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(Antiphonaire des cordeliers de Fribourg, vers 1300)
℟. Lætentur cæli, et exsultet terra, jubilate montes laudem : quia Dominus noster veniet, * Et pauperum suorum miserebitur. ℣. Orietur in diebus eius justitia, et abundantia pacis. ℟. Et pauperum suorum miserebitur.
Que les cieux se réjouissent et que la terre exulte ; montagnes, faites retentir la louange ; car notre Dieu viendra. Et il aura pitié de ses pauvres. Dans ses jours s’élèvera la justice et une abondance de paix.
Répons des matines. Il vient d’Isaïe 49,13. Avec une modification pour l’adapter de façon plus précise à l’Avent. A la place de « Dominus noster veniet », le texte d’Isaïe dit : « consolatus est Dominus populum suum ». Le verset vient du psaume 71,7, psaume du Christ Roi.
Deus, tu convértens vivificábis nos, et plebs tua lætábitur in te : osténde nobis, Dómine, misericórdiam tuam, et salutáre tuum da nobis.
Ô Dieu, tourne-toi vers nous pour nous vivifier, et ton peuple se réjouira en toi. Montre-nous, Seigneur, ta miséricorde, et donne-nous ton salut.
L’offertoire de ce dimanche est composé de deux versets du psaume 84. Ce sont les deux versets que le prêtre dit à chaque messe avant de monter à l’autel. Mais en ce dimanche ils sont un chant de l’Avent, de l’attente du Seigneur, et on lui demande de montrer sa miséricorde, d’envoyer son salut. On remarquera que, comme souvent dans les psaumes, le mot exact n’est pas « salut », mais « salutaire ». C’est un adjectif employé comme nom. Il s’agit du « moyen de salut », autrement dit du Sauveur, du Christ qui s’est fait notre moyen de salut. (On remarquera aussi que le texte, antérieur à la Vulgate, a « convertens », c’est-à-dire le participe présent, au lieu de « conversus », le participe passé.)
En outre, l’antienne d’offertoire était jadis une antienne accompagnant la procession du pain et du vin. Elle accompagne toujours la préparation du pain et du vin qui deviendront le sacrement eucharistique, et c’est le sens que prend ici le mot « vivificabis » : tu vas venir (sur l’autel) pour nous donner le pain de vie, et ton peuple se réjouira (éternellement) en toi.
Quand cette antienne était un chant de procession, elle était accompagnée de deux versets, assemblage de stiques pris dans le même psaume 84 qui est un grand psaume de l’Avent :
1. Benedixisti Domine terram tuam, avertisti captivitatem Jacob, remisisti iniquitatem plebis tuæ.
2. Misericordia et veritas obviaverunt sibi, veritas de terra orta est, et jusititia de cælo prospexit.
Tu as béni, Seigneur, ta terre, tu as détourné la captivité de Jacob, tu as remis l’iniquité de ton peuple.
La miséricorde et la vérité se sont rencontrées, la vérité est née de la terre, et la justice a regardé du ciel.
Voici la partition de l’offertoire dans sa version complète, trouvée sur le site gregorianbooks.
Extrait des Institutions liturgiques de Dom Guéranger
Ferreri étant mort, sans avoir pu donner son bréviaire abrégé, Clément VII chargea de l'exécution de ce projet le cardinal François Quignonez (…). Ce prélat qui était franciscain et avait été général de son ordre, s'occupa activement de remplir cette mission, et enfin, en 1535, il put présenter son travail à Paul III, successeur de Clément VII. Ce pape l'ayant approuvé, le bréviaire de Quignonez parut à Rome, sous ce titre : Breviarium Romanum ex sacra potissimum Scriptura et probatis sanctorum historiis collectum et concinnatum.
(…) Au moyen d'une certaine variété dans les prières et les lectures, en évitant, autant que possible, les répétitions, en retranchant tout ce qui se rapporte à l'assemblée des fidèles, comme n'ayant plus de sens dans la récitation privée, on pensait ranimer le goût de la prière chez les clercs, et l'on ne voyait pas que c'était aux dépens de la Tradition ; que l'antique dépôt des prières liturgiques une fois altéré, ne tarderait pas à périr ; que cette forme d'office, inconnue à tous les siècles chrétiens, pénétrerait bientôt dans les Eglises, au grand scandale des peuples ; en un mot, que c'était une Réforme désastreuse que celle à laquelle on sacrifiait tout le passé de la Liturgie.
(…) Quelque facilité que l'on mît à permettre l'usage du bréviaire de Quignonez, facilité devenue si excessive (...) que l'unique clause de l'indult (...) était que l'orateur fût capable de s'en servir; néanmoins, (...) plusieurs personnes graves résistaient de tous leurs efforts à ce relâchement; des évêques s'opposaient vigoureusement à l'introduction de cette nouvelle forme dans les offices publics. Mais la plus imposante de toutes ces improbations est celle que donna saint François Xavier qui, au rapport de son biographe Tursellini, « fournit un grand exemple de religion au sujet de l'office divin, si l'on considère la licence de ces temps. On venait de publier un nouveau bréviaire à trois leçons, appelé le bréviaire de Sainte-Croix, et destiné au soulagement des gens occupés. On en avait dès le commencement concédé l'usage à François, à cause de ses travaux : mais il ne voulut jamais user de cette permission, malgré ses soins immenses et ses affaires si compliquées ; il récita constamment l'ancien bréviaire à neuf leçons, quoiqu'il fût beaucoup plus long. »
Certes l'autorité de l'incomparable apôtre des Indes est d'un grand poids dans la question, et nous aimons à la rapprocher de celle non moins sainte, et plus grave encore, de Pie V et de tous ses successeurs sans exception [jusqu’à Léon XIII..]. Au reste l'œuvre de Quignonez, outre les tristes fruits dont nous avons parlé, en eût produit, si elle eût duré, un plus lamentable encore. Le bréviaire abrégé enfanta un missel abrégé qui fut imprimé à Lyon, en 1550, et qui renfermait grand nombre de nouveautés des plus audacieuses. Ainsi l'envie de simplifier l'office privé des ecclésiastiques avait donné naissance à un bréviaire par lequel était répudiée la forme antique des divins offices, par lequel le prêtre cessait d'être en communion avec les prières du chœur, et voilà qu'en suivant une pente toute naturelle, on était amené à défigurer le livre sacré qui renferme les rites du sacrifice, et dont la forme, si elle est maintenue pure et inviolable, est d'un si grand poids pour prouver, contre les sectaires, l'antiquité vénérable des mystères de l'autel.
Deus, ómnium largítor bonórum, qui in fámula tua Bibiána cum virginitátis flore martýrii palmam coniunxísti : mentes nostras eius intercessióne tibi caritáte coniúnge ; ut, amótis perículis, prǽmia consequámur ætérna. Per Dóminum…
O Dieu, dispensateur de tous les biens, qui avez uni en votre servante Bibiane, la fleur de la virginité à la palme du martyre, daignez, par son intercession, vous unir nos âmes dans la charité, afin que, délivrés de tout péril, nous puissions obtenir les récompenses éternelles.
L’office et la messe de la fête de sainte Bibiane (Viviane, Vivienne) est du commun des vierges martyres. Mais l’oraison est propre. Elle brode de jolie façon sur un thème classique des anciens sacramentaires. Elle fut composée sous Urbain VIII, après que l’on eut découvert les reliques de sainte Bibiane, en 1624, dans… la basilique Sainte-Bibiane. (C’est l’une de ces nombreuses découvertes qui parsèment l’histoire de l’Eglise et qui confirment sans cesse l’authenticité des plus anciennes traditions.)
Hymne des laudes de l’Avent, avec la traduction de Lemaitre de Sacy (dans les Heures de Port-Royal). En 2009 j’avais publié la traduction de Pierre Corneille.
La voici chantée par les moniales d’Argentan :
Vox clara ecce intonat, obscura quaeque increpat: procul fugentur somnia; ab æthre Christus promicat.
Mens jam resurgat torpida quae sorde exstat saucia; sidus refulget jam novum, ut tollat omne noxium.
E sursum Agnus mittitur laxare gratis debitum; omnes pro indulgentia vocem demus cum lacrimis.
Secundo ut cum fulserit mundumque horror cinxerit, non pro reatu puniat, sed nos pius tunc protegat.
Laus, honor, virtus, gloria, Deo, Patri, et Filio, Sancto simul Paraclito, in sempiterna sæcula. Amen
Une éclatante voix résonne à notre oreille, Un vif rayon frappe nos yeux. Quittons l'ombre et la nuit, que tout homme s'éveille, Jésus descend des cieux.
Qu'enfin l'âme abattue en sa langueur funeste Espère après tant de travaux Un nouvel astre brille, et sa flamme céleste Doit guérir tous nos maux.
L'Agneau vient faire un don pour sauver les coupables Que nul homme n'a mérité : Allons, fondant en pleurs par nos cris lamentables Implorer sa bonté.
Afin qu’étant armé des traits de sa colère Au grand et redoutable jour, Oubliant qu’il est juge, il nous montre en vrai père Des entrailles d’amour.
Gloire au Père éternel, au Fils notre espérance, A l’Esprit notre heureuse paix, Qu’ils règnent en ce jour qui jamais ne commence, Et ne finit jamais. Ainsi soit-il.
Il y a un grand contraste entre la messe et l’office. la messe est une messe d’apôtre, sans autre référence précise à saint André que l'alléluia, l’évangile, et l’antienne de communion qui reprend des formules de cet évangile et commence par Veníte post me : « Suivez-moi », et c’est ce que le Seigneur nous dit à tous en ce début de l’Avent. Et Pierre et André, aussitôt, le suivirent.
L’office quant à lui regorge d’antiennes et de répons qui proviennent des Actes de saint André, ou des Actes du Martyre de saint André, que l’on a en plusieurs versions et qui sont de superbes textes « apocryphes ».
Voici les antiennes des laudes et des vêpres (et donc des petites heures) et la très belle antienne de Magnificat, dans une curieuse compilation (première antienne seule et sans accompagnement, les trois suivantes avec accompagnement et un verset de psaume et répétition de l’antienne, la cinquième comme la première, mais doublée…) Cet enregistrement vient du blog Cantuale Antonianum, qui ne donne aucune indication sur les interprètes. L’important est que c’est bien chanté (même quand l’orgue est comme toujours, de trop).
Salve crux pretiosa, * suscipe discipulum ejus, qui pependit in te magister meus Christus.
Salut, ô Croix précieuse ! reçois le disciple de Celui qui à toi fut attaché, le Christ mon maître.
Beatus Andreas * orabat, dicens: Domine, Rex aeternae gloriae, suscipe me pendentem in patibulo.
Le bienheureux André priait, et disait: Seigneur, Roi d’éternelle gloire, recevez-moi qui suis suspendu à ce gibet.
Andreas Christi famulus, * dignus Dei Apostolus, germanus Petri, et in passione socius.
André, le serviteur du Christ, le digne Apôtre de Dieu, le frère de Pierre et le compagnon de son supplice.
Maximilla Christo amabilis * tulit corpus Apostoli, optimo loco cum aromatibus sepelivit.
Maximille, femme aimée du Christ, enleva le corps de l’Apôtre, et l’ensevelit avec des parfums en un lieu honorable.
Qui persequebantur justum, * demersisti eos, Domine, in inferno, et in ligno crucis dux justi fuisti.
Ceux qui persécutaient le juste, vous les avez précipités, Seigneur, dans les enfers, et vous êtes l’appui du juste sur la Croix.
Cum pervenisset beatus Andreas ad locum, ubi crux parata erat, exclamavit et dixit: O bona crux, diu desiderata, et jam concupiscenti animo praeparata: securus et gaudens venio ad te, ita et tu exsultans suscipias me discipulum eius, qui pependit in te.
Comme le bienheureux André arrivait au lieu où était préparée la croix, il s’exclama et dit : « O bonne croix, longtemps désirée, et enfin préparée pour mon esprit qui la désire, je viens à toi, tranquille et joyeux, afin que, exultante, tu me reçoives, moi le disciple de celui qui était suspendu à toi. »
Pour que le tableau des antiennes du jour soit complet, voici celle du Benedictus aux laudes :
Concede nobis * hominem iustum, redde nobis hominem sanctum: ne interficias hominem Deo carum, iustum, mansuetum, et pium.
Accorde-nous l’homme juste, rends-nous l’homme saint, afin de ne pas tuer l’homme cher à Dieu, juste, doux et pieux.
Addendum
Un lecteur très savant et perspicace m'informe qu'il s'agit des vêpres de la fête de saint André à l'Oratoire de Londres. La différence entre les antiennes vient de ce que certaines sont suivies du psaume mis en musique par Victoria (sans orgue) et les autres du psaume en plain chant. Les vêpres complètes se trouvent également sur Youtube. (Superbe interprétation de Victoria.)
On peut voir sur cet antiphonaire des cordeliers de Fribourg (autour de l’an 1300), deux des trois répons des matines de ce jour (dans une graphie qui est déjà celle des livres d’aujourd’hui).
℟. Montes Israel, ramos vestros expandite, et florete, et fructus facite: * Prope est ut veniat dies Domini. ℣. Rorate cæli desuper, et nubes pluant justum: aperiatur terra, et germinet Salvatorem. ℟. Prope est ut veniat dies Domini.
Montagnes d’Israël, étendez vos rameaux, et fleurissez, et produisez des fruits : le jour du Seigneur est près de venir. Cieux, versez votre rosée d’en haut, et que les nuées pleuvent le Juste ; que la terre s’ouvre et qu’elle germe le Sauveur.
Répons inspiré d’Ezéchiel 36, 8 ; le verset est d’Isaïe 45, 8.
℟. Erumpant montes jucunditatem, et colles justitiam: * Quia lux mundi Dominus cum potentia venit. ℣. De Sion exibit lex, et verbum Domini de Jerusalem. ℟. Quia lux mundi Dominus cum potentia venit.
Que les montagnes fassent éclater la joie, et les collines la justice, parce que la lumière du monde, le Seigneur, vient avec puissance. La loi sortira de Sion, et la parole du Seigneur de Jérusalem, parce que la lumière du monde, le Seigneur, vient avec puissance.
Le verset est d’Isaïe 2,3 ; le répons proprement dit est inspiré de diverses expressions des prophètes et des psaumes, sans qu’on puisse lui donner de références précises.
Salus aeterna indeficiens mundi vita, Lux sempiterna et redemptio vera nostra, Condolens humana perire saecula per tentantis numina, Non linquens excelsa, adisti ima propria clementia.
Salut éternel, inépuisable vie du monde, Lumière perpétuelle et notre vraie rédemption, Emu de pitié devant la perte de la race humaine Par les idoles du tentateur, sans abandonner les hauteurs Tu t'es approché du plus bas par la clémence qui t'es propre.
Mox tua spontanea gratia assumens humana, Quae fuerant perdita omnia salvasti terrea, Ferens mundo gaudia.
Bientôt par l’élan de ta grâce, assumant l'humanité, Tu as sauvé tout ce qui était perdu sur la terre, En apportant la joie au monde.
Tu animas et corpora Nostra Christe, expia Ut possideas lucida Nosmet habitacula.
Toi, ô Christ ! purifie nos âmes et nos corps Afin de posséder en nous-mêmes De resplendissantes demeures.
Adventu primo justifica, In secundo nosque libera, Ut cum, facta luce magna, judicabis omnia, Compti stola incorrupta, Nosmet tua subsequamur Mox vestigia quocumque visa. Amen.
Au premier Avent, justifie-nous, Au second, délivre-nous, Afin qu’au jour de la grande lumière, où tu jugeras l’univers, Ornés de la robe inaltérable, Nous marchions sur tes traces, partout où nous les verrons. Amen.
Cette séquence de l'Avent, du XIe siècle, se trouve dans de nombreux manuscrits, surtout français, mais aussi anglais (Sarum), espagnols, italiens. La voici dans le missel de Nidaros, imprimé en 1519 pour l’archidiocèse de Nidaros et toute la Norvège. Aujourd’hui Trondheim, c’était la ville royale de Norvège. Les rois de Norvège se font toujours couronner dans la cathédrale de Nidaros, qui a été volée par les protestants 17 ans seulement après l’impression de ce missel.
On entendra ci-après les deux premières strophes, avec le deux premiers vers comme refrain, indiqué comme une œuvre de Benjamin Britten, dont la seule contribution réelle est le curieux très bref solo de baryton...
L’introït et l’offertoire sont sur le même texte : le début du psaume 24. Ad Te : vers toi, Seigneur, orientation de toute l’année liturgique. Voir ce que j’en disais l’an dernier.
Voici ces deux pièces par les moines de Montserrat. C’est un peu emphatique, selon leur manière habituelle, mais c’est très beau. (L’offertoire chanté ajoute « Domine » après « Ad Te ».)
Ad te levávi ánimam meam : Deus meus, in te confído, non erubéscam : neque irrídeant me inimíci mei : étenim univérsi qui te exspéctant non confundéntur. Vias tuas, Dómine, demónstra mihi : et sémitas tuas édoce me. Gloria Patri…
Vers toi je lève mon âme. Mon Dieu, j’ai mis en toi ma confiance, je ne rougirai pas, et ils ne se moqueront pas de moi mes ennemis, car ceux qui t’attendent ne seront pas confondus. Montre-moi tes voies, Seigneur, et enseigne-moi tes chemins. Gloire au Père...
L’autre saint Silvestre coïncide cette année avec le dernier jour de l’année liturgique. C’est l’abbé Silvestre, bénédictin, qui fonda une nouvelle famille, les silvestrins.
Clementíssime Deus, qui sanctum Silvéstrum Abbátem, sǽculi huius vanitátem in apérto túmulo pie meditántem, ad erémum vocáre et præcláris vitæ méritis decoráre dignátus es : te súpplices exorámus ; ut, eius exémplo terréna despiciéntes, tui consórtio perfruámur ætérno. Per Dóminum.
O Dieu très clément, qui avez appelé à la solitude le bienheureux Abbé Sylvestre, tandis qu’il méditait devant un tombeau ouvert la vanité de ce monde, et qui avez daigné l’orner des mérites d’une vie très sainte ; nous vous supplions de faire que, méprisant à son exemple les .biens de la terre, nous jouissions du bonheur de votre éternelle compagnie.
L’allusion historique contenue dans cette collecte se rapporte à ce qui est raconté dans la vie de saint Silvestre. Tandis qu’il assistait un jour aux funérailles d’un parent, regardant le cadavre défiguré il commença de réfléchir, et il se dit : Ego sum quod hic fuit ; quod hic est, ego ero : Je suis à présent ce que celui-ci fut naguère ; bientôt je serai moi aussi ce qu’il est maintenant. Cette bonne pensée suffit pour le décider à laisser le monde aux hommes vains et à se faire moine. Tant est grande la force d’une bonne pensée, quand elle ne demeure pas simplement à l’état de pensée, mais est exécutée avec diligence.