(Interprété par une communauté sédévacantiste. Désolé, c'est tout ce que j'ai trouvé sur internet. Mais c'est bien chanté.)
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Par les chartreux:
La seconde strophe de cet hymne est le coeur de cette prière. Nous implorons de Dieu trois dons, les dons essentiels de la Pentecôte, de l'Esprit Saint: confessio, caritas, proximos. Confessio: c'est la langue de feu qui est "raisonnable", qui donne la juste parole et fait penser à l'obstacle de Babel surmonté lors de la fête de la Pentecôte. La confusion née de l'égoïsme et de l'orgueil de l'homme, dont l'effet est celui de ne plus pouvoir se comprendre les uns les autres, doit être dépassée par la force de l'Esprit qui unit sans uniformiser, qui donne l'unité dans la pluralité: chacun peut comprendre l'autre, même dans les diversités des langues. Confessio: la parole, la langue de feu que le Seigneur nous donne, la parole commune dans laquelle nous sommes tous unis, la cité de Dieu, la sainte Église, dans laquelle est présente toute la richesse des différentes cultures. Flammescat igne caritas. Cette confession n'est pas une théorie, mais elle est la vie, elle est l'amour. Le coeur de la sainte Église c'est l'amour, Dieu est amour et se communique en communiquant l'amour. Et enfin le prochain. L'Église n'est jamais un groupe fermé en soi qui vit pour soi comme un des nombreux groupes existant au monde, mais elle se distingue par l'universalité de la charité, de la responsabilité envers le prochain.
(Petit extrait du grand commentaire de cette hymne par Benoît XVI. L'hymne est peut-être de saint Ambroise, le commentaire est digne de saint Augustin - dont vient la double définition du mot "confessio".)
La messe de ce dimanche vue par dom Pius Parsch :
L’Église et l’âme attendent « le jour du Christ ». Déjà nous entendons l’amicale invitation du Roi clément, déjà nous voyons les exilés se rendre dans la patrie (Intr.) ; l’Oraison implore protection pour les derniers jours : « Garde ta famille ; elle n’a d’autre appui que la grâce céleste. »
Maintenant l’Église nous met au cœur deux enseignements :
a) La fin est proche ; c’est maintenant qu’il faut atteindre l’idéal ; vivons donc comme si le jour du Christ devait venir demain. Menons, dans la perspective du retour, une vie chrétienne idéale : « revêts-toi, pour recevoir le grand Roi, du vêtement de la miséricorde, de la bonté, de l’humilité, de la modestie, de la patience »
b) Il y a un enfer et un ciel ; l’ivraie est brûlée, le bon grain va dans les greniers célestes. C’est une image saisissante du jugement dernier que le Sauveur esquisse ici : Là, les gerbes embrasées des malheureux damnés éclairent les profondeurs de la nuit de leurs abominables flammes rouges et les remplissent de leurs inutiles cris de désespoir ; mais, là-haut, brillant comme de magnifiques soleils à l’heure du coucher, les bienheureux franchissent la porte ouverte de l’éternel royaume.
Les pensées de la parabole peuvent nous inspirer de réciter les versets suppliants du De profundis (Off., Allél.). Combien d’ivraie dans mon âme ! Puisse l’actuel sacrifice de « la réconciliation » écarter l’ivraie et relever nos « cœurs chancelants » (Secr.). L’Eucharistie est le « gage du salut » ; reportons-nous à l’Évangile : dès aujourd’hui, le Divin Moissonneur place nos gerbes mûres dans les greniers célestes (Postc.).
Le bienheureux Jean Soreth, général de l'ordre des Carmes, qui faisait la visite des couvents de Bretagne, arriva à Nantes. La sainte eut un entretien avec lui ; elle comprit, en écoutant ce saint religieux, que le Seigneur l'appelait à embrasser l'ordre du Carmel, et elle commença sans retard à préparer l'exécution de son pieux dessein.
Il y avait, près de Vannes, un monastère de Carmes, nommé le Bon-Don, situé sur un petit tertre, environné de prairies et de bocages. Ce monastère était particulièrement propre au recueillement et à la contemplation. Françoise choisit ce lieu pour y fonder son couvent de Carmélites. L'entrevue de la Bienheureuse et du révérend Père Jean Soreth avait eu lieu dans le courant et probablement vers la fin de l'année 1459 ; et dès le 16 février 1460, la sainte duchesse obtenait du pape Pie II une bulle qui autorisait la fondation projetée.
Elle vint alors à Vannes avec trois de ses nièces et quelques jeunes filles qui partageaient ses désirs de vie religieuse. Toutes ensemble, elles commencèrent à mener une vie commune et à prendre les habitudes du cloître, récitant l'office divin, gardant le silence, observant les jeunes, ne sortant que rarement et toujours deux à deux.
Un spectacle si nouveau devait nécessairement attirer l'attention, et le monde dédaigné par Françoise se mit à la poursuivre de sa colère et de ses railleries. La persécution lui vint de sa propre famille. Son père, le seigneur d'Amboise, forma le projet de la marier avec un prince de la maison de Savoie. Françoise était jeune encore, elle était douée des plus belles qualités et pouvait prétendre aux plus nobles alliances. Louis XI, qui occupait le trône de France, avait épousé Charlotte de Savoie, et c'était un frère de cette princesse que le seigneur d'Amboise destinait à sa fille. Le roi embrassa avec ardeur un projet qui pouvait servir sa politique ambitieuse.
Pendant que tous ces desseins se formaient à la cour de France, la Bienheureuse résolut de rompre d'une manière éclatante avec le monde. Elle se trouvait alors à son château de Rochefort avec sa mère et sa petite communauté naissante. Un jour donc elle se rendit à l'église de la paroisse. Son aumônier, Jean Houx, homme de sainte vie, célébra la messe. Au moment de la communion, Françoise se lève, va s'agenouiller au pied de l'autel, et là, pendant que le prêtre tient entre ses mains la sainte hostie, elle prononce à haute voix ces paroles : « Dès à présent, je fais vœu à Dieu et à la Vierge Marie du Mont Carmel de garder chasteté, sans ,jamais e marier, Dieu inspirant mon désir de me rendre religieuse, afin de vivre en perpétuelle continence. En signe de quoi je reçois le précieux corps de Notre Seigneur Jésus-Christ et vous en serez tous témoins ».
La sainte duchesse était désormais armée pour le combat. L'épreuve ne se fit pas attendre. Un de ses oncles, le seigneur de Montauban, arriva peu de temps après à Rochefort, pour lui faire connaître les projets formés à la cour de France et la presser à un second mariage. La Bienheureuse fut inébranlable.
(…)
Louis XI partit pour retourner en France, après sa visite à la sainte duchesse ; mais, loin d'abandonner ses projets, il avait, en partant, donné l'ordre d'enlever de force la Bienheureuse et de la conduire en France. Les seigneurs de Beaurepaire et de Montauban disposèrent tout pour exécuter les ordres du roi. Ils firent amener des bateaux derrière le jardin des Frères prêcheurs, à l'endroit où se trouve aujourd'hui le Port-Maillard, et s'étant mis d'intelligence avec les serviteurs de Françoise, ils résolurent de se saisir de sa personne à minuit, et de la conduire par la Loire hors des limites du duché, pour la mettre sous la puissance de Louis Xl.
Au milieu de toutes ces agitations des hommes, Françoise eut recours à Dieu et se mit en prière. Ce fut alors qu'arriva le fait raconté par les plus anciens historiens de la Bienheureuse et qu'il ne parait guère possible de révoquer en doute. On était à la fin du mois de mai ; la Loire se trouva subitement gelée, au milieu de la nuit, jusqu'à Mauves, dans un espace de deux lieues. Le reste de son cours demeura libre. Il était impossible de ne pas reconnaître le doigt de Dieu dans la merveille qui venait de s'opérer. Les oncles de Françoise partirent immédiatement pour retourner en France, et la sainte duchesse, si admirablement délivrée des persécutions dont elle avait été l'objet, se rendit à l'église des Carmes pour y témoigner à Dieu sa reconnaissance. En rentrant dans sa maison, elle dit à ses filles qui se réjouissaient autour d'elle : « Eh bien ! avez-vous pas vu comment Dieu a fait miracle en notre faveur ? Oh ! qu'il est bon à ceux qui colloquent leurs espérances en lui, et non pas dans les enfants des hommes ! Qu'il mérite d'être aimé et servi ! Encourageons-nous donc à le louer et persévérons constamment au saint propos que nous avons fait de lui consacrer tous les jours et toutes les actions de notre vie ».
Dieu avait levé les obstacles qui s'opposaient aux pieux desseins de Françoise ; elle se hâta d'en procurer la complète réalisation. Les Carmélites que le bienheureux Soreth faisait venir de Liège pour la nouvelle fondation arrivèrent à Vannes, et, le 21 décembre 1463, elles furent mises en possession de leur couvent du Bon-Don, dédié sous le nom et l'invocation des Trois Maries.
Extraits d’un résumé de la Vie de la bienheureuse Françoise d’Amboise par Mgr Richard, vicaire général du diocèse de Nantes (puis archevêque de Paris et cardinal). On trouve sur internet les constitutions de Françoise d'Amboise pour les carmels féminins de Bretagne (il y en aura quatre), un siècle avant sainte Thérèse, un siècle et demi avant les premiers carmels féminins en France.
Extrait d’un discours du cardinal Dionigi Tettamanzi, archevêque de Milan, sur le quatrième centenaire de la canonisation de Charles Borromée. La lettre de Benoît XVI n’existe pas en français…
Je me permets de signaler seulement quelques faits, rappelant avant tout le début de ce centenaire qui a connu, comme événement important, la lettre apostolique de Benoît XVI Lumen caritatis, du 1er novembre 2010, le jour anniversaire de la canonisation; événement important et, pour moi, particulièrement joyeux car j’ai eu la possibilité de lire et de présenter la lettre du Pape aux fidèles ambrosiens dans la solennité de saint Charles, le 4 novembre dernier. Dans sa lettre, le Saint-Père propose une synthèse de quelques-uns des aspects fondamentaux de la sainteté de Borromée.
Je voudrais les rappeler.
Le premier aspect renvoie à son œuvre d’évêque réformateur. Saint Charles, appliquant avec sagesse et originalité les décrets du Concile de Trente, a réformé l’Église qu’il aimait profondément; plus encore, précisément parce qu’il l’aimait d’un amour sincère, il a voulu la rénover, contribuant à lui redonner son plus beau visage, celui de l’Épouse du Christ, une épouse sans tache et sans ride.
Second aspect de la sainteté de Charles Borromée: il a été un homme de prière, de prière convaincue, intense, prolongée, vigoureuse et florissante dans sa vie de pasteur. Si saint Charles aima l’Église, ce fut parce que, avant encore, il aima le Seigneur Jésus, présent et agissant dans l’Église, dans sa tradition doctrinale et spirituelle, présent dans l’Eucharistie, dans la Parole de Dieu. Surtout il aima le Christ crucifié, comme nous le montre l’iconographie qui, ce n’est pas un hasard, a voulu nous transmettre l’image de ce saint en contemplation et en adoration devant la Passion et la Croix du Seigneur.
Enfin Charles Borromée fut saint – nous rappelle le Pape – parce qu’il sut incarner la figure du pasteur zélé et généreux qui, pour le troupeau qui lui a été confié, est prêt à sacrifier toute sa vie: saint Charles fut vraiment “omniprésent” dans le diocèse de Milan, à travers les visites pastorales, il fut attentif de manière prophétique et incisive aux problèmes de son temps et surtout, comme les grands évêques du Moyen Âge, il fut authentiquement un pater pauperum, un père des plus pauvres et des plus faibles: il suffit de penser à ce qu’il sut réaliser dans le domaine de la charité et de l’assistance pendant les moments dramatiques des famines et de la peste de 1576. La lettre du Pape s’intitule justement Lumen caritatis, parce qu’elle se réfère explicitement à la charité pastorale que, quotidiennement et de manière héroïque, saint Charles sut vivre et pratiquer.
À l’imitation du Crist qui a donné sa vie pour notre salut, saint Charles a littéralement “dissous” sa vie dans la charité pastorale. Du moment où il devint évêque de Milan, il mit systématiquement au premier rang dans ses projets la cause de l’Évangile et le bien de l’Église: il les fit passer avant ses propres aises, avant ses intérêts privés et personnels, avant les intérêts de sa famille ou du cercle de ses amis, avant son temps libre. C’est au point qu’il n’avait jamais de temps pour lui-même, vu que tout le temps qu’un évêque a à sa disposition – disait saint Charles – doit être consacré au salut des âmes.
Addendum
"La lettre de Benoît XVI n'existe pas en français." Le site Benoît et moi y a vu comme un appel... et en a réalisé la traduction.
De La vie des saints de Bretagne Armorique, par Albert Le Grand, 1637.
Du temps que Conan Meriadec, premier Roy Chrestien de la Bretagne Armorique, residoit en la ville de Nantes, pour plus aisément reprimer les courses des Poictevins & Aquitains, il avoit laissé le gouvernement du Comté de Cornoûaille, à un noble Seigneur, nommé le Comte Romelius, lequel eut pour espouse une dame de Maison, non moins illustre, appellée Levenez ; & ils faisoient leur ordinaire demeure en la ville de Kemper-Odetz (qui, depuis, fut nommée Kempercorentin), capitale de leur gouvernement. Ce furent les Pere & Mere de nostre Saint, qui leur nasquit l'an de grâce 396, sous le Pontificat du Pape S. Sirice, & l'empire d'Arcadius & Honoré, & fut nommé, sur les Fonds de Baptesme, Guen-æl, c'est à dire, en breton, Ange blanc, présage de la candeur & innocence Baptismale qu'il recevoit & qu'il conserva toute sa vie. Ayant passé les plus tendres années de son enfance, lors qu'il commença à parler distinctement, sa mere luy apprit son Catechisme & les principes de nostre Créance, &, le croyant capable d'apprendre quelque chose de plus relevé, on luy bailla un Precepteur, pour l'instruire & élever en la vertu & es bonnes lettres, esquelles il faisoit un notable progrez, l'estude n'atiedissant en luy la ferveur de l'Oraison.
II. Dés qu'il commença à connoistre le monde, il commença aussi à le mépriser, & s'accrut tellement ce mépris en son Ame, qu'il se résolut de le quitter entierement et se rendre Religieux en quelque Monastere. Sur cette resolution, S. Wennolé, nouvellement beny Abbé du Monastere de Land-Tevenec en Cornoûaille, fondé par le Roy Grallon, lors régnant, assisté de quatre de ses Religieux, vint à Kemper, visiter son maistre S. Corentin, premier Evesque de Cornoûaille ; & comme il passoit par une rue, nostre S. Guen-æl, qui joûoit sur le pavé avec quelques autres enfans de son âge, quittant ses jeux puerils, s'encourut vers luy, se mit à genoux & demanda sa benediction. Saint Wennolé, lisant en son visage quelque présage de future Sainteté, jugea que Dieu luy adressoit cet enfant, pour servir, un jour, d'ornement à son Monastere, &, le caressant doucement, luy dit : « Et bien, mon fils, voulez-vous venir quant & nous pour servir Dieu en nostre Monastere ? » « Ouy, mon Père, répondit Guen-æl ; c'est la chose que plus je desire en ce monde, & vous promets, dés à present, que je veux passer ma vie au service de Dieu, sous vostre Regle & Discipline. » Et, disant cela, il quitta tous ses compagnons & suivit le saint Abbé, lequel, pour éprouver sa perseverance, luy dit : « Non, mon enfant, retournez-vous en chez vostre pere, le chemin d'icy au Monastere est long & difficile, vous ne sçauriez nous suivre. » L'enfant luy répondit : « Mon Pere, j’ay quelques fois ouy lire, dans l'Evangile, que quiconque met la main à la charuë & regarde en arriere n'est pas propre pour le Ciel ; comment donc pourray-je, sans danger de mon salut, abandonner la resolution que j’ay fait de me dedier au service de Dieu en vostre Monastere ? » S. Wennolé, admirant sa perseverance, le conduisit chez ses pere & mere, &, de leur consentement, l'emmena en son Monastere, & prit luy-mesme le soin de son instruction.
III. Ce fut la septiesme année de son âge, & de nostre salut l'an 402, qu'il vint à Land-Tevenec, & y passa trois années en habit seculier, comme pensionnaire, en grande impatience de recevoir l'habit, dont il faisoit continuellement instance à saint Wennolé & aux autres Religieux, lesquels enfin luy accorderent sa requeste, & il fut vestu en presence du Roy Salomon I du nom & de toute sa cour, qui fondoit en larmes, voyant un jeune Seigneur, en un âge si tendre, fouler genereusement aux pieds les vanitez du monde et embrasser courageusement la Croix de la Penitence. Il couloit la dixième de son âge, qu'on comptoit de nostre salut l'an 405, &, nonobstant son jeune âge, il s'adonna avec tant de soin à l'acquisition des vertus, qu'en bref il égala les plus anciens & parfaits Religieux du Monastere. Jamais on ne le trouvoit oysif ; il passoit les nuits à prier & lire la sainte Escriture, assistoit devotement au Chœur, de nuit & de jour ; son humilité paroissoit en toutes ses paroles & actions ; il supportoit patiemment les infirmitez de son prochain, & jamais ne murmuroit de chose qui se passast ; il conserva soigneusement sa chasteté, et pour mieux s'en asseurer, il cherissoit la mortification & les rigueurs & austeritez ; il jeûnoit presque continuellement ; enduroit les chaleurs de l'esté & les froideurs de l'hyver, estant également vestu en l'une & l'autre saison. Pendant les plus grands froids de l'hyver, tous les soirs, lors que les Religieux s'estoient retirez en leurs Cellules, il alloit au bas du jardin du Monastere, &, se dépouillant tout nud, horsmis de son Cilice, il se plongeoit jusqu'aux aisselles dans l'estang ou vivier qui estoit en ce lieu, &, en cet estât, recitoit les sept Psalmes Penitentiaux, pour les Bien-faiteurs de son Monastère.
Réquiem ætérnam dona eis, Dómime : et lux perpétua lúceat eis. ℣. In memória ætérna erit iustus : ab auđitióne mala non timébit.
Donnez-leur, Seigneur, le repos éternel, et que la lumière éternelle luise pour eux. Le souvenir du juste sera éternel ; il ne craindra pas d’entendre rien d’affligeant.
La première phrase du graduel de la messe des défunts est inspirée du quatrième livre d’Esdras, et c’est l’une des raisons pour lesquelles ce livre, rejeté du canon de la Sainte Ecriture comme « apocryphe », a néanmoins toujours été donné à la fin de la Vulgate, en plus petits caractères. Le verset est quant à lui issu du psaume 111, et c’est aussi le seul verset de la Sainte Ecriture qu’on trouve dans la messe des morts, ce qui est unique dans la liturgie.
La mélodie, qui n’a rien de « funèbre », revient plusieurs fois dans l’année liturgique. Il n’est pas inintéressant de constater que c’est celle du graduel… du jour de Pâques.
Voici ce graduel par les moines de Solesmes, sous la direction de dom Jean Claire, puis par les moniales d’Argentan, peut-être un peu maniérées.
Pierre Paris, Les hymnes de la liturgie romaine. 1954. Cette strophe est au moins autant d'actualité que lorsqu'elle fut ajoutée - même si la "gens perfida" ne vient plus du nord...
(La page suivante n'est pas disponible sur Google Books...)
A la cathédrale d'Angers, sous la direction du chanoine Poirier - sans la strophe ajoutée, bien sûr (dans un coffret "Immortel grégorien" dont la notice est de 1973:
Pendant longtemps je ne me suis pas demandé pourquoi Pie XII avait supprimé la plupart des vigiles. Pour la bonne raison que je suivais mon bréviaire et que celui-ci avait été imprimé juste avant les réformes de Pie XII. Quand j’ai appris que Pie XII avait supprimé les vigiles, je me suis dit que c’était pour supprimer une série de désagréables jours de jeûne. Mais ça ne tient pas. Parce que j’ai découvert aussi que, hormis quelques hurluberlus prenant au sérieux l’Evangile, la liturgie, les pères de l’Eglise et la plupart des saints, il y avait belle lurette qu’on ne jeûnait plus dans l’Eglise latine (je précise bien : latine).
Or nulle part je ne vois la raison pour laquelle Pie XII a supprimé les vigiles, et donc une série de messes particulières, et de lectures de pères.
Puis j’ai pensé à Mgr Léon Gromier, chanoine de Saint-Pierre de Rome, consulteur de la Sacrée Congrégation des rites, qui avait écrit un texte très critique sur le décret de « simplification des rubriques ».
Voici ce qu’il disait :
On aimerait savoir pourquoi S. Laurent conserve sa vigile, tandis que les apôtres perdent la leur. La vigile de S. Laurent a bien sa messe propre, mais la vigile de plusieurs apôtres avait aussi la sienne. S. Laurent avait bien une octave, mais il ne l'a plus.
Hormis ces vigiles, auxquelles s'ajoutent les deux privilégiées de Noël et de la Pentecôte, toutes les autres, générales ou particulières, sont supprimées.
Ces vigiles ne compliquaient pas beaucoup la liturgie. La plupart de leurs messes ne manquaient pas d'intérêt.
Les vigiles communes qui tombent un dimanche ne sont pas anticipées au samedi; elles sont omises.
L'anticipation des vigiles était fondée sur le jeûne, qui est exclu par le dimanche. La vigile disparaîtra avec le souvenir du jeûne.
La vigile disparaîtra avec le souvenir du jeûne. C’est le souvenir même du jeûne qu’il faut supprimer. C’est pourquoi en 1969 on a supprimé la mention du jeûne de toutes les oraisons du carême. Il fallait en supprimer jusqu’au souvenir…
Voici ce que dit dom Pius Parsch de ce jour :
“Le Seigneur a magnifiquement glorifié ses saints et il les exauce quand ils crient vers lui.” La Vigile d’une fête est moins, actuellement, une nuit de veille qu’un jour de pénitence et de purification ; une purification de la demeure de l’âme pour la grande fête. Les vigiles sont des jours tout indiqués pour la confession. Précisément la vigile d’aujourd’hui a un caractère plus strict aux yeux du peuple à cause du jeûne. Si nous voulions attribuer à la vigile d’aujourd’hui une formule liturgique, nous choisirions probablement la première partie du Confiteor : En présence du chœur de tous les saints, je confesse mes péchés : mea culpa, mea maxima culpa !
The Basilica of St. Benedict is destroyed, flattened by most recent earthquake. #Terremoto pic.twitter.com/GQDl64LhFn
— The Monks of Norcia (@monksofnorcia) 30 octobre 2016
Au lendemain du limogeage de tous les membres de la congrégation pour le culte divin (beaucoup trop d’entre eux étant devenus bienveillants envers la liturgie traditionnelle) et leur remplacement par des affidés du pape régnant, un tremblement de terre a détruit la basilique Saint-Benoît de Nursie…
*
Mon propos étant semble-t-il trop elliptique, je mets mes sabots:
La basilique Saint-Benoît a été construite au lieu même où est né saint Benoît. Lequel est le premier architecte de la liturgie latine, avant saint Grégoire le Grand. Lequel était lui-même père abbé bénédictin avant de devenir pape. Les bénédictins seront donc toujours en quelque sorte les gardiens de la liturgie latine, comme on l'a vu encore avec l'influence de dom Guéranger et de Solesmes sur saint Pie X. En outre, les moines actuels de Nursie (c'est pourquoi j'ai choisi leur tweet) célèbrent la messe sous les deux formes du rite romain. Ils sont donc proches de plusieurs des personnalités éjectées par le séisme qui a secoué la Congrégation pour le culte divin la veille du séisme qui a détruit la basilique.