Ce blog a aujourd’hui un an. Je l’ai commencé le 12 septembre 2006, « par hasard », et ce fut une preuve, s’il en était besoin, que le hasard n’existe pas.
L’idée me trottait dans la tête depuis quelque temps. Puis vint le 11 septembre 2006. A partir de ce jour-là, la personne qui à National Hebdo met en ligne, sur le site de l’hebdomadaire, mon « billet quotidien », était en vacances pour trois semaines. Je me suis dit que c’était l’occasion de créer mon blog, où je pourrais apporter chaque jour mon grain de sel sur l’actualité, sans dépendre d’une autre personne.
Mon blog commencerait donc le lendemain. Le lendemain, c’était la fête du saint nom de Marie. Une fête instituée pour commémorer la victoire des troupes chrétiennes contre les Turcs, à Vienne, le 12 septembre 1683.
Le « hasard » faisait donc bien les choses, puisque ce blog, avais-je décidé, commencerait chaque jour par une note liturgique ou spirituelle – et comment mieux commencer qu’en invoquant le nom de Marie, qui est la source du salut ; et puisque dans ce blog je défendrais la chrétienté et dénoncerais l’islam et l’islamisation de l’Europe.
Ainsi fut-il donc fait, selon les desseins de la providence.
La fête du saint nom de Marie n’existe pas dans le nouveau calendrier. Celle-là aussi a été supprimée. Alors qu’on a plus que jamais besoin d’invoquer ce saint nom, et plus que jamais besoin de se battre contre l’islam qui n’est plus aux portes de Vienne mais partout en Europe.
Telle est aussi une des différences entre la « forme ordinaire » et la « forme extraordinaire » du rite latin...
A Czestochowa, sur la colline lumineuse (Jasna Gora), on invoque chaque jour le saint nom de Marie devant l’icône miraculeuse. Ce nom est celui de la Reine de Pologne. Chaque matin retentit une fanfare. Les trompettes annoncent le lever de la Reine. Alors monte lentement la lourde plaque de métal qui cache l’icône, et la Reine apparaît, somptueusement vêtue, et elle vous regarde, de son regard de sereine compassion, avec son Fils qui tient d’une main l’Evangile et de l’autre pointe du doigt vers le visage de sa Mère : regardez-là. Contentez-vous de la regarder. Respice Mariam. Alors commencent les louanges de la Mère de Dieu, et la première messe. Puis il y aura le rosaire : Zdrowas Mario, laskis pelna… Swieta Mario, Matko Boza…
Le soir, après la dernière messe, la fanfare retentit de nouveau. Les trompettes annoncent le coucher de la Reine. Et la lourde plaque redescend devant l’icône.
Le 15 août 1683, devant la Reine était agenouillé le roi de Pologne, Jean III Sobieski. L’empereur l’avait appelé au secours, car l’armée ottomane, venue de Belgrade, assiégeait la ville. Peu avant, Sobieski avait brisé le siège de Lwow. Il était l’homme de la situation. Mais cette fois il s’agissait de tout autre chose. C’était le vizir en personne qui dirigeait les opérations. Non pas pour prendre Vienne, mais pour s’emparer de l’Occident au nom du sultan et d’Allah. Jean Sobieski était convoqué pour sauver la chrétienté. Il le savait. C’est pourquoi il avait décidé de partir de ce lieu, ce jour. Car le général des troupes chrétiennes ne peut être que Marie, qui est comme une armée rangée en ordre de bataille et qui a vaincu toutes les hérésies. Elle avait déjà vaincu les Turcs à Lépante, elle devait les vaincre à Vienne.
Sobieski part donc de Czsestochowa le jour de l’Assomption. Le 30 août il est à Vienne, à la tête de 74.000 hommes, dont 26.000 Polonais, les troupes impériales conduites par Charles de Lorraine, et celles de plusieurs princes allemands (Naturellement la France de Louis XIV est absente…). Le pape, le bienheureux Innocent XI, a dépêché comme aumônier le capucin Marco d’Aviano. Le bienheureux Marco d’Aviano galvanise les troupes par des prêches enflammés, modérément pacifistes et légèrement islamophobes. En face, les Ottomans sont plus de 200.000.
La situation ne cesse de se détériorer. Les assaillants multiplient les brèches. Le matin du 12 septembre, après la messe que célèbre Marco d’Aviano et que sert le roi de Pologne, c’est la contre-attaque. Mais en fin d’après-midi, malgré les exploits de Charles de Lorraine, la situation est indécise, et tout le monde est épuisé. C’est alors que Sobieski, sabre au clair, déboule à la tête de ses fameux « hussards volants » sur le camp du vizir. La surprise est telle que c’est la panique chez les Turcs, qui s’enfuient en abandonnant tout sur place. Sobieski s’installe dans la tente du vizir, et il envoie un message au pape, en quatre mots : « Venimus, vidimus, Deus vincit ». Ce sont les paroles de César, magnifiquement transposées en langage chrétien : il dit « nous », pas « je », et ce n’est pas le roi qui a vaincu, mais Dieu.
Pour célébrer la victoire, les boulangers de Vienne inventent le croissant, et avec le café abandonné par les Turcs on invente une boisson qu’on appelle capuccino, en hommage à Marco d’Aviano.
Sobieski repart avec ses troupes. Il passe par la Hongrie, où il écrase l’arrière-garde de l’armée du vizir. Puis il rentre en Pologne : à Czestochowa, où il s’agenouille devant l’icône, et dépose la tente du vizir et quelques joyaux du butin pris sur les Turcs. Cette tente et ces joyaux (d’autres sont au musée du palais royal du Wawel à Cracovie) sont visibles dans le musée du monastère de Jasna Gora.
Le 12 septembre, c’était, cette année-là, le dimanche dans l’octave de la Nativité de la Sainte Vierge. Le pape décrète que désormais on célébrera en ce dimanche la fête du saint nom de Marie. Lorsqu’il réformera le calendrier pour que le dimanche ne soit pas sans arrêt supplanté par la fête d’un saint, saint Pie X établira la fête du saint nom de Marie à la date anniversaire de la victoire de Vienne, à savoir le 12 septembre. Il se trouve que le 12 septembre est le jour de clôture de la fête de la Nativité de la Mère de Dieu dans le calendrier byzantin… Non, le hasard n’existe pas.
Et aujourd’hui il faudrait faire comme si cette geste de Dieu, de Marie, de la chrétienté et de Rome, devait être oubliée ? Pauvres de nous.