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Liturgie - Page 161

  • Sainte Hedwige de Silésie

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    Deus, qui beatam Hedwigem a sæculi pompa ad humilem tuæ Crucis sequelam toto corde transire docuisti : concéde ; ut ejus meritis et exemplo discamus perituras mundi calcare delicias, et in amplexu tuæ Crucis omnia nobis adversantia superare : Qui vivis et regnas…

    O Dieu, de qui la bienheureuse Hedwige apprit à passer généreusement du sein des pompes du siècle en l’humble voie de votre croix ; faites que, par ses mérites et à son exemple, nous apprenions à fouler aux pieds les délices périssables du monde et à surmonter, en embrassant votre croix, tout ce qui nous est contraire.

  • Sainte Thérèse de Jésus

    Considérons maintenant les paroles suivantes de votre Maître : Qui êtes dans les cieux. Peut-être pensez-vous qu’il importe peu de savoir ce que c’est que le ciel et où il faut aller chercher votre Pèretrès saint ? Il est au contraire de la plus haute importance, pour les esprits distraits, non seulement de croire la vérité refermée dans ces paroles, mais encore de ne rien négliger pour en avoir une connaissance expérimentale ; car c’est une des considérations les plus propres à enchaîner l’entendement et à recueillir l’âme.

    Vous savez déjà que Dieu est en tout lieu : mais où est le roi, dit-on, là est la cour ; donc où est Dieu, là est le ciel. Vous pouvez admettre comme une vérité hors de doute, que là où se trouve sa divine Majesté, là se rencontre aussi toute sa gloire.

    Saint Augustin nous dit qu’après avoir longtemps cherché Dieu en beaucoup d’endroits il le trouva enfin au dedans de lui-même. Eh bien, pensez-vous qu’il serve peu à une âme distraite de comprendre cette vérité et de savoir qu’elle n’a pas besoin d’aller au ciel pour parler à son Père éternel et prendre avec lui ses délices ? Aucun besoin d’élever la voix pour lui parler ; si bas qu’elle parle, il entendra. Aucun besoin d’ailes pour aller à sa recherche ; qu’elle se mette en solitude, qu’elle regarde en elle-même, et qu’elle ne s’étonne pas d’y rencontrer un hôte si bo n; mais qu’elle lui parle comme à un père, qu’elle lui expose comme à un père tous ses besoins, lui raconte ses peines et le supplie d’y porter remède, avec une confiance qui n’exclue pas le sentiment de son indignité.

    Gardez-vous de ces réserves excessives, qu’on voit en certaines personnes, et qu’elles prennent pour de l’humilité. Si le roi vous accordait quelque faveur, l’humilité consisterait-elle à l’accueillir par un refus ? non certes, mais à l’accepter, à vous en reconnaître indignes, et puis à en jouir. Et lorsque le Souverain Maître du ciel et de la terre honore mon âme de sa visite, qu’il vient pour me combler de ses grâces et se réjouir avec moi, ce serait me montrer humble que de ne vouloir ni lui répondre, ni lui tenir compagnie, ni accepter ses dons, mais de le laisser là tout seul ? Et quand il me convie, me presse de lui demander ce dont j’ai besoin, ce serait faire preuve d’humilité que de rester dans mon indigence, et de le forcer ainsi à s’éloigner de moi pour n’avoir pu vaincre ma réserve ? En vérité, la plaisante humilité que celle-là!

    Non, mes filles, pas d’humilité de ce genre. Voyez dans Jésus-Christ un père, un frère, un maître, un époux et traitez avec lui selon ces diverses qualités ; lui-même vous apprendra quelle est celle qui lui plaît davantage, et qu’il vous convient de choisir. Ne soyez pas si simples alors que de n’en pas faire usage ; rappelez-lui sa parole, qu’il est votre époux, et demandez-lui qu’il vous traite comme ses épouses.

    Le chemin de perfection, 28.

  • Saint Calixte

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    Le personnage central du portail nord de la cathédrale de Reims est saint Calixte Ier. Parce que dans cette cathédrale se trouvent les reliques du pape martyr. Elles devraient se trouver en fait dans l’abbaye Saint-Calixte de Cysoing, construite pour cela, mais la peur des Normands les fit transférer à Reims. En fait ce sont les révolutionnaires qui détruiront l’abbaye en 1793.

    Voici ce que j’ai trouvé sur le site internet de la "Société historique du Pays de Pévèle".

    L’histoire de l’abbaye commence après le décès d’Evrard de Frioul, (ou mieux Eberhard), lorsque son épouse Gisèle décide de créer une communauté religieuse dans son domaine. Celle-ci sera chargée de prier et de veiller à la fois sur les reliques de saint Calixte, amenées par son mari en 854 et placées dans une église reconstruite pour ce dépôt d’un corps saint, et sur la nécropole familiale. Celle-ci a été édifiée face à l’église où repose Calixte et reçoit la tombe d’Evrard, de Gisèle et de ses enfants. Cette communauté est encore mal connue et on ignore aussi le nombre de ces religieux qui pouvaient être des chanoines séculiers.

    Les menaces que font courir les invasions normandes amènent le départ des reliques du saint pape vers Reims en 887. L’archevêque avait promis leur retour dès que la paix serait revenue, en fait elles ne reviendront jamais. En compensation, Evrard est canonisé et son corps devenu reliques est placé en lieu et place de Calixte...

    Au XIIe siècle, le prévôt de la communauté fondée par la petite fille de Charlemagne se rend à Reims pour se plaindre des déboires de l’institution de Cysoing. En 1129, des chanoines réguliers de saint Augustin s’installent à Cysoing avec Anselme à leur tête, qui sera le premier abbé d’une véritable abbaye. Il faudra un peu de temps pour que les gens et les choses se mettent bien en place et la nouvelle communauté est affiliée à l’abbaye d’Arrouaise, en Artois. Au fil du temps, les chanoines de Cysoing vont se rallier à l’abbaye Saint-Victor de Paris, puis à l’abbaye Sainte-Geneviève également à Paris. A une question posée par Louis XV lors de son passage en 1744, l’abbé répondra que tous ces changements ont amené une certaine confusion sur les liens entretenus entre ces diverses abbayes...

    Bien que les reliques du saint pape ne soient plus dans l’abbatiale, l’établissement ne cessera jamais de s’appeler abbaye Saint-Calixte et Evrard en est officiellement le fondateur. Comme tant d’autres communautés religieuses obéissant à des règles de vie, l’abbaye de Cysoing va connaître des périodes de faste et de piété et des moments difficiles et de relâchement spirituel, surtout durant la Guerre de Cent ans. Mais du XVIe siècle à la Révolution, il faut noter que Cysoing ne cessera d’être un lieu réputé pour sa régularité et ses études. Les bâtiments connaîtront diverses campagnes de reconstruction et d’agrandissement. Mathias de Barda entreprend la reconstruction totale de l’abbatiale consacrée en 1535. Une très haute tour est ajoutée en 1624 par Erasme d’Autel qui fait rebâtir divers locaux.

    Mais c’est au cours des XVIIe et XVIIIe siècles que l’abbaye aura ses heures de gloire et sera réputée pour sa splendeur. Les abbés Joseph et Antoine Vranx, Laurent de Roque, Evrard Duhamel, vont porter le lieu à son achèvement, Laurent de Roque reprenant totalement le parc qui sera admiré par tous les voyageurs. C’est lui qui reçoit, du 14 au 17 mai 1744, le roi Louis XV, alors occupé à préparer la Campagne de Flandre, qui sera un succès pour ses armées jusqu’à la victoire de Fontenoy en 1745.

    L'abbaye est supprimée en 1792, comme tous les établissements religieux français, par les décrets de la Révolution et les armées républicaines y mettent le feu pour fêter une victoire sur les Prussiens en 1793. Il n’en restera que des ruines rapidement vendues avec les terres, qui seront loties. De nos jours, il ne subsiste qu’un magasin, servant jadis de réserves et de dépôts, bâti vers 1785, et longeant la rue Gambetta. Du parc il ne subsiste que les viviers et le monument élevé au centre d’une étoile formée par des avenues, célébrant le souvenir du passage du roi et ses victoires en Flandre. C’est un obélisque élégant, nommé pyramide depuis son inauguration en 1751.

  • Saint Edouard le Confesseur

    Bréviaire :

    Édouard surnommé le Confesseur, était petit-fils de S. Édouard, roi et Martyr, et fut le dernier souverain des Anglo-Saxons.

    Le Seigneur fit voir dans une extase, à un homme de très grande sainteté nommé Brithuald, qu’Édouard serait roi. Il n’avait que dix ans lorsque les Danois, qui alors dévastaient l’Angleterre le cherchant pour le faire mourir, il fut contraint de s’exiler, et se réfugia chez son oncle, le duc de Normandie. Là, au milieu des séductions du vice, il fit paraître une telle intégrité de vie et une si grande innocence de mœurs, qu’il fut un sujet d’admiration pour tous. On vit même alors éclater en lui une piété admirable envers Dieu et pour les choses divines. Il était d’un caractère très doux et sans aucune ambition du pouvoir ; on rapporte de lui cette parole, qu’il aimait mieux se passer de la royauté, s’il ne pouvait l’obtenir sans carnage et effusion de sang.

    Après la mort des tyrans qui avaient enlevé à ses frères la vie avec la couronne, il fut rappelé dans sa patrie et mis en possession du trône, d’après les vœux et aux applaudissements de tous. Il s’appliqua tout entier à faire disparaître les traces de ressentiments et d’inimitiés. Commençant par les choses saintes et par les églises, dont il réédifia ou restaura les unes, enrichit les autres de revenus et de faveurs, il mit ses plus grands soins à relever et faire refleurir la religion. Poussé par les grands du royaume à se marier, il conserva avec son épouse la virginité dans l’état du mariage : les écrivains sont d’accord pour l’affirmer.

    Il avait tant de foi et d’amour envers Jésus-Christ que plusieurs fois, pendant la célébration des saints Mystères, il mérita de le voir apparaître, le visage empreint de douceur divine. Partout on l’appelait le père des orphelins et des indigents, et jamais il n’était plus joyeux que lorsqu’il avait épuisé les trésors royaux à soulager les pauvres.

    Doué du don de prophétie, il prévit surnaturellement plusieurs faits à venir concernant l’état de l’Angleterre, et, chose remarquable entre toutes, il connut par inspiration divine, au moment même où elle arrivait, la mort de Suénon, roi des Danois, qui fut submergé en s’embarquant pour aller faire invasion en Angleterre.

    Édouard eut pour saint Jean l’Évangéliste un culte particulier, et il avait coutume de ne rien refuser de ce qu’on sollicitait de lui en son nom. Saint Jean, sous les haillons d’un pauvre, lui ayant un jour demandé l’aumône, le roi, dépourvu d’argent, prit l’anneau qu’il portait au doigt et le lui donna ; mais peu de temps après, le saint Apôtre le lui rendit en l’avertissant de sa fin prochaine. Le roi demanda donc aussitôt des prières, et le jour des nones de janvier, jour qu’avait prédit l’Évangéliste, il mourut très saintement, l’an du Seigneur mil soixante-six.

    Des miracles ayant jeté sur lui de l’éclat, le Pape Alexandre III, au cours du siècle suivant, le mit au nombre des Saints. Innocent XI ordonna d’honorer sa mémoire dans toute l’Église par un office public, et cela, au jour même où, trente-six ans après sa mort, son corps, dans la translation qu’on en fit, fut trouvé exempt de corruption et exhalant une suave odeur.

  • Le Bienheureux Charles de Blois

    Extrait d’un article de Laurent Héry dans les Annales de Bretagne, 1996.

    Le procès d'Angers nous révèle qu'au moins onze miraculés ont, au moment d'implorer Charles de Blois, insisté dans leur invocation sur le fait qu'ils avaient été à son service pendant un certain nombre d'années, soit dans son ost, soit près de lui à sa cour. Ainsi, Guillaume Bricton, sur le point d'être pendu, se voua au comte de Penthièvre en ces termes : « Saint Charles, moi je t'ai servi, j'étais à la bataille d'Auray où tu es mort. C'est pourquoi je te demande d'intercéder pour moi auprès de Dieu ». Il semblait, aux yeux de cet homme, que le saint était en quelque sorte son débiteur ; il devait le récompenser pour le temps passé sous ses ordres. L'intercesseur paraît donc lié par-delà la mort à ceux qui l'ont aimé et servi de son vivant. Aussi Charles de Blois créait-il la surprise en intervenant en faveur de ses anciens ennemis, et ceux-ci étaient justement les premiers étonnés.

    Pas moins de cinq partisans des Montfort, dont trois Anglais, bénéficièrent des faveurs du comte de Penthièvre. Ce dernier s'attaquait en fait, à l'aide du miracle, aux bastions de ses opposants ; il essayait de les convertir et y réussissait d'ailleurs fort bien.

    Gui de Trévil, par exemple, promit à l'ancien duc que s'il l'aidait à retrouver ses écus il croirait alors à sa sainteté. À peine eut-il fini de prononcer ces paroles que l'or perdu réapparut. Charles de Blois se fit donc en la personne de ce chevalier breton un nouvel et fidèle allié. Nous trouvons également, dans les actes de l'enquête angevine, le cas d'un Anglais avouant à Guillaume Le Juste qu'il avait été l'ennemi du comte de Penthièvre et qu'alors il ne l'aimait pas. Cet Anglais s'empresse cependant d'ajouter que depuis que Charles de Blois l'a guéri d'une ancienne et douloureuse blessure, il ne cesse de répéter que celui-ci avait été un homme saint.

    Ces revirements instantanés sont très spectaculaires. Un certain Jamien, qui avait combattu le comte de Penthièvre, affirmait ainsi - après avoir été guéri par celui-ci d'une hémiplégie - être prêt à se battre en duel contre ceux qui nieraient sa sainteté. Finalement Charles de Blois continuait après sa mort la guerre contre Jean IV en éclaircissant les rangs de ses alliés, mais avec cette fois le miracle pour seule arme. Il en usait d'ailleurs avec une extrême habileté : à deux reprises il intervint en faveur de militaires anglais aux fonctions importantes. Charles de Blois guérit par exemple la jambe d'Antoine Houlz, le capitaine de Cesson - il est maître d'hôtel du nouveau duc de Bretagne au moment du procès. Celui-ci devint dès lors l'un de ses ardents défenseurs : à ceux de ses compatriotes anglais qui lui reprochaient de croire en la sainteté du vaincu d'Auray, il répondait que s'ils avaient été comme lui malades et guéris, ils croiraient. En 1367 c'est le capitaine du château de Léhon, un Anglais nommé Comiton, que Charles de Blois convainquit de sa sainteté. Sa fille était morte après avoir chu d'une tour de la forteresse. La mère de la jeune défunte, craignant les réactions de son époux, n'osa pas la vouer au prince breton. Finalement elle demanda la permission de son mari, l'obtint et fit le vœu : l'enfant retrouva immédiatement la vie. Comiton était définitivement conquis.

    Ce sont ici deux places fortes qui tombent sous les coups de boutoir miraculeux du comte de Penthièvre. Mais parfois les anciens adversaires du saint se montraient plus récalcitrants, n'hésitant pas à l'insulter publiquement, à blasphémer son nom.

    Un Anglais appelé Jean François accomplissait en juin 1368, avec son épouse bretonne et quelques autres dévots, le pèlerinage de Tréguier. Lors d'une étape à Belle-Isle-en-Terre certains de ses compagnons de route proposèrent de modifier l'itinéraire : « Nous voici près de la ville de Guingamp. Allons ensemble visiter le tombeau du sieur Charles, le défunt duc de Bretagne, car il y fait de nombreux et très beaux miracles », dirent-ils. Cette initiative mit Jean en colère ; il leur répondit : « Et vous croyez, vous, qu'il est saint. Par saint Georges, il ne l'est pas, je suis convaincu que non ». Puis, se tournant vers sa femme qui insistait pour qu'il fît le détour par cette cité du Penthièvre, il ajouta : « Si le sieur Charles peut m'empêcher d'aller à saint Yves demain, je croirai qu'il est saint, autrement non ». Il en fallait moins pour irriter le défunt duc de Bretagne qui lui fit rapidement regretter ses paroles outrageuses. La nuit suivante, le pèlerin anglais fut en effet frappé par une grave et subite maladie : il ne pouvait ni se lever, ni parler. Pour tous ceux qui étaient présents il semblait évident que Jean François payait le prix de sa provocation. Son épouse et ses compagnons lui conseillèrent alors vivement de se repentir et de se vouer à Charles de Blois, ce qu'il fit sans remords et mentalement puisqu'il était muet. La guérison fut immédiate et totale. Convaincu de la sainteté du comte de Penthièvre, le miraculé prit sans attendre le chemin de Guingamp, nu-pieds, comme il l'avait promis dans son vœu, et, là-bas, conta sa mésaventure à des notaires qui la consignèrent. Force est de croire que les nouveaux sentiments qu'il éprouvait pour le prince défunt étaient sincères puisqu'à Carhaix il dit à des Bretons et à des Anglais qu'il était prêt à se battre contre tous ceux qui nieraient la sainteté de Charles de Blois.

    Les anciens ennemis du duc n'étaient pas les seuls à être pris de doute en entendant le récit des miracles qui lui étaient attribués. Au sein même de l'Église les réactions étaient parfois très vives. Le frère Jean Louénan, bénédictin du monastère de Saint-Gildas-de-Rhuys, n'hésitait pas à affirmer, malgré les reproches de dom Laurent, l'abbé du couvent, que le duc défunt était damné en enfer, qu'il « avait été méchant durant sa vie » et qu'il « ne croirait pas à sa sainteté, à moins qu'il ne lui fît un long nez, lui qui l'avait camus ou court ». Ces propos déplaisaient à l'un de ses compagnons, le frère Olivier de Mausen : celui-ci espérait ouvertement qu'une punition divine châtierait le blasphémateur. Elle survint. En effet, peu après, le bénédictin tomba malade, perdit l'usage de l'ouïe et de la parole. Il recouvra la santé quand son propre frère le voua à Charles de Blois. De même, à Périgueux, Itérius Désolier et sa femme qui faisaient des gorges chaudes des miracles du prince breton perdirent la vue. Ils n'en retrouvèrent l'usage qu'après s'être voués, repentants, à celui dont ils se moquaient. Ils firent ensuite une offrande devant son image, pour le remercier.

    Enfin, lors du siège de Bécherel, un écuyer de la compagnie du vicomte de Rohan, nommé Bertrand de Beaumont, répondit à ceux qui parlaient en bien du comte de Penthièvre : « Cessez de parler du sieur Charles, car en réalité ce n'est pas un saint et je ne croirai pas qu'il est saint tant que je ne l'aurai pas vu ». Outré par l'incrédulité de Bertrand, un de ses compagnons, un écuyer de Bretagne, répliqua : « Moi je demande au sieur Charles, s'il a pouvoir auprès de Dieu, de te le faire voir aujourd'hui ; qu'il fasse pour toi quelque miracle, et tu mourras d'un mauvais boulet, aussi sûr que tu mens ». Le blasphémateur acquiesça : « Amen ». À peine s'était- il écarté du groupe qu'un boulet anglais l'atteignit à la tête, mortellement. Le comte de Penthièvre usa ici d'un sévère châtiment pour punir l'incrédule. Ce fut aussi la mort qui surprit lors de ce même siège de Bécherel l'Anglais qui avait - suprême outrage ! - raclé en février 1368 l'image miraculeuse de Charles de Blois dans le couvent des cordeliers de Dinan.

  • 19e dimanche après la Pentecôte

    Le verset alléluiatique est tiré du psaume 104. « Publiez la gloire de Dieu et invoquez son nom ; annoncez ses entreprises à tous les peuples. » Les Apôtres, et, après eux, les évêques et les pasteurs d’âmes reconnaissent comme leur premier devoir cette fonction de la prédication évangélique, grâce à laquelle, par l’opération du Saint-Esprit, des âmes en grand nombre sont chaque jour engendrées à Dieu et naissent de Lui — ex Deo nati sunt — à la vie surnaturelle. Toutefois pour que cette sorte de conception toute sainte et toute divine ait lieu, la parole du prédicateur doit être non la sienne mais celle du Christ. En outre, elle doit être dite non avec l’esprit humain qui pourra tout au plus faire des savants, mais avec l’Esprit Saint qui seul peut faire des fidèles. C’est pourquoi il est écrit des saints Apôtres : Repleti sunt omnes Spiritu Sancto, et coeperunt loqui (Actes 2,4).

    Bienheureux cardinal Schuster

    Dom Johner fait remarquer qu’habituellement la mélodie de l’alléluia culmine dans le verset, et qu’ici c’est dans le jubilus. La mélodie du verset se développe à partir de la formule qui précède cette montée : le do-ré-mi-do qu’on retrouve dans confitemini et qui lance le bel annuntiate : annoncez, allez-y… Un peu variée sur gentes, elle revient avec le jubilus sur ejus.

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  • Saint François Borgia

    La chapelle de la Trinité, à Lyon, fut l’une des deux premières églises baroques de la ville. Elle faisait partie du « Grand Collège » jésuite, devenu lycée Ampère. Elle a été superbement restaurée dans les années 90.

    Elle a été construite entre 1617 et 1639. La décoration du chœur a été refaite à partir de 1734, en marbre de Carrare. On y voit quatre statues, de saints jésuites : saint Ignace, saint François Borgia, général des jésuites au moment de la cession du collège aux jésuites, canonisé en 1671, saint Louis de Gonzague, canonisé en 1729, saint François Régis, canonisé en… 1737. Du même marbre de Domenico Magnani seront faits peu après les Chevaux de Marly.

    La plus intéressante (la plus élégante) est sans doute celle de saint François Borgia. (Pour tout savoir sur la chapelle, c’est ici.)

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  • Saint Jean Léonardi

    Chers frères et sœurs, la figure lumineuse de ce saint est une invitation tout d’abord pour les prêtres, et pour tous les chrétiens, à tendre constamment vers la « haute mesure de la vie chrétienne » qui est la sainteté, naturellement chacun selon son état. En effet, ce n’est que de la fidélité au Christ que peut naître l’authentique renouveau ecclésial. Au cours de ces années, lors du passage culturel et social entre le XVIe siècle et le XVIIe siècle, commencèrent à se dessiner les prémisses de la future culture contemporaine, caractérisée par une scission indue entre foi et raison, qui a eut, parmi ses effets négatifs, la marginalisation de Dieu, avec l’illusion d’une possible et totale autonomie de l’homme qui choisit de vivre « comme si Dieu n’existait pas ». C’est la crise de la pensée moderne, que j’ai eu plusieurs fois l’occasion de souligner et qui débouche souvent sur des formes de relativisme. Jean Léonardi eut l’intuition du véritable remède pour ces maux spirituels et il la synthétisa dans l’expression : « le Christ avant tout », le Christ au centre du cœur, au centre de l’histoire et de l’univers. Et l’humanité a un besoin extrême du Christ - affirmait-il avec force - , car Il est notre « mesure ». Il n’y a pas de milieu qui ne puisse être touché par sa force ; il n’y a pas de maux qui ne trouvent remède en Lui, il n’y a pas de problème qui ne se résolvent en Lui. « Ou le Christ ou rien » ! Voilà sa recette pour chaque type de réforme spirituelle et sociale.

    Il existe un autre aspect de la spiritualité de saint Jean Léonardi qu’il me plaît de souligner. En plusieurs circonstances, il réaffirma que la rencontre vivante avec le Christ se réalise dans son Eglise, sainte mais fragile, enracinée dans l’histoire et dans son devenir parfois obscur, où le blé et l’ivraie croissent ensemble (cf. Mt 13, 30), mais toutefois toujours Sacrement de salut. Ayant clairement conscience du fait que l’Eglise est le champ de Dieu (cf. Mt 13, 24), il ne se scandalisa pas de ses faiblesses humaines. Pour faire obstacle à l’ivraie, il choisit d’être le bon grain : c’est-à-dire qu’il décida d’aimer le Christ dans l’Eglise et de contribuer à la rendre toujours davantage un signe transparent de sa personne. Avec un grand réalisme, il vit l’Eglise, sa fragilité humaine, mais également sa manière d’être « champ de Dieu », instrument de Dieu pour le salut de l’humanité. Pas seulement. Par amour du Christ, il travailla avec zèle pour purifier l’Eglise, pour la rendre plus belle et sainte. Il comprit que toute réforme doit être faite dans l’Eglise et jamais contre l’Eglise. En cela, saint Jean Léonardi a vraiment été extraordinaire et son exemple reste toujours actuel. Chaque réforme concerne assurément les structures, mais elle doit tout d’abord toucher le cœur des croyants. Seuls les saints, les hommes et les femmes qui se laissent guider par l’Esprit divin, prêts à accomplir des choix radicaux et courageux à la lumière de l’Evangile, renouvellent l’Eglise et contribuent, de manière déterminante, à construire un monde meilleur.

    Chers frères et sœurs, l’existence de saint Jean Léonardi fut toujours illuminée par la splendeur de la « Sainte Face » de Jésus, conservée et vénérée dans l’église-cathédrale de Lucques, devenue le symbole éloquent et la synthèse indiscutable de la foi qui l’animait. Conquis par le Christ comme l’apôtre Paul, il indiqua à ses disciples, et il continue de nous indiquer à tous, l’idéal christocentrique pour lequel « il faut se dépouiller de chaque intérêt personnel et ne voir que le service de Dieu », en ayant « devant les yeux de l’esprit uniquement l’honneur, le service et la gloire du Christ Jésus crucifié ». A côté de la face du Christ, il fixa son regard sur le visage maternel de Marie. Celle qu’il élut Patronne de son ordre, fut pour lui maîtresse, sœur, mère, et il fit l’expérience de sa constante protection. Que l’exemple et l’intercession de cet « homme de Dieu fascinant » soient un appel et un encouragement pour les prêtres et pour tous les chrétiens à vivre avec passion et enthousiasme leur propre vocation.

    Benoit XVI

  • Sainte Brigitte

    Brigitte est née en 1303, d'une famille aristocratique, à Finsta, dans la région suédoise d'Uppland. Elle est connue surtout comme mystique et fondatrice de l'Ordre du Très Saint Sauveur. Toutefois, il ne faut pas oublier que la première partie de sa vie fut celle d'une laïque qui eut le bonheur d'être mariée avec un pieux chrétien dont elle eut huit enfants. En la désignant comme co-patronne de l'Europe, j'entends faire en sorte que la sentent proche d'eux non seulement ceux qui ont reçu la vocation à une vie de consécration spéciale, mais aussi ceux qui sont appelés aux occupations ordinaires de la vie laïque dans le monde et surtout à la haute et exigeante vocation de former une famille chrétienne. Sans se laisser fourvoyer par les conditions de bien-être de son milieu, elle vécut avec son époux Ulf une expérience de couple dans laquelle l'amour conjugal alla de pair avec une prière intense, avec l'étude de l'Écriture Sainte, avec la mortification, avec la charité. Ils fondèrent ensemble un petit hôpital, où ils soignaient fréquemment les malades. Brigitte avait l'habitude de servir personnellement les pauvres. En même temps, elle fut appréciée pour ses qualités pédagogiques, qu'elle eut l'occasion de mettre en œuvre durant la période où l'on demanda ses services à la cour de Stockholm. C'est dans cette expérience que mûriront les conseils qu'elle donnera en diverses occasions à des princes ou à des souverains pour un bon accomplissement de leurs tâches. Mais les premiers qui en bénéficièrent furent assurément ses enfants, et ce n'est pas par hasard que l'une de ses filles, Catherine, est vénérée comme sainte.

    Cette période de sa vie familiale n'était qu'une première étape. Le pèlerinage qu'elle fit avec son mari Ulf à Saint-Jacques de Compostelle en 1341 mit symboliquement fin à cette étape, préparant Brigitte à la nouvelle vie qu'elle inaugura quelques années plus tard lorsque, après la mort de son époux, elle entendit la voix du Christ qui lui confiait une nouvelle mission, la guidant pas à pas par une série de grâces mystiques extraordinaires.

    Ayant quitté la Suède en 1349, Brigitte s'établit à Rome, siège du Successeur de Pierre. Son transfert en Italie constitua une étape décisive pour l'élargissement non seulement géographique et culturel, mais surtout spirituel, de l'esprit et du cœur de Brigitte. Beaucoup de lieux d'Italie la virent encore en pèlerinage, désireuse de vénérer les reliques des saints. Elle visita ainsi Milan, Pavie, Assise, Ortona, Bari, Benevento, Pozzuoli, Naples, Salerne, Amalfi, le Sanctuaire de saint Michel Archange sur le Mont Gargano. Le dernier pèlerinage, effectué entre 1371 et 1372, l'amena à traverser la Méditerranée en direction de la Terre Sainte, lui permettant d'embrasser spirituellement, en plus de beaucoup de lieux sacrés de l'Europe catholique, les sources mêmes du christianisme dans les lieux sanctifiés par la vie et par la mort du Rédempteur.

    En réalité, plus encore que par ce pieux pèlerinage, c'est par le sens profond du mystère du Christ et de l'Église que Brigitte participa à la construction de la communauté ecclésiale, à une période notablement critique de son histoire. Son union intime au Christ s'accompagna en effet de charismes particuliers de révélation qui firent d'elle un point de référence pour beaucoup de personnes de l'Église de son époque. On sent en Brigitte la force de la prophétie. Son ton semble parfois un écho de celui des anciens grands prophètes. Elle parle avec sûreté à des princes et à des papes, révélant les desseins de Dieu sur les événements de l'histoire. Elle n'épargne pas les avertissements sévères même en matière de réforme morale du peuple chrétien et du clergé lui-même (cf. Revelationes, IV, 49; cf. aussi IV, 5). Certains aspects de son extraordinaire production mystique suscitèrent en son temps des interrogations bien compréhensibles, à l'égard desquelles s'opéra le discernement de l'Église; celle-ci renvoya à l'unique révélation publique, qui a sa plénitude dans le Christ et son expression normative dans l'Écriture Sainte. Même les expériences des grands saints, en effet, ne sont pas exemptes des limites qui accompagnent toujours la réception par l'homme de la voix de Dieu.

    Toutefois, il n'est pas douteux qu'en reconnaissant la sainteté de Brigitte, l'Église, sans pour autant se prononcer sur les diverses révélations, a accueilli l'authenticité globale de son expérience intérieure. Brigitte se présente comme un témoin significatif de la place que peut tenir dans l'Église le charisme vécu en pleine docilité à l'Esprit de Dieu et en totale conformité aux exigences de la communion ecclésiale. En particulier, les terres scandinaves, patrie de Brigitte, s'étant détachées de la pleine communion avec le siège de Rome au cours de tristes événements du XVIe siècle, la figure de la sainte suédoise reste un précieux « lien » œcuménique, renforcé encore par l'engagement de son Ordre dans ce sens.

    Jean-Paul II, Lettre apostolique Spes aedificandi pour la proclamation de sainte Brigitte de Suède, sainte Catherine de Sienne et sainte Thérèse-Bénédicte de la Croix co-patronnes de l’Europe, 1er octobre 1999.

  • Notre Dame du Rosaire

    Le graduel de la messe de Notre Dame du Rosaire a été repris de la messe de l’Assomption, et ça tombe bien puisque après la promulgation du dogme en 1950 on inventa un nouveau formulaire. Notre Dame du Rosaire a donc sauvé cette très belle pièce.

    Propter veritátem, et mansuetúdinem, et iustítiam, et dedúcet te mirabíliter dextera tua. .Audi, fília, et vide, et inclína aurem tuam : quia concupívit Rex spéciem tuam.

    Pour la vérité, la douceur et la justice, et que ta droite te fasse accomplir des faits merveilleux. . Ecoute, ma fille, vois et tends l’oreille : le Roi a désiré ta beauté.

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