment de reprendre le flambeau et de lancer un appel solennel à ces peuples et Nations d'Europe : Non, vos Nations ne vont pas disparaître dans un Super Etat européen, non vos peuples ne vont pas être dissous dans une citoyenneté européenne utopique et criminelle. Oui, chers amis européens, l'Europe que vous défendez, que vous aimez, a encore de beaux jours devant elle à condition qu'on ne confie pas sa destinée à de mauvais bergers mais à des hommes et à des femmes respectueux de nos Nations, de leurs traditions et de leur identité. C'est mon combat, c'est aussi le vôtre. »