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Liturgie - Page 72

  • La "Sainte Famille"

    Depuis 1921 le premier dimanche après l’Epiphanie est occulté par la fête de la « Sainte Famille », elle-même heureusement occultée dans les paroisses par la solennité transférée de l’Epiphanie dans les pays où le 6 janvier n’est pas férié.

    Il en résulte que la messe du premier dimanche n’est chantée que dans quelques rares monastères traditionnels (la fête de la « Sainte Famille » n’ayant pas pénétré en ces lieux). En voici l’introït, qui à lui seul montre le fossé entre l’antique majesté et la moderne mièvrerie.

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    In excélso throno vidi sedére virum, quem adórat multitúdo Angelórum, psalléntes in unum : ecce, cuius impérii nomen est in ætérnum.
    Jubiláte Deo, omnis terra : servíte Dómino in lætítia.

    Sur un trône élevé, j’ai vu un homme que la multitude des Anges adore, chantant en chœur : Voici celui dont l’empire est éternel.
    Acclamez Dieu, toute la terre : servez le Seigneur avec joie.

    Le voici par les moniales d'Argentan sous la direction de dom Gajard :


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    Icône russe, début du XVIe siècle.

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  • De la Sainte Vierge le samedi

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    Felix namque es, sacra Virgo María, et omni laude digníssima : quia ex te ortus est sol justítiæ, Christus, Deus noster.

    Vous êtes heureuse, bénie Vierge Marie, et tout à fait digne de louange, car de vous est sorti le soleil de justice, le Christ notre Dieu.

    Le très bel offertoire Felix namque es est dans le missel de saint Pie V la seule pièce originale des messes de la Sainte Vierge entre la Nativité et Pâques. Mais au moyen âge on le trouvait souvent à la messe de la Nativité de Marie, ou de l’Assomption, ou de la Conception, ou de la… Toussaint, en tout dans 246 des manuscrits répertoriés par le site Cantus, ce qui est considérable. Voici cet offertoire chanté par le Chœur Saint-Joseph de Helmond, Pays-Bas :


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  • Epiphanie

    L’introït par le Chorstift Kiedrich :


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    Ecce, advénit dominátor Dóminus : et regnum in manu eius et potéstas et impérium.
    Deus, iudícium tuum Regi da : et iustítiam tuam Fílio Regis.

    Voilà que vient le Seigneur Maître ; le pouvoir est dans sa main, la puissance et l’empire.
    O Dieu, donnez au roi votre jugement et au fils du roi votre justice.

    Le chœur de Kiedrich ne chante pas selon les livres officiels actuels mais dans la tradition locale, documentée depuis 1333. C’est le seul endroit où s’est perpétué ce qu’on appelle le « dialecte germanique du chant grégorien », à savoir la notation dite  en fer à cheval.

    Kiedrich est un bourg de 4.000 habitants, près de Darmstadt (Hesse), dont l’église gothique (basilique mineure) saints Valentin et Denys a l’un des plus anciens orgues (1498). Au milieu du XIXe siècle, Sir John Sutton, le baronnet de Norwood Park (Nottinghamshire), est tombé amoureux de l’endroit, a financé de gros travaux de restauration de l’église et a créé une fondation pour un chœur grégorien permanent. (Il a aussi construit un hospice de religieuses pour enfants et malades, et un quartier de maisons pour les pauvres, et fourni du travail aux chômeurs et des bourses pour étudiants...

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    En 1963, le Chorstift Kiedrich enregistrait le propre de l’Epiphanie selon les livres locaux. Pour entendre la différence, voici la partition des livres romains (chanté à Solesmes ici) :

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  • Christe Redemptor omnium

    L’hymne des vêpres et des matines au temps de Noël, chanté ce jour pour la dernière fois. (Sur la vidéo c'est le 31 décembre 2009.)

    Christe Redémptor ómnium,
    Ex Patre Patris únice,
    Solus ante princípium
    Natus ineffabíliter.

    O Christ, ô rédempteur de tous, issu du Père Fils unique, toi seul, avant le principe es né inexprimablement.

    Tu lumen, tu splendor Patris,
    Tu spes perénnis ómnium:
    Inténde quas fundunt preces
    Tui per orbem fámuli.

    Splendeur du Père et son éclat, espoir à jamais de tout homme, écoute le flot des prières de ceux qui te servent sur toute la terre.

    Meménto salútis Auctor,
    Quod nostri quondam córporis,
    Ex illibáta Vírgine
    Nascéndo, formam súmpseris.

    Auteur du salut, souviens-toi : naguère tu as pris la forme de notre corps, en ta naissance d'une femme au sein virginal.

    Sic præsens testátur dies,
    Currens per anni círculum,
    Quod solus a sede Patris
    Mundi salus advéneris.

    Ce jour présent en est témoin, que le cycle de l'an ramène : seul, quittant le séjour du Père, tu vins sauver le monde.

    Hunc cælum, terra, hunc mare,
    Hunc omne quod in eis est,
    Auctórem advéntus tui,
    Laudans exsúltat cántico.

    Le ciel et la terre et la mer et tous les êtres qu'ils contiennent louent, dans la joie de leur cantique, ce jour de ton avènement.

    Nos quoque, qui sancto tuo
    Redémpti sánguine sumus,
    Ob diem natális tui,
    Hymnum novum concínimus.

    Et nous les hommes, nous aussi, que ton sang précieux rachète, fêtons le jour de ta naissance, et entonnons le chant nouveau.

    Glória tibi Dómine,
    Qui natus es de Vírgine,
    Cum Patre et Sancto Spíritu,
    In sempitérna sǽcula. Amen.

    Gloire à toi, Seigneur, qui es né de la Vierge, avec le Père et le Saint-Esprit, dans les siècles éternels. Amen.

  • Nesciens Mater Virgo virum

     

    ℟. Nésciens Mater Virgo virum, péperit sine dolóre: * Salvatórem sæculórum, ipsum Regem Angelórum, sola Virgo lactábat úbere de cælo pleno.

    . Domus pudíci péctoris templum repénte fit Dei: intácta nésciens virum, verbo concépit Fílium.

    ℟. Salvatórem sæculórum, ipsum Regem Angelórum, sola Virgo lactábat úbere de cælo pleno.

    . Glória Patri, et Fílio, * et Spirítui Sancto.

    ℟. Salvatórem sæculórum, ipsum Regem Angelórum, sola Virgo lactábat úbere de cælo pleno.

    Une vierge-mère a enfanté sans douleur : le Sauveur des siècles, le Roi des Anges ; et seule la Vierge l’allaitait de son sein plein de ciel.
    La demeure d’un cœur pudique devient soudain le temple de Dieu ; la Vierge, toujours intacte et pure, conçoit un Fils à la parole de l’Ange :
    Le Sauveur des siècles, le Roi des Anges ; et seule la Vierge l’allaitait de son sein plein de ciel.

    Ce répons des matines, qui était déjà le dernier répons des matines de dimanche dernier, a été mis en musique vers 1520 par Jean Mouton, et c’est le plus célèbre motet de ce compositeur très célèbre en son temps.

  • "Cela a brisé le cœur du pape Benoît"

    Mgr Georg Gänswein a donné une longue interview à la Fondation Tagespost pour le journalisme catholique (créée par Benoît XVI en 2019) dont un extrait a été particulièrement remarqué : celui où on lui demande comment Benoît XVI a accueilli le motu proprio Traditionis custodes. Mgr Gänswein était depuis toujours le secrétaire personnel de Benoît XVI, mais il est également l’actuel préfet de la Maison pontificale. Son propos apparaît donc courageux, voire suicidaire…

    « Il en a été durement touché. Je crois que cela a brisé le cœur du pape Benoît de lire le nouveau motu proprio, parce que son intention avait été d’aider ceux qui voulaient simplement trouver un foyer dans l’ancienne messe pour trouver la paix intérieure, trouver la paix liturgique, afin de les écarter de Lefebvre. Et si vous pensez comment pendant tant de siècles l’ancienne messe a été la source de vie spirituelle et a nourri tant de gens, y compris beaucoup de saints, il est impossible d’imaginer qu’elle n’a plus rien à offrir. Et n’oublions pas que beaucoup de jeunes qui sont nés longtemps après Vatican II et qui n’ont pas compris toute cette émotion autour du concile, ces jeunes, connaissant la nouvelle messe, ont cependant trouvé un foyer spirituel, un trésor spirituel dans l’ancienne messe. Enlever ce trésor aux gens… eh bien, je peux dire que je ne suis pas à l’aise avec cela. »

  • Sainte Geneviève

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    Cet extrait de la « Vie de sainte Geneviève patronne de Paris et de la France écrite en latin dix-huit ans après sa mort et traduite par le R.P. Pierre Lallemant prieur de l’abbaye sainte-Geneviève et chancelier de l’Université » donne la raison pour laquelle on représente souvent sainte Geneviève avec un cierge allumé.

    L’icône ci-dessous date de 2009 et fut offerte à la petite église orthodoxe russe Saint Séraphin de Sarov à Paris, qui a brûlé le 18 avril dernier. On y voit aussi saint Siméon le Stylite, qui était un ami de sainte Geneviève à plusieurs milliers de kilomètres de distance. Le séminaire orthodoxe russe d’Epinay-sous-Sénart porte le nom de sainte Geneviève, ainsi que sa maison d’édition, et il y a à Sainte-Geneviève des Bois un célèbre cimetière russe. (Sainte Geneviève a été officiellement inscrite au ménologe et au calendrier de l’Eglise orthodoxe russe en 2017.)

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  • Le Saint Nom de Jésus

    Hymne Acathiste au Très Doux Jésus, extrait du « triptyque de la Nativité du Christ » enregistré par le chœur du monastère de la Trinité-Saint-Serge pour célébrer le 2000e anniversaire de la nativité du Christ.

    Kondakion 1

    Puissant chef d'armée et Seigneur, conquérant de l'enfer, moi, Ta créature et Ton serviteur, je T'offre des hymnes de louange, car je suis délivré de la mort éternelle. Toi qui possèdes une ineffable miséricorde, délivre moi de tout péril, tandis que je crie vers Toi: Jésus, Fils de Dieu, aie pitié de moi!

    Ikos 1

    Créateur des anges et Seigneur de puissances, ouvre mon esprit perplexe et mes lèvres pour louer Ton Nom très pur, comme Tu libéras autrefois l'ouïe et la langue d'un sourd-muet, qui se mit alors à proférer des paroles semblables :
    Jésus très merveilleux, étonnement des anges.
    Jésus très puissant, délivrance des Ancêtres.
    Jésus très doux, exaltation des Patriarches.
    Jésus très glorieux, affermissement des Rois.
    Jésus très aimé, accomplissement des prophètes.
    Jésus très admirable, courage des martyrs.
    Jésus très tranquille, joie des moines.
    Jésus très miséricordieux, douceur des prêtres.
    Jésus très clément, abstinence de ceux qui jeûnent.
    Jésus très doux, joie de ceux qui sont pieux.
    Jésus très honorable, chasteté des vierges.
    Jésus éternellement présent, salut des pécheurs.
    Jésus, Fils de Dieu aie pitié de moi !

    Kondakion 2

    En voyant pleurer amèrement la veuve, Tu fus ému jusques à la pitié ô Seigneur, et Tu ressuscitas son fils que l'on allait ensevelir ; de même aie pitié de moi et ressuscite mon âme qui est mortellement touchée par les péchés tandis que je crie vers Toi l'ami de l'homme : Alléluia!

    Ikos 2

    Cherchant à comprendre cette connaissance qui ne peut être comprise, Philippe demanda : "Seigneur, montre-nous le Père." Mais Tu lui répondis : "Il y a si longtemps que tu es avec Moi et pourtant tu ne sais pas que Je suis dans le Père et que le Père est en Moi ?" C'est pourquoi, je crie vers Toi l'insondable avec crainte :
    Jésus, Dieu qui existes éternellement.
    Jésus Roi très puissant.
    Jésus, Maître patient.

    Jésus, Sauveur très miséricordieux.
    Jésus, mon gardien très bienveillant.
    Jésus, purifie-moi de mes péchés.
    Jésus, efface mes iniquités.
    Jésus, pardonne mes injustices.
    Jésus, mon espoir, ne m'abandonne pas.
    Jésus, mon aide, ne me rejette pas.
    Jésus, mon créateur, ne m'oublie pas.
    Jésus, mon pasteur, ne me laisse pas me perdre.
    Jésus, Fils de Dieu aie pitié de moi !

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  • Octave de Noël

    ℟. Hic qui advenit, nemo scit nomen ejus, nisi ipse solus : vocatur Verbum Domini, habens vestum præclaram : Et omnis chorus Angelorum in albis sequuntur eum.
    ℣. Oculi ejus velut flamma ignis : et in capite ejus diademata multa. Et omnis chorus Angelorum in albis sequuntur eum.

    Celui qui est venu, personne ne connaît son nom, si ce n’est lui seul : on l’appelle le Verbe du Seigneur, lui qui a un vêtement éclatant. Et tout le chœur des anges le suit en vêtements blancs. Ses yeux sont comme une flamme de feu, et sur sa tête il y a beaucoup de diadèmes.

    Ce mystérieux répons des matines n’existe plus que dans le bréviaire monastique. Il était très répandu au moyen âge comme en atteste le fait que le site Cantus l’a trouvé jusqu’ici dans 129 manuscrits, affecté à divers offices des matines entre le jour de Noël et la veille de l’Epiphanie.

    Celui qui est venu, personne ne connaît son nom, on l’appelle le Verbe du Seigneur. Si on l’appelle ainsi, c’est que c’est son nom… Mais on le connaît et on ne le connaît pas en même temps, car on le connaît à la façon humaine, et seul lui le connaît de façon divine. « On l’appelle le Verbe du Seigneur », mais on l’appelle aussi Jésus. Et c’est le nom qu’on donne ce jour au Verbe du Seigneur, parce qu’il a pris chair pour devenir le Sauveur des hommes.

    Ce répons vient du chapitre 19 de l’Apocalypse, mais les allusions à la Passion ont été gommées. Celui qui est venu est d’ores et déjà le ressuscité qui règne dans la gloire céleste.

    Et vidi cælum apertum, et ecce equus albus, et qui sedebat super eum, vocabatur Fidelis, et Verax, et cum justitia judicat et pugnat. Oculi autem ejus sicut flamma ignis, et in capite ejus diademata multa, habens nomen scriptum, quod nemo novit nisi ipse. Et vestitus erat veste aspersa sanguine : et vocatur nomen ejus : Verbum Dei. Et exercitus qui sunt in cælo, sequebantur eum in equis albis, vestiti byssino albo et mundo. Et de ore ejus procedit gladius ex utraque parte acutus, ut in ipso percutiat gentes. Et ipse reget eas in virga ferrea : et ipse calcat torcular vini furoris iræ Dei omnipotentis. Et habet in vestimento et in femore suo scriptum : Rex regum et Dominus dominantium.

    Je vis ensuite le ciel ouvert, et voici un cheval blanc ; et celui qui le montait s’appelait le Fidèle et le Véritable, il juge et il combat avec justice. Ses yeux étaient comme une flamme de feu, et sur sa tête il y avait de nombreux diadèmes, et il portait écrit un nom que nul ne connaît, si ce n’est lui-même. Il était vêtu d’un vêtement teint de sang, et il s’appelle le Verbe de Dieu. Les armées qui sont dans le ciel le suivaient sur des chevaux blancs, vêtues d’un lin blanc et pur. Et de sa bouche il sort une épée tranchante des deux côtés, pour en frapper les nations ; et il les gouverne avec une verge de fer, et c’est lui qui foule la cuve du vin de la fureur de la colère du Dieu tout-puissant. Et sur son vêtement et sur sa cuisse il porte ce nom écrit : Roi des rois et Seigneur des seigneurs.

  • 7e jour dans l’octave de Noël

    Cathisme de la liturgie byzantine, aux matines de Noël après le polyéléos (repris le 27 et le 30 décembre, et le 31 où l’on reprend tout l’office du 25), en l’ancienne cathédrale Sainte-Sophie de Thessalonique, le 25 décembre 1989, par l’arkhon protopsalte de l’archidiocèse de Constantinople Kharilaos Taliadoros (1926-2021).

    Ὁ ἀχώρητος παντί, πῶς ἐχωρήθη ἐν γαστρὶ; ὁ ἐν κόλποις τοῦ Πατρός, πῶς ἐν ἀγκάλαις τῆς Μητρός; πάντως ὡς οἶδεν, ὡς ἠθέλησε καὶ ὡς ηὐδόκησεν· ἄσαρκος γάρ ὢν, ἐσαρκώθη ἑκών· καὶ γέγονεν ὁ Ὤν, ὃ οὐκ ἦν δι' ἡμᾶς· καὶ μὴ ἐκστὰς τῆς φύσεως, μετέσχε τοῦ ἡμετέρου φυράματος. Διπλοῦς ἐτέχθη, Χριστὸς τὸν ἄνω, κόσμον θέλων ἀναπληρῶσαι.

    Celui que rien ne peut contenir, comment peut-il être contenu dans un ventre ? Et celui qui est dans le sein du Père, comment est-il dans les bras de la Mère ? Lui seul le sait, il l'a voulu, tel a été son bon plaisir. Lui qui est l'Incorporel, il s'est incarné librement ; et il est devenu Celui-qui-est, celui qui pour nous ne l’était pas ; sans sortir de sa nature, il a partagé notre constitution (littéralement « notre pâte »). Né en deux natures, le Christ a voulu compléter le monde d’en-haut.