Nicolas Sarkozy, le fondateur du Conseil français du culte musulman, aura donc été aussi le premier président de la République française, laïque et laïciste, à participer à une cérémonie de rupture du jeûne de ramadan. C’était hier soir à la Grande Mosquée de Paris, et c’est historique.
D’autant qu’il était accompagné de ses ministres musulmanes, venues ès qualités, et il a insisté : « Même au gouvernement, certains s'obligent à ce jeûne. »
« L'islam de France avance », a-t-il dit. En effet, puisqu’il est même intronisé au gouvernement de la république laïque. Et on voit ainsi, « du sommet à la base de notre société, la place de l'islam comme composante intime de notre pays » : « N'en déplaise à quelques uns que je combats, l'islam, c'est aussi la France. »
« Je n'ai pas trahi l'engagement qui était le mien: donner toute sa force à l'islam de France et combattre de toutes mes forces les extrémismes. Les deux vont de pair. »
Bien entendu, Nicolas Sarkozy a salué l'initiative de l'Institut catholique de Paris « qui forme des imams aux valeurs de la République et de la laïcité. C'est un beau message ».
Une fois de plus, il a étalé sa totale méconnaissance de l’islam, et a prononcé quelques propos d’anthologie à ce sujet :
« Ceux qui veulent vivre leur foi dans le respect des principes de l'islam, dans le respect de la laïcité de la République, sont les bienvenus sur le territoire de la République. »
La France est grâce au CFCM un pays où « l'islam, vécu au quotidien, apparaît comme compatible avec les valeurs de la laïcité, de la tolérance et du respect des personnes ». « La France, dans un contexte international tourmenté, prouve ainsi que les valeurs laïques et religieuses sont compatibles, que la foi musulmane est porteuse de paix, de respect et de tolérance. Ce message, il faut que nous le portions ensemble avec vos imams. » « Ceux qui tuent au nom de l'islam et voudraient nous précipiter dans une guerre de religion à l'échelle mondiale salissent l'islam » et « n'ont rien à voir avec l'islam ». « Ceux qui parlent de haine au nom de l'islam blasphèment l'islam. Ceux qui veulent tuer au nom de l'islam, ceux qui veulent la violence au nom de l'islam, ceux qui veulent la détestation de l'autre au nom de l'islam n'ont rien à faire sur le sol de la République française. » Ceux « qui portent un message de paix, d'amour de l'autre, de respect de la diversité, sont bienvenus sur le territoire de la République française ».
Même si cela ne pèse pas lourd au regard de ces inepties dont le Coran, les hadiths et la charia font litière, on prend acte toutefois de l’appel à la réciprocité :
« En France, nous respectons ceux qui pratiquent l'islam. Je souhaite que dans les pays majoritairement musulmans on ait le même respect de la différence et de l'identité de l'autre. Je me suis toujours battu pour que les musulmans de France puissent vivre l'islam de France mais je veux que partout ailleurs ceux qui sont dans un pays musulman et qui ont une autre foi ou qui n'ont pas de foi puissent également être respectés dans leur identité et dans leur diversité. »