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Liturgie - Page 70

  • Saint Gildas

    Quelques images de l’abbatiale romane de Saint-Gildas de Rhuys.

    Il manque bizarrement la tombe de saint Gildas :

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    Quelques images de la chapelle semi-troglodyte Saint-Gildas de Bieuzy, au lieu où le fondateur de l’abbaye s’était retiré pour vivre en ermite en compagnie de son disciple saint Bieuzy, dans un très beau paysage. La chapelle est restée une dépendance de l’abbaye (qui se trouve à 90 km de là) jusqu’à la Révolution française.

    Sa statue au-dessus de la fontaine:

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  • Saint Jean Chrysostome

    Stichères des apostiches des grandes vêpres, par Vassilios Kontogiannopoulos, chantre de l’église de la Dormition à Peristéri (banlieue d’Athènes).

    Χαίροις τὸ χρυσαυγὲς καὶ τερπνόν, τῆς Ἐκκλησίας τὸ θεόπνευστον ὄργανον, ἡ γλῶσσα ἡ φιλανθρώπως, τῆς μετανοίας ἡμῖν, τοὺς ποικίλους τρόπους ὑπογράφουσα, ὁ νοῦς ὁ χρυσίμορφος, χελιδὼν ἡ χρυσόστομος, περιστερά τε, ψαλμικῶς τὰ μετάφρενα, χρυσαυγίζουσα, ἀρετῶν ἐν χλωρότητι· ῥεῖθρον χρυσοειδέστατον, προχέον τὰ νάματα, στόμα τὸ θεῖον καὶ θείας, φιλανθρωπίας ἐχέγγυον, Χριστὸν καταπέμψαι, ταῖς ψυχαῖς ἡμῶν δυσώπει, τὸ μέγα ἔλεος.

    Réjouis-toi, charme de l'Eglise, trompette dorée, instrument au souffle divin, langue qui par amour des hommes nous prescris la conversion en ses modes variés; esprit rayonnant, hirondelle à bouche d'or, colombe dont les ailes, selon le psaume, ont l'éclat de l'or vert, dans la splendeur des vertus, fleuve charriant les paillettes dans ses eaux, bouche divine garantissant l'amour que notre Dieu a pour les hommes. Implore le Christ pour qu'il envoie la grâce du salut sur nos âmes.

    Τὸ στόμα μου λαλήσει σοφίαν καὶ ἡ μελέτη τῆς καρδίας μου σύνεσιν
    Ma bouche dira la sagesse et le murmure de mon cœur, l'intelligence. (psaume 48)

    Χαίροις τῶν ὀρφανῶν ὁ Πατήρ, ἀδικουμένων ὀξυτάτη βοήθεια, πενήτων ἡ χορηγία, ἡ τῶν πεινώντων τροφή, τῶν ἁμαρτανόντων ἡ διόρθωσις· ψυχῶν εὐστοχώτατος, ἰατρός καὶ σεμνότατος, θεολογίας, ὑψηλῆς ἡ ἀκρίβεια, ἡ σαφήνεια, τῶν Γραφῶν τῶν τοῦ Πνεύματος· νόμος ὁ πρακτικώτατος, κανὼν ὁ εὐθύτατος, ἡ θεωρία καὶ πρᾶξις, αἱ τῆς σοφίας ἀκρότητες, Χριστὸν καταπέμψαι, ταῖς ψυχαῖς ἡμῶν δυσώπει, τὸ μέγα ἔλεος.

    Réjouis-toi, véritable Père des orphelins, prompt secours des opprimés, subsistance des pauvres, nourriture des affamés, redressement de ceux qui ont failli, prestigieux médecin des âmes, leur habile guérisseur, rigoureux interprète de la plus haute théologie, clair exégète des Ecritures inspirées, règle toute droite et norme de l'action, double cime de sagesse où culminent les œuvres et la contemplation. Implore le Christ pour qu'il envoie la grâce du salut sur nos âmes.

    Στόμα δικαίου μελετήσει σοφίαν.
    La bouche du juste murmure la sagesse. (psaume 36)

    Οἶκον τῶν ἱερῶν ἀρετῶν, ἱερωμένον σεαυτὸν ἀπετέλεσας· ἐν σοὶ γὰρ τὴν κατοικίαν, ὡς ἐν ἁγίῳ ναῷ, καὶ καθαρωτάτῳ Πάτερ ἔθεντο· σοφῶς κυβερνήσας γάρ, τὰς αἰσθήσεις τοῦ σώματος, ὡς ἐν ἀσύλῳ, θησαυρῷ διετήρησας, τὴν διάνοιαν, τῶν παθῶν καθαρεύουσαν· ὅθεν θεοειδέστατος, Παμμάκαρ γενόμενος, τῆς Ἐκκλησίας προέστης, ἱεραρχίᾳ κοσμούμενος, Χριστὸν ἱκετεύων, τὸν παρέχοντα τῷ κόσμῳ, τὸ μέγα ἔλεος.

    De toi-même tu as fait la demeure sacrée des vertus, en toi elles ont fixé leur séjour comme en un temple saint et pur; car, ayant maîtrisé les sens de ton corps, comme en la chambre inviolable d'un trésor tu as gardé à l'abri des passions la pureté de ton esprit; aussi, bienheureux Père, devenu semblable à Dieu, tu présidas en pontife l'Eglise du Christ, le priant d'accorder au monde la grâce du salut.

    (Traduction du Père Denis Guillaume.)

  • Saint Polycarpe

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    Saint Polycarpe sur l’iconostase de la cathédrale Sainte-Photine de de Néa Smyrni, un quartier d’Athènes. (Sainte Photine est la Samaritaine de l’évangile de saint Jean.)

    La mémoire de cet insigne Père de l’Église naissante revient elle aussi fort opportunément durant le cycle de Noël, où il semble que les plus illustres défenseurs du dogme chrétien se soient donné rendez-vous autour de la crèche de l’Enfant Jésus. L’Église de Rome ne pouvait en outre omettre dans son calendrier la fête de saint Polycarpe. Autrefois, elle l’avait accueilli comme pèlerin, au temps du pape Anicet, quand il était venu aux bords du Tibre pour la controverse relative à la date de Pâques. A cette occasion, le Pontife, voulant honorer dignement le vénérable disciple de Jean l’Évangéliste, lui avait cédé l’honneur de célébrer à sa place la synaxe eucharistique.

    Polycarpe souffrit le martyre dans l’amphithéâtre de Smyrne vers l’an 155, le 23 février, mais sa mémoire, dans le martyrologe romain, se présente aujourd’hui, parce que c’est aussi la date indiquée dans le hiéronymien.

    La messe est celle du Commun des évêques martyrs. Toutefois comme il s’agit d’un disciple de saint Jean l’Évangéliste, la première lecture est empruntée à l’épître de son maître, là où l’Apôtre de la sainte dilection traite de l’amour fraternel, qui doit se modeler sur celui que nous a porté le Seigneur. Dieu est amour, et c’est pourquoi celui qui aime demeure en Dieu, et Dieu demeure en lui. Au contraire le démon est haine, et parce qu’il hait Dieu, il se hait lui-même, il hait tout et tous. — Je suis ce malheureux qui n’aime pas, dit un jour le diable à sainte Catherine de Sienne. — Gardons-nous donc avec horreur de nourrir en nos cœurs des sentiments désordonnés de rancune, d’envie, de haine, tout ce qui, en somme, est contraire à la douce dilection chrétienne, puisque tous ces mouvements viennent du malin, comme ceux de Caïn.

    Le plus bel éloge qu’on puisse faire de saint Polycarpe est contenu dans le cri du peuple de Smyrne, soulevé contre lui dans l’amphithéâtre : « Celui-ci est le père des chrétiens, le maître de toute l’Asie. » Sans Dieu nous ne pouvons rien faire ; mais une âme vide d’elle-même et qui se prête docilement à la motion intime du Saint-Esprit, est capable de convertir et de sanctifier le monde tout entier.

    Bienheureux cardinal Schuster

    Le choix de l’épître est lié à ce que dit saint Jérôme aux matines ce la fête de saint Jean :

    Saint Jean l’Évangéliste demeura à Éphèse jusqu’à sa dernière vieillesse. Comme il pouvait à peine être porté à l’église par les disciples, et qu’il lui était impossible de leur faire un discours suivi, il ne leur adressait à chaque réunion que ces mots : Mes petits enfants, aimez-vous les uns les autres. Enfin ses disciples et les fidèles présents, fatigués d’entendre toujours la même chose, lui dirent : Maître, pourquoi donc nous faire toujours cette recommandation ? Alors il leur fit cette réponse digne de Jean : Parce que c’est le précepte du Seigneur ; et si vous accomplissez ce seul commandement, cela suffit.

    Et aussi parce que la péricope se termine par cette phrase :

    A ceci nous avons connu l’amour de Dieu : c’est qu’Il a donné Sa vie pour nous ; et nous devons aussi donner notre vie pour nos frères.

  • La Conversion de saint Paul

     

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    Peinture murale de l’atelier de Maria Sigalas-Spanopoulos (Athènes), en l’église grecque orthodoxe Saint-Paul d’Irvine, Californie. D’où les légendes en anglais : la lapidation de saint Etienne (avec Saul qui garde les vêtements des bourreaux), la Conversion de saint Paul, le baptême de saint Paul par Ananias, saint Paul prêchant l’évangile à l’aréopage d’Athènes.

    Une autre peinture montre d’autres scènes de la vie de saint Paul : le baptême de Lydie, saint Paul écrivant ses épîtres, saint Paul conduit en prison à Rome, la décapitation de saint Paul.

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  • Saint Timothée

    Χρηστότητα ἐκδιδαχθείς, καὶ νήφων ἐν πᾶσιν, ἀγαθὴν συνείδησιν ἱεροπρεπῶς ἐνδυσάμενος, ἤντλησας ἐκ τοῦ Σκεύους τῆς ἐκλογῆς τὰ ἀπόρρητα· καὶ τὴν πίστιν τηρήσας, τὸν ἴσον δρόμον τετέλεκας, Ἀπόστολε Τιμόθεε. Πρέσβευε Χριστῷ τῶ Θεῷ, σωθῆναι τὰς ψυχὰς ἡμῶν.

    Maître en douceur, sobre en tout, revêtu d’une conscience droite comme il convient à un prêtre, tu as puisé au “Vase d’élection” les vérités ineffables. Tu as conservé la foi et mené à terme une course égale à la sienne, ô Pontife-Martyr Timothée. Prie le Christ Dieu de sauver nos âmes.

    Tropaire de la liturgie byzantine. (Le Christ, apparaissant au chrétien Ananie à Damas, appelle saint Paul « vase d’élection » : l’instrument qu’il a choisi pour évangéliser les nations.) Chanté par le chœur Mélodes de Thessalie, sous la direction de Georges Lemonopoulos, protopsalte de l’église métropolitaine Saint-Dimitri d’Elassónas.

  • Saint Raymond de Pegnafort

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    Le tombeau de sant Ramón de Penyafort à la cathédrale de Barcelone. Au-dessus de l’autel on voit son premier tombeau, qui se trouvait dans son couvent dominicain Sainte-Catherine (également à Barcelone).

    Saint Raymond à Tossa de Mar.

  • 3e dimanche après l’Epiphanie

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    "Bible historiale" de Jean de Vaudetar, 1372, La Haye.

    Lors donc qu’il fut descendu de la montagne, une grande foule de peuple le suivit. Et un lépreux venant à lui l’adorait en lui disant : Seigneur, si vous le voulez, vous pouvez me guérir. Et Jésus "étendant la main le toucha en lui disant : Je le veux, soyez guéri. Et aussitôt sa lèpre fut guérie." Cet homme fait preuve de beaucoup de sagesse et de foi en approchant de Jésus-Christ. Il ne va point inconsidérément interrompre son discours. Il ne fend point la foule pour venir avec précipitation jusqu’au Sauveur. Il attend paisiblement une occasion favorable, et lorsqu’il le voit descendre, il s’approche de lui, non d’une manière indifférente, mais avec une humilité profonde. Il se prosterne à ses pieds, comme le marque un autre évangéliste, avec un respect qui montrait quelle foi sincère il avait, et quelle grande idée il se faisait de Jésus-Christ. Il ne lui dit point : Si vous priez Dieu pour moi ; mais : "Si vous le voulez, vous pouvez me guérir." Il ne dit pas non plus : "Seigneur, guérissez-moi" : mais il lui laisse tout entre les mains ; il le rend maître absolu de sa guérison, et il rend témoignage à sa toute-puissance.

    Mais, dira-t-on, si l’opinion du lépreux était une opinion erronée ?... Alors il eût fallu détruire l’opinion, et reprendre et redresser celui qui l’avait. Or est-ce que Jésus-Christ l’a fait ? Point du tout ; au contraire il confirme et corrobore ce qu’a dit cet homme, C’est pourquoi il ne dit pas simplement : Soyez guéri, mais : Je le veux, soyez guéri, de sorte que le dogme de la toute-puissance et de la divinité de Jésus-Christ ne repose plus seulement sur l’opinion d’un homme quelconque, mais sur l’affirmation même de Jésus-Christ. Les apôtres ne parlaient pas de la sorte, et ne s’attribuaient pas ainsi cette puissance dans les miracles qu’ils faisaient. Car voyant les hommes surpris et étonnés des prodiges qu’ils faisaient en leur présence, ils leur disaient : "Pourquoi nous regardez-vous avec admiration, comme si c’était nous qui par notre propre puissance eussions fait marcher cet homme ?" (Act. III, 12.) Mais le Seigneur, lui, que dit-il, lui qui parlait d’ordinaire si humblement de lui-même, et dont le langage était infiniment au-dessous de sa gloire ; que dit-il, pour établir le dogme de sa divinité, devant toute cette multitude qui le regarde avec stupéfaction ? "Je le veux, soyez guéri."

    Quoique le Sauveur ait opéré une infinité d’autres miracles très éclatants, on ne voit pas qu’il fasse usage de ce mot ailleurs qu’ici; il en use ici à dessein pour appuyer la pensée que ce lépreux et tout le peuple avait de sa puissance. Il dit sans hésiter : "Je le veux" et il le dit efficacement, et ce qu’il veut, s’exécute au moment qu’il le commande. Que si cette parole eût été une parole de blasphème, elle n’aurait pas été autorisée par un miracle. Mais voici que la nature obéit à l’ordre que Jésus lui donne, elle se hâte d’obéir, elle obéit plus vite encore que l’évangéliste ne le marque. Car ce mot, "aussitôt", est encore trop lent pour marquer la promptitude de l’opération.

    Jésus-Christ ne se contente pas de dire "Je le veux : soyez guéri" mais "il étend sa main et le touche". Cette circonstance mérite d’être examinée. Car pourquoi, guérissant le lépreux par sa volonté et par la force de sa parole, veut-il encore le toucher de la main ? Il me semble qu’il le fait pour montrer qu’il n’était point sujet à la loi qui défendait de toucher un lépreux; mais qu’il était au-dessus d’elle, et qu’il n’y a rien d’impur pour un homme qui est pur. Le prophète Elisée n’osa pas agir avec cette autorité dans une occasion semblable. Il ne voulut point voir Naaman qui le vint trouver pour être guéri de sa lèpre ; et quoiqu’il sût que cet eunuque se scandalisait de ce qu’il ne le voyait pas pour le toucher, il voulut néanmoins observer la loi à la rigueur, et sans sortir de chez lui : il se contenta de l’envoyer au Jourdain pour s’y laver. Jésus-Christ fait donc voir en touchant ce lépreux qu’il n’agit pas en serviteur mais en maître. Cette lèpre ne rendit point impure la main de Celui qui la touchait ; et le lépreux au contraire fut purifié par cet attouchement divin. Car Jésus-Christ n’est pas venu seulement pour guérir les corps, mais pour instruire les âmes de ses vérités saintes, et pour les porter à la vertu. Comme il ne défendit point de se mettre à table sans laver ses mains, lorsqu’il établit cette loi si excellente de manger indifféremment de toute sorte de viandes ; il fait voir ici de même que c’est le cœur qu’il faut purifier et non le corps ; et que, sans se mettre en peine de ces purifications extérieures et judaïques, il ne fallait plus penser qu’à guérir la lèpre intérieure et spirituelle. Car la lèpre du corps n’empêche point la vertu de l’âme. Jésus-Christ donc est le premier qui ose toucher un lépreux, et personne de tout ce peuple ne lui en fait un crime ; c’est qu’il n’avait pas affaire à des juges corrompus, ni à des témoins rongés par l’envie. Ainsi, bien loin de tirer de ce miracle un sujet de médire, ils le considèrent avec admiration et avec respect ; ils reconnaissent et ils adorent dans les paroles et dans les actions de Jésus-Christ une puissance souveraine à qui rien ne peut résister.

    Saint Jean Chrysostome, homélie 25 sur saint Matthieu.

  • Sainte Agnès

    Le propre de la messe de sainte Agnès paraît reprendre simplement des pièces des communs des vierges. En réalité c’est le contraire. Il s’agit d’une messe très ancienne, dont les pièces (ainsi que l’épître et l’évangile) ont ensuite constitué une partie des communs des vierges.

    Ainsi l’antienne de communion, qui résume l’évangile de façon musicalement pittoresque et imagée, est-elle devenue celle de la messe des vierges non martyres.

    La voici mâlement interprétée par les moines de Solesmes en 1930.


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    Quinque prudéntes vírgines accepérunt óleum in vasis suis cum lampádibus : média autem nocte clamor factus est : Ecce, sponsus venit : exite óbviam Christo Dómino.

    Les cinq vierges sages prirent de l’huile dans leurs vases avec leurs lampes ; mais au milieu de la nuit, un cri se fit entendre : Voici l’époux qui vient ; allez au-devant du Christ votre Seigneur.

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  • Saints Fabien et Sébastien

    Gordien, après Maximin, succède à l'empire des Romains. Pontien ayant occupé la charge épiscopale dans l'église de Rome pendant six ans ; Antéros lui succède et, après avoir exercé un mois le pontificat, il le laisse à Fabien.

    On dit que Fabien, après la mort d'Antéros, vint de la campagne avec d'autres et s'établit à Rome ; là, ce fut d'une manière très miraculeuse et par l'intervention de la grâce divine et céleste qu'il arriva à être choisi. Tous les frères étaient assemblés pour l'élection de celui qui devait recevoir la succession de l'épiscopat, des hommes nombreux et distingués étaient dans la pensée de beaucoup, mais le nom de Fabien qui était là ne venait à l'esprit de personne ; cependant on rapporte que tout à coup une colombe descendit du ciel et se reposa sur sa tête, faisant voir la reproduction de la descente du Saint-Esprit sur le Sauveur sous la forme d'une colombe. Sur ce, tout le peuple, comme excité par un esprit divin, plein d'enthousiasme et d'une seule âme, s'écria qu'il était digne (1), puis, sans tarder, on le saisit et on le fit asseoir sur le trône épiscopal.

    (…)

    [Origène] a encore écrit à Fabien, l'évêque de Rome, et à de nombreux autres chefs d'églises, concernant son orthodoxie.

    (…)

    Mais Philippe ayant régné sept années a pour successeur Dèce. Celui-ci, par haine pour Philippe, suscite une persécution dans laquelle Fabien meurt martyr à Rome, et Corneille lui succède dans sa charge.

    Eusèbe de Césarée, Histoire ecclésiastique, VI, 29, 36, 39.

    (1) « S’écria qu’il était digne ». C’est l’acclamation « Axios ! » qui est devenue rituelle dans les ordinations orientales (diacre, prêtre, évêque).

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    Le martyre de saint Fabien, XVe siècle, école de Benvenuto di Giovanni, Louvre.

  • Saints Marius, Marthe, Audifax et Abachus

    Ce groupe de martyrs persans, le mari, la femme et leurs deux fils, qui reposent maintenant en partie dans la diaconie de Saint-Adrien, et en partie dans le titre de Sainte-Praxède, appartient originairement au douzième mille de la voie Cornelia, ad nymphas Catabassi. Leurs Actes semblent avoir subi de graves interpolations et leur fête, ignorée des anciens sacramentaires romains, se trouve pour la première fois dans un calendrier Vatican du XIIe siècle. Il faut probablement chercher la raison de ce silence dans le fait que, avant Paschal Ier, ces martyrs, ensevelis dans une propriété très éloignée de Rome, n’étaient pas considérés comme romains, en sorte que la Ville n’avait aucune raison de célébrer leur natale. Il est fort vraisemblable que la première insertion de cette solennité dans le calendrier romain aura eu pour cause la translation de leurs corps à Sainte-Praxède.

    La messe a une saveur d’antiquité et révèle une période d’excellent goût liturgique.

    L’antienne d’introït est tirée du psaume 67 et annonce le refrigerium ou banquet céleste que Dieu prépare à ses martyrs, c’est-à-dire à ceux qui, pour son amour, ont supporté en ce monde la faim et la soif de justice, et ont été opprimés en haine du nom du Christ : « Les justes s’assoient au banquet et jubilent en présence de Dieu, et gaiement ils se réjouiront. » PS. 67 : « Que Dieu se lève, et que soient dispersés ses ennemis ; et que fuient devant lui ceux qui le haïssent, y. Gloire, etc. »

    Dans les collectes suivantes, comme en beaucoup d’autres antiques oraisons, à la différence du goût plus moderne qui préfère résumer en quelques mots, dans la collecte, toute la biographie d’un saint, les martyrs de ce jour ne sont pas même nommés ; la raison en est que les anciens, sans s’arrêter par trop aux détails, aimaient les grandes synthèses théologiques, ne séparant jamais l’individu de la société entière des saints et de Jésus-Christ, source première et centre de toute sainteté. Prière. « Écoutez, Seigneur, les prières de votre peuple, qui y ajoute le patronage de vos saints, afin que vous nous accordiez de goûter la paix de la vie présente et d’obtenir aussi la grâce de la vie éternelle. Par notre Seigneur, etc. »

    Dans la péricope de la lettre aux Hébreux (X, 32-38) qu’on lit en ce jour, l’Apôtre trace un tableau très triste de ce que devait être la profession de la foi chrétienne à l’ère des martyrs. En plus des luttes intérieures contre les passions, les fidèles avaient dû souffrir d’être dépouillés de leurs biens, d’être mis dans les chaînes et de devenir le jouet des juifs et des païens. Mais la foi anime leurs cœurs ; aussi les martyrs meurent-ils dans l’attente tranquille de Celui qui, prochainement, viendra rétablir son règne qui n’aura jamais de fin. En effet, les tribulations du siècle présent, comparées à l’éternité bienheureuse, sont comme un instant rapide, modicum aliquantulum, durant lequel le juste vit de foi, d’espérance et d’amour.

    (…)

    Bienheureux cardinal Schuster