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Liturgie - Page 316

  • Samedi des quatre temps

    Mense séptimo festa celebrábitis, cum in tabernáculis habitáre fécerim fílios Israël, cum edúcerem eos de terra Ægýpti, ego Dóminus, Deus vester.

    Le verset pour la Communion est tiré du Lévitique. « Le septième mois, vous célébrerez la fête commémorative du temps où je fis habiter sous les tentes les fils d’Israël, alors que moi, le Seigneur, votre Dieu, je les tirai de l’Égypte. » Cette solennité prélude à celle que nous célébrerons dans le tabernacle céleste, alors que les six mois étant écoulés qui figurent le temps pénible de la vie présente, Dieu nous introduira dans le sabbat de son repos. En ce septième temps, déjà sanctifié et béni par le Seigneur dès l’origine du monde, nous élèverons à Dieu un hymne d’action de grâces, et ce sera l’hymne de la revanche, le chant de ceux qui ont été sauvés des ondes de la mer Rouge, le cantique des rapatriés.

    Perfíciant in nobis, Dómine, quǽsumus, tua sacraménta quod cóntinent : ut, quæ nunc spécie gérimus, rerum veritáte capiámus. Per Dóminum.

    Nous vous en supplions, Seigneur, que vos sacrements perfectionnent en nous la grâce qu’ils renferment, en sorte que nous recevions la réalité de ce que nous accomplissons maintenant en figure.

    Dans la collecte d’action de grâces, on demande au Seigneur que la divine grâce dont l’Eucharistie est la source vive, obtienne en nous sa pleine efficacité ; en sorte que cette union mystique de notre âme avec Dieu, telle qu’elle est en ce moment symbolisée par le Sacrement, atteigne dans le ciel toute sa perfection. La divine Eucharistie est, en effet, une grâce — étymologiquement, Eucharistie signifie la bonne grâce — et une promesse. C’est une grâce, en tant qu’elle nous rend capables de participer à la nature divine, en nous entraînant à une vie de sainteté et de perfection ; mais en même temps elle est aussi une promesse, parce que Jésus, au dire de saint Jean, donne gratiam pro gratia, et quand, au ciel, Il soustraira à notre foi les Espèces du Sacrement, Il donnera à notre amour, précisément grâce à l’Eucharistie, tout ce que notre cœur, ici-bas, se promettait d’atteindre.

    Bienheureux cardinal Schuster

  • Vendredi des quatre temps de septembre

    Accépta tibi sint, Dómine, quǽsumus, nostri dona ieiúnii : quæ et expiándo nos tua grátia dignos effíciant, et ad sempitérna promíssa perdúcant. Per Dóminum.

    Nous vous en supplions, Seigneur, que l’offrande de notre jeûne vous soit agréable ; qu’en nous faisant expier nos fautes, il nous rende dignes de votre grâce et qu’il nous conduise aux biens éternels que vous nous avez promis.

    La secrète, en une phrase très concise, nous décrit bien l’origine liturgique de l’antique abstinence romaine. On ne jeûne jamais sans que le divin Sacrifice consacre l’abstinence du peuple, l’offre à Dieu avec la Passion du Rédempteur et marque le terme du jeûne lui-même. C’est pourquoi aujourd’hui l’offrande eucharistique que la communauté chrétienne a présentée à l’autel est appelée le don commun du jeûne sacré. Les fruits qu’on en attend sont : l’expiation du péché, la convenable préparation et coopération à la grâce, et finalement l’obtention de l’éternité tant de fois promise.

    Remarquons l’ordre de ce triple effet. Il faut d’abord écarter l’obstacle qui soustrait coupablement l’âme à l’influence miséricordieuse du Saint-Esprit, et cela s’obtient en excitant en elle les sentiments de foi et de contrition qui ramènent à Dieu ; alors commence la vie de grâce de l’âme, laquelle vie comporte nécessairement une courageuse coopération de la part de l’homme. —- Non ego, sed gratia Dei mecum, disait saint Paul. — Ensuite vient le dernier et définitif développement de cette vie surnaturelle, alors que la grâce se transforme en lumière de gloire.

    Bienheureux cardinal Schuster

  • Saint Thomas de Villeneuve

    Fils de meuniers castillans, on l’envoya étudier à l’université d’Alcala, où il fut nommé professeur dès qu’il eut terminé ses études. Puis il devient professeur à l’université de Salamanque. Mais bientôt il se fit ermite de saint Augustin, et il devint provincial de l’ordre.

    Charles Quint, qui lui avait donné le titre de chapelain royal, voulut le faire archevêque de Grenade, mais il refusa. Il fut ensuite contraint d’accepter l’archevêché de Valence. Il quitta sa cellule en pleurant et se rendit dans la ville à pied. Au moment de son arrivée, la pluie tomba en abondance après une longue période de sécheresse. Ses chanoines lui offrirent quatre mille ducats pour son ameublement. Il les fit distribuer aux pauvres.

    Surnommé “l’aumônier” en raison de ses œuvres de charité (et béatifié par Paul V sous le nom de “bienheureux Thomas l’Aumônier”), il dépensait ainsi tous ses revenus, au point qu’il mourut sur un lit que lui prêta celui à qui il l’avait donné. Convoqué au Concile de Trente, il ne put s’y rendre à cause de sa santé ; mais il invita les évêques de sa province à se réunir auprès de lui et leur remit ses travaux après en avoir discuté avec eux. Il eut ainsi sur le concile une grand influence. Par ses écrits ascétiques et mystiques, il est l’un des grands représentants de l’Ecole spirituelle espagnole du XVIe siècle. Il nous reste de nombreux sermons de lui. J’en avais donné un échantillon l'an dernier (mais je ne sais plus du tout où je l’avais trouvé).

    Il a été canonisé par le pape Alexandre VII, le 1er novembre 1658. À cette occasion l’église paroissiale de Castel Gandolfo a été restaurée et lui a été dédiée.

  • Saint Matthieu

    Jésus, sortant de là, vit un homme, appelé Matthieu, assis au bureau des impôts. Et Il lui dit: Suis-Moi. Et se levant, il Le suivit. Matthieu 9,9

    Mais d’où vient que Jésus-Christ n’a point appelé l’apôtre dont nous venons de lire la vocation, avec saint. Pierre, saint Jean et le autres? Il avait choisi, pour appeler ceux-ci, le temps où il savait que ces hommes répondraient à leur vocation. De même il appela saint Matthieu lorsqu’il eut la certitude que ce publicain se rendrait à sa parole. C’est ainsi encore qu’il pêcha saint Paul, après sa résurrection. Car celui qui sonde les cœurs et qui voit à nu les pensées des hommes, n’ignorait pas le moment le plus propre pour se faire suivre de chacun de ses apôtres. Il n’appela point d’abord saint Matthieu, parce que son cœur était encore trop endurci ; mais après tant de miracles, et cette grande réputation qu’il s’était acquise, il l’appela enfin, parce qu’il savait qu’il ne lui résisterait pas.

    Mais nous devons admirer ici la grande humilité de cet évangéliste, qui ne dissimule point sa vie passée, et qui marque expressément son nom de "Matthieu", lorsque tous les autres le cachent et l’appellent Lévi.

    Pourquoi marque-t-il qu’il était « assis au bureau des impôts »? C’est pour faire voir la force toute-puissante de Celui qui l’appela, et qui le choisit pour son disciple, avant qu’il eût renoncé à une profession si déshonorante, avant qu’il eût cessé ses coupables exactions et lorsqu’il y était actuellement occupé. C’est ainsi qu’il appela ensuite le bienheureux apôtre saint Paul, lorsqu’il était plein de rage et de furie contre les disciples. Ce saint apôtre exprime lui-même quelle était la toute-puissance de Celui qui l’appelait, lorsqu’il dit aux Galates : « Vous savez, mes frères, de quelle manière j’ai vécu autrefois dans le judaïsme, avec quelle fureur je persécutais l’Eglise de Dieu. »

    Il appela encore les pêcheurs, lorsqu’ils étaient à leurs filets. Mais cette occupation, qui était celle de bons paysans, d’hommes rustiques et simples, n’avait cependant rien d’infamant: au lieu que le métier de publicain était rempli d’injustice, de cruauté et d’infamie, et passait pour un trafic honteux, pour un gain illicite, et pour un vol qui s’exerçait sous le couvert des lois. Cependant Jésus-Christ ne rougit point d’avoir pour disciples des hommes de cette sorte.

    Mais devons-nous nous étonner que le Sauveur n’ait point rougi d’appeler un publicain, lui qui n’a pas rougi d’appeler à lui une femme impudique, qui lui a permis de baiser ses pieds, et de les arroser de ses larmes? C’est pour cela qu’il était venu. Ce n’est pas tant le corps qu’il a voulu affranchir de ses maladies que l’âme qu’il a désiré guérir de sa malice. Il le fit bien voir à propos du paralytique. Avant d’appeler à lui un publicain, et de l’admettre au nombre de ses disciples, ce qui aurait pu scandaliser, il prit la précaution de faire voir qu’il lui appartenait de remettre les péchés.

    Car qui peut trouver étrange que Celui qui est assez puissant pour guérir les péchés des hommes, appelle un pécheur et en fasse un apôtre?

    Mais après avoir vu la puissance du Maître qui appelle, admirez la soumission du disciple qui obéit. Il ne résiste point; il ne témoigne point de défiance en disant en lui-même : Que veut dire cet homme? N’est-il pas visible qu’il me trompe en m’appelant à lui, moi qui suis un publicain et un pécheur? Il ne s’arrête point à des pensées que lui auraient pu inspirer une humilité fausse et indiscrète; mais il suit Jésus-Christ avec tant de promptitude, qu’il ne prend pas même le temps d’en aller demander avis à ses proches.

    Le publicain obéit avec la même docilité que les pêcheurs. Ils avaient à l’instant quitté leurs filets, leur barque et leur père, celui-ci renonce de même à cette banque et au gain qu’il en retirait. Il témoigne combien il était disposé et préparé à tout. Il rompt tout d’un coup tous les liens et tous les engagements du siècle; et cette prompte obéissance rend témoignage à la sagesse et à la grâce pleine d’à-propos de Celui qui l’appelait.

    Saint Jean Chrysostome, homélie 30 sur saint Matthieu

  • Saint Eustache

    Un jour que, se livrant à l’exercice de la chasse, il poursuivait un cerf d’une taille prodigieuse qui fuyait devant lui, cet animal s’arrêta tout à coup et Eustache put voir, entre ses bois, une image grandiose et resplendissante de notre Seigneur Jésus-Christ attaché en croix.

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    On l’exposa aux lions avec sa femme et ses enfants ; la douceur que ces animaux montrèrent à leur égard ayant irrité l’Empereur, celui-ci ordonna d’enfermer les saints Confesseurs dans un taureau d’airain, rougi par le feu qui brûlait au-dessous. Consommant ainsi leur martyre et chantant les louanges divines, ils s’envolèrent vers la félicité éternelle, le douze des calendes d’octobre.

  • Saint Janvier

    Le soir même de l'exécution, vers neuf heures, deux personnes, pareilles à deux ombres, s'avançaient timidement vers le forum désert, en cherchant des yeux les trois cadavres, que l'on avait laissés sur le lieu même du supplice.

    La lune, qui venait de se lever, répandait sa lumière sur la plaine jaunâtre de la Solfatare, de sorte que l'on pouvait distinguer chaque objet dans tous ses détails.

    Les deux personnages qui hantaient seuls ce lieu désolé étaient, l'un un vieillard, l'autre une vieille femme.

    Tous deux s'observèrent un instant avec défiance, puis, enfin, se décidèrent à marcher l'un vers l'autre.

    Arrivés à la distance de trois pas seulement, tous deux portèrent la main à leur front en faisant le signe de la croix.

    S'étant alors reconnus pour chrétiens :

    – Bonjour, mon frère, dit la femme !

    – Bonjour, ma sœur, dit le vieillard.

    – Qui êtes-vous ?

    – Un ami de saint Janvier. Et vous ?

    – Une de ses parentes.

    – De quel pays êtes-vous ?

    – De Naples. Et vous ?

    – De Pouzzoles. Qui vous amène à cette heure ?

    – Je viens pour recueillir le sang du martyr. Et vous ?

    – Je viens pour ensevelir son corps.

    – Voici les deux fioles avec lesquelles il a dit sa dernière messe, et qu'il m'a données en sortant de l'église et en m'ordonnant de boire l'eau et le vin qui y restaient. J'étais paralytique, ne pouvant remuer ni bras ni jambes depuis dix ans ; mais à peine, selon l'ordre du bienheureux saint Janvier, eus-je vidé les fioles, que je me levai et que je marchai.

    – Et moi, j'étais aveugle. Je demandai au martyr, au moment où il marchait au supplice, un souvenir de lui : il me promit de me donner, après sa mort, le mouchoir avec lequel on lui banderait les yeux. Au moment même où le bourreau lui trancha la tête, il m'apparut, me donna le mouchoir, m'ordonna de l'appuyer sur mes yeux et de venir le soir ensevelir son corps. Je ne savais comment exécuter la seconde partie de son ordre ; car j'étais aveugle ; mais à peine eus-je porté la relique sainte à mes paupières, que, pareil à saint Paul sur la route de Damas, je sentis tomber les écailles de mes yeux, et me voici prêt à obéir aux ordres du bienheureux martyr.

    – Soyez béni, mon frère ! car je sais maintenant que vous étiez bien véritablement l'ami de saint Janvier, qui m'est apparu en même temps qu'a vous pour m'ordonner une seconde fois de recueillir son sang.

    – Soyez bénie, ma sœur ! car, à mon tour, je vois que vous êtes bien véritablement sa parente. Mais, à propos, j'oubliais une chose...

    – Laquelle ?

    – Il m'a bien recommandé de chercher un doigt qui lui a été coupé en même temps que la tête, et de les réunir religieusement à ses saintes reliques.

    – Il m'a dit de même que je trouverais dans son sang un fétu de paille, et m'a ordonné de le garder avec soin dans la plus petite des deux fioles.

    – Cherchons, ma sœur.

    – Cherchons, mon frère.

    – Heureusement, la lune nous éclaire.

    – C'est encore un bienfait du saint ; car, depuis un mois, la lune était couverte de nuages.

    – Voici le doigt que je cherchais.

    – Voici le fétu de paille dont on m'a parlé.

    Et, tandis que le vieillard de Pouzzoles plaçait dans un coffre le corps, la tête et le doigt du martyr, la vieille femme napolitaine, agenouillée pieusement, recueillait, avec une éponge, jusqu'à la dernière goutte du sang précieux et en remplissait les deux fioles que le saint lui avait données.

    C'est ce même sang qui, depuis quinze siècles et demi, se met en ébullition, chaque fois qu'on le rapproche du saint, et c'est dans cette ébullition prodigieuse, inexplicable, et qui se produit deux fois par an, que consiste le fameux miracle de saint Janvier, qui fait tant de bruit de par le monde et que, de gré ou de force, Championnet comptait bien obtenir du saint.

    Alexandre Dumas, La San-Felice, chapitre 96. On lira le chapitre entier, qui est entièrement sur saint Janvier, ici.

  • 18e dimanche après la Pentecôte

    Introït de la messe de ce dimanche, par les moines de Santo Domingo de Silos.

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    Donnez la paix, Seigneur, à ceux qui vous attendent afin que vos prophètes soient trouvés fidèles : exaucez les prières de votre serviteur, et celles d’Israël votre peuple.

    Je me suis réjoui de ces mots qui m’ont été dits : Nous irons dans la maison du Seigneur.

    Sur l’évangile de ce jour, voir ici et . Et le commentaire du bréviaire (saint Pierre Chrysologue), qui s’en tient de façon insolite mais à dessein à la première phrase.

    Sur l’offertoire, voir ici.

  • De la Sainte Vierge le samedi

    Sacraméntum reconcilatiónis nostræ, ante témpora æterna dispósitum, nullæ implébant figuræ; quia nondum supervenerat Spíritus Sanctus in Vírginem nec virtus Altíssimi obumbraverat ei, ut, et intra intemeráta víscera, ædificante sibi Sapiéntia domum, Verbum caro fieret, et, forma Dei ac forma servi in unam conveniénte personam, Creator témporum nascerétur in témpore, et, per quem facta sunt ómnia, ipse inter ómnia gignerétur. Nisi enim novus homo, factus in similitúdinem carnis peccati, nostram susciperet vetustátem, et, consubstantialis Patri, consubstantialis esse dignarétur et matri, naturámque sibi nostram solus a peccáto liber uníret; sub iugo diaboli generáliter tenerétur humana captivas.

    Le mystère de notre réconciliation, ordonné avant tous les siècles, ne s’accomplissait par aucune figure de l’Ancien Testament ; parce que le Saint-Esprit n’était pas encore survenu en Marie, et que la vertu du Très-Haut ne l’avait pas encore environnée de son ombre, afin que la Sagesse éternelle se bâtissant elle-même une maison le Verbe se fît chair dans les chastes entrailles de cette sainte Vierge, et que par l’union de la forme de Dieu avec la forme d’esclave en une seule personne, le Créateur des temps naquît dans le temps, et celui par qui toutes choses ont été faites fût engendré lui-même parmi toutes les choses qui ont été faites par lui. Car tout le genre humain serait demeuré captif sous le joug du démon, si le nouvel homme ne se fût revêtu de la nature du vieil homme, en prenant la ressemblance de la chair du péché ; si le fils consubstantiel au Père n’avait daigné se faire aussi consubstantiel à sa mère, et si celui qui est seul exempt du péché n’avait uni notre nature à la sienne.

    Saint Léon le Grand, lettre à l’impératrice Pulchérie, lecture des matines en septembre. Traduction du Breviarium Benedictinum de 1725.

    Cet extrait a été choisi à cause de la magnifique expression « consubstantialis Patri, consubstantialis esse dignarétur et matri ». Le Fils, consubstantiel au Père, est également consubstantiel à sa mère. Cette lettre est l’une de celles que saint Léon écrivit le 13 juin 449, la plus connue étant celle qui est désignée sous le titre de « Tome à Flavien ». Saint Léon prépare (avec l’impératrice) un « deuxième concile d’Ephèse », qui tournera en « brigandage », mais le « Tome à Flavien » deviendra le grand document de référence du concile de Chalcédoine, lequel définira que le Fils est « consubstantiel au Père, selon la Divinité, et consubstantiel à nous, selon l'humanité ».

  • Saints Corneille (pape) et Cyprien (évêque)

    Fin du traité de saint Cyprien sur le Pater (vers le milieu du IIIe siècle).

    Quant à l’heure de la prière, nous voyons que les trois enfants captifs à Babylone observaient l’heure de tierce, de sexte et de none, pour figurer sans doute la Trinité divine qui devait se manifester plus tard. De la première heure ou de prime jusqu’à tierce nous trouvons trois heures; nous trouvons le même nombre de tierce à sexte et de sexte à none: la Trinité se manifeste donc par trois espaces réguliers, composés chacun de trois heures. Déjà depuis longtemps les serviteurs du vrai Dieu, éclairés par l’Esprit Saint, avaient déterminé ces heures pour les consacrer à la prière, et les événements ont montré que cette conduite des justes avait quelque chose de mystérieux et de sacré. Car c’est à l’heure de tierce que le Saint-Esprit descendit sur les apôtres pour accomplir la promesse divine. C’est à l’heure de sexte que Pierre, priant sur le toit de sa maison et doutant encore s’il devait accorder aux idolâtres le sacrement de la régénération, entendit la voix de Dieu qui lui ordonnait d’admettre tous les hommes à la grâce du salut. C’est à l’heure de sexte que le Seigneur, crucifié pour nous, lava jusqu’à l’heure de none nos péchés avec son sang, et remporta cette victoire qui fut pour nous la rédemption et la vie.

    Mais pour nous, mes frères bien-aimés, les mystères de la loi nouvelle nous font une obligation de prier plus souvent. Nous devons prier le matin, pour célébrer, par cet hommage, la résurrection du Seigneur. C’est ce que l’Esprit nous enseigne dans les psaumes : Mon roi et mon Dieu, je vous adresserai ma prière et dès le matin vous entendrez ma voix. Dès le matin je me tiendrai en votre présence et je vous contemplerai (Psal. V.). Le Seigneur nous dit encore par la bouche d’un de ses prophètes: Dès le point du jour ils veilleront devant moi en disant: Allons et convertissons-nous au Seigneur notre Dieu.

    Au coucher du soleil et à la fin du jour, nous devons encore remplir le devoir de la prière. Le Christ est le véritable soleil et la véritable lumière. Lorsqu’au déclin du jour, nous demandons que la lumière brille de nouveau sur nous, nous implorons la venue du Christ qui nous donnera la grâce de l’éternelle clarté. Or, que le Christ soit désigné par le jour, c’est ce que l’Esprit-Saint nous apprend dans les psaumes. La pierre que les ouvriers ont repoussée est devenue pierre angulaire de l’édifice. C’est le Seigneur qui a fait cette pierre et elle est admirable à nos yeux. C’est le jour que le Seigneur a fait; marchons et réjouissons-nous à sa lumière.

    Le Christ est de même désigné par le soleil comme nous l’atteste Malachie : Pour vous qui craignez le nom du Seigneur, le soleil de justice se lèvera sur vous et ses rayons apporteront le salut (Malach., IV.). Si l’Écriture nous représente le Christ comme le véritable soleil et le véritable jour, il n’y a pas d’heure où les chrétiens ne doivent l’adorer. Nous donc qui jouissons de la lumière de la nouvelle alliance, passons tout le jour en prière, et, quand les lois de la nature nous ramènent la nuit, que les ténèbres ne nous inspirent aucun effroi, car nous sommes fils de la lumière et le jour brille toujours pour nous. Celui qui porte la lumière dans son cœur peut-il être dans les ténèbres? Celui qui trouve dans le Christ et le jour et le soleil peut-il regretter l’absence d’un astre matériel ? Donc, encore une fois, puisque la lumière du Christ brille toujours sur nous, n’interrompons pas notre prière, même pendant la nuit. Ainsi Anne, la veuve de Phanuel, priant et veillant sans relâche, mérita de voir le Christ, comme le rapporte l’Évangile : Elle ne s’éloignait pas du temple, servant Dieu jour et nuit dans le jeûne et la prière (Luc, II.).

    Les gentils qui n’ont pas encore été éclairés ou les juifs déserteurs de la lumière, qui sont restés dans les ténèbres, peuvent ignorer ces vérités. Pour nous, mes frères bien-aimés, qui sommes toujours dans la lumière du Seigneur et qui nous rappelons la dignité où nous élève la grâce divine, ne mettons aucune différence entre le jour et la nuit. Sachons que nous marchons toujours à la lumière, et ne nous laissons pas arrêter par les ténèbres que nous avons quittées. Dans la nuit, ne suspendons pas nos prières, acquittons-nous-en avec le même soin. Rendus par la grâce de Dieu et par notre seconde naissance à la vie spirituelle, commençons sur la terre la vie du ciel. Là, sans craindre la nuit, nous posséderons le jour véritable; veillons donc ici-bas comme si nous étions toujours dans la lumière. Au ciel nous prierons toujours, toujours nous rendrons à Dieu des actions de grâces; agissons de même sur la terre, et que nos prières et nos actions de grâces ne cessent jamais.

    Rappels

    L’an dernier j’ai publié la fin de la dernière lettre de saint Cyprien à saint Corneille, avant le martyre de ce dernier, et la dernière lettre de saint Cyprien (à son Eglise de Carthage) avant son propre martyre.

    En 2013 j’avais publié un extrait des Actes du martyre de Cyprien.

    Et en 2009 un texte de l’abbé Serralda (extrait de Le Berbère lumière de l'Occident).

  • Un inédit grégorien

    En 1978, les moniales d’Argentan avaient enregistré un disque de pièces des fêtes de sainte Marie Madeleine et de saint André. Il n’était jamais sorti. Voici cet enregistrement, remastérisé, en CD. Vu la qualité exceptionnelle du chant de ces moniales, c’est un événement.

    NB. Il y a désormais 22 disques (sic) des moniales d'Argentan entièrement mis en ligne sur Gregorian Chant.

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