L’évangile de ce dimanche est l’un des passages les plus impressionnants des livres saints, qui en comportent pourtant une multitude. Car c’est l’une des très rares fois où Jésus déclare publiquement, et en acte, sa divinité.
En effet, il remet au paralytique ses péchés. Or seul Dieu peut remettre les péchés. C’est évidemment ce que disent ceux qui assistent à la scène, et les scribes en concluent : Il blasphème. Alors Jésus guérit le paralytique, montrant ainsi qu’il peut guérir invisiblement les âmes comme il peut guérir visiblement les corps, et que donc il ne blasphème pas : il est Dieu. Et il accomplit cela par sa Parole. Il est le Verbe.
Ce passage est si impressionnant qu’on ne fait pas attention à la première phrase. Elle est pourtant importante. Chaque mot a été soigneusement choisi.
« Montant dans un petit bateau, Jésus traversa et vint dans sa ville. »
Comment ça, « sa » ville ? Comment celui qui dit par ailleurs que le fils de l’homme n’a pas une pierre pour poser sa tête, et qui est perpétuellement sur les routes, peut-il aller dans une ville qui serait la sienne ?
Certes, si on lit très attentivement les évangiles sous ce rapport, on constate que Jésus avait, dirait-on aujourd’hui, un « point de chute » à Capharnaüm, dans la maison de saint Pierre. Mais cela ne fait pas pour autant de Capharnaüm « sa » ville. La seule ville qui pourrait être la « sienne », en raison de l’aspect symbolique, serait Jérusalem.
Saint Matthieu ne dit pas « Capharnaüm », il dit « sa ville ». Cela renvoie à l’évangile de saint Jean : il est venu chez les siens, et les siens ne l’ont pas reçu.
Jésus vient chez les siens, après avoir traversé la mer (transfretavit). Il traverse l’abîme qui sépare le monde de la Sainte Trinité de notre terre, qui est « sa » terre puisqu’il l’a créée, sur un frêle esquif qui est son corps, et il vient pour sauver les âmes et les corps.
Cette première phrase de la péricope exprime l’Incarnation, et ce qui suit en est la conséquence logique. Dieu s’incarne dans notre monde pour nous guérir du péché et nous donner la vie éternelle. Le paralytique subitement guéri se leva. « Surrexit », dit la Vulgate.
Mais la « traversée » du Christ ne sera achevée que lorsque les scribes (c’est pour cela qu’ils sont là) l’auront fait condamner à mort pour blasphème, lorsqu’il aura traversé la mort (que symbolise la mer). Ainsi tout l’évangile est-il résumé dans ce bref passage.
Commentaires
Jerusalem ou
Yerushalahim = vision de la paix
Nous avons tous notre Jérusalem en nous.
Pourquoi vouloir parler d'une ville avec des rues et des placettes ?
Cordialement