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Liturgie - Page 159

  • Aspice Domine, quia facta

    ℟. Aspice Domine, quia facta est desolata civitas plena divitiis, sedet in tristitia domina Gentium: * Non est qui consoletur eam, nisi tu Deus noster.
    ℣. Plorans ploravit in nocte, et lacrimae ejus in maxillis eius.
    ℟. Non est qui consoletur eam, nisi tu Deus noster.

    Regarde, Seigneur, la cité pleine de richesses est devenue une désolation, la maîtresse des nations se tient dans la tristesse. Il n’est personne qui puisse la consoler, si ce n’est toi, notre Dieu. Pleurant, elle pleure dans la nuit, et ses larmes coulent sur ses joues. Il n’est personne qui puisse la consoler, si ce n’est toi, notre Dieu.

    Ce répons des matines (« de prophetis » comme le sont normalement ceux de novembre) s’inspire librement des deux premiers versets des Lamentations de Jérémie (sauf le ℣ qui est exactement le début du deuxième verset).

    On le trouve ici dans un lectionnaire du XIIe siècle, qui donne donc les lectures des matines (ici Ezéchiel, comme toujours aujourd’hui) et, ce qui est assez rare me semble-t-il, surtout à cette époque, les répons notés.

    Screenshot_2020-11-05 Lectionnaire, avec notation en neumes, renfermant principalement des vies, de saints .png

    (BnF)

  • Bienheureuse Françoise d’Amboise

    On ne peut aimer Jésus sans aimer et honorer sa divine Mère. Aussi la bienheureuse Françoise eut-elle une piété filiale envers la très sainte Vierge. Il ne se passait guère de jour, lorsqu'elle était à Nantes, qu'elle ne visitât la collégiale de Notre-Dame. Elle aima pareillement la chapelle de Notre-Dame de Bonne-Nouvelle, dans la capitale de la Bretagne : « Le duc Pierre et la bienheureuse Françoise, dit Albert de Morlaix, étaient si affectionnés à ce saint lieu, qu'ils n'en bougeaient tous les jours, pendant qu'ils étaient à Rennes, et y donnèrent plusieurs riches ornements ». Pendant les dernières années de sa vie, Françoise travailla efficacement avec un religieux dominicain, le vénérable Alain de la Roche, à faire revivre et à propager la dévotion du Rosaire.

    La Bienheureuse témoigna une dévotion particulière pour saint François d'Assise, son patron, et pour sainte Ursule, vierge et martyre. Elle honora aussi beaucoup saint Vincent Ferrier, que la duchesse Jeanne lui avait appris à connaître et à vénérer dans son enfance, et elle eut une grande part à sa canonisation, qui fut solennellement célébrée à Vannes, en 1456.

    Françoise, si pieuse envers Dieu, fit le bonheur de la famille ducale par sa douceur et sa bonté. Sa mère, Marie de Rieux, eut des peines nombreuses ; la sainte obtint du duc Pierre de la faire venir près d'elle et l'entoura des soins de son affection filiale jusqu'à la mort. Sa belle-sœur Isabelle, veuve du duc François, se trouva si heureuse en Bretagne, qu'elle ne voulut jamais consentir à retourner en Ecosse, son pays natal, malgré les instances de son frère. Françoise s'occupa, avec une sollicitude toute maternelle, d'assurer l'avenir de ses nièces Marguerite et Marie, filles d'Isabelle ; elle procura le mariage de Marguerite avec le comte d'Etampes qui devint plus tard duc de Bretagne, sous le nom de François II ; et celui de Marie avec Jean de Rohan, l'un des seigneurs les plus puissants du duché.

    La Bienheureuse couronna toutes les œuvres qu'elle avait accomplies pendant son règne, en fondant à Nantes un monastère de pauvres Clarisses. On aperçoit encore quelques débris de ce monastère dans la nouvelle rue qui conduit de la place Saint-Vincent à l'Hôtel-de-Ville, et on donne quelquefois à ce quartier le nom populaire des Saintes-Claires, souvenir de l'ancienne fondation de Françoise qui subsista jusqu'à la Révolution de 1789.

    Pierre tomba malade au bout de six ans de règne. La maladie fut longue et dura une année entière. Avant de mourir, il réunit près de lui son oncle, le connétable de Richemond, et les seigneurs du duché ; et, prenant la main de la Bienheureuse : « Mon oncle, dit-il, je vous recommande mon épouse ; telle je l'ai prise, je vous la rends. Ne pensez pas que jamais elle épouse autre après moi : car je sais bien son intention et le vœu qu'elle a fait d'entrer en religion, si elle reste en vie après moi ». C'est ainsi que Pierre rendit un dernier témoignage à la vertu de sa sainte épouse ; et il ne paraît pas possible de révoquer en doute qu'elle ait gardé la virginité dans l'état de mariage. Pierre mourut le 22 septembre 1457. Françoise, après avoir assisté à la cérémonie des obsèques, rentra dans son oratoire, et là, tenant embrassé son crucifix, elle fit cette prière : « Mon Dieu, je vous supplie de placer en l'éternel repos l'âme de feu mon seigneur et mari. Quant à moi, je connais bien que vous désirez tout mon cœur et mon amour entier. Vous en avez toujours possédé la plus grande et meilleure part ; toutefois, il y en avait une partie pour celui avec lequel j'avais été conjointe par le lien sacré du mariage. Vous l'avez retiré à vous ; je n'en veux désormais d'autre et promets dès à présent de ne plus me remarier, ne voulant rien que pour vous et pour l'amour de vous ».

    Extrait de la Vie de la bienheureuse Françoise d’Amboise par l’abbé Richard, alors vicaire général de Nantes, devenu ensuite évêque de Belley puis archevêque de Paris et cardinal.

    "Le 16 juillet 1863, en la fête de Notre-Dame du Mont-Carmel, Pie IX confirma le décret de la sacrée Congrégation des Rites qui avait approuvé le culte immémorial rendu à la bienheureuse Françoise. L'année suivante un second décret de la sacrée Congrégation approuva la messe et l'office de la Bienheureuse sous le Rit double mineur, avec une oraison et des leçons propres. Sa fête se célèbre aujourd'hui, le 5 novembre, dans tout l'ordre des Carmes et dans les diocèses qui avaient sollicité sa béatification." (tous les diocèses bretons ainsi que ceux de Tours et de Poitiers).

  • Saint Charles Borromée

    Le saint est l’un des plus beaux ornements de l’Église catholique au XVIe siècle ; c’est un des plus grands pasteurs d’âmes de tous les temps ; il travailla beaucoup à l’achèvement et à l’application du concile de Trente ; ses instructions pastorales sont encore en vigueur de nos jours.

    Né en 1538, dans une famille de la haute noblesse de Milan, il se destina dès son enfance à l’état ecclésiastique. Cardinal à 23 ans (1560), il devint bientôt archevêque de Milan. Son grand souci fut alors de faire exécuter dans sa province ecclésiastique les décisions du concile de Trente ; ce qui lui valut de sérieuses attaques et oppositions, tant du côté civil que du côté ecclésiastique.

    Sa charité pleine de miséricorde envers le prochain et sa libéralité envers les pauvres étaient très grandes. Lorsque la peste sévit à Milan, il vendit son mobilier, jusqu’à son lit, pour venir en aide aux malades et aux nécessiteux et, à partir de cette époque, il coucha sur de simples planches.

    Il visitait les malades atteints de la peste, les consolait comme un tendre père et leur administrait les sacrements de ses propres mains. Véritable médiateur, il implorait jour et nuit le pardon divin en d’humbles prières devant le trône de la grâce. Ayant ordonné une procession publique d’expiation, il y parut la corde au cou, les pieds nus et ensanglantés, une croix sur les épaules, s’offrant en victime expiatoire pour son peuple afin de détourner de lui la justice divine.

    Il mourut dans sa 47e année, couché sur un sac et sur la cendre, tenant en ses mains le crucifix ; c’était le 3 novembre 1584. En mourant, il prononça ces paroles : « Seigneur, voici que je viens ; je viendrai bientôt. »

    Son tombeau est dans la célèbre cathédrale de Milan, construite en marbre blanc. La Messe est du commun des évêques (Statuit). L’Oraison propre fait mention de son zèle pastoral (pastoralis sollicitudo).

    Dom Pius Parsch

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  • Civitatem istam

    ℟.  Civitátem istam tu circúmda, Dómine: et Angeli tui custódiant muros ejus. * Exáudi, Dómine, pópulum tuum cum misericórdia.
    .  Avertátur furor tuus, Dómine, a pópulo tuo et a civitáte sancta tua.
    ℟. Exáudi, Dómine, pópulum tuum cum misericórdia.

    Entoure cette cité, toi, Seigneur, que tes Anges gardent ses murs. Exauce, Seigneur, ton peuple, avec miséricorde. Détourne ta fureur, Seigneur, de ton peuple, et de ta cité sainte. Exauce, Seigneur, ton peuple, avec miséricorde.

    Répons des matines, un des répons « de prophetis » de novembre. En fait, des prophètes, on n’a ici que l’expression « avertátur (…) furor tuus (…) a civitáte (…) tua », Daniel 9,16. Dans le livre de Daniel il s’agit spécifiquement de Jérusalem. Le répons n’indique pas le nom de la ville : il a été ainsi repris comme prière pour demander à Dieu la protection de la cité où l’on habite.

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  • Commémoraison des fidèles défunts

    ℟. Líbera me, Dómine, de morte ætérna in die illa treménda,
    * Quando cæli movéndi sunt et terra, * Dum véneris judicáre sǽculum per ignem.
    . Tremens factus sum ego et tímeo, dum discússio venérit atque ventúra ira.
    ℟. Quando cæli movéndi sunt et terra.
    .  Dies illa, dies iræ, calamitátis et misériæ, dies magna et amára valde.
    ℟. Dum venéris judicáre sǽculum per ignem.
    Kyrie eleison, Christe eleison, Kyrie eleison.

    Libérez-moi, Seigneur, de la mort éternelle, en ce jour redoutable : quand les cieux seront ébranlés, et la terre : lorsque vous viendrez juger le monde par le feu. Voici que je tremble et que j'ai peur, devant le jugement qui approche, et la colère qui doit venir, quand les cieux seront ébranlés, et la terre. Jour de courroux que ce jour-là, de calamité et de misère, jour grand et amer, terriblement, lorsque vous viendrez juger le monde par le feu.

  • Toussaint

    Le graduel de la messe se termine par une belle formule qu’on trouve aussi à la fin du graduel du.. 22e dimanche après la Pentecôte, c’est-à-dire de celui qui serait célébré aujourd’hui s’il n’y avait pas la Toussaint. En dehors de cela les deux pièces sont cependant très différentes.

    Je ne sais pas pourquoi, cette fin me paraît demander une reprise du corps du graduel, comme s’il fallait qu’elle soit chantée trois fois pour que le chant s’exprime en plénitude. Et je découvre que c’était aussi l’opinion du chanoine Jeanneteau, puisque c’est ainsi qu’il fit chanter ce graduel lors du concert des maîtres de chœur de juillet 1984 à Fontevraud (le verset superbement chanté par des solistes, puis tout le chœur reprend le début) :


    podcast

    Timéte Dóminum, omnes Sancti ejus : quóniam nihil deest timéntibus eum. ℣. Inquiréntes autem Dóminum, non defícient omni bono.

    Craignez le Seigneur, vous tous ses saints, car ceux qui le craignent ne manquent de rien. ℣.Et ceux qui cherchent le Seigneur ne seront privés d’aucun bien.

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  • De la Sainte Vierge le samedi

    Quid dicébas, o Adam? Múlier quam dedísti mihi, dedit mihi de ligno, et comédi. Verba malítiæ sunt hæc, quibus magis áugeas quam déleas culpam. Verúmtamen Sapiéntia vicit malítiam. Rédditur nempe fémina pro fémina, prudens pro fátua, húmilis pro supérba; quæ pro ligno mortis gustum tibi pórrigat vitæ, et pro venenóso cibo illo amaritúdinis, dulcédinem páriat fructus ætérni. Muta ergo iníquæ excusatiónis verbum in vocem gratiárum actiónis, et dic: Dómine, múlier quam dedísti mihi, dedit mihi de ligno vitæ, et comédi; et dulce factum est super mel ori meo, quia in ipso vivificásti me. Ecce enim ad hoc missus est Angelus ad Vírginem. O admirándam et omni honóre digníssimam Vírginem! O féminam singuláriter venerándam, super omnes féminas admirábilem, paréntum reparatrícem, posterórum vivificatrícem!

    Saint Bernard, De laudibus Virginis Matris Hom. 2, n. 3

    Adam ! Que disais-tu ? « C’est la femme que tu as mise auprès de moi qui m’a donné de l’arbre, et j’ai mangé ! » Ce sont des paroles perfides. Par elles tu augmentes la faute plus que tu ne l’effaces. Cependant la Sagesse a vaincu la perfidie. Il fut donné femme pour femme ; la prudente pour l’étourdie ; l’humble pour l’orgueilleuse. Au lieu du bois de la mort, qu’elle t’offre le goût de la vie, et au lieu de cet aliment empoisonné d’amertume, qu’elle engendre la douceur du fruit éternel. Transforme donc la parole de malhonnête excuse en chant d’action de grâces, et dis : Seigneur, la femme que tu as mise auprès de moi m’a donné de l’arbre de vie, et j’ai mangé, et c’est devenu doux à mon palais plus que le miel, car par lui tu m’as rendu la vie. Voilà pourquoi l’ange fut envoyé à la Vierge ! O Vierge admirable, la plus digne de tout honneur ! O femme singulièrement vénérable, merveilleuse au-delà de toutes les femmes ; pour les parents, réparatrice ; pour les enfants, vivificatrice.

    (Je n’arrive pas à m’y faire : chaque année je suis stupéfait qu’on ait supprimé – en 1955 - la vigile de la Toussaint. Moi et mon bréviaire, on continue…)

  • Impetum inimicorum

    ℟. Impetum inimicorum ne timueritis: memores estote, quomodo salvi facti sunt patres nostri: * Et nunc clamemus in cælum, et miserebitur nostri Deus noster.
    ℣. Mementote mirabilium eius, quae fecit Pharaoni, et exercitui eius in Mari Rubro.
    ℟. Et nunc clamemus in cælum, et miserebitur nostri Deus noster.

    Ne craignez pas l’assaut des ennemis : souvenez-vous comment nos pères ont été sauvés, et crions maintenant vers le ciel, et notre Dieu aura pitié de nous. Souvenez-vous de ses merveilles, qu’il fit à Pharaon, et à son armée dans la mer Rouge.

    (Répons des matines, Maccabées I, 4 8-10)

  • Congregati sunt

    ℟. Congregáti sunt inimíci nostri, et gloriántur in virtúte sua: cóntere fortitúdinem illórum, Dómine, et dispérge illos:
    * Ut cognóscant quia non est álius qui pugnet pro nobis, nisi tu, Deus noster.
    . Dispérge illos in virtúte tua, et déstrue eos, protéctor noster, Dómine.
    ℟. Ut cognóscant quia non est álius qui pugnet pro nobis, nisi tu, Deus noster.

    Nos ennemis se sont rassemblés, et ils se vantent de leur puissance. Brise leur force, Seigneur, et disperse-les. Afin qu’ils sachent qu’il n’est pas d’autre qui combatte pour nous que toi, notre Dieu. Disperse-les dans ta puissance, et détruis-les, toi, Seigneur, qui es notre protecteur.

    Le troisième répons des matines semble tiré des livres des Maccabées, comme tous ceux de ce mois (hormis les répons spécifiques des dimanches et des fêtes), mais on ne l’y trouve pas… C’est une sorte de résumé des prières des Maccabées, mais on y trouve des expressions de l’Ecclésiastique. (Le verset vient du psaume 58.)

    C’est le texte du seul motet de Clément Janequin qui nous soit parvenu. On ne sait pas s’il faisait partie des Sacræ cantiones seu motectæ quatuor vocum publiés en 1533, mais ce recueil a disparu, et l’on a la partition dans une collection de divers motets publiée à Ferrare en 1538.

  • Saints Simon et Jude

    Dans la lecture de l’Évangile qui a précédé celle de ce jour, le Seigneur avait dit : « Ce n’est pas vous qui m’avez choisi, mais c’est moi qui vous ai choisis et qui vous ai établis, pour que vous alliez, et que vous portiez du fruit, et que votre fruit demeure, afin que tout ce que vous demanderez à mon Père en mon nom, il vous le donne. » Et voilà qu’il leur dit à présent « Ce que je vous commande, c’est de vous aimer les uns les autres. » Ceci doit nous faire comprendre que c’est là notre fruit, ce fruit dont il disait : « C’est moi qui vous ai choisis, pour que vous alliez, et que vous rapportiez du fruit, et que votre fruit demeure. » Et quant à la parole ajoutée à la suite : « Afin que tout ce que vous demanderez au Père en mon nom, il vous le donne ; » le Père nous le donnera certainement, si nous nous aimons les uns les autres ; puisque lui-même, de son côté, nous a donné ce commandement d’amour, en nous choisissant, quoique dépourvus de fruit ; car, sans que nous l’ayons choisi les premiers, il nous a établis pour que nous rapportions du fruit, c’est-à-dire pour que nous nous aimions les uns les autres. Notre fruit, c’est donc la charité, cette charité définie par l’Apôtre, venant « d’un cœur pur, d’une bonne conscience, et d’une foi non feinte. »

    Par elle, nous nous aimons les uns les autres ; par elle, nous aimons Dieu ; et en effet, nous ne nous aimerions pas mutuellement, si nous n’aimions pas Dieu ; car, on n’aime son prochain comme soi-même qu’autant que l’on aime Dieu, attendu que celui qui n’aime pas Dieu, ne s’aime pas soi-même. « En ces deux commandements » d’amour « se renferment toute la loi et les Prophètes. » Voilà notre fruit, ce fruit que Jésus nous ordonne de porter, quand il dit : « Ce que je vous ordonne, c’est de vous aimer les uns les autres. »

    De là vient que l’Apôtre saint Paul, voulant recommander les fruits de l’Esprit, en opposition avec les œuvres de la chair, a mis en premier lieu cet amour : « Le fruit de l’Esprit, dit-il, c’est la charité. » Après quoi il énumère tout à la suite les autres biens qui ont la charité pour principe, et qui s’y rattachent ; ce sont : « La joie, la paix, la longanimité, la douceur, la bonté, la foi la mansuétude, la continence, la chasteté. »

    Or, a-t-il une joie raisonnable, celui qui n’aime pas le bien dont il se réjouit ? Peut-on avoir une paix véritable avec quelqu’un, si ce n’est avec celui qu’on aime sincèrement ? Est-on longanime, patient à persévérer dans la pratique du bien, si l’on n’a point la ferveur de l’amour ? Est-on bienveillant, à moins d’aimer celui qu’on assiste ? Qui est bon, s’il ne le devient en aimant ? Est-on croyant, d’une foi salutaire, si l’on ne croit de cette foi qui opère ? Quelle mansuétude est utile si la dilection ne la règle ? Comment s’abstenir de ce qui déshonore, à moins d’aimer ce qui honore ? C’est donc avec raison que le bon Maître recommande si fréquemment la dilection, comme s’il n’avait rien à prescrire que cette vertu, sans laquelle ne peuvent servir les autres biens, et qu’on ne peut avoir sans avoir aussi les autres biens, qui rendent l’homme vraiment bon.

    Saint Augustin, homélie 87 sur l’évangile de saint Jean, lecture des matines (commentaire de l’évangile de la fête).

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    Saint Simon, saint Jude, et… sainte Marguerite d’Antioche avec son dragon. On ne voit pas ce que vient faire sainte Marguerite sur cet antependium de Strasbourg (1410) conservé au Musée des arts appliqués de Francfort sur le Main, dont la partie gauche représente la Visitation avec les deux enfants visibles dans le ventre de leurs mères. Sans doute la commanditaire s’appelait-elle Marguerite. (Impossible de le trouver sur le site bric-à-brac du musée...)