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Liturgie - Page 312

  • Le Christ Roi

    En 2014 j’avais évoqué l’introït de cette messe, dont la mélodie vient essentiellement de l’introït du mercredi de la quatrième semaine de carême qui est aussi celle de la Vigile de la Pentecôte. L’antienne de communion, quant à elle, reprend le début de l’antienne de communion du samedi des quatre temps de l’Avent (Exsultavit ut gigas) et poursuit avec l’antienne de communion du jour précédent, le vendredi des quatre temps (Ecce Dominus veniet, à partir de « sancti »). L’arrangement est tout à fait remarquable.

    Le texte vient du psaume 28, 10b et 11b.

    Sedébit Dóminus Rex in ætérnum : Dóminus benedícet pópulo suo in pace.

    Le Seigneur siégera comme Roi éternellement : le Seigneur bénira son peuple dans la paix.

    Voici cette antienne par les moines de Solesmes.

  • La dictature s’abat sur Albenga

    Au fait, vous saviez que Mgr Mario Oliveri était membre de la Congrégation pour le culte divin ? Trop tard : il ne l’est plus. Il vient d’en être viré, comme un quelconque cardinal Burke ou Ranjith.

    Mais si l’on connaît Mgr Oliveri, c’est parce qu’il était évêque d’Albenga-Imperia, où la messe traditionnelle était autorisée jusque dans le florissant séminaire. Forcément, François a viré Mgr Oliveri de son diocèse, et il a mis à la place un homme à lui, Mgr Guglielmo Borghetti.

    Lequel, le 20 octobre, a réuni son clergé. Pour lui présenter les « nouvelles lignes directrices et le nouveau cap » du diocèse. Un cap qui exclut toute « nostalgie » du passé. Ainsi les prêtres ne doivent-ils pas aller demander conseil à l’ancien évêque, et le considérer comme un médiateur entre le clergé diocésain et le nouvel évêque…

    L’édition régionale de la Stampa résume : « Mgr Borghetti va retourner les autels et mettre un terme aux tentations nostalgiques et excessivement traditionalistes ».

    Il dit :

    « Je n’aime pas aller dans les paroisses célébrer la messe sur un autel factice : toutes les églises doivent avoir un autel face au peuple. »

    Et de promettre qu’il enverra à tous les prêtres un dessin explicatif…

    (On remarquera un nouvel exemple de la subversion du langage ecclésiastique : c’est l’autel traditionnel qui est qualifié de « factice » - posticcio, et non celui qui a été installé pour dire la messe « face au peuple » après un concile qui n’en disait rien. Comme l’actuel archevêque de Poitiers qui pour contredire le cardinal Sarah explique qu’il est « dangereux de modifier des pratiques liturgiques qui ont mis du temps à s’installer »…)

  • Et vlan !

    Le cardinal Sarah va-t-il pouvoir rester préfet de la Congrégation pour le culte divin ?

    La couleuvre est, cette fois, monstrueuse : François vient de virer TOUS les (27) membres de la congrégation, pour les remplacer par d’autres.

    Parmi ceux qui sont virés : les cardinaux Burke, Ranjith, Pell, Piacenza, Scola, Ouellet, Bagnasco.

    Parmi ceux qui sont nommés : le cardinal Ravasi, fidèle miroir de la pensée unique, le secrétaire d’Etat Pietro Parolin, perroquet de Sa Sainteté, et le symbole éclatant : Piero Marini, ancien secrétaire du principal artisan de la révolution liturgique Annibale Bugnini...

  • O gloriosa Domina

    Voici l’hymne des laudes du samedi de la Sainte Vierge (et du commun des fêtes de la Sainte Vierge) dans sa version originelle, celle de saint Venance Fortunat, avant d’être trafiquée par Urbain VIII.

    O gloriosa Domina
    excelsa super sidera,
    qui te creavit provide,
    lactasti sacro ubere.

    O Dame glorieuse
    élevée au plus haut des cieux,
    celui qui t'a créée avec sagesse
    tu l'as nourri de ton sein sacré.

    Quod Eva tristis abstulit,
    tu reddis almo germine;
    intrent ut astra flebiles,
    Caeli fenestra facta es.

    Ce que la triste Eve nous enleva,
    tu nous le rends par ta sainte fécondité.
    Pour qu'entrent au paradis ceux qui pleurent
    tu es devenue la fenêtre du ciel.

    Tu regis alti janua
    et porta lucis fulgida;
    vitam datam per Virginem,
    gentes redemptae, plaudite.

    Tu es la porte du grand Roi
    la radieuse entrée de la lumière !
    A la vie donnée par la Vierge,
    peuples rachetés, applaudissez !

    Gloria tibi, Domine,
    qui natus es de Virgine,
    cum Patre et Sancto Spiritu
    in sempiterna saecula. Amen.

    Gloire à toi Seigneur
    qui es né de la Vierge,
    avec le Père et le Saint-Esprit
    dans les siècles éternels. Amen.

    Par les moines de Solesmes, 1958:
    podcast

  • Saints Simon et Jude

    Le bréviaire romain est aussi laconique sur la vie de ces deux apôtres que certaines traditions sont loquaces (voir la Légende dorée) :

    Simon le Chananéen, qui fut nommé aussi le Zélé et Thaddée, appelé encore dans l’Évangile Jude, frère de Jacques, auteur d’une des Épîtres catholiques, ont parcouru, l’un l’Egypte et l’autre la Mésopotamie, en prêchant l’Évangile. Ils se réunirent ensuite en Perse, où ils engendrèrent à Jésus-Christ d’innombrables enfants. Ayant répandu la semence de la foi dans ces vastes régions et parmi des peuples barbares, ils firent resplendir ensemble d’un vif éclat le très saint nom de Jésus-Christ par leur doctrine et leurs miracles, et finalement par un glorieux martyre.

    Ces deux apôtres sont depuis toujours honorés ensemble en Occident. Ce qui a conduit à évoquer leur périple commun. Mais dans la liturgie byzantine saint Simon est fêté le 10 mai, et saint Jude le 19 juin, sans qu’il soit fait mention de la moindre action commune. Les deux offices ne contiennent d’autre part – et c’est notable dans cette liturgie si prolixe - aucune indication historique (sauf bien sûr pour souligner que saint Jude était « frère du Seigneur » - ce qui n'est pourtant pas sûr non plus - et qu’il a écrit une épître).

  • Première à Toronto

    Dimanche 30 octobre sera célébrée une grand messe du Christ Roi à la cathédrale Saint-Michel de Toronto, pour le dixième anniversaire du Chœur grégorien Saint-Patrick.

    Ce sera la première messe de saint Pie V célébrée dans cette cathédrale depuis la « réforme » liturgique. L’homélie sera donnée par l’archevêque, le cardinal Thomas Collins.

  • (Vigile de saint Simon et saint Jude)

    En 1955 la plupart des vigiles ont été supprimées, ce qui a eu pour effet notamment de supprimer du calendrier officiel la messe et l’office de la vigile des apôtres Simon et Jude.

    Or cette vigile avait une messe propre, formée de divers éléments que l’on peut retrouver dans quelques autres messes, mais avec une antienne de communion qui n’appartenait qu’à elle :

    Posuérunt mortália servórum tuórum, Dómine, escas volatílibus cæli, carnes sanctórum tuórum béstiis terræ : secúndum magnitúdinem bráchii tui pósside fílios morte punitórum.

    Ils ont fait des restes mortels de tes serviteurs des nourritures pour les volatiles du ciel, des chairs de tes saints pour les bêtes de la terre : selon la grandeur de ton bras, prends en ta possession les fils de ceux qu’on a châtiés.

    Cette antienne est formée du verset 2 et du verset 11b du psaume 78, dans la version du psautier dit romain, antérieur à celui de la Vulgate. Il y a deux mots qui sont différents : « mortalia » au lieu de « morticina » et « punitorum » au lieu de « mortificatorum ».

    La première différence est sans importance. La seconde montre que saint Jérôme a corrigé le psautier romain pour qu’il soit plus conforme au grec : « ceux qu’on a châtiés, qu’on a punis », indiquait que si les juifs ont été massacrés par des païens c’est pour les punir de leurs péchés. Mais le texte grec ne le dit pas. Il parle de « ceux qui ont été tués ». Toutefois saint Jérôme a gardé une allusion à l'ancienne traduction, en choisissant « mortificatorum » (plutôt que par exemple « interfectorum »), puisque ce mot veut dire aussi « mortifiés ». Lorsque saint Jérôme a retraduit de l’hébreu il a gardé tel quel l’hébraïsme qu’on voit aussi dans le texte massorétique : « filios interitus », « les fils de la mort », pour dire « ceux qui sont voués à être tués ».

  • Saint Evariste

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  • Saints Chrysanthe et Darie

    De la connaissance de Dieu ayant reçu la clarté illuminant le regard de ton cœur, sagement tu délaissas les ténèbres de l'erreur et confessas le Christ, Seigneur de l'univers qui s'est incarné; ensuite, illustre Chrysanthe, fortifié par la puissance de l'Esprit, tu t'es montré supérieur aux tourments.

    Les séductions de l'Ennemi et les ardeurs du plaisir furent pour toi comme toile d'araignée; supportant la ténébreuse prison, tu fus illuminé par l'éclat divin; au milieu du bourbier, tu fus comblé de spirituelle bonne odeur; et celle qui s'efforça de te corrompre, tu la menas vers le Christ, en excellent nymphagogue, comme une épouse immaculée.

    L'amour du Créateur te perça de ses douces flèches, alors, tu délaissas complètement les fausses vénérations des païens et rejoignis dans sa demeure l'Epoux divin, le Christ, auquel tu fus unie par les nombreux tourments de ton corps, Darie au grand renom, divin temple de l'Esprit, splendeur des Vierges et parure des Martyrs.

    Liturgie byzantine, lucernaire (au 19 mars)

  • Saint Raphaël

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    Il y a à Cordoue au moins neuf « triomphes de saint Raphaël », dont ces deux-ci : le plus modeste, sur le pont romain, et le plus haut et le plus décoré, près de la cathédrale, sans compter les statues à l’intérieur des églises. Car saint Raphaël est le « gardien de Cordoue ».

    Il y a deux traditions qui se superposent. Selon la première, lors d’une terrible épidémie de peste, en 1278, le prieur du couvent de Notre Dame de la Merci, Simon de Sousa, priant instamment pour une intervention céleste, l’archange Raphaël lui apparut. Il lui dit d’aller voir l’évêque, Pascal, pour lui dire que s’il promettait d’installer une image de l’archange sur la tour de la cathédrale (qui était encore la mosquée une quarantaine d’années plus tôt) et d’instituer une fête annuelle en son honneur la peste se terminerait. Ce qui se produisit.

    Il n’y a aucun document historique à l’appui de cette tradition, car la notice que l’on a sur Simon de Sousa ne mentionne ni la peste ni cet évêque.

    Mais en 1578, exactement trois siècles plus tard, il y eut une autre peste à Cordoue. Saint Raphaël apparut à un prêtre, le père Roelas, à quatre reprises. Le théologien qu’il consulta lui dit que si l’apparition venait une cinquième fois, c’est qu’il s’agirait bien de saint Raphaël. Or l’archange apparut une cinquième fois, le 7 mai, et lui dit : « Je te jure, par Jésus-Christ crucifié, que je suis Raphaël, l’ange que Dieu a institué gardien de cette ville. » (C’est pourquoi l’église dédiée à saint Raphaël s’appelle « basilica del Juramento de San Rafael ».) Alors l’épidémie se termina. Et le 7 mai devint le jour de la fête de saint Raphaël, l’une des plus importantes fêtes de l’année, tant civile que religieuse.

    La dictature de Paul VI a supprimé la fête du 7 mai.

    Mais la dictature étant (déjà) miséricordieuse, elle a concédé qu’il y ait exceptionnellement à Cordoue une fête de saint Raphaël le 24 octobre, jour de sa fête dans le calendrier romain... que l'on supprimait en même temps pour tous les autres (on appréciera la cohérence). Les festivités cordouanes ont donc été transférées à ce jour. Et en 2007 Benoît XVI a permis à tout le monde de célébrer saint Raphaël.

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