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Liturgie - Page 149

  • Saint Cyrille d'Alexandrie

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    Icône d'Emmanuel Tzanes, 1654, Musée de la Mère de Dieu Antivouniotissa de Corfou.

    Certains ont l’audace téméraire de calomnier aussi le Saint-Esprit, comme ils calomnient l’unique engendré. Ils le disent devenu et créé, et le tirent complètement en dehors de la consubstantialité avec Dieu le Père. Eh bien opposons à leur logorrhée la parole de la foi droite, engendrons pour nous même et pour nos lecteurs des occasions d’être utiles ! Dites-moi donc : si l’Esprit qui est propre à Dieu – et par là-même existe en lui substantiellement – n’est ni Dieu par nature, ni issu de lui, s’il est autre chose que lui et n’est pas éloigné de la connaturalité avec les choses faites, comment nous, engendrés par son intermédiaire, pouvons-nous être dits « engendrés de Dieu » ? De deux choses l’une : ou bien nous dirons que l’évangéliste ment du tout au tout, ou bien s’il dit vrai, s’il en est ainsi et pas autrement, l’Esprit sera Dieu et issu de Dieu par nature, et en étant jugés dignes de participer de lui par la foi au Christ, nous sommes rendus participants de la nature divine et sommes dits engendrés de Dieu, et pour cela appelés dieux ; nous nous envolons vers une gloire qui nous dépasse, pas seulement par grâce, mais parce que nous avons désormais Dieu qui habite et réside en nous, selon la parole qui se trouve chez le prophète : « Parce que j’habiterai en eux et je m’y promènerai. » En effet, qu’ils nous disent, ceux qui sont remplis d’une si grande sottise, comment nous sommes selon Paul des temples de Dieu en ayant l’Esprit qui habite en nous, si celui-ci n’est pas Dieu par nature ! S’il est une créature devenue, pour quelle raison Dieu veut-il nous détruire au prétexte que nous détruisons le temple de Dieu en souillant notre corps ? En ce corps habite l’Esprit, qui possède toutes les propriétés naturelles de Dieu le Père, et pareillement celles de l’unique engendré. Car comment seront-elles vraies, ces paroles du Sauveur : « Si quelqu’un m’aime, il gardera ma parole et mon Père l’aimera, et nous viendrons à lui et ferons notre demeure chez lui », et en lui nous séjournerons ? C’est bien l’Esprit qui habite en nous, et c’est par lui que, selon notre foi, nous possédons à la fois le Père et le Fils, comme Jean lui-même l’a encore dit quelque part dans ses épîtres : « En ceci nous connaissons que nous restons en lui et lui en nous, en ce qu’il nous a donné de son Esprit. »

    Commentaire sur saint Jean, I, 9. Traduction Bernard Meunier, Sources chrétiennes.

  • Saint Jean de Matha

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    Deus, qui per sanctum Joánnem órdinem sanctíssimæ Trinitatis, ad rediméndum de potestáte Saracenórum captívos, cǽlitus institúere dignátus es : præsta, quǽsumus ; ut, ejus suffragántibus méritis, a captivitáte córporis et ánimæ, te adjuvánte, liberémur. Per Dóminum….

    O Dieu, qui, par le moyen de saint Jean, avez daigné établir miraculeusement l’Ordre de la très sainte Trinité pour racheter les captifs du pouvoir des Sarrasins, faites, nous vous en supplions, que par les suffrages de ses mérites et le secours de votre grâce, nous soyons délivrés de la captivité du corps et de l’âme.

    • Voir 1, 2, 3.

  • Sexagésime

    Le dimanche de la Sexagésime exprime de façon particulière la façon dont la liturgie latine s’est constituée. Ce n’est en rien une fabrication de spécialistes, mais c’est un écho ritualisé de l’histoire même de la Rome chrétienne. Car la (vraie) liturgie latine est d’abord la liturgie de Rome.

    Le formulaire de la messe de ce jour rappelle ce temps où les Lombards ravageaient la péninsule. D’où l’appel angoissé de l’introït :

    Exsúrge, quare obdórmis, Dómine ? exsúrge, et ne repéllas in finem : quare fáciem tuam avértis, oblivísceris tribulatiónem nostram ? Adhǽsit in terra venter noster : exsúrge, Dómine, ádiuva nos, et líbera nos.

    Levez-vous ; pourquoi dormez-vous, Seigneur ? Levez-vous, et ne nous repoussez pas à jamais. Pourquoi détournez-vous votre visage et oubliez-vous notre tribulation ? Notre corps est attaché à la terre. Levez-vous, Seigneur, secourez-nous et délivrez-nous.

    C’est ce que l’on retrouve aussi dans le graduel et dans le trait.

    Et aussi d’une certaine façon dans l’épître, où saint Paul énumère ses tribulations.

    Mais la raison d’être de cette épître est d’abord le fait que la « station » de ce jour (l’église où le pape devait célébrer la messe) est la basilique Saint-Paul hors les murs. Ce qui ne doit rien au hasard. Le premier dimanche de carême, l’un des temps forts de l’année liturgique, la messe doit être célébrée en la cathédrale de Rome, Saint-Jean de Latran, la première église de Rome en dignité. Le dimanche de la quinquagésime, c’est dans la deuxième : Saint-Pierre, le dimanche de la sexagésime, dans la troisième : Saint-Paul, et le dimanche de la septuagésime c’était dans la quatrième : Saint-Laurent.

    La longue épître est donc celle où saint Paul raconte tout ce qu’il a subi, et aussi sa grande expérience mystique.

    Si l’on pense à saint Paul on comprend tout de suite que l’évangile fait aussi allusion à l’apôtre des gentils : il s’agit de la parabole du semeur. Or saint Paul est le semeur du Verbe dans le monde entier. Les intellectuels d’Athènes en avaient même fait un sobriquet en l’appelant « spermologos », dans la Vulgate « seminiverbius », parole de semence…

    Quant à la collecte elle évoque saint Paul, comme le ferait une collecte d’une fête de l’apôtre, mais, précisément, sous son titre de « docteur des nations » :

    Deus, qui cónspicis, quia ex nulla nostra actióne confídimus : concéde propítius ; ut, contra advérsa ómnia, Doctóris géntium protectióne muniámur. Per Dóminum.

    O Dieu, qui voyez que nous ne nous confions en aucune de nos œuvres, accordez-nous, dans votre bonté, d’être fortifiés contre tous les maux, grâce à la protection du Docteur des Gentils.

    Adversia omnia : tous les maux, tout ce qui nous est contraire, à quoi nous sommes confrontés, c’est, historiquement, les maux dont souffrait alors la péninsule, et c’est, évidemment, dans sa valeur liturgique, les maux auxquels sont confrontés les chrétiens de tous les temps : le péché et les tentations, mais aussi les maux du corps.

    On demande donc, en son temple, la protection de saint Paul. Et ici il y a comme un clin d’œil. Le verbe traduit par « fortifiés » (qu'on retrouve aussi dans la "secrète") veut dire d’abord « garni de fortifications » : étymologiquement, nous demandons à saint Paul de nous entourer de murs spirituels contre le diable. Nous le lui demandons à Saint-Paul… hors les murs. Extra muros. Il s'agit du mur d'Aurélien qui entourait Rome. La basilique est de l’autre côté des murs protecteurs, elle est sans défense, et du reste elle sera saccagée par les Lombards, puis par les Sarrasins.

    Que la protection de saint Paul nous soit donc un rempart, maintenant, pendant le carême qui vient, et en tout temps.

  • Saint Tite

    Προσκληθείς ουρανόθεν προς γνώσιν ένθεον, την εν σαρκί του Δεσπότου επιδημίαν εν γη, αυτοψεί εωρακώς φωτός πεπλήρωσαι, όθεν του Παύλου κοινωνός, θεηγόρος γεγονώς, την Κρήτην πάσαν πυρσεύεις, της ευσεβείας τω λόγο, Τίτε απόστολε μακάριε.

    Appelé du ciel vers la connaissance divinement inspirée qui réside sur terre dans la chair du Maître, tu as vu de tes yeux toutes choses illuminées, c’est pourquoi, compagnon de Paul, devenu porteur de la parole divine, tu as embrasé toute la Crète de la Parole de piété, bienheureux apôtre Tite.

    Par le P. Grégoire Karalis, prêtre de l’église Saint-Basile du Pirée, professeur de musique byzantine à l’Université européenne de Chypre.

    (Dans la liturgie byzantine, saint Tite est fêté le 25 août - avec saint Barthélémy. Ce samedi qui est la veille du "dimanche du carnaval" - le jour à partir duquel on fait abstinence de viande - est un des deux jours de commémoraison des défunts. L'autre est la veille de la Pentecôte.)

  • Sainte Agathe

    Agatha : en grec, celle qui est bonne. Dans le tropaire suivant on voit outre le nom de la sainte deux fois le mot, pour dire que le Christ est la source de tous les biens, et demander à la martyre d’intercéder (faire du bien) à ceux qui chantent sa louange. (Sainte Agathe de Catane est également fêtée le 5 février dans le calendrier byzantin.)

    Ρόδον εύοσμον, της παρθενίας, νύμφη άφθορος, του Ζωοδότου, αναδέδειξαι Αγάθη πανεύφημε, των αγαθών την πηγήν γαρ ποθήσασα, μαρτυρικώς εν τω κόσμω διέπρεψας. Μάρτυς ένδοξε, λιταίς σου θείαις αγάθυνον, τους πόθω μεγαλύνοντας τους άθλους σου.

    Rose parfumée de virginité, épouse sans tache de celui qui donne la vie, Agathe la bien nommée, tu as désiré la Source de tous les biens et excellé comme martyre dans le monde. Glorieuse martyre, intercède par tes divines prières pour ceux qui magnifient avec amour ton combat.

    Par Théodore Tsoumelekas:

  • Saint André Corsini

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    La chapelle Corsini, qui est la première à gauche en entrant dans l’Eglise [Saint-Jean de Latran], est une des plus magnifiques de Rome : Clément XII l’érigea en l’honneur de St. André Corsini, un de ses ancêtres. Alexandre Galilei, Florentin, en fut l’architecte, la décora d’un ordre Corinthien et la revêtit de marbres précieux. Sur l’Autel, entre deux colonnes de vert antique, il y a un tableau en mosaïque, copié sur l’original de Guide Reni, qui représente St. André Corsini. Sur le frontispice de cet Autel sont placées les figures de l’Innocence et de la Pénitence, sculptées par Pincellotti. Plus haut, il y a un bas-relief où St. André Corsini est représenté défendant l’armée des Florentins, à la bataille d’Anghieri. La grande niche située du côté de l’Evangile, décorée par deux colonnes de porphyre, contient le beau mausolée de Clément XII, où l’on voit la superbe urne antique de porphyre, qui était auparavant dans le portique du Panthéon d’Agrippa. Jean Baptiste Maini modela la statue en bronze du Pontife, et Charles Monaldi sculpta les deux figures latérales. On voit, vis-à-vis, sur le tombeau du Cardinal Neri Corsini, oncle de Clément XII, sa statue, avec un génie et la Religion assise ; ouvrages de Maini. On trouve aussi dans cette chapelle, quatre niches avec des statues en marbre, représentant les Vertus Cardinales. En haut de chaque niche, est un bas-relief en marbre.

    Itinéraire instructif de Rome ancienne et moderne et de ses environs, par Marien Vasi, Romain.

  • Saint Blaise

    Extrait d’un texte trouvé ici.

    Après la mort du saint évêque, beaucoup de personnes atteintes de maux de gorge ont été guéries par son intercession. C’était un fait tellement public et reconnu de tous, qu’un médecin grec de la fin du cinquième siècle, Acléon, parmi les remèdes qu’il enseigne pour ce mal, indique particulièrement l’invocation de saint Blaise.

    Dans les siècles de foi, où les prières étaient plus efficaces, parce qu’elles étaient plus ferventes et surtout plus confiantes, ce moyen de guérison était connu de l’univers entier. Nous en trouvons une preuve dans l’Histoire du Japon, où nous lisons qu’en 1589, une femme ayant une arête de poisson au gosier, ne pouvait plus ni parler, ni respirer, au point qu’un Père jésuite qu’elle fit appeler, put à peine la confesser. Mais avant de la quitter, il lui ordonna d’invoquer saint Blaise, lui promettant de lui envoyer de ses reliques. A peine les eut-elle, qu’elle les baisa trois fois avec respect, les appliqua sur sa gorge, et, sur le champ, elle respira et parla librement ; elle put même manger ; elle était guérie.

    En 1692, dans le royaume de Naples, une cruelle maladie, qui consistait en une angine, parcourut tout le pays, et sévit particulièrement dans la ville même de Naples : attaquant d’abord les enfants dans l’âge le plus tendre, et ensuite les adultes, elle défiait toute l’habileté des médecins et causait une grande mortalité. On implora le secours de saint Blaise, et bientôt le mal diminua et finit par disparaître tout à fait. Alors le cardinal-archevêque de Naples, Boncompagni, pour reconnaître cette puissante protection, fit ériger une magnifique église en l’honneur de saint Blaise.

    De nos jours, encore à Rome, dans l’église Saint-Blaise, où l’on voit au-dessus du maître-autel, un tableau représentant la scène de l’enfant guéri par le saint évêque, il est de tradition, quand on souffre de la gorge, de se oindre le cou avec de l’huile bénite le jour de la fête de ce saint.

    A Rome encore, dans l’église de Saint-Charles et Saint-Blaise, où l’on vénère l’anneau épiscopal du saint évêque, son autel est richement orné, et sa chapelle est tapissée d’ex-veto qui attestent les faveurs obtenues par son intercession. Le jour de sa fête les mères apportent ou amènent leurs enfants et font toucher leur gorge à l’anneau du saint évêque.

    Dans les autres églises où l’on vénère saint Blaise, on prend de l’huile des lampes allumées devant son autel, et on s’en met sur la gorge. Dans chaque famille, on aime à conserver de cette huile merveilleuse, appelée huile de saint Blaise.

    De nombreux miracles ont été obtenus par l’intercession de saint Blaise, en 1875, au moment où sévissait une terrible maladie de gorge, qui a enlevé un grand nombre d’enfants. Depuis cette époque, la dévotion au saint martyr s’est accrue et répandue dans Rome et les environs, particulièrement à Frascati, et son culte est devenu bien cher surtout à toutes les jeunes mères qui implorent sa protection contre la terrible maladie du croup.

    Voici un fait tout récent communiqué, l’année dernière [mais le texte n’est pas daté], à la rédaction du Pèlerin de Paray-le-Monial :

    Ma jeune parente, depuis quatre ou cinq ans, souffrait de la gorge et n’avait plus de voix. Elle était allée à Paris, plusieurs fois, consulter un spécialiste, mais sans résultat. Cet état durait encore au mois de juillet dernier. Lors de la translation des reliques de saint Blaise, je lui donnai un petit reliquaire, en lui disant de prier le saint martyr pour sa gorge. Pendant les neuf jours qui précédèrent la fête de l’Assomption, elle pria Marie et saint Blaise. Au jour de sa fête, elle s’aperçut tout d’un coup, à l’office, que sa voix était revenue, et elle s’est mise à chanter sans fatigue. Depuis ce temps, sa voix n’a rien perdu, et aujourd’hui elle est complètement guérie de sa grave infirmité.

    Il est bon de dire en passant, pour ceux qui vont à Paray-le-Monial, que la basilique possède une relique insigne de saint Blaise : C’est tout un bras, de notre bienheureux martyr, renfermé dans un magnifique reliquaire offert tout récemment, par de généreux bienfaiteurs.

    Voici l’autel de l’église Saint Blaise (San Biagio) des Arméniens, à Rome. Je ne trouve pas de meilleure photo du tableau.

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    On le retrouve sur la façade :

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  • La crèche blanche

    Elle fut répandue en Provence (et en Espagne, dit-on), elle a survécu essentiellement dans le Comtat venaissin et à Aix (et Marseille) dans des églises. A en croire les santons qu’on verra ci-dessous, il semble qu’il y ait un renouveau familial de la crèche de la Chandeleur, qui représente la présentation de Jésus au Temple. Le nom de crèche blanche viendrait, de l’avis général, du fait qu’on mettait un drap devant la crèche de Noël qui n’était pas encore démontée pour représenter cette scène.

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  • Purification de la Sainte Vierge

    Diffúsa est grátia in lábiis tuis : proptérea benedíxit te Deus in ætérnum, et in sǽculum sǽculi.

    La grâce est répandue sur tes lèvres ; c’est pourquoi Dieu t’a béni(e) à jamais et dans les siècles des siècles.

    Puisque la « Purification » est, depuis qu’elle s’appelle ainsi, une fête mariale, les paroles de l’offertoire de la messe s’adressent à Marie. C’est ce que disent la plupart des commentateurs. Et l’interprétation convient d’autant mieux que l’on célèbre la « Pleine de grâce » venant au Temple recevoir la bénédiction du Seigneur. D’autre part dans les plus anciens antiphonaires cet offertoire est déjà celui de sainte Agnès, le 21 janvier, et il est aussi celui de sainte Praxède (21 juillet), et il est devenu celui d’un commun des vierges. Il n’en demeure pas moins que ce verset du psaume 44 s’applique clairement au Christ, comme le soulignent les pères de l’Eglise, et non à sa mère : le stique précédent (dans le même troisième verset) dit « Speciosus forma prae filiis hominum » : tu surpasses en beauté les fils des hommes (speciosus est masculin et filiis aussi). Il n’est pas question de nier que le verset s’applique fort bien à la Vierge, et on le trouve dans les offices de la Sainte Vierge. Toutefois, en cette fête « que les Grecs appellent Hypapante », comme dit le martyrologe, à savoir la « Rencontre » du Seigneur, on peut appliquer cet offertoire, aussi, ou d’abord, à Celui qui vient à notre rencontre en la personne de Siméon. C’est même la seule attribution que lui donne le cardinal Schuster : « Dans l’offertoire, le Psalmiste célèbre la beauté du Messie et la plénitude de la grâce qui réside en lui. L’antienne est tirée du psaume 44e qui est éminemment messianique : “La grâce est répandue sur vos lèvres, c’est pourquoi Dieu vous a béni éternellement et pour tous les siècles.” » Et à vrai dire, ce chant qui plane en permanence sur la dominante a un parfum d’éternité qui convient d’abord au Fils de Dieu.

    Addendum. Je m'aperçois que c'est aussi ce que dit le Missel du Barroux: "Avec Siméon, chantons la beauté de l'Enfant Dieu et toutes les bénédictions qu'il nous apporte."

    A Solesmes :

  • Saint Ignace

    Extraits de l’office byzantin (20 décembre), chant de la tradition de Corfou.

    Stichère des vêpres

    Ὅτι παρὰ τῷ Κυρίῳ τὸ ἔλεος, καὶ πολλὴ παρ' αὐτῷ, λύτρωσις καὶ αὐτὸς λυτρώσεται τὸν Ἰσραὴλ ἐκ πασῶν τῶν ἀνομιῶν αὐτοῦ.

    Car la miséricorde est dans le Seigneur, et une abondante rédemption est en lui. Et c'est lui qui rachètera Israël de toutes ses iniquités. (Psaume 129, 7-8)

    Ὁ Θεοφόρος καλούμενος ἀξίως, ὅτε ὁ Δεσπότης σε, μάκαρ, Ἰγνάτιε, ὡς συμπαθὴς ἠγκαλίσατο, φιλοσοφίας, τῆς ἀνωτάτω φαίνων τὰ δόγματα, τότε τὴν πολύφωτον αἴγλην εἰσδέδεξαι, καθάπερ σπόγγος τὰ νάματα ἐκ τῆς ἀβύσσου, τῶν φωτισμάτων ἀνιμησάμενος· ὅθεν κατ' ἴχνος ἠκολούθησας, τῷ καλοῦντι Χριστῷ τῷ Θεῷ ἡμῶν, ὃν ἱκέτευε σῶσαι, καὶ φωτίσαι τὰς ψυχὰς ἡμῶν.

    Théophore selon ton juste nom, bienheureux Ignace, quand le Seigneur te prit dans ses bras par un effet de sa bonté pour te montrer l'enseignement de la suprême philosophie, tu reçus la lumière aux multiples feux et dans l'abîme insondable des divines clartés tu te gorgeas de ses flots comme une éponge; c'est pourquoi tu suivis les traces de notre Dieu, le Christ qui t'appelait; supplie-le donc de sauver et d'illuminer nos âmes.

    Doxastikon des vêpres

    Θεοφόρε Ἰγνάτιε, τὸν σὸν ἔρωτα Χριστὸν ἐνστερνισάμενος, μισθὸν ἐκομίσω, τῆς ἱερουργίας τοῦ Εὐαγγελίου τοῦ Χριστοῦ, τὸ τελειωθῆναι δι' αἵματος· διὸ σῖτος γενόμενος τοῦ ἀθανάτου γεωργοῦ, δι ὀδόντων θηρίων ἠλέσθης, καὶ ἄρτος ἡδὺς αὐτῷ ἀνεδείχθης, πρέσβευε ὑπὲρ ἡμῶν, Ἀθλητὰ μακάριε.

    Ignace porteur de Dieu, en embrassant le Christ ton amour, en récompense du ministère sacré de l'Évangile du Christ tu as atteint la perfection par le sang. C’est pourquoi, étant devenu le froment de l’immortel agriculteur, tu as été broyé par les dents des bêtes et tu es devenu un agréable pain pour lui ; intercède pour nous, bienheureux athlète.

    Cathisme des matines

    Ἐξ Ἑῴας ἐκλάμψας ὥσπερ ἀστήρ, καὶ ἀκτῖσι τῶν λόγων λαμπαδουχῶν, τὸν κόσμον ἐφώτισας, καὶ τὸ σκότος ἐμείωσας, καὶ ὡς ὁ Παῦλος τὸν δρόμον, γενναίως διήνυσας, ὑπομείνας κινδύνους, ἐν Ἔθνεσί τε καὶ πόλεσιν· ὅθεν καὶ ὡς σῖτος, τῶν θηρῶν τοῖς ὁδοῦσιν, ἠλέσθης γενόμενος, προσφορὰ τῷ Κυρίῳ σου, Θεοφόρε Ἰγνάτιε· πρέσβευε Χριστῷ τῷ Θεῷ, τῶν πταισμάτων ἄφεσιν δωρήσασθαι, τοῖς ἑορτάζουσι πόθῳ, τὴν ἁγίαν μνήμην σου.

    Tu t'es levé de l'Orient comme un astre et sous les rayons de tes paroles pleines de clarté tu illuminas le monde pour en dissiper l'obscurité; ayant mené comme Paul ta course à noble fin, tu affrontas les dangers parmi les peuples et les cités; sous les dents des fauves tu fus moulu comme blé et devins un pain d'offrande pour ton Seigneur; Ignace porteur de Dieu, prie le Christ notre Dieu, pour qu'il accorde la rémission de leurs péchés à ceux qui célèbrent de tout cœur ta mémoire sacrée.

    Χειροθετούμενος, ὑπὸ Χριστοῦ τοῦ Θεοῦ, ἐγκατελάμπρυνας, τὴν ἱεράν σου στολήν, καὶ μαρτυρίου ἀληθῶς, ἐπέτυχες Θεοφόρε· θῆρας γὰρ ἠρέθισας, ἐκ τοῦ κόσμου χωρίσαι σε, Παῦλον ἐκμιμούμενος, τὸν θεσπέσιον ἔνδοξε· διὸ καὶ ἐν τῇ Ῥώμῃ ἐπλήρωσας, Πάτερ ἀξίως τὸ Μαρτύριον.

    Ayant reçu du Christ Dieu l'imposition des mains, tu fis resplendir ton ornement de pontife, Porteur-de-Dieu, et tu atteignis en vérité le martyre désiré, car tu incitas les fauves à te séparer du monde, glorieux Martyr imitateur de saint Paul; et comme lui c'est à Rome que tu rendis dignement ton témoignage, Père saint.

    Apolytikion

    Καὶ τρόπων μέτοχος, καὶ θρόνων διάδοχος, τῶν Ἀποστόλων γενόμενος, τὴν πρᾶξιν εὗρες θεόπνευστε, εἰς θεωρίας ἐπίβασιν· διὰ τοῦτο τὸν λόγον τῆς ἀληθείας ὀρθοτομῶν, καὶ τῇ πίστει ἐνήθλησας μέχρις αἵματος, Ἱερομάρτυς Ἰγνάτιε. Πρέσβευε Χριστῷ τῷ Θεῷ, σωθῆναι τὰς ψυχὰς ἡμῶν.

    Emule des Apôtres dans leur vie et sur leurs trônes devenu leur successeur, tu as trouvé dans la pratique des vertus, ô inspiré de Dieu, la voie qui mène à la contemplation; c'est pourquoi, dispensant fidèlement la parole de vérité, tu luttas jusqu'au sang pour la foi; ô pontife-martyr Ignace, intercède auprès du Christ notre Dieu pour qu'il sauve nos âmes.