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  • Les mystérieuses propositions

    Au lendemain de la visite de Nicolas Sarkozy, le Premier ministre polonais Jaroslaw Kaczynski a déclaré dans un quotidien : « Je pense que l’on peut dire qu’une lueur d’espoir s’est allumée. Mais il est trop tôt pour le constater de façon définitive et précise. On verra comment les choses vont évoluer. » Dans un autre quotidien, un de ses collaborateurs affirme quant à lui : « Des propositions ont été formulées, grâce auxquelles le prochain sommet de Bruxelles peut s’achever sur un succès. » On n’en saura pas davantage, sauf que les propositions ont été formulées par Nicolas Sarkozy. Et aussi qu’il ne s’agit pas du système de vote : « Pour que cela reste clair : nous sommes toujours en faveur de la racine carrée. Les arguments qui ont été présentés ne nous ont pas convaincus. »

  • Le Sacré Cœur de Jésus

    Afin que l'Église fût formée du côté de Jésus-Christ endormi sur la croix, afin aussi que l'Écriture fût accomplie, qui a dit : « Ils verront celui qu'ils ont transpercé », il arriva, par une disposition divine, qu'un des soldats ouvrit son côté sacré en le perçant de sa lance. Alors, le sang du Sauveur coula mêlé d'eau; et ainsi fut versé le prix de notre salut, prix qui, venant à s'échapper du secret de son cœur comme d'une source, donna aux sacrements de l'Église la vertu de conférer la vie de la grâce, et devint pour ceux qui vivent en Jésus-Christ, un breuvage d'eau vive qui jaillit dans la vie éternelle. C'est maintenant que la lance de Saül, guidée par la perfidie d'un peuple réprouvé, a porté un coup inutile à la muraille et que, par la miséricorde céleste, elle a fait une ouverture dans le creux de la pierre, un enfoncement dans cette même muraille, pour y former la demeure de la colombe. Levez-vous donc, ô âme amie de Jésus-Christ ! et, comme la colombe, bâtissez votre retraite à l'endroit le plus profond de l'ouverture ; fixez là votre demeure, comme le passereau, et ne cessez point de garder une vigilance parfaite ; comme la tourterelle, cachez-y les fruits de votre chaste amour, et approchez votre bouche de ce canal sacré, afin d'y puiser les eaux qui s'épanchent des fontaines du Sauveur. C'est là, en effet, que se trouve la fontaine qui jaillit du milieu du Paradis, se divise en quatre branches, se répand sur les cœurs pieux, arrose et féconde la terre entière.

    (Saint Bonaventure, Livre de l’Arbre de Vie)

  • Justice à la turque

    Un procureur d’Istanbul a requis de six mois à trois ans de prison à l’encontre d’Arat Dink, coupable de « dénigrement de l’identité nationale turque ».

    Qui est Arat Dink ? C’est le fils de Hrant Dink, assassiné en janvier dernier.

    Qu’a-t-il fait ? Il a reproduit dans l’hebdomadaire Agos, qu’il dirige depuis la mort de son père, une interview de celui-ci, où il affirmait : « Bien sûr que c’est un génocide. Parce que le résultat identifie ce que c’est et lui donne un nom. Vous pouvez voir qu’un peuple qui a vécu sur ces terres pendant 4.000 ans a disparu. »

    Hrant Dink a payé de sa vie ce genre de propos.

    A l’audience, Arat Dink s’est montré le digne fils de son père. Il s’est élevé contre l’attitude des juges, qui ont contribué à désigner son père comme une cible en multipliant les procédures judicaires à son encontre, et il a dit aussi : « J’estime primitif, absurde et dangereux de considérer comme une insulte à l’identité turque la reconnaissance d’un événement historique comme un génocide. »

  • Sarkozy se heurte au mur polonais

    Nicolas Sarkozy partait tout feu tout flamme pour la Pologne. Il avait fait précéder son voyage par une interview au quotidien Gazeta Wyborcza, dans laquelle il expliquait qu’il voulait convaincre les dirigeants polonais que la responsabilité d’un « grand pays européen » comme la Pologne est de ne pas bloquer l’Union européenne, et donc d’accepter le traité simplifié. Tandis que le secrétaire d’Etat Jouyet et le porte-parole de l’Elysée se répandaient sur les ondes pour insister sur le fait que la Pologne « n’a pas le droit » de bloquer l’évolution de l’Europe...

    Mais après sa rencontre avec Lech Kaczynski, le Nicolas était beaucoup moins flamboyant.

    « Avec Bernard Kouchner, nous lui avons fait comprendre la nécessité de faire à un moment ou à un autre un compromis pour sortir de l’immobilisme », a-t-il dit. Mais Lech Kaczynski s’est contenté de répéter ce qu’il dit depuis des mois, notamment sur le système de vote. Et son frère Jaroslaw après lui. Ce qui a manifestement agacé Sarkozy : « Tous les sujets seront naturellement sur la table. La position de la Pologne est bien connue, je crois que ce qui est important dans ce qu’a dit le président polonais c’est qu’il souhaitait que le Conseil européen soit un succès... La Pologne devrait participer à ce compromis et fuir comme la peste l’isolement... Je leur ai expliqué qu’il y avait des choses possibles, mais d’autres qui ne l’étaient pas... »

    Ce à quoi Lech Kaczynski a répondu : « La Pologne ne veut pas être isolée, mais rester alliée de la France et de l’Europe. Cependant, la conviction que la Pologne finira par avoir peur est erronée. »

    Les frères Kaczynski et leur parti ont évidemment le soutien de leurs partenaires au gouvernement et au Parlement, la Ligue des familles polonaises et Samoobrona, qui souhaitent aller beaucoup plus loin dans la défense de la souveraineté nationale, et ils viennent aussi de recevoir, ce qui est une surprise, le soutien du principal parti d’opposition, la Plateforme civique, d’obédience libérale. Son président Donald Tusk (rival de Kaczynski à la dernière présidentielle) a indiqué, au moment même où Sarkozy arrivait à Varsovie, qu’il allait « soumettre un projet de résolution apportant le soutien de la Diète à la position de la Pologne »...

  • Micmac teilhardesque

    Le directeur du Muséum national d’histoire naturelle indique que cette institution va « revoir ses relations » avec la Fondation Teilhard de Chardin.

    Il y a quelques jours, les membres élus du conseil d’administration avaient adopté une motion dénonçant « la confusion de fait entre cette fondation et l’association des Amis de Pierre Teilhard de Chardin dont les activités portent atteinte au principe de laïcité », et demandant en conséquence le réexamen de la « question de sa présence au Muséum ».

    Le prétexte de cette subite manifestation de laïcisme, tellement dans l’air du temps, est le projet de réaménagement de la médiathèque afin que celle-ci puisse accueillir la fondation (et non l’association). Le réaménagement ne se fera pas, et l’on profite de « l’événement, un peu circonstanciel et technique, pour remettre les choses à plat », dit le directeur.

    On nous dit que la Fondation Teilhard de Chardin (présidée par le précédent directeur du Muséum), est chargée de mettre les écrits du jésuite-paléontologue à la disposition des chercheurs, tandis que l’association affiche clairement son orientation religieuse : « Des activités à caractère confessionnel n’ont rien à faire au sein d’une institution de l’Etat », martèle le directeur du Muséum, tout en reconnaissant que Teilhard est « une personnalité importante, même dans une vision purement laïque des choses ».

    En vérité Teilhard est une personnalité importante surtout dans une vision purement laïque des choses. Le laïcisme des membres élus du conseil d’administration du muséum est à côté de la plaque. L’idéologie de Teilhard de Chardin (toute l’humanité est, de par l’inéluctable évolution, en marche vers le point oméga, etc.) est radicalement destructrice du christianisme, et ce ne sont pas les très poétiques élans pseudo mystiques du jésuite qui peuvent faire illusion, même s’ils font l’objet d’une « retraite » annuelle (à Paray-le-Monial, pas au Muséum d’histoire naturelle).

    La devise de l’association (citation de Teilhard, bien sûr) est très significative : « Pour ceux qui aiment le Monde ». Avec un M majuscule...

     

    Rappel. Monitum du Saint-Office, 1962 : « Certaines œuvres du P. Pierre Teilhard de Chardin, même des œuvres posthumes, sont publiées et rencontrent une faveur qui n'est pas négligeable. Indépendamment du jugement porté sur ce qui relève des sciences positives, en matières de philosophie et de théologie il apparaît clairement que les œuvres ci-dessus rappelées fourmillent de telles ambiguïtés et même d'erreurs si graves qu'elles offensent la doctrine catholique. Aussi les EEm. et RRv Pères de la Sacrée Congrégation du Saint-Office exhortent tous les Ordinaires et Supérieurs d'Instituts religieux, les Recteurs de Séminaires et les Présidents d'Université à défendre les esprits, particulièrement ceux des jeunes, contre les dangers des ouvrages du P. Teilhard de Chardin et de ses disciples. »
  • Le jihad en Thaïlande

    Lundi, un bouddhiste a été enlevé et décapité dans le sud de la Thaïlande. Mardi , deux enseignantes bouddhistes ont été tuées par balles dans la bibliothèque de leur école. Mercredi, 13 écoles ont été incendiées.

    Les attaques islamistes sont de plus en plus nombreuses et sanglantes. Au cours du seul premier trimestre, on a dénombré 723 attaques et 9 décapitations.

    Selon les experts de cette région, il est de plus en plus évident que les rebelles musulmans thaïlandais sont aidés par des étrangers, soit sur place, soit en allant s’entraîner en Indonésie ou aux Philippines. La thèse officielle est toujours qu’il s’agit d’un problème intérieur, mais des généraux ne font plus mystère de liens entre les rebelles et d’autres groupes islamistes en Asie du Sud-Est. Le mois dernier, un porte-parole de l’armée faisait savoir que des suspects avaient reconnu avoir été formés à l’étranger, notamment pour les techniques de décapitation...

    La violence s’est intensifiée depuis que le Premier ministre a officiellement présenté ses excuses pour les « abus » commis par le gouvernement précédent et s’est déclaré prêt à des négociations avec les rebelles...

  • La question aux six

    Six Etats membres de l’Union européenne ont fait capoter un projet, débattu depuis quatre ans, d’un socle minimal commun de droits garantis aux suspects. Ce sont des droits que tous les Etats européens garantissent déjà aux suspects, mais les Etats contestataires (Royaume-Uni, Irlande, Malte, Chypre, République tchèque et Slovaquie) faisaient valoir que les traités européens ne permettent pas à l’Europe d’intervenir dans le champ de la procédure pénale nationale, et qu’il fallait limiter le projet aux seules affaires transfrontalières.

    La ministre allemande a dû constater que l’adoption du texte était impossible, et a clos la discussion, non sans ajouter : « Il n’est pas possible que six Etats membres prennent le pouvoir sur les 21 autres. »

    Ils n’ont pas « pris le pouvoir », ils ont seulement fait respecter le principe de la souveraineté pénale.

    Si la Constitution européenne avait été adoptée, aucun Etat n’aurait pu s’opposer à ce texte : il aurait été adopté à la majorité qualifiée.

    Cet épisode, en lui-même extrêmement mineur, revêt pourtant, en ce moment précis, une importance capitale. Les six Etats qui, au nom de la souveraineté, ont rejeté un texte qui ne les contraignait à rien, vont-ils accepter un traité qui les contraindra à adopter tous les textes européens qui auront l’aval de la majorité ?

  • Prodi et le traité

    Dans une interview à La Croix , Romano Prodi a le mérite d’être clair et précis sur le traité qu’il veut voir imposé aux peuples d’Europe (un résumé du pire de la défunte Constitution européenne) :

    «  La Constitution était indispensable au futur de l’Europe. Il faut à présent une nouvelle plate-forme avec des règles les plus avancées possibles. » Et de souligner qu’il restera « ferme sur certains points forts » : « la création d’un poste de ministre européen des Affaires étrangères, quel que soit le nom qu’on lui donne ; la diminution substantielle de l’unanimité et du droit de veto au conseil des ministres ; l’allongement de la présidence du Conseil européen ; la personnalité juridique ; le dépassement de la structure à trois piliers et la supériorité du droit communautaire ».

    Ces « avancées » sont « indispensables », il ne fera « pas un pas en arrière » sur ces questions, et « Nicolas Sarkozy l’a bien compris ».

    Romano Prodi ajoute qu’il « continue de soutenir le traité constitutionnel », et qu’au sommet des 21 et 22 juin, il sera « le défenseur des 18 pays qui l’ont ratifié ».

    Cela aussi, on l’avait compris. On lui fera juste remarquer que ce ne sont pas 18 pays qui ont ratifié la Constitution européenne (qui n’existe plus, quoi qu’il en pense), mais 2 pays (l’Espagne et le Luxembourg) et 16 gouvernements qui se sont bien gardés de demander l’avis de leurs peuples.

  • Voter Marine contre le diktat de la pensée unique

    Communiqué de Jean-Marie Le Pen

    Le candidat UMP Nesredine Ramdani et le candidat du Mouvement démocrate Jean Urbaniak appellent à voter pour le candidat socialiste Albert Facon contre Marine Le Pen dans la 14e circonscription du Pas-de-Calais.

    Les électeurs apprécieront le double-langage de l’UMP. Nicolas Sarkozy prétend vouloir en finir avec la pensée unique, mais dans le Pas-de-Calais le parti sarkozyste applique l’une des règles les plus détestables de la pensée unique, connue sous le nom absurde de « front républicain », et qui n’est rien d’autre qu’un apartheid politique. C’est la permanente ouverture à gauche et l’invariable ostracisme envers le Front National.

    Les électeurs de droite de la 14e circonscription du Pas-de-Calais ne suivront pas les consignes de vote à gauche. En votant pour la candidate du Front National, ils diront en même temps au candidat UMP ce qu’ils pensent du propos raciste par lequel il s’est déshonoré, en disant : « Je n'ai pas une tête à voter Marine Le Pen ».

  • National Hebdo N° 1195

    « Les raisons de la défaite ». Il s’agit d’abord d’une défaite de la démocratie, comme l’indique le taux d’abstention record, et l’absence de députés non liés à un des deux partis dominants. La nouvelle « représentation nationale » sera la moins représentative de la Ve République.

    On trouvera l’analyse du premier tour des législatives (en perspective avec la présidentielle) sous la plume de Béatrice Pereire (« le paysage politique français bouleversé »), de Topoline « La polychromie n’est plus de saison »), et de moi-même.

    Michel Limier retrace le parcours de Brice Hortefeux, et se demande comment va fonctionner et à quoi va servir l’étrange bazar (vide, pour l’heure) de l’Immigration, de l’Intégration et de l’Identité nationale, dont les services relèvent administrativement de quatre autres ministères...

    Alexandre Martin revient sur le feuilleton de la SNCM  : « Affairo-cégétistes contre autonomistes corses ».

    Notre correspondant en Amérique latine, Georges Eric Wolff, raconte la réunion des représentants des principaux groupes révolutionnaires du continent, qui s’est tenue au Chili. Il y avait là les FARC, le Sentier lumineux... « Au Chili, les terroristes ont pignon sur rue ».

    Dans ses Réminiscences à bâtons rompus, Jean Bourdier évoque Renaud Matignon, qui fut le grand critique littéraire du Figaro.