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19e dimanche après la Pentecôte

La parabole des invités aux noces, chez saint Matthieu, ressemble beaucoup à une parabole, également des invités aux noces, chez saint Luc, mais elle est aussi très différente. Ou bien saint Luc a coupé le milieu et la fin, ou bien ce sont deux paraboles distinctes à partir de la même image du roi offrant un banquet pour les noces de son fils.

Il semble bien que la seconde solution soit la bonne. Car si l’on examine le texte de saint Matthieu, on constate que la parabole comporte deux parties. La première contient une reprise, spécialement dramatique dans le contexte, de la parabole des vignerons homicides, que saint Matthieu venait de rapporter. Dans cette parabole, Jésus annonçait que la vigne serait enlevée aux mauvais vignerons, qui seraient tués, et donnée à d’autres vignerons, et il dit explicitement que le royaume de Dieu sera enlevé aux juifs et donné aux païens.

Dans la parabole des invités aux noces, la réaction des invités, qui tuent les envoyés, comme du roi qui brûle leur ville, paraît pour le moins très excessive. C’est un rappel de ce qu’il venait de dire et en même temps une explication de la parabole : les juifs sont invités, mais ils tuent les envoyés, eh bien moi je vais détruire leur ville : c’est une première annonce de la ruine de Jérusalem.

Et cette première partie de la parabole se termine comme celle de saint Luc : allez par les chemins et faites entrer tous ceux que vous trouverez.

A cela près que saint Matthieu précise : les serviteurs rassemblèrent tous ceux qu’ils trouvèrent, les mauvais et les bons.

Cela montre que la parabole de saint Matthieu, jusqu’ici, a un aspect historique, un peu à la façon des vignerons homicides, mais en se concentrant sur la venue du Fils. Les juifs le rejettent et le tuent, leur ville est détruite, les païens sont conviés à entrer dans l’Eglise, bons et mauvais, bon grain et ivraie.

Mais ici vient ce que certains appellent la seconde parabole, qui est plutôt une seconde partie : on passe de l’Eglise (de la terre) au Royaume. Où les mauvais ne sont pas admis. Ils ont eu tout le temps de s’amender quand ils étaient dans l’Eglise. Mais voici que le temps se renverse en éternité, où seul est admis le vêtement de noces. On remarque un intéressant changement de vocabulaire. Dans la première partie, les « serviteurs » sont en grec des douloi, en latin des servi, c’est-à-dire des esclaves. Dans la deuxième partie, les « serviteurs », qui sont a priori les mêmes, sont en grec des diakonoi, en latin des ministri : des ministres (du culte), des diacres (le mot grec désignait déjà des agents des cultes païens), des assistants du grand prêtre de la liturgie céleste.

NB. Aujourd'hui, à la demande de l'évêque d'Islamabad, c'est une journée mondiale de prière pour Asia Bibi, qui est en prison depuis juin 2009, condamnée à mort en première instance en novembre 2010, dont la condamnation a été confirmée en appel avant-hier, et qui demeure d'une inébranlable fermeté dans la foi catholique.

Le mari d'Asia Bibi, Ashiq Masih, avec deux de leurs cinq enfants et Shahbaz Bhatti, alors ministre, assassiné le 2 mars 2011 :

Asia et Bhatti.jpg

 

Les trois filles d'Asia Bibi avec une photo de leur mère :

3 filles.jpg

Commentaires

  • Je m'attendais qu'on en dise un mot à la prière universelle mais ce fut le ronron habituel.

  • Et je m'attendais à ce que le pape n'en dise pas un mot et c'est ce qui s'est passé... Malheureusement je n'avais parié avec personne... Mais je pense que personne n'aurait parié une roupie là-dessus...

  • Evitons de parler du pape actuel qui est à l'Eglise ce que Hollande est à la France (en pire).
    La vraie question que devraient se poser les gens sensés et honnêtes (ça doit bien exister) est le suivante: qu'est-ce qu'un "Etat" comme le Pakistan fait à l'ONU? Après tout ce machin est censé rassembler des Etats "civilisés". Il est vrai qu'il n'y a pas que le Pakistan dans cette misérable mascarade internationale.
    Et il est évident que ni Hollande ni Fabius (quand il ne dort pas) n'auront l'outrecuidance ou l'impudeur de parler d'une certaine Asia Bibi lorsqu'ils auront l'occasion de présenter les voeux diplomatiques d'usage à l'ambassadeur du Pakistan pour la fête "nationale" ("nationale" car peut-on parler de "nation" à propos de ce conglomérat artificiel de tribus hautement civilisées créé par les Britanniques ?)

  • Asia Bibi ne sera pas exécutée et au final sera libérée;je ne pense pas que les autorités pakistanaises soient assez folles pour braver la réprobation générale y compris celle des musulmans sensés qui ont les pieds sur terre,on se trompe de siècle.
    Quant au commentaire d' elfe sur le Pakistan,il est hautement hilarant historiquement;c'est comme si je disais que la France est un salmigondis de tribus celtes ou franques réunis par la Force au cours des siècles;remarquez que je serais plus près de la vérité quand on songe à la Corse et à tant d'autres provinces:le mythe hexagonal,on pense aussi à la Bretagne.

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