Jam lucis orto sidere,
Deum precemur supplices,
Ut in diurnis actibus
Nos servet a nocentibus.
Linguam refrænans temperet,
Ne litis horror insonet :
Visum fovendo contegat,
Ne vanitates hauriat.
Sint pura cordis intima,
Absistat et vecordia :
Carnis terat superbiam
Potus cibique parcitas :
Ut cum dies abscesserit,
Noctemque sors reduxerit,
Mundi per abstinentiam
Ipsi canamus gloriam.
Deo Patri sit gloria,
Ejusque soli Filio,
Cum Spiritu Paraclito,
Nunc, et in perpetuum. Amen.
Les astres et la nuit à l'aurore ont fait place :
Supplions un Dieu tout-puissant
Que durant le cours du soleil qui les chasse,
Nous ne portions nos mains à rien que d'innocent.
Qu'il tienne à notre langue une bride sévère,
Qu'il lui fasse horreur des débats ;
Qu'il daigne ouvrir nos yeux à sa sainte lumière,
Qu'il daigne les fermer à tous les vains appas.
Que le fond de nos cœurs, sans tache et sans ordure,
Repousse tous les faux plaisirs ;
Que la sobriété dompte de la nature
Le plus rebelle orgueil et les plus fiers désirs.
Qu'il nous mette en état qu'au bout de la journée,
Quand la nuit reprendra son tour,
Dans cette pureté qu'il nous aura donnée,
Nous chantions à sa gloire un cantique d'amour.
Gloire au Père éternel ! gloire au Fils ineffable !
Gloire à l'Esprit saint et divin !
Gloire à leur unité, dont l'essence immuable
Règne sans borne aucune, et régnera sans fin !
(Hymne de prime, traduction Pierre Corneille)