Cette petite icône de saint Jean (15x18 cm) est sur mon bureau.
Joannes, Jesu Christo multum
Dilecte virgo !
Jean, disciple vierge, tant aimé de Jésus !
Tu ejus amore carnalem
In navi parentem liquisti:
C’est toi qui, par son amour, as laissé dans ta barque ton père selon la chair ;
Tu leve conjugis pectus
Respuisti, Messiam secutus,
Ut ejus pectoris sacra
Meruisses fluenta potare.
Toi qui, pour suivre le Messie, as dédaigné le cœur d’une jeune épouse ; toi qui méritas de goûter les eaux sacrées qui jaillissent du cœur de ce Messie ;
Tuque in terra positus gloriam
Conspexisti Filii Dei,
Quæ solum sanctis in vita creditur
Contuenda esse perenni.
Toi qui, sur cette terre, as contemplé la gloire du Fils de Dieu : cette gloire qu’il n’est donné de voir, et nous le croyons ainsi, qu’aux seuls Saints dans la vie éternelle.
Te Christus in cruce triumphans,
Matri suæ dedit custodem ;
Ut virgo Virginem servares,
Atque curam suppeditares.
C’est toi que le Christ, sur sa croix triomphale, donna pour gardien à sa Mère. Vierge, tu reçus sous ta garde la Vierge ; et elle fut commise à tes soins.
Tute, carcere flagrisque fractus,
Testimonio pro Christi es gavisus.
Idem mortuos suscitas inque
Jesu nomine venenum forte vincis.
Captif dans un cachot, brisé par les fouets, tu t’es réjoui de rendre témoignage au Christ. C’est encore toi qui ressuscitas les morts, et qui, par le nom de Jésus, as vaincu le poison.
Tibi summus tacitum caeteris
Verbum suum Pater revelat.
Tu, nos omnes sedulis precibus
Apud Deum semper commendans,
Joannes Christi chare. Amen.
A toi, le Père suprême révèle son Verbe caché, plus qu’aux autres mortels. Toi donc, par d’assidues prières, recommande-nous tous à Dieu, ô Jean, cher au Christ ! Amen.
Séquence de Notker (840-912), traduction dom Guéranger.
Cette séquence était très répandue au moyen âge : le site Cantus répertorie pas moins de 175 codex, de toute origine, qui la contiennent. On trouvera ici une retranscription de la mélodie selon le Graduale Scepusiense, l’antiphonaire de Spiš en Slovaquie (1426).
Ici dans l’élégant Missel de Klosterneuburg, colonne de droite, commençant par un grand J bleu :
Commentaires
C'est une bien belle icône. Quelles son origine?
Comme toutes mes icônes, elle vient des milieux "vieux croyants" du XIXe siècle. Parce que les vieux croyants avaient gardé la tradition alors que les icônes officielles étaient totalement décadentes, et parce que les ateliers des vieux croyants en produisaient des millions, ce qui fait que malgré les incendies, les guerres et la persécution bolchevique il en reste beaucoup (de qualité très variable) et donc d'un prix abordable.