Bienheureux cardinal Schuster
Le blog d'Yves Daoudal - Page 782
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Saint Nicolas de Tolentino
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16e dimanche après la Pentecôte
Dómine, memorábor justítiæ tuæ solíus : Deus, docuísti me a juventúte mea : et usque in senéctam et sénium, Deus, ne derelínquas me.
Seigneur, je me souviendrai de votre justice à vous seul ; ô Dieu, vous m’avez instruit dès ma jeunesse, jusque dans ma vieillesse et jusqu’au déclin de mes forces, ô Dieu, ne m’abandonnez pas.
Cette antienne de communion ressemble à une « vraie » pièce grégorienne, par rapport à beaucoup d’autres communions qui sont de simples antiennes d’introduction à un psaume et qui appellent ce psaume.
Le texte vient du psaume 70, dans la version du psautier dit gallican (celui du bréviaire sauf à Rome). Mais on a enlevé un stique après « juventute mea » : « Et usque nunc pronuntiabo mirabilia tua » (et jusqu’à maintenant je prononcerai tes merveilles). Ainsi sont rapprochées les expressions « depuis ma jeunesse » et « jusqu’à ma vieillesse ». C’est le cœur de la pièce, qui commence par Deus, à la dominante sans préparation, cri de gratitude comme le souligne docuisti me dont la mélodie est un remerciement. « Depuis ma jeunesse » : cela se termine par une formule avec un si bémol, comme une petite ombre de nostalgie de la jeunesse qui est passée, tandis que la vieillesse va sombrer dans le fond du mode… mais pas tout en bas, parce que Dieu (Deus vient tout de suite après) ne me laissera pas tomber…
La première phrase raconte que je me souviendrai toujours de la justice du Seigneur (de ce qu’il m’a fait justice de mes ennemis, comme l’indique le reste du psaume), et s’élève solennellement sur solius : c’est à la seule justice du Seigneur qu’on peut se fier, c’est la seule justice véritable.
Ce texte est une sorte de résumé d’une grande partie de ce qui précède dans ce psaume qui est assez long :
Mon Dieu, arrache-moi de la main du pécheur, et de la main de celui qui agit contre la loi et de l’inique.
Car tu es ma patience, Seigneur ; Seigneur, mon espérance depuis ma jeunesse.
En toi j’ai été affermi depuis l’utérus, depuis le ventre de ma mère tu es mon protecteur.
C’est toi que je chanterai toujours ; je suis devenu comme une monstruosité pour beaucoup : et tu m’es une aide forte.
Que ma bouche soit pleine de louange, afin que je chante ta gloire, tout le jour ta grandeur.
Ne me rejette pas au temps de la vieillesse ; quand mes forces m’auront manqué, ne m’abandonne pas.
Car mes ennemis ont dit de moi, et ceux qui gardaient mon âme ont tenu conseil ensemble,
Disant : Dieu l’a abandonné, poursuivez-le, et prenez-le, car il n’y a personne pour le délivrer.
O Dieu, ne t’éloigne pas de moi, mon Dieu, vois à venir à mon aide.
Qu’ils soient confondus, et qu’ils défaillent, les détracteurs de mon âme, qu’ils soient couverts de confusion et de honte ceux qui me cherchent des maux.
Quant à moi j’espérerai toujours, et j’ajouterai louange sur louange de toi.
Ma bouche annoncera ta justice, tout le jour ton salut.
Deus meus éripe me de manu peccatóris * et de manu contra legem agéntis et iníqui
Quóniam tu es patiéntia mea Dómine * Dómine spes mea a juventúte mea
In te confirmátus sum ex útero * de ventre matris meæ tu es protéctor meus
In te cantátio mea semper † tamquam prodígium factus sum multis * et tu adjútor fortis
Repleátur os meum laude ut cantem glóriam tuam * tota die magnitúdinem tuam
Ne projícias me in témpore senectútis * cum defécerit virtus mea ne derelínquas me
Quia dixérunt inimíci mei mihi * et qui custodiébant ánimam meam consílium fecérunt in unum
Dicéntes Deus derelíquit eum † persequímini et comprehéndite eum * quia non est qui erípiat
Deus ne elongéris a me * Deus meus in auxílium meum réspice
Confundántur et defíciant detrahéntes ánimæ meæ * operiántur confusióne et pudóre qui quærunt mala mihi
Ego autem semper sperábo * et adjíciam super omnem laudem tuam
Os meum annuntiábit justítiam tuam * tota die salutáre tuum
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Journée d'Amitié française
PARIS SAMEDI 29 SEPTEMBRE 2018
Palais de la Mutualité
De 10 h à 18 h
Grande journée d’amitié française
Organisée par l’AGRIF
Alliance Générale contre le Racisme et pour le respect de l’identité française et chrétienne
Avec le soutien du Salon Beige, de Tv Libertés, de Réinformation TV, d’émissions de Radio-Courtoisie, du Centre Charlier, de Chrétienté-Solidarité
« Génocide français : stop ! »
« Non à la tsunamigration, à l’islamigration, à la culture de mort ! »
Déroulement
10 h : Ouverture par Didier Rochard
De 10 h à 18 h : stands et signatures par une soixantaine d’écrivains amis de l’AGRIF
10 h 30 : chœur Montjoie Saint Denis : 1° aubade
11 h : table ronde Simone Weil, (la philosophe) : « Nos combats pour la vie », avec Maître Jérôme Triomphe, François Billot de Lochner, Abbé Guillaume de Tanouärn, Gabrielle Cluzel.
12 h : accueil de Jean Raspail.
12 h 30 : temps du déjeuner. Brasseries proches. Possibilité de sandwiches sur place. Poursuite des signatures et rencontres.
14 h : mémoire des 100 millions de victimes du communisme avec le chœur Montjoie Saint Denis : 2° aubade.
De 14 h 30 à 15 h 30 : Table ronde Charles de Foucault : « stop à l’islamigration, le choix du christianisme », présidée par Jeanne Smits, avec Christophe Bilek, Laurent Bonnet, Marie Djamila ...
15 h 45 : Bernard Antony : « Face au génocide français ».
16 h : Bruno Gollnisch : « Cette Europe des peuples qui disent non au génocide ».
17 h : Meeting : « l’AGRIF à la pointe des combats contre les racismes antifrançais, antichrétien, antihumain », présidé par Guillaume de Thieulloy, avec Martial Bild, Jérôme Triomphe. Conclusion de Bernard Antony.
STANDS : Choeur Montjoie-Saint-Denis, AGRIF, Chrétienté-Solidarité, TV Libertés, Salon Beige.
AUTEURS SIGNANT LEURS LIVRES D'ORES ET DÉJÀ ANNONCÉS :
ABAD-GALLARDO Serge
ALBERT Marie-Aude
ANTONY Bernard
ASSAF Antoine
AZOULAY Alain
BEDEL Gérard
BILEK Christophe
BILLOT de LOCHNER François
BORNET Philippe
BOUCLIER Thierry
BRUNATTO François
CHAGNON Louis
CHIRON Yves
CLUZEL Gabrielle
CUPSA Victor
DANDRIEU Laurent
d'ELLOY Charles-Henri
de CHASSEY François
de TANOUÄRN Abbé
deTHIEULLOY Guillaume
DEBRIS Abbé
DELON Patrick
DIDIER Alain
DOR Xavier
FAISANDIER Claude
FONTAINE Rémi
FOUCART François
FROIDEFONT Marc
GEOFFROY Michel
GODICHEAU Pierre
GOLLNISCH Bruno
GRIETTE Olivier
HABREKORN Daniel
HUMBERT Élise
JUND Alain
LAGARTEMPE Laurent
LEBORGNE Gérard
LORCEY Jacques
LUNDI Brigitte
MARTIN Xavier
MEUNIER-BERTHELOT Claude
NAHAVANDI Houchang
OUJIBOU Fatima
PAGES Abbé
PAUCARD Alain
PEZÉ Emmanuel
PINCE Gérard
POZZO DI BORGO Louis
RASPAIL Jean
RIGNAC Paul
ROLINAT Jean-Claude
ROUVIER Catherine
SANDERS Alain
SMITS Jeanne
SOLER Ferdinand
TARLÉ Jean
VIAL-ANDRU Mauricette
ZELLER Alain
ZELLER BernardEntrée normale : 10 € - Tarif réduit pour étudiants et chômeurs.
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Legatus cale
Pour la première fois depuis sa création en 1987, Legatus ne versera pas sa « dîme » annuelle au Saint-Siège. Elle se monte à 820.000 $, elle est mise en dépôt en attendant de voir comment évolue « la crise actuelle dans l’Eglise ».
A la différence de la Papal Foundation, qui a été créée par des évêques (au premier chef le fameux Tonton Ted McCarrick) pour lever des fonds chez les riches catholiques pour les œuvres de charité du souverain pontife (pour être membre il faut s’engager à verser au moins 1 million de dollars en 10 ans), Legatus a été fondé par un laïc, Tom Monaghan, pour inciter les chefs d’entreprises à aider le Saint-Siège : pour être membre il faut être catholique pratiquant et diriger une entreprise qui fasse au moins 7 millions de dollars de chiffre d’affaires et qui ait au moins 49 salariés (ou une compagnie financière d’au moins 10 salariés qui ait au moins 275 millions de dollars d’actifs sous gestion).
Tom Monaghan est l’homme qui fit fortune avec son entreprise Domino’s Pizza. Il était déjà connu comme militant pro-vie, et l’idée de Legatus fut l’une de celles qui lui vinrent après la communion reçue des mains de Jean-Paul II au Vatican en 1987 (de pair avec de nombreuses autres initiatives : radio Ave Maria, comités Ave Maria contre l’avortement, cabinet juridique Thomas More, écoles, puis faculté de droit, puis université Ave Maria et ville Ave Maria sur 20 km2…)
Legatus compte aujourd’hui quelque 3.000 membres. Dont beaucoup, dit Tom Monaghan, ont contacté le bureau national et le conseil d’administration depuis les révélations de Mgr Viganò. Le conseil d’administration en a délibéré, et a décidé de geler la « dîme » de cette année en attendant que soit apportée « une clarification sur l’usage spécifique de ces fonds » et sur la responsabilité financière au Vatican quant à ces contributions…
Il y a là, outre le choc de l’affaire Viganò, qui est une affaire François, une allusion au précédent de la Papal Foundation (aujourd’hui dirigée par le cardinal Wuerl, successeur de McCarrick y compris dans les scandales sexuels), à laquelle François a demandé 25 millions de dollars pour un hôpital rongé par la corruption, ce qui a provoqué un séisme chez les laïcs de l’organisation (les dons de la Papal Foundation vont de 25.000 à 100.000 dollars, exceptionnellement 200.000, toujours pour des œuvres ciblées et claires venant en aide aux plus pauvres).
Voici une traduction de la lettre de Tom Monaghan aux membres de Legatus.
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Nativité de la Sainte Vierge
Dans le calendrier byzantin (qui commence le 1er septembre) c’est la première grande fête de l’année, et la première des 12 fêtes principales, parce que c’est l’aurore du salut. L’antienne du Magnificat, dans la liturgie latine, est une exacte traduction du texte du tropaire byzantin.
Voici deux versions d’un autre chant byzantin de la fête, le doxastikon des grandes vêpres (le même chant qui peut durer 4 ou 8 minutes…)
D’abord par le Chœur byzantin d’Agrinio (Grèce) dirigé par Andreas Lanaras. (Les toutes dernières notes ont été très malencontreusement coupées.)
Puis par Evangelos Gkikas (disciple de Théodore Vassilikos), enregistré dans l’église de la Toute-Sainte Manifestée de Larnaca (Chypre). La deuxième partie de la doxologie a été bêtement coupée, sous prétexte que ce n’était plus Gkikas qui chantait. On remarquera les envolées sur thronis (les trônes), ouranous (les cieux) et le dernier Théos (Dieu) où le chantre de l’ison finit par abandonner la partie…
Δόξα Πατρὶ καὶ Υἱῷ καὶ Ἁγίῳ Πνεύματι. (Καὶ νῦν καὶ ἀεὶ καὶ εἰς τοὺς αἰῶνας τῶν αἰώνων. Ἀμήν.)
Σήμερον, ὁ τοῖς νοεροῖς θρόνοις ἐπαναπαυόμενος Θεός, θρόνον ἅγιον ἐπὶ γῆς ἑαυτῷ προητοίμασεν, ὁ στερεώσας ἐν σοφίᾳ τοὺς οὐρανούς, οὐρανὸν ἔμψυχον, ἐν φιλανθρωπίᾳ κατεσκεύασεν· ἐξ ἀκάρπου γὰρ ῥίζης φυτὸν ζωηφόρον, ἐβλάστησεν ἡμῖν τὴν Μητέρα αὐτοῦ, ὁ τῶν θαυμασίων Θεός, καὶ τῶν ἀνελπίστων ἐλπίς, Κύριε δόξα σοι.
Translittération approximative:
Dhóxa Patrí kaí Yió kaí Ayío Pnévmati, (Kaí nýn kaí aeí kaí eis toús aiónas tón aiónon. Amín.)
Símeron, o tís noerís thrónis epanapavómenos Theós, thrónon áyion epí yís eavtó proïtímasen, o stereósas en sophía toús ouranoús, ouranón émpsykhon, en philanthropía kateskévasen: ex akárpou gár rízis phytón zoïphóron, evlástisen imín tín Mitéra avtoú, o tón thavmasíon Theós, kaí tón anelpíston elpís, Kýrie dhóxa si.Gloire au Père… (Maintenant et toujours…)
En ce jour le Dieu qui repose * sur les trônes spirituels * s'est préparé sur terre un trône saint; * et celui qui établit avec sagesse les cieux * en son amour du genre humain * se ménage un ciel doué de vie; * car d'une racine sans fruit * pour nous les hommes il fait surgir * sa propre Mère comme plante porteuse de la Vie. * Ô Dieu des merveilles, * toi l'espérance des sans-espoir, * Seigneur, gloire à toi. -
Quatre gifles à Merkel
Angela Merkel avait dénoncé de façon véhémente les scènes de « chasse collective » aux immigrés, de « haine dans la rue » à Chemnitz.
Après enquête, le parquet de Saxe a déclaré qu’il n’y avait rien eu de tel.
Puis c’est le président du Land – membre de la CDU – qui a affirmé qu’il n’y avait pas eu de « foule en colère, de chasse collective, de pogroms » à Chemnitz.
Aujourd’hui, c’est le président du renseignement intérieur allemand, Hans-Georg Maassen, qui dit que selon ses informations il n’y a pas eu de « chasse collective » d’étrangers.
Et aussi le président de l'Office de Protection de la Constitution : « Nous n'avons pas d'informations fiables selon lesquelles de telles chasses collectives aient eu lieu. »
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On sait que pour répondre à la « haine nationaliste » de « l’extrême droite » un concert de bienfaisance intitulé « Nous sommes plus nombreux », contre le racisme et la xénophobie, pour la tolérance, le respect et l’humanité, a été organisé lundi.
A l’affiche il y avait notamment le groupe K.I.Z. Qui a interprété plusieurs de ses succès dont Ein Affe und ein Pferd (un singe et cheval) qui dit notamment : « Je plante la lame de mon couteau dans la gueule des policiers. »
C’est ce que relève un article de Bild. Fdesouche donne d’autres extraits de la même chanson, dont celui-ci : « je donne des coups de pied dans le ventre de ta femme et je bouffe le fœtus. »
Mais ça ce n’est pas de la haine, c’est de l’art. D'ailleurs le concert a été pieusement retransmis par Arte.
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La non-Croix
Grosse émotion, nous dit-on, chez les abonnés de La Croix : hier, avec leur quotidien préféré, ils ont reçu un tract de la Manif pour tous.
Bien sûr, c’est d’abord le lobby LGBT qui a réagi en hurlant au scandale. Pensez donc, un journal catholique qui fait de la publicité pour une organisation qui respecte la morale catholique…
Mais des lecteurs ont également réagi, et ça a fait des remous au sein de la rédaction.
La direction a remis les pendules à l’heure : « Il ne s'agit pas d'un tract qui engagerait la position de la rédaction. » Ouf.
Donc, pas de panique. C’est juste de la publicité pour une organisation aux idées bizarres voire choquantes, mais qui paie… On souligne d’ailleurs que la Commission permanente d'étude et de coopération du journal reste vigilante sur la séparation entre le marché de la publicité et le travail de rédaction…
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N.B.
Un lecteur de La Nef qui s’était plaint auprès de La Croix que tel article était en contradiction avec l’enseignement de l’Eglise s’est vu répondre que La Croix est un journal d’informations générales et « pas un journal chrétien »…
Mais pourquoi garde-t-il ce titre ?
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Comment on fait les bébés ?
Dans la série des nombreux livrets Nathan « Questions ? Réponses ! » pour les enfants « à partir de 3ans », il y a celui-ci : « Comment on fait les bébés ? »
Comme on le voit, il faut d’abord un homme noir à l’œil allumé, et une femme blanche à l’air nunuche.
Toutefois, il est bien précisé ensuite qu’il faut un papa et une maman.
On remarque aussi la question « A quoi ressemble le fœtus ? ». Réponse : « A un bébé en miniature ! Tous les organes sont pratiquement formés. Il a des bras, des jambes… et une grosse tête avec ses premiers cheveux. »
Il manque la question : « Alors, l’avortement, c’est tuer le mini-bébé ? »
On aimerait pourtant avoir la réponse. Parce que l’enfant à qui l’on montre ça pourrait bien poser la question.
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Jam lucis orto sidere
J’ai déjà donné l’hymne de prime avec la traduction de Pierre Corneille, et avec la traduction du P. Gladu et chantée par les moines d’En-Calcat. Voici la traduction de Lemaistre de Sacy, dans les Heures de Port Royal. Ces hymnes furent mises à l’index sur dénonciation des jésuites et eurent donc un grand succès. C’est du beau français du grand siècle, même si on s’éloigne parfois beaucoup du texte latin (surtout dans la première strophe).
Pour le chant on ira en Finlande, entendre la Schola Sancti Henrici (saint Henri d’Uppsala). Je l’avais déjà citée pour le graduel Beatus vir. C’était un extrait du disque de la messe de saint Henri. Ce Jam lucis orto sidere se trouve dans le disque qui donne des extraits de l’office du même saint Henri.
Jam lucis orto sidere,
Deum precemur supplices,
Ut in diurnis actibus
Nos servet a nocentibus.Le grand astre se lève, ô soleil de justice
Montre-nous tes splendeurs;
Et, pour fuir en ce jour la noire ombre du vice,
Lève-toi dans nos cœurs ;Linguam refrænans temperet,
Ne litis horror insonet :
Visum fovendo contegat,
Ne vanitates hauriat.Arrêtant de ton frein la langue audacieuse,
Calme ses vains combats;
Rends l'œil insupportable à la beauté trompeuse
Des faux biens d'ici-bas.Sint pura cordis intima,
Absistat et vecordia :
Carnis terat superbiam
Potus cibique parcitas :Ôte du fond du cœur ce qui peut te déplaire
Échauffe ses froideurs.
Qu'un vivre tempéré, de notre chair tempère
Les rebelles ardeurs,Ut cum dies abscesserit,
Noctemque sors reduxerit,
Mundi per abstinentiam
Ipsi canamus gloriam.Afin que quand la nuit couvrira la nature
D'un voile ténébreux,
L'âme dans un corps chaste, et plus libre et plus pure
T'offre ses humbles vœux.Deo Patri sit gloria,
Ejusque soli Filio,
Cum Spiritu Paraclito,
Nunc, et in perpetuum. Amen.Gloire au Père éternel, gloire au Fils, son image,
Gloire à l'Esprit de paix ;
Qu'aux trois, en terre, au ciel, on rende un même hommage
Maintenant à jamais. -
Antequam comedam, suspiro
℟. Antequam cómedam, suspiro, et tamquam inundántes aquæ sic rugitus meus; quia timor, quem timebam, evenit mihi, et quod verébar accidit. Nonne dissimulávi ? nonne sílui ? nonne quiévi ?
* Et venit super me indignátio.
℣. Ecce non est auxílium mihi in me, et necessarii quoque mei recessérunt a me.
℟. Et venit super me indignatio.Avant de manger je soupire, et mes cris sont comme des eaux qui débordent. Car ce qui faisait le sujet de ma crainte m'est arrivé, et ce que je redoutais est tombé sur moi. Ne me suis-je pas tenu dans la réserve ? N'ai-je pas gardé le silence, le repos ? Et la colère divine est tombée sur moi.
Voici que je ne trouve en moi aucun secours, et mes amis intimes m'ont abandonné. (Traduction Fillion, ou du moins ce qu’il est convenu d’appeler ainsi, car c’est aussi la traduction Vigouroux… ou Glaire dans la Bible dont Vigouroux a rédigé les notes, mais alors pourquoi le même texte chez Fillion ? Je crois que je ne saurai jamais…)Ce répons des matines reprend exactement les trois derniers versets du chapitre 3 du livre de Job selon la Vulgate clémentine (la plupart des manuscrits ont quasi au lieu de tamquam, ce qui ne change rien au sens). Le verset est le verset 13 du chapitre 6.
Il fait donc partie des « répons de Job » qui ornent les matines des deux premières semaines de septembre. Normalement le premier est le célèbre : « Si nous avons reçu les biens de la main du Seigneur, pourquoi n'en recevrons-nous pas les maux ? » Curieusement, dans l’antiphonaire de la basilique Saint-Pierre du XIIe siècle conservé au Vatican, le premier est Antequam comedam… D’où la lettrine qui fait suite à l’indication qu’en septembre on chante « l’hystoria » de Job, avec cette manie médiévale de mettre un « i grec » sous prétexte que le mot vient du grec…