Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

Sainte Hedwige

La Pologne a cette heureuse fortune, qu'à chaque époque décisive de son histoire, un saint apparaît pour lui tracer la voie qui la conduira à l'accomplissement de sa glorieuse destinée. Sur le champ de bataille de Legnica plane la douce image de sainte Hedwige. Mère du duc Henri le Pieux, elle s'était retirée depuis son veuvage au monastère cistercien de Trzebnica, qu'elle avait fondé. Trois années avant l'arrivée des barbares, elle eut révélation du sort qui attendait son fils. Elle offrit silencieusement son sacrifice, et, bien loin d'arrêter le courage du jeune duc, elle fut la première à l'animer à la résistance.

La nuit qui suivit la bataille, elle éveilla une de ses compagnes et lui dit : « Demundis, sachez que j'ai perdu mon fils. Mon fils chéri s'est éloigné de moi comme un oiseau qui fuit à tire d'aile; je ne verrai plus mon fils en cette vie. » Demundis essaya de la consoler. Aucun courrier n'était arrivé de l'armée, et ces inquiétudes étaient vaines. « Ce n'est que trop vrai, lui répondit la duchesse, mais n'en parlez à personne. »

« Trois jours après, la fatale nouvelle était confirmée. C'est la volonté de Dieu, dit Hedwige; ce que Dieu veut et ce qui lui plaît doit aussi nous plaire. » Et tressaillant dans le Seigneur : « Je vous rends grâces, ô mon Dieu, dit-elle en levant les yeux et les mains au ciel, de ce que vous m'aviez donné un tel fils. Il m'a aimée toujours durant sa vie, il m'eut toujours en « grand respect, jamais il ne m'a affligée. J'aurais beaucoup désiré l'avoir avec moi sur la terre; mais je le félicite, de toute mon âme, de ce que par l'effusion de son sang il vous est uni au ciel, à vous son créateur. Je vous recommande son âme, ô Seigneur mon Dieu. » Il ne fallait pas moins qu'un tel exemple pour soutenir la Pologne en face des nouveaux devoirs qu'elle venait d'accepter.

A Legnica, elle avait relevé le glaive de la chrétienté, tombé des mains défaillantes de la Ruthénie, et elle se tenait désormais comme une sentinelle vigilante, prête à défendre l'Europe contre les barbares. Quatre-vingt-treize fois les Tartares s'élancèrent sur la chrétienté, toujours avides de sang et de pillage; quatre-vingt-treize fois la Pologne les repoussa de vive force, ou eut la douleur de les voir saccager ses campagnes, incendier ses villes, emmener en captivité la fleur de ses enfants. Par ces sacrifices, elle amortissait au profit de l'Europe le coup de l'invasion. Tant qu'il fallut du sang, des larmes et des victimes, la Pologne en donna sans compter, pendant que les nations européennes jouissaient de la sécurité, achetée par cette continuelle immolation.

(Dom Guépin, S. Josaphat et l'Eglise grecque unie en Pologne, Introduction, cité dans L’Année liturgique de Dom Guéranger. Voir aussi ce que dit de sainte Hedwige l’Office polonais du tourisme…)

Commentaires

  • Dédicace de la basilique du Mont Saint-Michel
    Dès les premières années du huitième siècle, Dieu accorda à notre pays un nouveau témoignage de sa prédilection. Il daigna nous donner pour protecteur et pour patron, saint Michel, le glorieux archange, qui, à la tête des anges fidèles, a chassé du Ciel Lucifer et ses mauvais anges.

    Saint Aubert était évêque d'Avranches lorsque, vers 708, l'Archange Saint Michel lui apparut, un 16 octobre, pour lui donner de bâtir sur le Mont tombe une église en son honneur. Ce rocher escarpé s'élevait, aride et solitaire, dans une baie formée par la réunion des côtes de la Normandie et de la Bretagne.

    Le Prince de la Milice Céleste dit à l'évêque : Je suis Michel, l'archange qui assiste en la présence de Dieu ; je suis résolu d'habiter dans ce pays, de le prendre sous ma protection et d'en avoir soi.

    Saint Aubert, voulant s'assurer de la vérité de cette vision, n'obéit pas aussitôt ; l’archange saint Michel se montra une seconde fois à l’évêque, et bien qu’il se fît plus sévère et plus pressant, il n’eut pas davantage de succès ; à la troisième apparition, après avoir fait de nouveau reproches et réitéré les ordres du ciel, l'archange appuya fortement le doigt sur le front de saint Aubert et y laissa une empreinte qui se voit encore sur le crâne du saint conservé dans l'église Saint-Gervais d'Avranches.

    Saint Aubert connaissait désormais avec assurance la volonté du Seigneur ; il se rendit donc sur le rocher que l'archange lui avait indiqué où des signes célestes marquèrent le lieu choisi pour la construction de l'église. Une source jaillit pour fournir l'eau qui manquait à cette solitude aride. Ce rocher, que les flots de l'océan séparent de la terre ferme, porta, depuis la dédicace de l'église, le nom de Mont Saint-Michel.

    A dater de ce jour mémorable, les pèlerins accoururent de toutes parts et obtinrent en ce lieu de nombreuses guérisons. Charlemagne y vint l'année de son couronnement pour garder le royaume sous la protection du puissant archange.

    Les Bénédictins y installèrent l'abbaye dite de Saint-Michel-du-Péril-de-la-Mer.

    Deux fois par jour, à la marée basse, la mer se retire pour permettre aux fidèles de venir de la côte sans le secours des bateaux. L'église, le cloître, la salle des Chevaliers, le réfectoire des Moines, l'escalier de cent quatre-vingts marches qui conduit jusqu'au sommet du rocher, excitent l'enthousiasme de tous les pèlerins qui ne peuvent se lasser d'admirer les merveilles de l'architecture chrétienne réunies sur cet îlot.

    Si, d'un côté, les impies de notre temps ont osé mettre en honneur le prince des ténèbres, dont ils se sont faits les fils et les imitateurs, les fidèles se sont, de leur côté, attachés à relever la vénération et la confiance que l'Eglise Catholique a toujours placées en l'Archange saint Michel, le premier vainqueur de l'esprit maudit (Pie IX - 1868 ).

Les commentaires sont fermés.