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Liturgie - Page 73

  • Le 6e jour dans l’octave de Noël

    Splendor patris et figura
    Se conformans homini
    Potestate, non natura,
    Partum dedit virgini.

    Celui qui est la splendeur du Père et sa forme incréée, a pris la forme de l'homme. Sa puissance, et non la nature, a rendu féconde une vierge.

    Adam vetus
    Tandem lætus
    Novum promat canticum;

    Que le vieil Adam se console enfin, qu'il chante un cantique nouveau.

    Fugitivus
    Et captivus
    Prodeat in publicum.

    Longtemps fugitif et captif, qu'il paraisse au grand jour.

    Eva luctum,
    Vitæ fructum
    Virgo gaudens edidit
    Nec sigillum
    Propter illum
    Castitatis perdidit.

    Eve enfanta le deuil ; une vierge, dans l'allégresse, enfante le fruit de vie. Et ce fruit n'a point lésé le sceau de sa virginité.

    Si crystallus sit humecta
    Atque soli sit obiecta,
    Scintillat igniculum;
    Nec crystallus rumpitur,
    Nec in partu solvitur
    Pudoris signaculum.

    Si le cristal humide est offert aux feux du soleil, le rayon scintille au travers ; Et le cristal  n'est point rompu : ainsi  n'est  point brisé le sceau de la pudeur dans l'enfantement de la Vierge.

    Super tali genitura
    Stupet usus et natura
    Deficitque ratio;
    Res est ineffabilis,
    Tam pia, tam humilis
    Christi generatio.

    A cette naissance, la nature est dans l'étonnement, la raison est confondue. C'est chose inénarrable, cette génération du Christ, si pleine d'amour et si humble.

    Frondem, florem, nucem sicca
    Virga profert et pudica
    Virgo Dei filium;
    Fert cælestem vellus rorem,
    Creatura creatorem,
    Creaturæ pretium.

    D'une branche aride sont sorties la feuille, la fleur et la noix ; et de la Vierge pudique, le Fils de Dieu. La toison a porté la rosée céleste, la créature le Créateur, rédempteur de la créature.

    Frondis, floris, nucis, roris
    Pietati salvatoris
    Congruunt mysteria:
    Frons est Christus protegendo,
    Flos dulcore, nux pascendo,
    Ros cælesti gratia.

    La feuille, la fleur, la noix, la rosée : emblèmes mystérieux de l'amour du Sauveur. Le Christ est la feuille qui protège, la fleur qui embaume, la noix qui nourrit, la rosée de céleste grâce.

    Cur, quod virgo peperit,
    Est Iudæas scandalum?
    Cum virga produxerit
    Sicca sic amygdalum.

    Pourquoi l'enfantement de la Vierge est-il un scandale au Juif, quand il a vu l'amandier fleurir sur une verge desséchée?

    Contemplemur adhuc nucem;
    Nam prolata nux in lucem
    Lucis est mysterium;
    Trinam gerens unionem
    Tria confert: unctionem,
    Lumen et edulium.

    Contemplons encore la noix; car la noix, mise en lumière, offre un mystère de lumière. En elle trois choses sont réunies ; elle nous présente trois bienfaits : onction, lumière, aliment.

    Nux est Christus: cortex nucis
    Circa carnem pœna crucis,
    Testa corpus osseum;
    Carne tecta deitas
    Et Christi suavitas
    Signatur per nucleum.

    La noix est le Christ ; l'écorce amère de la noix est la croix dure à la chair; l'enveloppe marque le corps. La divinité, revêtue de chair, la suavité du Christ, c'est le fruit caché dans la noix.

    Lux est cæcis et unguentum
    Christus ægris et fomentum
    Piis animalibus.
    O quam dulce sacramentum
    Fœnum carnis in frumentum
    Convertit fidelibus.

    Le Christ, c'est la lumière des aveugles, l'onction des infirmes, le baume des coeurs pieux. Oh ! qu'il est suave, ce mystère qui change la chair, cette herbe fragile, en divin froment pour les fidèles !

    Quos sub umbra sacramenti,
    Iesu, pascis in præsenti,
    Tuo vultu satia;
    Splendor patri coæterne,
    Nos hinc transfer ad paternæ
    Claritatis gaudia.

    Ceux que, dans cette vie, tu nourris, ô Jésus ! sous les voiles de ton Sacrement, rassasie-les un jour de l'éclat de ta face. Coéternelle splendeur du Père, enlève-nous de ce séjour jusqu'aux joies des clartés paternelles. (Amen.)

    Adam de Saint-Victor (†1146), traduction dom Guéranger.

  • 5e jour dans l’octave de Noël

    Virgini Mariae laudes
    intonent christiani.

    De la Vierge Marie, chrétiens, faites retentir les louanges.

    O beata domina
    tua per suffragia
    reconcilientur peccatores.

    O bienheureuse dame, par votre intercession, réconciliez les pécheurs à Dieu.

    Fiant per te liberi
    a fermento veteri
    victimae paschalis
    perceptores.

    Afin qu'ils puissent recevoir la victime pascale, daignez les délivrer du vieux levain.

    Da nobis Maria
    Virgo clemens et pia

    O Marie, vierge clémente et miséricordieuse,

    Aspectu Christi viventis
    et gloria frui
    resurgentis.

    Faites-nous jouir de la vue du Christ vivant, et contempler la gloire de sa résurrection.

    Tu prece nos pia
    Christo reconcilia

    Par vos tendres prières, faites notre paix avec lui.

    Quae sola mater intacta
    es Genitrix
    Verbi Dei facta.

    Vous seule êtes mère et vierge, la Mère du Verbe de Dieu.

    Credendum est ex te Deum
    et hominem natum
    resurrexisse glorificatum.

    La foi nous enseigne que celui qui de vous naquit Dieu et homme, est ressuscité glorieux du tombeau.

    Scimus Christum surrexisse
    a mortuis vere
    conserva Mater nos et tuere. Amen.

    Oui, nous savons que le Christ est vraiment ressuscité des morts; ô vous qui êtes sa Mère, soyez notre salut et notre défense. Amen.

    (Séquence mariale imitée de Victimæ paschali laudes, dont il existe de nombreuses versions. Celle-ci vient du missel de Cluny de 1523, et a été publiée par Dom Guéranger dans son Année liturgique. Dans le Graduel de Fontevrault de 1250 (Bibliothèque de Limoges), elle est indiquée pour la vigile de l’Epiphanie.)

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  • Les Saints Innocents

    Introit

    Ex ore infántium, Deus, et lacténtium perfecísti laudem propter inimicos tuos.
    Dómine, Dóminus noster : quam admirábile est nomen tuum in univérsa terra !

    De la bouche des petits enfants et des nourrissons, tu as tiré une louange parfaite contre tes ennemis.
    Seigneur, notre Maître, que ton nom est admirable dans toute la terre.

    L’antienne d’introït est extraite du psaume 8, avec ajout de « Deus ». Ce verset est cité par Jésus dans un tout autre contexte, au moment de son entrée triomphale à Jérusalem. Alors qu’il entre dans le Temple, les enfants continuent de l’acclamer et de chanter « Hosanna au fils de David ». Les princes des prêtres et les scribes sont indignés : « N’entends-y pas ce qu’ils disent ? » Mais Jésus leur répond : « N’avez-vous donc jamais lu que de la bouche des petits enfants et des nourrissons, tu as tiré une louange parfaite ? »

    Louange parfaite, déjà, et plus parfaite, avait été celle des petits enfants de Bethléem et des environs, qui par leur immolation anticipaient celle de la Croix.

    Voici cet introït au début d’un enregistrement de la messe et des vêpres de cette fête mises en musique par Michael Haydn. Mais l’introït était resté en plain chant.

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  • Saint Jean

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    Cette petite icône de saint Jean (15x18 cm) est sur mon bureau.

    Joannes, Jesu Christo multum
    Dilecte virgo !

    Jean, disciple vierge, tant aimé de Jésus !

    Tu ejus amore carnalem
    In navi parentem liquisti:

    C’est toi qui, par son amour, as laissé dans ta barque ton père selon la chair ;

    Tu leve conjugis pectus
    Respuisti, Messiam secutus,
    Ut ejus pectoris sacra
    Meruisses fluenta potare.

    Toi qui, pour suivre le Messie, as dédaigné le cœur d’une jeune épouse ; toi qui méritas de goûter les eaux sacrées qui jaillissent du cœur de ce Messie ;

    Tuque in terra positus gloriam
    Conspexisti Filii Dei,
    Quæ solum sanctis in vita creditur
    Contuenda esse perenni.

    Toi qui, sur cette terre, as contemplé la gloire du Fils de Dieu : cette gloire qu’il n’est donné de voir, et nous le croyons ainsi, qu’aux seuls Saints dans la vie éternelle.

    Te Christus in cruce triumphans,
    Matri suæ dedit custodem ;
    Ut virgo Virginem servares,
    Atque curam suppeditares.

    C’est toi que le Christ, sur sa croix triomphale, donna pour gardien à sa Mère. Vierge, tu reçus sous ta garde la Vierge ; et elle fut commise à tes soins.

    Tute, carcere flagrisque fractus,
    Testimonio pro Christi es gavisus.
    Idem mortuos suscitas inque
    Jesu nomine venenum forte vincis.

    Captif dans un cachot, brisé par les fouets, tu t’es réjoui de rendre témoignage au Christ. C’est encore toi qui ressuscitas les morts, et qui, par le nom de Jésus, as vaincu le poison.

    Tibi summus tacitum caeteris
    Verbum suum Pater revelat.
    Tu, nos omnes sedulis precibus
    Apud Deum semper commendans,
    Joannes Christi chare. Amen.

    A toi, le Père suprême révèle son Verbe caché, plus qu’aux autres mortels. Toi donc, par d’assidues prières, recommande-nous tous à Dieu, ô Jean, cher au Christ ! Amen.

    Séquence de Notker (840-912), traduction dom Guéranger.

    Cette séquence était très répandue au moyen âge : le site Cantus répertorie pas moins de 175 codex, de toute origine, qui la contiennent. On trouvera ici une retranscription de la mélodie selon le Graduale Scepusiense, l’antiphonaire de Spiš en Slovaquie (1426).

    Ici dans l’élégant Missel de Klosterneuburg, colonne de droite, commençant par un grand J bleu :

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  • Saint Etienne

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    Fresque de l’abbaye Saint Jean des Sœurs, Müstair, Suisse, 1160.

    Dom Guéranger cite l’hymne suivante, « empruntée au bréviaire de Milan ». On la retrouva ensuite de Bénévent à Salzinnes de Salisbury (Sarum) à Esztergom (le protomartyr étant le patron du saint premier roi de Hongrie)...

    Stephano primo Martyri
    Cantemus novum canticum,
    quod dulce sit psallentibus,
    Opem ferat credentibus.

    A Étienne, le premier Martyr, chantons un cantique nouveau ; qu’il soit doux dans son harmonie ; qu’il soit salutaire aux croyants.

    Psallamus hoc discipuli,
    Laudem dicamus Martyri,
    Qui primus, post Redemptorem,
    Christi secutus est crucem.

    Chantons-le, disciples de la foi ; redisons la louange du Martyr, qui, le premier après son Rédempteur, n’a pas craint d’embrasser la croix.

    Hic enim per Apostolos
    Probatus in laudem Dei,
    Vexilla mortis rapuit.
    Ut praeferretur omnibus.

    Éprouvé dans le service de Dieu par les Apôtres eux-mêmes, il a porté l’étendard du martyre, il a été préféré à tous.

    O praeferenda gloria !
    O beata victoria !
    Hoc meruisse Stephanum
    Ut sequeretur Dominum.

    O glorieuse préférence ! ô bienheureuse victoire ! Étienne a mérité de suivre le Seigneur.

    Ipse martyr egregius,
    Amore Christi praedicans,
    Sancto repletus Spiritu,
    Vultum gerens Angelicum.

    Martyr plein de vaillance, il prêche le Christ avec amour ; il est rempli de l’Esprit-Saint ; son visage est le visage d’un Ange.

    Ille levatis oculis,
    Vidit Patrem cum Filio,
    Monstrans in coelis vivere,
    Quem plebs quaerebat perdere.

    Il a levé les yeux : il a vu le Père avec le Fils ; il a fait voir vivant au ciel Celui que son peuple avait voulu faire périr.

    Judaei magis saeviunt,
    Saxaque prensant manibus,
    Currebant, ut occiderent
    Sacratum Christi militem.

    La fureur des Juifs redouble ; ils arment de pierres leurs mains ; ils courent, pour mettre à mort le pieux soldat du Christ.

    Iste paratus vertice,
    Gaudens suscepit lapides,
    Rogans pro eis Dominum,
    Gaudens tradidit spiritum.

    Sa tête est prête, et avec joie, il reçoit cette grêle de pierres ; il prie le Seigneur pour ses bourreaux ; d’un cœur joyeux, il rend son âme.

    Gloria tibi, Domine,
    Gloria Unigenito,
    Una cum Sancto Spiritu,
    In sempiterna saecula. Amen.

    Gloire à vous, Seigneur ; gloire à votre Fils unique ; avec le Saint-Esprit, dans les siècles éternels. Amen.

    Ici dans le bréviaire d’Esztergom (Breviarium Strigoniense), réalisé à Florence en 1523-1524 pour Georges Szakmary, archevêque d'Esztergom, aujourd'hui à la BNF. (On note quelques variantes.)

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  • Noël

    Le 24 décembre dans la liturgie byzantine sont célébrées les « grandes heures », qui sont les petites heures solennisées, et c’est au cours de l’heure de none qu’est annoncée la Nativité, par le doxastikon « En ce jour naît de la Vierge » (hymne exactement parallèle et musicalement identique à celle du Vendredi Saint : « En ce jour est suspendu à la Croix » - parfaite expression de la kénose).

    En ce jour naît de la Vierge celui qui tient en main l'entière création (X3); sur terre il est enveloppé de langes, celui qui par essence est l'insaisissable Dieu; dans une crèche il repose, celui qui affermit les cieux à l'aurore des temps; il est nourri à la mamelle, celui qui fit pleuvoir la manne sur son peuple au désert; il fait venir les Mages, le Fiancé de l'Eglise; il accepte leurs présents, le Fils de la Vierge. Ô Christ, nous nous prosternons devant ta Nativité (X3), montre-nous aussi ta divine Théophanie.

    Normalement, le chantre entonne ce tropaire seul au milieu de la nef, et les deux chœurs reprennent le chant. C’’est ce qu’on entend dans l’interprétation de Théodore Vassilikos et son ensemble :

    Σήμερον γεννᾶται ἐκ Παρθένου, ὁ δρακὶ τὴν πᾶσαν ἔχων κτίσιν (ἐκ τρίτου).
    Ῥάκει καθάπερ βροτὸς σπαργανοῦται, ὁ τῇ οὐσίᾳ ἀναφής.
    Θεὸς ἐν φάτνῃ ἀνακλίνεται, ὁ στερεώσας τοὺς οὐρανούς πάλαι κατ' ἀρχάς.
    Ἐκ μαζῶν γάλα τρέφεται, ὁ ἐν τῇ ἐρήμῳ Μάννα ὀμβρίσας τῷ Λαῷ.
    Μάγους προσκαλεῖται, ὁ Νυμφίος τῆς Ἐκκλησίας.
    Δῶρα τούτων αἴρει, ὁ Υἱὸς τῆς Παρθένου.
    Προσκυνοῦμέν σου τὴν Γένναν Χριστέ (ἐκ γ').
    Δεῖξον ἡμῖν καὶ τὰ θεῖά σου Θεοφάνεια.

    En arabe par Nader Hajjar, Ottawa :

    En slavon par le chœur du monastère de Valaam :

    Днесь раждается от Девы рукою всю содержай тварь, пеленами, якоже земен, повивается, Иже существом неприкосновенен Бог. В яслех возлежит утвердивый Небеса словом в началех, от сосцев млеком питается, Иже в пустыни манну одождивый людем, волхвы призывает Жених церковный, дары сих приемлет Сын Девы. Покланяемся Рождеству Твоему, Христе; покланяемся Рождеству Твоему, Христе; покланяемся Рождеству Твоему, Христе: покажи нам и Божественная Твоя Богоявления.

    Belle interprétation monodique, au monastère de la Trinité Saint Serge :

  • Vigile de la Nativité

    Introït

    Hódie sciétis, quia véniet Dóminus et salvábit nos : et mane vidébitis glóriam eius.
    ℣. Dómini est terra, et plenitúdo eius : orbis terrárum, et univérsi, qui hábitant in eo.

    Aujourd’hui, vous saurez que le Seigneur va venir et qu’il nous sauvera. Et demain matin, vous le verrez dans sa gloire.
    ℣. Au Seigneur appartient la terre et tout ce qui la remplit, l’univers et tous ceux qui l’habitent.

     

    Graduel

    Hódie sciétis, quia véniet Dóminus et salvábit nos : et mane vidébitis glóriam ejus. ℣. Qui regis Israël, inténde : qui dedúcis, velut ovem, Joseph : qui sedes super Chérubim, appáre coram Ephraim, Bénjamin, et Manásse.

    Aujourd’hui, vous saurez que le Seigneur va venir et qu’il nous sauvera. Et demain matin, vous verrez sa gloire. ℣. Ecoute, Pasteur d’Israël, toi qui mènes le peuple de Joseph comme un berger son troupeau. Toi dont le trône est porté par les Chérubins, montre-toi aux descendants d’Éphraïm, de Benjamin et de Manassé.

     

    Offertoire

    Tóllite portas, principes, vestras : et elevámini, portæ æternáles, et introíbit Rex glóriæ.

    Portes, relevez vos frontons ! Soulevez-vous, portails antiques, et le Roi de gloire fera son entrée.

     

    Communion

    Revelábitur glória Dómini : et vidébit omnis caro salutáre Dei nostri.

    Se révélera la gloire du Seigneur, et toute chair verra le salut de notre Dieu.

  • Vendredi de la quatrième semaine de l’Avent

    O Emmánuel, * Rex et légifer noster, exspectátio Géntium, et Salvátor eárum : veni ad salvándum nos, Dómine, Deus noster.

    O Emmanuel, * notre Roi et notre Législateur, Attente des Nations et leur Sauveur : venez nous sauver, Seigneur notre Dieu.

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    Antiphonaire franciscain, Espagne, XVIe siècle (université de Sydney).

    *

    Outre les sept Grandes Antiennes O des sept féries majeures qui précèdent la vigile de la Nativité, qui sont toutes adressées au Christ qui vient, la piété médiévale en avait ajouté d’autres. Souvent deux autres : une à la Sainte Vierge, O Virgo Virginum, et une à l’archange Gabriel, ou à saint Thomas pour sa fête. En certains lieux on allait jusqu’à douze antiennes.

    O Virgo virginum, quomodo fiet istud ? Quia nec primam similem visa es nec habere sequentem. Filiae Jérusalem, quid me admiramini ? Divinum est mysterium hoc quod cernitis.

    O Vierge des vierges, comment cela se fera-t-il ? car vous n'avez point eu votre pareille, et vous n'aurez jamais de semblable à vous. O filles de Jérusalem, pourquoi êtes-vous dans l'étonnement à mon égard ? Ce que vous voyez est un mystère divin.

    O Gabriel, nuntius cælorum qui ianuis clausis ad me intrasti et Verbum nuntiasti, concipies et paries, Emmanuel vocabitur.

    O Gabriel, messager des cieux, qui es entré chez moi toutes portes closes, et m'as annoncé le Verbe en disant : vous concevrez et enfanterez un fils, il sera nommé Emmanuel »

    O Thomas Didyme, qui Christum meruisti cernere, te precibus rogamus altisonis, succurre nobis miseris, ne damnemur cum impiis in adventu Judicis.

    O Thomas Didyme ! vous qui avez mérité de voir le Christ, nous faisons monter vers vous nos prières à haute voix ; secourez-nous dans notre misère ; afin que nous ne soyons pas condamnés avec les impies, en l'Avènement du Juge.

    O Rex pacifice, tu ante saecula nate, per auream egredere portam, redemptos tuos visita, et eos illuc revoca unde ruerunt per culpam.

    O Roi Pacifique ! vous qui êtes né avant les siècles, hâtez-vous de sortir par la porte d'or : visitez ceux que vous devez racheter, et faites-les remonter au lieu d'où le péché les a précipités.

    O mundi Domina, regio ex semine orta, ex tuo jam Christus processit alvo tamquam sponsus de thalamo, hic jacet in praesepio qui et sidera regit.

    Ô souveraine du monde, issue de lignée royale, le Christ est sorti de ton sein comme l’époux de la chambre nuptiale, il repose ici dans une crèche, lui qui régit les astres.

    O Jerusalem, civitas Dei summi, leva in circuitu oculos tuos et vide Dominum Deum tuum, quia jam veniet solvere te a vinculis.

    O Jérusalem ! ville du grand Dieu, lève les yeux autour de toi, et regarde ton Seigneur ; car il va bientôt venir te délivrer de tes liens.

  • Jeudi de la quatrième semaine de l’Avent

    Christe, Dei Filius, qui in mundo per Virginem natus, Nativitatis tuæ terrore et regna concutis, et reges admirari compellis, præbe nobis initium Sapientiæ, quod est timor tuus; ut in eo fructificemur, in eo etiam proficientes, fructum tibi pacatissimum offeramus: ut, qui ad gentium vocationem, quasi fluvius violentus, accessisti, nasciturus in terris ad conversionem peccantium, manifesta tuæ gratiæ dona ostendas: quo, repulso terrore formidinis, casto te semper sequamur amore intimæ charitatis. Amen.

    O Christ, Fils de Dieu, né d'une Vierge en ce monde, vous qui ébranlez les royaumes par la terreur de votre Nativité, et contraignez les rois à l'admiration : donnez-nous votre crainte qui est le commencement de la sagesse ; afin que nous y puissions fructifier et vous présenter en hommage un fruit de paix. Vous qui, pour appeler les nations, êtes arrivé avec la rapidité d'un fleuve, venant naître sur la terre pour la conversion des pécheurs, montrez-nous le don de votre grâce, afin que toute frayeur étant bannie, nous vous suivions toujours dans le chaste amour d'une intime charité. Amen.

    Oraison du IVe dimanche de l’Avent dans le bréviaire mozarabe, traduction dom Guéranger.

    *

    O Rex Géntium, * et desiderátus eárum, lapísque anguláris, qui facis útraque unum : veni, et salva hóminem, quem de limo formásti.

    O Roi des Nations, * et objet de leurs désirs, Pierre angulaire, qui réunissez en vous les deux peuples : venez et sauvez l’homme, que vous avez formé du limon.

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    Antiphonaire franciscain, Espagne, XVIe siècle (université de Sydney).

  • Saint Thomas

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    Toi qui as touché le côté du Seigneur, Bienheureux, tu as saisi le sommet de tous les biens ; comme une éponge absorbe les eaux, à la source même de la bonté tu puisas la vie éternelle, les flots de l'au-delà, pour en irriguer ceux dont l'ignorance avait laissé en friche les cœurs, en faisant jaillir par tes enseignements la connaissance de Dieu.

    Par un certain manque de foi tu as affermi les croyants du jour où tu prêchas comme Dieu et Seigneur de l'entière création celui qui, pour nous les hommes, s'est incarné, a souffert de mourir crucifié, percé de clous et par la lance transpercé en son côté, d'où la vie coule pour nous.

    La source des enseignements, c'est l'admirable Thomas qui l'ouvrit pour tes fidèles, Seigneur, puisqu'en touchant ton côté par tes deux natures il fut initié à tes deux énergies et s'écria : Tu es mon Maître et mon Dieu, Seigneur de gloire qui pour moi t'es incarné.

    Comme serviteur du Verbe et de sa divine incarnation c'est en l'océan de la sagesse que tu puisas, bienheureux apôtre Thomas ; et tu repêchas les âmes, les hissant depuis le gouffre de l'erreur avec le roseau de la Croix. Grâce au filet de tes enseignements divins tu as illuminé le monde entier ; à la lumière de la connaissance tu fis briller, au milieu des ténèbres, les âmes des Indiens. Toi qui, en toute clarté, jouis de la gloire du Christ, supplie-le de prendre nos âmes en pitié.

    Liturgie byzantine, tropaires du lucernaire (vêpres du 5 octobre).

    *

    O Oriens, splendor lucis ætérnæ, et sol justítiæ : veni, et illúmina sedéntes in ténebris, et umbra mortis.

    O Orient, splendeur de la lumière éternelle, et soleil de justice : venez et éclairez ceux qui sont assis dans les ténèbres et dans l’ombre de la mort.

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    Antiphonaire franciscain, Espagne, XVIe siècle (université de Sydney).