En 1955 la plupart des vigiles ont été supprimées, ce qui a eu pour effet notamment de supprimer du calendrier officiel la messe et l’office de la vigile des apôtres Simon et Jude.
Or cette vigile avait une messe propre, formée de divers éléments que l’on peut retrouver dans quelques autres messes, mais avec une antienne de communion qui n’appartenait qu’à elle :
Posuérunt mortália servórum tuórum, Dómine, escas volatílibus cæli, carnes sanctórum tuórum béstiis terræ : secúndum magnitúdinem bráchii tui pósside fílios morte punitórum.
Ils ont fait des restes mortels de tes serviteurs des nourritures pour les volatiles du ciel, des chairs de tes saints pour les bêtes de la terre : selon la grandeur de ton bras, prends en ta possession les fils de ceux qu’on a châtiés.
Cette antienne est formée du verset 2 et du verset 11b du psaume 78, dans la version du psautier dit romain, antérieur à celui de la Vulgate. Il y a deux mots qui sont différents : « mortalia » au lieu de « morticina » et « punitorum » au lieu de « mortificatorum ».
La première différence est sans importance. La seconde montre que saint Jérôme a corrigé le psautier romain pour qu’il soit plus conforme au grec : « ceux qu’on a châtiés, qu’on a punis », indiquait que si les juifs ont été massacrés par des païens c’est pour les punir de leurs péchés. Mais le texte grec ne le dit pas. Il parle de « ceux qui ont été tués ». Toutefois saint Jérôme a gardé une allusion à l'ancienne traduction, en choisissant « mortificatorum » (plutôt que par exemple « interfectorum »), puisque ce mot veut dire aussi « mortifiés ». Lorsque saint Jérôme a retraduit de l’hébreu il a gardé tel quel l’hébraïsme qu’on voit aussi dans le texte massorétique : « filios interitus », « les fils de la mort », pour dire « ceux qui sont voués à être tués ».