« Nous nous trouvons dans une situation délicate : dans certains pays, on dit : si tu ne cèdes pas là-dessus, on fera un référendum – et le référendum devient une arme dans la négociation. »
Le propos est d’Elmar Brok, un député européen allemand de la commission des affaires institutionnelles, qui examine l’avancée des négociations sur la rédaction finale du « traité simplifié ».
Si le référendum devient une arme, c’est qu’on considère que son résultat ne peut être que négatif. S’il est négatif, c’est que les peuples ne veulent pas du traité simplifié. C’est donc l’aveu qu’on veut faire passer le traité contre l’avis des peuples, au moins de certains d’entre eux.
La menace de référendum émane surtout de la Grande-Bretagne, qui tient absolument à ce que soit concrétisée la promesse qui lui a été faite lors de la conférence intergouvernementale : qu’elle pourrait choisir à quelles politiques communes elle participe en matière de justice et de police. C’est facile à dire, mais les rédacteurs du traité se trouvent devant des difficultés inextricables. Un « problème essentiel qui pourrait générer colère et frustration » dans l’UE, comme dit Elmar Brok (et d’autres référendums, peut-être...) : il faut préciser si les ministres britanniques pourront participer aux discussions sur ces politiques sans savoir s’ils décideront d’y participer ou non, et aussi décider si les députés européens pourront voter sur des textes que leur gouvernement déciderait de ne pas appliquer...
Père Ubu, au secours !