« Le royaume des cieux est semblable à un roi qui fit des noces pour son fils. »
D’emblée il y a ici une différence essentielle avec la parabole plus ou moins parallèle de saint Luc : « Un homme fit un grand dîner. »
Le roi qui fait des noces pour son fils, c’est Dieu qui organise le mariage du Fils. Ce mariage, c’est d’abord celui de la nature divine avec la nature humaine, par l’incarnation. C’est aussi le mariage du Christ et de son Eglise, image et type du mariage humain : « C’est pourquoi l’homme quittera son père et sa mère, et s’attachera à sa femme, et les deux seront une seule chair. Ce mystère est grand, je dis cela par rapport au Christ et à l’Eglise. » Et je cite ce propos de saint Paul aux Ephésiens (5, 31-32) par rapport au synode qui s’ouvre aujourd’hui…
Mais, dans la parabole, il n’y a pas la moindre allusion à la mariée… Qui est-elle ? Avec qui se marie le Fils du Roi ?
Avec moi. Avec vous. Tous ceux à qui s’adresse l’Evangile. Tous ceux du moins qui ont le vêtement de noces.
C’est le mariage de l’Epoux et de l’Epouse du Cantique des cantiques. L’union du Verbe de Dieu avec l’âme qui le reçoit. « Car je vous ai fiancés à l’unique Epoux, comme une vierge pure à présenter au Christ » (II Corinthiens, 11, 2). Mais pour que cette union déifiante ait lieu, l’âme doit porter le vêtement de noces. La robe blanche de son baptême. « Vous tous qui avez été baptisés dans le Christ, vous avez revêtu le Christ. » (Galates 3, 27) Cette phrase – avec un alléluia final - est le chant très solennel qui, aux grandes fêtes, remplace le Trisagion, avant la proclamation de l’évangile, dans la divine liturgie de saint Jean Chrysostome. Elle est donc chantée trois fois, suivie d’une doxologie, et encore une fois.
« Saint Dieu, Saint Fort, Saint Immortel, ayez pitié de nous », est remplacé par l’affirmation que les baptisés ont revêtu le Christ et donc participent aux noces préparées par le Père, dans la surabondance de lumière du Saint-Esprit : le vin des noces de Cana.