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Liturgie - Page 163

  • Saint Venceslas

    Le très antique choral de saint Venceslas, prince éternel des Tchèques, à la fin de la fête nationale de saint Venceslas, à Stara Boleslav, le 28 septembre 2017.

    (Extrait)

    Svatý Václave,
    vévodo české země,
    kníže náš,
    pros za ny Boha,
    svatého Ducha!
    Kyrieleison.

    Saint Venceslas, Duc de Bohême, notre prince, prie pour nous Dieu le Saint-Esprit! Kyrie eleison!

    Nebeské toť dvorstvo krásné
    blaze tomu ktož tam pojde
    život věčny
    oheň jasný
    svatého Ducha
    Kyrieleison.

    La cour céleste est merveilleuse, bienheureux qui y va, vie éternelle, feu clair du Saint-Esprit, Kyrieleison!

    Pomoci tvé žádámy,
    smiluj se nad námi,
    utěš smutné,
    odžeň vše zlé,
    svatý Václave!
    Kyrieleison.

    Nous demandons ton aide, aie pitié de nous, réconforte ceux qui sont tristes, chasse tout mal, saint Venceslas! Kyrieleison!

  • 17e dimanche après la Pentecôte

    Da, quǽsumus, Dómine, pópulo tuo diabólica vitáre contágia : et te solum Deum pura mente sectári. Per Dóminum…

    Seigneur, nous vous en prions, donnez à votre peuple d’éviter la contagion diabolique, et qu’il vous suive, vous le seul Dieu, d’un cœur pur.

    Dans son excellente série intitulée « Lost in translation » (sans doute clin d’œil au film éponyme, mais dont le sens précis est ici : ce que l’on perd en traduisant), sur le blog New Liturgical Movement, Michael P. Foley remarque que cette collecte du 17e dimanche après la Pentecôte est la seule de toute l’année liturgique à mentionner explicitement le diable. Peut-être parce qu’on arrive aux environs de la fin de l’année liturgique, donc qu’il faut se préparer au jugement, et pour cela résister plus que jamais au diable. A la contagion diabolique.

    Michael P. Foley constate que ce mot fut essentiellement utilisé par des poètes, seulement dans cette forme grammaticale du pluriel mais dans un sens singulier. (Le mot courant pour contagion est… contagio et non contagium.) Ainsi le pluriel demeure en arrière-plan, et s’oppose à « solum Deum » : la multiplicité de la pernicieuse influence diabolique (mon nom est Légion) s’oppose à l’unité divine qui est l’unité du bien. Et c’est cette unité en Dieu (cf. l'épître), cette union, que nous devons suivre en y mettant tous nos efforts (sector est un fréquentatif de sequor). D’un cœur pur, qui est le contraire de l’impureté de la contagion diabolique.

    Dom Guéranger souligne que dans les anciens livres ce dimanche est celui qui précède la fête de saint Michel (ce qui est d’ailleurs le cas cette année). Saint Michel qui est cité dans un verset (supprimé) de l’offertoire. On peut se demander si cette mention du diable dans la collecte n’est pas en rapport avec l’archange qui l’a vaincu. D’autant que ce verset demande à Dieu de regarder avec bienveillance le peuple sur lequel est invoqué son nom.

  • Samedi des quatre temps

    Après les Benedictiones (1), venait la grande litanie avec les ordinations des nouveaux diacres et prêtres titulaires romains. Après la chirotesia (2) l’archidiacre leur imposait les oraria, ou étoles, prises sur la tombe de saint Pierre, comme le pallium des évêques. Après la Communion, le Pape remettait aux nouveaux prêtres un des pains consacrés afin que, pendant huit jours, ils en déposassent un fragment dans leur calice, pour signifier que leur sacrifice était comme une extension et une continuation de celui du Pontife consécrateur. Ce rite se retrouve aussi en Orient.

    Après la messe, le clergé et les fidèles des respectifs titres urbains accueillaient les nouveaux prêtres titulaires et les conduisaient triomphalement à leur siège. Le Pape avait déjà fait aux ordonnés de splendides présents en nature, baume, grain, vin, huile, ornements sacrés et vases liturgiques. En avant du cortège marchaient quelques valets avec des encensoirs et des candélabres, afin de dissiper les ténèbres de la nuit à travers les étroites rues de Rome, ornées pour la circonstance de guirlandes, de lauriers et de tentures. La foule présente acclamait : Vivat ! N.N. presbyterum sanctus Petrus elegit.

    Le nouvel élu s’avançait sur un cheval blanc recouvert du caparaçon de peluche blanche qui constituait l’insigne honorifique spécial de tout le clergé de Rome. Comme pour la consécration du Pape, ainsi pour la solennelle chevauchée des nouveaux prêtres titulaires, les chantres exécutaient le long de la route les laudes traditionnelles, et la fête se terminait par un splendide banquet, préparé dans les salles dépendantes de l’église titulaire du nouvel ordonné.

    Cette tradition de l’ordination des prêtres titulaires de Rome et de leur cavalcade d’installation à l’occasion des Quatre-Temps a laissé de longues traces dans les usages de la Cour pontificale. En effet, jusqu’à ces derniers siècles, la création des nouveaux cardinaux coïncidait régulièrement avec les jeûnes des Quatre-Temps, et ils commençaient leurs nouvelles fonctions par une pompeuse cavalcade, de la porte du Peuple au Vatican.

    Bienheureux cardinal Schuster

    (1) Le cantique Benedictus es qui termine la lecture de Daniel et les lectures de l’Ancien Testament.

    (2) Le mot veut dire « imposition des mains ». Le cardinal Schuster – comme la plupart des théologiens latins - semble y voir un équivalent de « chirotonia », le mot utilisé pour l’ordination diaconale, sacerdotale et épiscopale dans les Eglises orientales. Il est aujourd’hui plus que jamais nécessaire de les distinguer : au sens propre, la chirotesia est un sacramental, l’imposition des mains par laquelle est ordonné un lecteur ou un sous-diacre, ou est ordonnée une abbesse ou… une « diaconesse ».

  • Vendredi des quatre temps

    Accépta tibi sint, Dómine, quǽsumus, nostri dona jejúnii : quæ et expiándo nos tua grátia dignos effíciant, et ad sempitérna promíssa perdúcant. Per Dóminum.

    Nous vous en supplions, Seigneur, que l’offrande [les dons] de notre jeûne vous soit agréable ; qu’en nous faisant expier nos fautes, il nous rende dignes de votre grâce et qu’il nous conduise aux biens éternels que vous nous avez promis.

    La secrète, en une phrase très concise, nous décrit bien l’origine liturgique de l’antique abstinence romaine. On ne jeûne jamais sans que le divin Sacrifice consacre l’abstinence du peuple, l’offre à Dieu avec la Passion du Rédempteur et marque le terme du jeûne lui-même. C’est pourquoi aujourd’hui l’offrande eucharistique que la communauté chrétienne a présentée à l’autel est appelée le don commun du jeûne sacré. Les fruits qu’on en attend sont : l’expiation du péché, la convenable préparation et coopération à la grâce, et finalement l’obtention de l’éternité tant de fois promise.

    Remarquons l’ordre de ce triple effet. Il faut d’abord écarter l’obstacle qui soustrait coupablement l’âme à l’influence miséricordieuse du Saint-Esprit, et cela s’obtient en excitant en elle les sentiments de foi et de contrition qui ramènent à Dieu ; alors commence la vie de grâce de l’âme, laquelle vie comporte nécessairement une courageuse coopération de la part de l’homme. —- Non ego, sed gratia Dei mecum, disait saint Paul. — Ensuite vient le dernier et définitif développement de cette vie surnaturelle, alors que la grâce se transforme en lumière de gloire.

    Bienheureux cardinal Schuster

  • Notre Dame de la Merci

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    Sous l’image il y a d’abord une citation de saint Bernard (du sermon sur la Nativité de la Sainte Vierge, dit « de l’Aqueduc ») :

    (Dieu) voulant racheter le genre humain en réunit tout le prix en Marie.

    Puis la collecte de la messe (aujourd’hui très choquante et bien sûr supprimée de la néo-liturgie, d’ailleurs c’est la fête entière qui a été supprimée) :

    O Dieu, qui, par la très glorieuse Mère de votre Fils, avez daigné enrichir votre Église d’une nouvelle famille destinée à délivrer les fidèles du Christ de la puissance des païens, faites, nous vous prions, que, vénérant avec piété l’inspiratrice d’une si grande œuvre, nous soyons, grâce à ses mérites et son intercession, délivrés de nos péchés et de la captivité du démon.

    On remarque sous la collecte :

    Aumône en l’honneur de Marie.

    Priez pour les captifs.

    C’est un extrait de l’Abrégé pratique de la vie des saints pour tous les jours de l’année, connu sous le nom de Vie des saints du mois, édition nouvelle, entièrement refondue, et ornée de 392 gravures en taille douce, à Paris au Bureau de la Bibliothèque catholique, rue St-Guillaume n°15, 1829.

  • Mercredi des quatre temps

    Préface du sacramentaire léonien, citée et traduite dans L’Année liturgique :

    Qui nos ideo, collectis terrae fructibus, per abstinentiam tibi gratias referre voluisti, ut ex ipsius devotionis genere nosceremus non haec ad exuberantiam corporalem, sed ad fragilitatis nos sufficientiam percepisse, et quod ex his parcius sumeremus, egentium proficeret alimento, ut et salutaris castigatio mortalitatis insolentiam mitigaret, et pietas imitatores nos tuae benignitatis efficeret; sicque donis temporalibus uteremur, ut disceremus inhiare perpetuis.

    (Il est vraiment digne de vous rendre grâces, Dieu éternel.) Si, en effet, vous avez voulu que, la récolte des fruits de la terre étant accomplie, nous vous rendissions grâces par l’abstinence, c’était afin de nous donner à connaître, par l’expression même de notre culte, que nous avons reçu ces biens pour y puiser de quoi suffire aux besoins de notre faiblesse, non pour favoriser les excès du corps ; afin aussi que le prélèvement de notre sobriété devînt l’aliment du pauvre : en sorte qu’à la fois et ce salutaire châtiment rabattît l’orgueil de notre mortalité, et cette piété nous rendit les imitateurs de votre bonté ; faisant ainsi que l’usage de vos dons dans le temps nous apprît à désirer avidement les éternels.

    (Les quatre temps de septembre sont célébrés dans la semaine qui suit le troisième dimanche du mois. Le calendrier de 1960 a changé le mode de désignation du premier dimanche du mois. Jusque-là c’était le dimanche le plus proche du 1er jour du mois. Désormais c’est celui qui tombe le premier dans le mois. J’ai tenté d’adopter le nouveau mode, puis je suis retourné à l’ancien. De ce fait j’ai célébré les quatre temps la semaine dernière. Cela dit au cas où certains de mes lecteurs seraient dans le même cas, pour leur faire savoir qu’ils n’étaient pas seuls…)

  • Saint Thomas de Villeneuve

    Extrait de son troisième sermon pour le 17e dimanche après la Pentecôte.

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    1. Ephésiens 2,4 : « propter nimiam caritatem suam ». Le grec a un mot qui exprime la grandeur et l’abondance, mais sans notion d’excès. Saint Augustin dit « multam dilectionem », et il est étonnant de voir que saint Jérôme dans son commentaire de l’épître dit « multam caritatem », mais qu’il n’a pas modifié le texte dans la Vulgate. En fait, comme on peut le subodorer en d’autres endroits, le mot nimius avait quasiment perdu son sens d’excès et voulait dire beaucoup-beaucoup. Ce qui n'affecte en rien le propos de saint Thomas de Villeneuve, car l'amour de Dieu est "sans mesure", donc "excessif".
  • Saint Matthieu

    Doxastikon des laudes de la liturgie byzantine, par le protopsalte de l’église de l’Acheiropoiètos de Thessalonique, Athanasios Nevrokoplis, le 16 novembre 2014 (jour de la fête de saint Matthieu dans le calendrier byzantin, et cette année-là c’était un dimanche). Cette église du Ve siècle, inscrite au patrimoine mondial de l’Unesco, est dédiée à la Mère de Dieu, en référence à une icône « non faite de main d’homme ». Elle fut transformée en mosquée en 1430 et ne redevint église qu’en 1930, la « mosquée » servant d’abri à des Grecs expulsés de Turquie en 1923.

    Δόξα Πατρὶ καὶ Υἱῷ καὶ Ἁγίῳ Πνεύματι

    Gloire au Père et au Fils et au Saint-Esprit

    Κροτήσωμεν ἐν ᾄσμασι σήμερον πιστοί, ἐπὶ τῇ μνήμῃ τοῦ σεπτοῦ Ἀποστόλου, καὶ Εὐαγγελιστοῦ Ματθαίου· οὗτος γὰρ ῥίψας τὸν ζυγόν, καὶ τὸν χρυσὸν τοῦ τελωνείου, ἠκολούθησε Χριστῷ, καὶ κήρυξ τοῦ Εὐαγγελίου θεῖος ἐχρημάτισεν· ὅθεν ἐξῆλθε προφητικῶς ὁ φθόγγος αὐτοῦ, εἰς τὴν οἰκουμένην, καὶ πρεσβεύει σωθῆναι τὰς ψυχάς ἡμῶν.

    Fidèles, en ce jour battons des mains, rythmant des cantiques en souvenir du saint apôtre et évangéliste Matthieu; car il s'est défait de son joug, il a quitté ses richesses de publicain, pour suivre le Christ et prêcher l'Evangile divin; c'est pourquoi son message a retenti par toute la terre, comme le prophète l'a dit (psaume 18), et désormais il intercède pour que nos âmes soient sauvées.

  • 16e dimanche après la Pentecôte

    Les trois collectes de la messe et le commentaire du bienheureux cardinal Schuster

    Tua nos, quǽsumus, Dómine, grátia semper et prævéniat et sequátur : ac bonis opéribus iúgiter præstet esse inténtos.

    Nous vous en prions, Seigneur, que votre grâce nous prévienne et nous accompagne toujours, et qu’elle nous donne d’être sans cesse appliqués aux bonnes œuvres.

    La collecte d’aujourd’hui exprime l’absolue nécessité de la grâce comme remède à la corruption de la nature. Cette grâce, c’est-à-dire cette force surnaturelle, qui s’appelle grâce parce qu’elle n’est pas due à la nature humaine considérée en soi, a sa cause dans l’amour gratuit de Dieu. Elle prévient l’acte vertueux de notre libre arbitre, car, tandis qu’elle le meut à vouloir le bien surnaturel, c’est-à-dire Dieu considéré comme sa fin dernière, elle lui confère en même temps la force de le vouloir, et de le vouloir conformément à sa propre nature, librement, et en vertu d’une détermination spontanée.

    Cela ne suffit pas. La grâce qui a excité la volonté à l’acte volitif, accompagne, pour ainsi dire, celui-ci, le pénètre tout entier, afin que tant cet acte que le terme de l’acte, c’est-à-dire la volition, soient vraiment surnaturels et dignes de la vie éternelle. Comme l’on voit, notre nature est si infirme qu’elle ne peut se gouverner ni faire quoi que ce soit dans l’ordre de la fin dernière surnaturelle sans la grâce. Cette vérité de notre sainte Foi doit nous rendre très humbles devant Dieu.

    Munda nos, quǽsumus, Dómine, sacrifícii præséntis efféctu : et pérfice miserátus in nobis ; ut eius mereámur esse partícipes.

    Nous vous en supplions, Seigneur, purifiez-nous par l’effet du présent sacrifice et usant envers nous de miséricorde, faites que nous méritions d’y participer.

    Dans la secrète, nous prions le Seigneur, par les mérites du Sacrement, de purifier nos cœurs afin que la Communion sacramentelle du Corps du Christ nous vaille la grâce de nous unir étroitement à lui par l’esprit et par le cœur, sans plus jamais nous séparer de son étreinte.

    Purífica, quǽsumus, Dómine, mentes nostras benígnus, et rénova cæléstibus sacraméntis : ut consequénter et córporum præsens páriter et futúrum capiámus auxílium.

    Nous vous en supplions, Seigneur, daignez, dans votre bonté, purifier et renouveler nos âmes par vos célestes sacrements, en sorte que nous en retirions pour nos corps aussi un secours qui nous serve à la fois pour le présent et l’avenir.

    Dans la collecte d’action de grâces de ce jour, nous supplions le Seigneur de purifier nos consciences, c’est-à-dire d’effacer tout ce qu’a imprimé de difforme, sur la belle image de Dieu, l’héritier et le successeur d’Adam prévaricateur. A la vie du vieil homme doit succéder une vie nouvelle, dont le principe est l’Esprit de Jésus-Christ. C’est là la signification du renouvellement dont parle aujourd’hui le Missel. C’est ainsi que l’Eucharistie devient l’antidote du fruit empoisonné de l’Éden, et réalise tout ce que symbolisait jadis en ce jardin l’arbre de vie. L’effet que demande l’Église en ce jour est double, puisqu’elle fait des vœux pour que la divine Communion soit un gage non moins de conservation pour les corps, que d’éternel salut pour les âmes. Ne soyons pas étonnés de cette préoccupation toute maternelle même pour les corps. On ne peut en effet demander moins, quand on réfléchit que le fruit défendu souilla l’une et l’autre sources de vie, celle de l’âme par le péché originel, celle du corps par la concupiscence ou par la tendance au mal et la répugnance au bien.

  • Saint Janvier et ses compagnons

    La messe de saint Janvier et ses compagnons est la troisième du commun des martyrs, nommée d’après son introït : Salus autem. Au moyen âge cet introït était le plus souvent celui de la messe des martyrs Marc et Marcellin. Dans le sacramentaire grégorien c’était celui de la vigile de la fête de saint Denis et ses compagnons…

    C’est une pièce claire et joyeuse qui manifeste le triomphe céleste des martyrs. La mélodie est perturbée sur tribulationis mais ce souvenir des tribulations terrestres n’empêche pas la paix céleste de s’installer à la fin même du mot.

    Salus autem justórum a Dómino : et protéctor eórum est in témpore tribulatiónis.

    Mais le salut des justes vient du Seigneur, et il est leur protecteur au temps de la tribulation.

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