Pour la première fois depuis son adhésion à l’UE, la Roumanie va soumettre à la Commission européenne un document sur l’état d’avancement du pays vers l’adoption de l’euro qui ne comportera aucune date prévue pour cette adoption.
Roumanie
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Calendes grecques (en Roumanie)
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L’aide européenne aux Roms
Le quotidien néerlandais Trouw rapporte que la plus grande partie des 2,25 milliards d’euros du Fonds social européen destinés à à aider la Roumanie pour l’intégration des Roms a disparu dans les poches d’hommes politiques corrompus et d’associations bidon. Sur les 300 ONG qui prétendent s’occuper des Roms et reçoivent de l’argent de Bruxelles, seulement 20 sont actives, selon Trouw.
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Les Roumains défendent leur cathédrale
Environ 6.000 personnes ont manifesté dimanche à Bucarest contre la construction d'une tour de bureaux à proximité de la cathédrale catholique Saint-Joseph, qui selon eux mettrait en danger ce monument érigé il y a 125 ans, a constaté l'AFP.
"Nous demandons que les travaux de construction ne soient pas repris", a déclaré Mgr Ioan Robu, métropolite catholique de Bucarest, alors que la cour d'Appel de Ploiesti a récemment donné son feu vert pour la poursuite des travaux, démarrés en mars 2006 et interrompus à plusieurs reprises. En février dernier, un tribunal avait annulé l'autorisation de construction.
Au long de cette procession dirigée par des prêtres au rythme du Notre Père et de divers chants religieux, les manifestants venus de plusieurs villes de Roumanie ont brandi des pancartes sur lesquelles on pouvait lire "Arrêtez le génocide culturel" et "Arrêtez le massacre".
En partant de la cathédrale Saint Joseph, les manifestants ont fait un arrêt devant le siège du gouvernement, où ils ont déposé leurs demandes.
Le projet de la compagnie Millennium Building Development prévoit la construction, à une dizaine de mètres de la cathédrale, d'un bâtiment d'une hauteur de 75 mètres, qui disposerait de 19 étages et de quatre autres au niveau souterrain.
Les représentants de l'Eglise envisagent de porter le cas devant la Cour européenne des droits de l'Homme.
Pour sa part, le Vatican avait protesté en décembre 2006 contre cette construction.
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Roumanie : les icônes resteront dans les écoles
La Cour suprême de Roumanie a décidé que les « symboles religieux » pouvaient rester présents dans les écoles. Et elle n’hésite pas ainsi à donner tort au très officiel Conseil anti-discriminations (CNCD)...
J’avais évoqué l’affaire en novembre 2006 :
Un professeur de philosophie avait déposé une plainte, faisant valoir que la présence de symboles chrétiens dans les classes et les halls de l'école représente une « forme de discrimination envers les élèves agnostiques ou appartenant à une autre confession ». Cette plainte s'inscrivait dans une campagne lancée par le lobby "Solidarité pour la liberté de conscience", qui dénonce les messes célébrées dans les écoles, notamment à l'occasion de la rentrée, ainsi que le « caractère quasi-obligatoire » du catéchisme dans le cursus scolaire.
A la suite de cette plainte, le CNCD avait demandé au ministère de l’Education qu’il oblige les directeurs d’école à n’afficher de symboles religieux que pendant les cours de religion et dans les espaces réservés à l’instruction religieuse, afin de « respecter le caractère laïque de l’Etat ».
La « recommandation » du Conseil anti-discriminations avait été contestée en justice par l’Eglise orthodoxe... et le ministère de l’Education. Mais la cour d’appel de Bucarest avait donné raison au CNCD.
A l’époque, j’écrivais : « Bref, la Roumanie va intégrer l’Union européenne, et elle s’aligne d’emblée sur le pays le plus laïciste de l’Union : la France, se faisant ainsi en outre le « bon élève » de la lutte contre les discriminations, ce qui conduira les autorités européennes des « droits de l’homme » à réclamer que les crucifix soient enlevés de salles de classe en Italie, en Allemagne, en Irlande, en Pologne, etc. »
Eh bien j’avais tort, et j’en suis fort aise. Une « Coalition pour le respect du sentiment religieux » s’est alors constituée, qui a porté l’affaire, conjointement avec le ministère de l’Education, devant la Cour suprême. Et celle-ci a tranché définitivement : les icônes resteront dans les salles de classe.
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Roumanie : le parti de Tudor disparaît du Parlement européen
A l’issue des premières élections européennes en Roumanie, le parti démocrate, proche du président Basescu, a obtenu près de 30% des voix, devant le parti social-démocrate (21%) et le parti national libéral au pouvoir, qui n’a obtenu que 13%. Deux autres partis auront des députés, le parti libéral démocrate et le parti magyar. La participation a été de 28%...
Le parti de la Grande Roumanie de Vadim Corneliu Tudor n’a donc plus de députés. Sans doute était-ce pour faire remarquer son importance et sa détermination qu’il avait provoqué la crise au sein du groupe ITS que présidait Bruno Gollnisch. Cela ne lui a servi à rien. Comme il ne servait à rien de faire tout ce remue ménage, puisque de toute façon, hélas, le groupe ITS aurait disparu cette semaine...
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Vu de Bucarest, le Parlement européen, c’est la Sibérie...
La Roumanie organise le 25 novembre ses premières élections européennes (les députés actuels sont les anciens « observateurs » devenus automatiquement députés lors de l’adhésion de la Roumanie ). Le dépôt des candidatures se termine aujourd’hui. 35 sièges sont à pourvoir. Or on constate qu’aucune personnalité de premier plan ne se présente, à l’exception du populiste Gigi Becali... qui n’exclut pas de renoncer à son éventuel mandat pour préparer la présidentielle de 2009...
Pourtant les indemnités sont plus que confortables (7.000 euros par mois, ce qui est vraiment énorme en Roumanie), et la perspective de jouer dans la cour des grands, entre Strasbourg et Bruxelles, devrait motiver des candidats. Mais rien n’y fait. « Pour les politiciens roumains, un mandat d’eurodéputé s’apparente à un exil en Sibérie, estime un politologue, car en tant que membres du PE ils ne peuvent plus jouer aucun rôle dans leur pays. »
Or la Roumanie est actuellement en crise, avec une guerre ouverte entre le Président et le Premier ministre, et l’on évoque de plus en plus des élections anticipées. Ainsi, selon les analystes, la campagne pour les élections européennes sera dominée par la politique intérieure...
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Les problèmes du laïcisme roumain
Le 21 novembre dernier, j’avais signalé que le Conseil roumain anti-discrimination (CNCD) avait demandé au ministère de l’Enseignement de retirer les signes religieux (en l’occurrence les icônes) des murs des établissements scolaires afin de « respecter le caractère laïque de l’Etat ». Le CNCD avait été saisi par un professeur de philosophie, Emil Moïse, qui dénonçait la présence d’icônes dans les classes comme une « forme de discrimination envers les élèves agnostiques ou appartenant à une autre confession ».
Nous sommes tellement habitués au laïcisme d’Etat que cette recommandation nous paraît d’une banale évidence. Tout au plus peut-on s’étonner qu’il y ait encore des pays où l’on puisse apposer des symboles religieux sur les murs d’une école d’Etat.
Mais en Roumanie il n’en est pas ainsi. Les réactions ont été très vives, notamment de la part du patriarcat orthodoxe, qui accuse notamment le CNCD d’avoir « enfreint la Constitution , qui garantit la liberté de conscience et d’expression, ainsi que la législation européenne ». Mais ce sont aussi plusieurs centaines d’intellectuels, qui à l’appel de l’association Civic Media, ont signé une lettre demandant au CNCD de revenir sur sa recommandation, « fruit des pressions d’une minorité extrémiste », « blasphème à l’adresse des jeunes qui sont morts en décembre 1989 en luttant contre l’athéisme communiste ». L’un d’eux, l’écrivain Horia Roman Patapievici, dénonce le « fanatisme » du professeur de philosophie et « la tentative acharnée de dissoudre par des mesures coercitives imposées par l’Etat le consensus social autour d’une pratique entérinée par la société civile ». (Cela rejoint ce que disait tout récemment Benoît XVI : la vraie laïcité ne comporte pas l’exclusion des symboles religieux des bureaux, des écoles, des tribunaux, des hôpitaux, des prisons… Le devoir de tous les croyants est de « contribuer à élaborer un concept de laïcité qui reconnaisse à Dieu et à sa loi morale, au Christ et à son Eglise, la place qui leur revient dans la vie humaine, individuelle et sociale ».)
Mais voilà que les laïcistes roumains ont un nouvel os à ronger : les députés viennent d’adopter un projet de loi sur la liberté religieuse et le régime des cultes, qui contient, clament-ils, des articles « discriminatoires » favorisant l’Eglise orthodoxe ou qui « enfreignent la liberté d’expression en punissant les offenses aux symboles religieux ». Et ils appellent à une marche de protestation, dimanche à Bucarest…
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La Roumanie en route vers l’Union européenne…
Le Conseil roumain anti-discrimination (CNCD) appelle le ministère de l'Education à « respecter le caractère laïque de l'Etat et l'autonomie des cultes, et assurer la liberté religieuse, de conscience et de convictions de tous les élèves ». Concrètement, il invite le ministère à demander aux directeurs d'écoles d'« afficher les symboles religieux uniquement pendant les cours de religion ou dans les espaces spécialement destinés à l'instruction religieuse ».
Ces « recommandations » font suite à une plainte déposée par un professeur de philosophie, selon lequel la présence de symboles chrétiens dans les classes et les halls de l'école représente une « forme de discrimination envers les élèves agnostiques ou appartenant à une autre confession ». Cette plainte s'inscrit dans une campagne lancée par le lobby "Solidarité pour la liberté de conscience", qui dénonce les messes célébrées dans les écoles, notamment à l'occasion de la rentrée, ainsi que le « caractère quasi-obligatoire » du catéchisme dans le cursus scolaire.
Bref, la Roumanie va intégrer l’Union européenne, et elle s’aligne d’emblée sur le pays le plus laïciste de l’Union : la France, se faisant ainsi en outre le « bon élève » de la lutte contre les discriminations, ce qui conduira les autorités européennes des « droits de l’homme » à réclamer que les crucifix soient enlevés de salles de classe en Italie, en Allemagne, en Irlande, en Pologne, etc.
Ce même jour, Jacques Chirac a annoncé devant le Congrès des maires de France que l'Observatoire national de la laïcité, qu’il avait promis en décembre 2003, serait installé dans les prochaines semaines. La loi sur la laïcité à l'école publique de mars 2004 « a permis de pacifier les tensions qui traversaient l'école », a déclaré Chirac. Mais « nous devons rester vigilants », et faire appliquer ce principe républicain dans les hôpitaux et les services publics. En fait il s’agit ici de limiter l’influence de l’islam. Mais le fait de vouloir contenir l’islam en dehors de l’école, de l’hôpital et des services publics, est une façon de verrouiller la laïcité anticatholique encore plus strictement, tandis qu’on favorise l’islam partout ailleurs…