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Le blog d'Yves Daoudal - Page 1454

  • Saint Timothée

    Timothée est un nom grec et signifie "qui honore Dieu". Alors que dans les Actes, Luc le mentionne six fois, dans ses Lettres, Paul fait référence à lui au moins à dix-sept reprises (on le trouve en plus une fois dans la Lettre aux Hébreux). On en déduit qu'il jouissait d'une grande considération aux yeux de Paul, même si Luc ne considère pas utile de nous raconter tout ce qui le concerne. En effet, l'Apôtre le chargea de missions importantes et vit en lui comme un alter ego, ainsi qu'il ressort du grand éloge qu'il en fait dans la Lettre aux Philippiens:  "Je n'ai en effet personne d'autre (isópsychon) qui partage véritablement avec moi le souci de ce qui vous concerne" (2, 20).

    Timothée était né à Lystres (environ 200 km au nord-ouest de Tarse) d'une mère juive et d'un père païen (cf. Ac 16, 1). Le fait que sa mère ait contracté un mariage mixte et n'ait pas fait circoncire son fils laisse penser que Timothée a grandi dans une famille qui n'était pas strictement observante, même s'il est dit qu'il connaissait l'Ecriture dès l'enfance (cf. 2 Tm 3, 15). Le nom de sa mère, Eunikè, est parvenu jusqu'à nous,  ainsi que le nom de sa grand-mère, Loïs (cf. 2 Tm 1, 5). Lorsque Paul passa par Lystres au début du deuxième voyage missionnaire,  il  choisit  Timothée comme compagnon, car "à Lystres et à Iconium, il était estimé des frères" (Ac 16, 2), mais il le fit circoncire "pour tenir compte des juifs de la région" (Ac 16, 3). Avec Paul et Silas, Timothée traverse l'Asie mineure jusqu'à Troas, d'où il passe en Macédoine. Nous sommes en outre informés qu'à Philippes, où Paul et Silas furent visés par l'accusation de troubler l'ordre public et furent emprisonnés pour s'être opposés à l'exploitation d'une jeune fille comme voyante de la part de plusieurs individus sans scrupules (cf. Ac 16, 16-40), Timothée fut épargné. Ensuite, lorsque Paul fut contraint de poursuivre jusqu'à Athènes, Timothée le rejoignit dans cette ville et, de là, il fut envoyé à la jeune Eglise de Thessalonique pour avoir de ses nouvelles et pour la confirmer dans la foi (cf. 1 Th 3, 1-2). Il retrouva ensuite l'Apôtre à Corinthe, lui apportant de bonnes nouvelles sur les Thessaloniciens et collaborant avec lui à l'évangélisation de cette ville (cf. 2 Co 1, 19).

    Nous retrouvons Timothée à Ephèse au cours du troisième voyage missionnaire de Paul. C'est probablement de là que l'Apôtre écrivit à Philémon et aux Philippiens, et dans ces deux lettres, Timothée apparaît comme le co-expéditeur (cf. Phm 1; Ph 1, 1). D'Ephèse, Paul l'envoya en Macédoine avec un certain Eraste (cf. Ac 19, 22) et, ensuite, également à Corinthe, avec la tâche d'y apporter une lettre, dans laquelle il recommandait aux Corinthiens de lui faire bon accueil (cf. 1 Co 4, 17; 16, 10-11). Nous le retrouvons encore comme co-expéditeur de la deuxième Lettre aux Corinthiens, et quand, de Corinthe, Paul écrit la Lettre aux Romains, il y unit, avec ceux des autres, les saluts de Timothée (cf. Rm 16, 21). De Corinthe, le disciple repartit pour rejoindre Troas sur la rive asiatique de la Mer Egée et y attendre l'Apôtre qui se dirigeait vers Jérusalem, en conclusion de son troisième voyage missionnaire (cf. Ac 20, 4). A partir de ce moment, les sources antiques ne nous réservent plus qu'une brève référence à la biographie de Timothée, dans la Lettre aux Hébreux où on lit:  "Sachez que notre frère Timothée est libéré. J'irai vous voir avec lui s'il vient assez vite" (13, 23). En conclusion, nous pouvons dire que la figure de Timothée est présentée comme celle d'un pasteur de grand relief. Selon l'Histoire ecclésiastique d'Eusèbe, écrite postérieurement, Timothée fut le premier Evêque d'Ephèse (cf. 3, 4). Plusieurs de ses reliques se trouvent depuis 1239 en Italie, dans la cathédrale de Termoli, dans le Molise, provenant de Constantinople.

    Benoît XVI

  • Saint Raymond de Peñafort

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    Peinture de Tommaso Dolabella, peintre vénitien installé à la cour du roi de Pologne à Cracovie sous Sigismond III Vasa (première moitié du XVIIe siècle). Il est notamment l’auteur d’une gigantesque et magnifique Bataille de Lépante (6,5 mètres sur 3) qu’on peut voir dans le château royal du Wawel.

    Ce tableau (cliquez dessus pour l'agrandir), qui se trouve au couvent des Dominicains de Cracovie, illustre le miracle le plus éclatant de Raymond de Peñafort et qui termine sa notice du bréviaire : « Voulant revenir de l’île de Majorque à Barcelone, il étendit son manteau sur les eaux, fit cent soixante milles de chemin en six heures, et entra dans son monastère, bien que les portes en fussent closes. »

    C’est ce que retient aussi l’oraison, écrite par le pape Clément VIII :

    Deus, qui beátum Raymúndum pœniténtiæ sacraménti insígnem minístrum elegísti, et per maris undas mirabíliter traduxísti : concéde ; ut eius intercessióne dignos poeniténtiæ fructus fácere, et ad ætérnæ salútis portum perveníre valeámus. Per Dóminum…

    O Dieu, qui avez choisi le bienheureux Raymond pour en faire un ministre admirable du sacrement de la pénitence, et qui lui avez fait traverser les eaux de la mer de façon merveilleuse, accordez-nous cette grâce, que, par son intercession, nous puissions porter de dignes fruits de pénitence et parvenir au port du salut éternel.

    « Ministre du sacrement de pénitence », il le fut surtout comme confesseur de Grégoire IX, pape qui lui confia le soin de compiler les décrets des papes, ce qui n’avait encore jamais été fait, et ce fut une esquisse de ce qui deviendrait sous saint Pie X le code de droit canonique. Raymond de Peñafort, qui était devenu dominicain à 45 ans,  fut encore, avec saint Pierre Nolasque, le cofondateur de l’ordre de Notre Dame de la Merci.

    Et bonne fête à mon évêque !

  • Et les Kurdes…

    Les Kurdes syriens du Parti kurde d’Union démocratique (Pyd) avaient demandé à participer à la conférence Genève II. Ils ont été éconduits. Alors ils viennent de former un gouvernement autonome, composé de 20 ministres, dont trois chrétiens (Economie, Programmation des organismes municipaux, Droits fondamentaux). Présidé par Akram Hissou, s’est établi à Qamishli et exercera son autorité dans une zone comprenant également Hassaké (ville peuplée de Kurdes et de quelque 25.000 chrétiens assyro-chaldéens, arméniens, syriaques, siège d’un archevêché syro-catholique).

    Pendant ce temps, les Kurdes d’Irak sont la cause d’une grosse colère du gouvernement irakien. Cela fait un an que le ton monte : depuis que les Kurdes ont commencé à exporter du pétrole en Turquie via un nouvel oléoduc qui échappe au contrôle de Bagdad. Le manque à gagner, dans le budget fédéral, est devenu tel (18 milliards de dollars) qu’il menace l’Irak de faillite. Le ministre irakien du Pétrole menace de poursuivre la Turquie et les compagnies pétrolières pour « contrebande », soulignant que c’est une atteinte à l’indépendance et à l’unité (sic) de l’Irak.

  • Encore deux arbres martyrs du laïcisme

    Deux «arbres de la laïcité» ont été sciés lundi dans l'Essonne, à Boussy-Saint-Antoine et à Epinay-sous-Sénart.

    Selon Le Parisien, le geste a été revendiqué par une organisation intitulée « Combattre la Franc-Maçonnerie », qui souligne que ces plantations sont généralement organisées par le Grand Orient de France, ce qui montre « la mainmise de clans maçonniques » faisant une « utilisation trompeuse d’une laïcité dévoyée ».

  • La manifestation du 8 février

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    La préfecture de police refuse que l’AGRIF organise place Vendôme ou place de l’Opéra son rassemblement visant à demander l’interdiction de « l’organisation raciste et terroriste des Femen ».

    La manifestation aura lieu sur le terre-plein n° 3 (angle Assemblée nationale) de la place des Invalides.

  • Une petit coup de pouce au suicide de l’Europe

    Le Sénat italien a approuvé en première lecture un projet de loi visant à abolir le délit d'immigration clandestine.

    Le ministre de l’Immigration a qualifié le vote de « progrès qui nous rapproche de l'Europe ».

    Sic.

    C’est que le ministre italien de l’Immigration est Cécile Kyenge et qu’elle est congolaise…

  • L’Académie de médecine contre l’euthanasie

    Dans le cadre de l’affaire Vincent Lambert, l’Académie de médecine « réitère sa position sur la fin de vie ». Extrait :

    « Il n’est pas dans  la mission du médecin de provoquer délibérément la mort. Aucun médecin ne saurait consentir à donner la mort. Aucun médecin ne saurait se voir imposer par la loi de transgresser cet interdit fondateur. »

    Pourtant l’Académie de médecine ne désavoue pas les médecins avorteurs. Il serait souhaitable qu’elle précise à quel stade de la grossesse apparaît la vie.

  • Le droit à l’avortement et l’interdiction d’y être opposé

    L’Assemblée nationale (à savoir une centaine de députés, quand même) a voté sans surprise à une très large majorité la suppression de la notion de « détresse » de la femme qui veut avorter. Il s’agit désormais seulement de la femme qui « souhaite » tuer son bébé.

    Quelque 19 députés (18 UMP et Jacques Bompard) avaient proposé un amendement disant qu’en conséquence l’avortement n’est plus remboursé.

    Ils étaient donc 19 à avoir signé ce texte. Ils ont été… 7 à le voter. Voici les noms des 7 derniers députés qui défendent encore la vie en France : Jacques Bompard, Nicolas Dhuicq, Philippe Gosselin, Marc Le Fur, Yannick Moreau, Jean-Frédéric Poisson, Claudine Schmid.

    Au moment du vote sur cet amendement, il y avait 14 députés UMP en séance (sic), dont les 6 qui l’ont voté (six autres ont voté contre, deux se sont abstenus).

    Les députés ont également voté l’aggravation du délit d’entrave à IVG. Désormais est puni de deux ans de prison et 30.000 € d’amende non seulement « le fait d’empêcher ou de tenter d’empêcher » un avortement, mais aussi le fait d’empêcher ou de tenter d’empêcher « de s’informer » sur l’avortement. Ce qui permet de poursuivre notamment les sites internet de défense de la vie s’ils ne mettent pas sur le même plan le « choix » de l’avortement et le choix de la vie.

  • Portrait du préfet de la congrégation pour la doctrine de la foi

    « C’est un Allemand, il faut le dire. C’est avant tout un professeur de théologie allemand, et il ne pense qu’en termes de blanc et noir… Mais le monde n’est pas comme ça, mon frère. Tu dois être un peu plus flexible quand tu entends d’autres sons de cloche, ainsi tu ne dois pas juste écouter et dire : “la frontière est ici”… Pour l’heure, il n’écoute que son groupe de conseillers… »

    Ces propos, qui visent Mgr Gerhard Müller, préfet de la congrégation pour la doctrine de la foi, sont du cardinal Oscar Andrez Rodriguez Maradiaga, archevêque de Tegucigalpa et coordinateur (ou président, selon les sources) du groupe de huit cardinaux nommés par François pour élaborer la réforme de la curie.

    (On trouvera une traduction de toute l'interview du cardinal Maradiaga - "nous sommes au début d'une ère nouvelle dans l'Eglise", "plus de pastorale que de doctrine", "les défis pastoraux exigent des réponses adéquates à l'époque", etc. - chez Benoît et moi.)

  • « Le pape aux réfugiés : partagez votre foi avec les musulmans, Dieu est un »

    Tel est le titre de plusieurs médias italiens sur la visite de François à une paroisse romaine qui accueille de nombreux « réfugiés » (ou immigrés clandestins, c’est affaire d’appréciation…).

    Il leur a dit :

    « C'est important que vous fassiez des réunions. Ceux qui sont chrétiens avec la Bible, ceux qui sont musulmans avec le Coran, avec la foi que vous avez reçue de vos pères, qui vous aidera toujours à aller de l'avant. Partagez aussi votre propre foi, parce que Dieu est un seul : le même. Certains vont parler d’une manière, d’autres d’une autre… mais allez de l’avant. Partagez. »

    Euh… Il faut partager quoi ? Que Dieu est impénétrable et incommunicable ? Que Jésus n’est qu’un homme ? Qu’il n’est pas mort sur la Croix et qu’il n’est pas ressuscité ? Que parler de Trinité est un blasphème et qu’on doit tuer (sourate 9, 5 par exemple) ceux qui y croient ? Que la participation au jihad est une obligation pour tout vrai croyant ? Et quoi d’autre, s’il vous plaît, très Saint-Père ?

    Mais surtout, il n'y a pas d'un côté des chrétiens avec la Bible, et de l'autre côté des musulmans avec le Coran. Le christianisme n'est pas une religion du livre, mais du Verbe fait chair, deuxième Personne de la Sainte Trinité faite homme pour donner à l'homme un destin divin dans la divine Trinité. Il n'y a aucune symétrie possible, aucun échange, aucun partage.

    (Merci une fois de plus à Benoît et moi.)