Hier 8 novembre, en la fête de saint Dimitri de Thessalonique, le métropolite Nicodème de Jitomir a consacré une église dédiée à ce saint dans le village de Bytcheva et y a célébré la divine liturgie.
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Ce matin, les forces de l’ordre accompagnées de dizaines de soldats armés de mitraillettes ont entièrement bouclé le monastère de l’Ascension de Bantcheny, dans la région de Tchernivtsi, près de la frontière roumaine. Dans le but soi-disant de « vérifier les documents du monastère et identifier les personnes qui s'y trouvent ». Mais sans mandat.
Cela est particulièrement ignoble : le monastère abrite un orphelinat où sont accueillis des enfants handicapés, et l’Eglise orthodoxe ukrainienne y a construit un hôpital pour enfants (Saint-Luc, bien sûr). Le monastère a également accueilli des milliers de réfugiés ukrainiens en 2022. Le métropolite Longin, abbé du monastère, a reconnu l’officier du SBU qui l’a malmené et qui est responsable du malaise cardiaque dont il a été victime lors de son interrogatoire le 22 mai dernier, qui était l’anniversaire de son ordination épiscopale. Le métropolite Longin est titulaire de cinq décorations nationales ukrainiennes notamment pour avoir adopté et soigné plus de 400 enfants.
Mais cet après-midi plusieurs milliers de fidèles sont venus et ont repoussé les forces de l’ordre et les soldats, partis piteusement. Le métropolite Longin a déclaré :
« Le monastère de Bantcheny a été attaqué. Des militaires armés de mitraillettes et des officiers du SBU nous ont attaqués comme des bandits, ont effrayé les enfants et ont encerclé tout ce que nous possédons. Cet État ne se soucie pas de nous, de nos enfants. Mes enfants sont en première ligne, dix fils sont là, quatre sont handicapés. Que le monde entier sache à quel point nous souffrons, à quel point il est difficile pour nous de vivre dans cet État. Nous n'avons aucun droit, la Constitution ne nous protège pas, la loi ne nous protège pas. Qu'est-ce que cette communauté a fait de mal ? Pourquoi n'avons-nous pas le droit de vivre dans cet État ? C'est le nôtre. Je demande à tout le monde de revenir à la raison. Nous servons cet État, mais d'une certaine manière, nous n'avons pas le droit de croire en Dieu et de prier dans notre église. C'était effrayant quand ils sont arrivés au monastère avec des mitraillettes. C’est à Dieu qu’ils sont venus avec des mitraillettes, pas à moi. Arrêtez ces gens, parce que l'Église est la nôtre, Dieu est le nôtre. J'ai besoin d'aide maintenant... »