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La messe propre de sainte Agnès, très ancienne, a servi ensuite pour les communs des vierges. C’est l’occasion d’écouter l’introït, Me exspectaverunt, très contemplatif, chanté par les moines de Solesmes sous la direction de dom Jean Claire.
Me exspectavérunt peccatóres, ut pérderent me : testimónia tua, Dómine, intelléxi : omnis consummatiónis vidi finem : latum mandátum tuum nimis. ℣. Beáti immaculáti in via : qui ámbulant in lege Dómini.
Les pécheurs m’ont attendu pour me perdre, mais j’ai compris vos enseignements, Seigneur. J’ai vu la fin de toute perfection ; votre loi a une étendue infinie. Heureux ceux qui sont immaculés dans la voie, qui marchent dans la loi du Seigneur.
Le préfet dénonça Sébastien à l’empereur Dioclétien, qui, l’ayant appelé, lui dit : « Ingrat, je t’ai placé au premier rang dans mon palais, et toi tu as travaillé contre moi et mes dieux ! » Et Sébastien : « Pour toi et pour l’État romain j’ai toujours prié Dieu, qui est dans le Ciel. » Alors Dioclétien le fit attacher à un poteau au milieu du champ de Mars, et ordonna à ses soldats de le percer de flèches. Et les soldats lui lancèrent tant de flèches qu’il fut tout couvert de pointes comme un hérisson ; après quoi, le croyant mort, ils l’abandonnèrent. Et voici que peu de jours après, saint Sébastien, debout sur l’escalier du palais, aborda les deux empereurs et leur reprocha durement le mal qu’ils faisaient aux chrétiens. Et les empereurs dirent : « N’est-ce point là Sébastien, que nous avons fait tuer à coups de flèches ? » Et Sébastien : « Le Seigneur a daigné me rappeler à la vie, afin qu’une fois encore je vienne à vous, et vous reproche le mal que vous faites aux serviteurs du Christ ! » Alors les empereurs le firent frapper de verges jusqu’à ce que mort s’ensuivît, et ils firent jeter son corps à l’égout, pour empêcher que les chrétiens ne le vénérassent comme la relique d’un martyr. Mais, dès la nuit suivante, saint Sébastien apparut à sainte Lucine, lui révéla où était son corps, et lui ordonna de l’ensevelir auprès des restes des apôtres : ce qui fut fait. Il subit le martyre vers l’an du Seigneur 187.
Paix Liturgique a fait connaître le rapport de la Conférence épiscopale adressé à Rome sur la messe traditionnelle dans les diocèses français.
On se souvient que la Congrégation pour la doctrine de la foi avait demandé à tous les évêques du monde de lui envoyer un rapport sur la situation de la messe traditionnelle dans leurs diocèses.
Chaque évêque devait donc envoyer à Rome ses réponses à des questions explicitement destinées à chaque évêque. Le soviet CEF a décidé qu’il n’en serait pas ainsi pour la France, mais qu’il ferait une « synthèse » des rapports des évêques. Lesquels devaient donc envoyer leur rapport au soviet CEF et non à Rome.
Ce que l’on doit donc dire d’emblée sur ce document, c’est qu’il est clairement hérétique. Car le soviet CEF, en rejetant la demande de Rome, nie ou renie la constitution divine de l’Eglise. Lorsque Rome demande un rapport à un évêque, l’évêque doit rendre à Rome son rapport, et non à un soviet national qui le mixera avec les autres (ou fera semblant), et qui fait donc écran entre Rome et les évêques.
Quant au contenu de la soi-disant « synthèse », il est évidemment sans surprise : les traditionalistes sont peu nombreux, méchants et incultes, ils ne comprennent rien à la liturgie et ils blessent l’unité de l’Eglise.
Il est cependant intéressant de voir que le soviet CEF s’inquiète désormais… des jeunes. Car, depuis le temps, on ne peut plus prétendre que les traditionalistes ne sont qu’une bande de vieux croutons. Le soviet CEF s’en prend donc aux jeunes, et c’est savoureux comme de la propagande bolchevique :
« La jeunesse fragile et identitaire est facilement fascinée par la FERR. Elle est confortée dans sa fièvre obsidionale par des prédications médiocres et des réseaux sociaux appauvrissant la réflexion et confortant chaque jeune dans ses idées, voire ses excès. »
C’est beau, non ? (FERR : c’est « forme extraordinaire du rite romain ».)
Il est amusant aussi de voir que le soviet CEF s’inquiète des séminaristes qui s’intéressent de plus en plus à la « FERR » alors qu’on ne leur en parle pas au séminaire…
Ce qui est le plus grave dans cette histoire, c’est qu’il y a eu un seul évêque français (si l'on en croit le soviet) pour envoyer son rapport directement à Rome : celui de Verdun, Mgr Gushing.
Addendum
Comme le remarque un lecteur, outre Verdun, cinq diocèses n'ont pas envoyé de rapport au soviet (mais ceux-là on ne dit pas qu'ils l'ont envoyé à Rome).
A Rome, sur la voie Cornélienne, les saints martyrs Marius et Marthe, son épouse, et leurs enfants Audifax et Abachum, Persans de noble origine. Au temps de l'empereur Claude, ils étaient venus à Rome pour y prier. Marthe, après avoir enduré la bastonnade, le chevalet, les flammes, les ongles de fer, l'amputation des mains, fut noyée au lieu-dit "La Nymphe"; les autres furent décapités, et on brûla leurs corps.
La messe propre de ces martyrs « a une saveur d’antiquité et révèle une période d’excellent goût liturgique », dit le cardinal Schuster. En voici l’introït, par les moines de Solesmes sous la direction de dom Jean Claire. D’emblée on chante la victoire éternelle des martyrs, dans la plus grande lumière et la plus profonde paix.
Justi epuléntur et exsúltent in conspéctu Dei et delecténtur in lætítia.
Les justes festoieront et exulteront en présence de Dieu et ils se délecteront dans leur joie.
℟. Benedícam Dóminum in omni témpore: * Semper laus ejus in ore meo. ℣. In Dómino laudábitur ánima mea, áudiant mansuéti, et læténtur. ℟. Semper laus ejus in ore meo. ℣. Glória Patri, et Fílio, * et Spirítui Sancto. ℟. Semper laus ejus in ore meo.
Je bénirai le Seigneur en tout temps, j’aurai toujours sa louange à la bouche. Mon âme mettra sa louange dans le Seigneur. Que les doux entendent et se réjouissent.
Répons des matines, formé des deux premiers versets du psaume 33.
L’évangile de ce dimanche est celui du troisième mystère de l’Epiphanie : l’eau changée en vin aux noces de Cana.
L’antienne de communion résume cet évangile, et la mélodie est très expressive. Il y a d’abord l’annonce solennelle que le Seigneur va parler. Puis il y a ce que dit le Seigneur, un récitatif sur la tonique, qui s’élève et finit également de façon solennelle, car il annonce le mystère qui va se produire. Puis le maître d’hôtel goûte le vin et la mélodie entortillée exprime son extrême perplexité. Finalement il dit son grand étonnement que l’époux serve le meilleur vin à la fin, par le chant, haut et fort, de trois torculus identiques au sommet du mode. Enfin vient la conclusion, récitatif syllabique sauf sur les mots Jésus, premier, et surtout disciples, car ainsi se termine l’évangile : « et ses disciples crurent en lui ».
Dicit Dóminus : Implete hýdrias aqua et ferte architriclíno. Cum gustásset architriclínus aquam vinum factam, dicit sponso : Servásti bonum vinum usque adhuc. Hoc signum fecit Iesus primum coram discípulis suis.
Le Seigneur dit : Remplissez d’eau ces urnes et portez-en au maître du festin. Dès que le maître du festin eut goûté l’eau changée en vin, il dit à l’époux : tu as gardé le bon jusqu’à ce moment. Tel fut le premier miracle que fit Jésus devant ses disciples.
Par le chœur des maîtres de chapelle réunis en juillet 1982 à Fontevraud, sous la direction du chanoine Jeanneteau. Avec un verset du psaume 65 :
Dicite Deo : Quam terribilia sunt opera tua, Domine ! in multitudine virtutis tuæ mentientur tibi inimici tui.
Dites à Dieu : Que tes œuvres sont terribles, Seigneur ! Face à la grandeur de ta puissance tes ennemis te mentiront.
A l’époque carolingienne le pape saint Marcel Ier avait une messe propre, qui fut transformée dans le missel de saint Pie V, puis supprimée par Pie XII (qui a toutefois conservé la belle collecte).
La préface de saint Marcel soulignait que le pape était honoré en tant que confesseur. Alors qu’ensuite il sera honoré comme martyr. Elle chantait :
… Qui glorificaris in tuorum confessione sanctorum, et non solum excellentioribus praemiis martyrum tuorum merita gloriosa prosequeris, sed etiam sacra Mysteria competentibus servitiis exsequentes, gaudium Domini sui tribuis benignus intrare. Per Christum…
Toi qui es glorifié dans la confession de tes saints, et non seulement honores les glorieux mérites de tes martyrs de plus excellentes récompenses, mais aussi accordes, dans ta bonté, d’entrer dans la joie de leur Maître à ceux qui ont accompli les sacrés mystères par leurs services appropriés.
Entrer dans la joie de leur maître faisait écho à l’évangile de la fête, qui était celui du commun des confesseurs (« Un homme, partant pour un long voyage, appela ses serviteurs et leur remit ses biens… »).
Et l’antienne de communion reprenait la phrase de l’évangile citée par la préface :
Dómine, quinque talénta tradidísti mihi, ecce, ália quinque superlucrátus sum. Euge, serve bone et fidélis, quia in pauca fuísti fidélis, supra multa te constítuam, intra in gáudium Dómini tui.
Seigneur, tu m’as remis cinq talents ; voici que j’en ai gagné cinq autres. C’est bien, bon et fidèle serviteur ; parce que tu as été fidèle en peu de choses, je t’établirai sur beaucoup ; entre dans la joie de ton maître.
Dans le calendrier byzantin il est fêté ce même jour, sous le nom de Paul de Thèbes. Au lucernaire :
Lorsque, par divine inspiration, tu laissas sagement les soucis de la vie et t'avanças vers les peines de l'ascèse, alors tu atteignis dans la joie les inaccessibles déserts, enflammé par l'amour du Seigneur; et, dévastant les passions par ta persévérance dans le bien, tu vécus comme un Ange Père saint.
Dès ta jeunesse, Père saint, ayant abandonné toute société humaine, tu atteignis, le premier, le désert absolu, surpassant tout solitaire, saint Paul, et tout le temps de ta vie tu demeuras inconnu; mais Antoine, sur l'ordre de Dieu, comme un trésor caché te découvrit et te rendit célèbre dans tout l'univers.
Menant sur terre, saint Paul, ton extraordinaire vie, tu habitas avec les fauves et fus servi par un oiseau, vénérable Père, sur l'ordre de Dieu; et lorsqu'il vit cela, lorsque Antoine le Grand te trouva, il fut rempli d'étonnement et ne cessa de magnifier la divine Providence, le Maître de l'univers.
Saint Paul ermite dans son vêtement tissé de feuilles de palmier. Monastère patriarcal de Peć, Kosovo.
Il convient de considérer aussi dans le psaume qui est à la huitième place la perfection de l’ogdoade, perfection qu’elle doit aux mystères célestes dans le psaume qui se trouve le huitième ; il lui est adjoint le titre : Pour les pressoirs, les pressoirs étant des récipients préparés pour recevoir les fruits nouveaux et la chaleur du moût qui fermente. Et ce nombre huit est destiné à percevoir les fruits évangéliques, une fois réformés les récipients éphémères de nos corps, selon l’ogdoade évangélique. La teneur même des paroles de ce même psaume huit l’atteste. La puissance (uirtus) de cette ogdoade est aussi comme contenue dans la puissance (uirtus) du psaume 6 et de son chiffre, où l’on prie pour l’octave. C’est la signification du nombre qui a fait qu’au psaume 6 se trouvait une prière pour l’octave, et qu’au psaume 8 fut ajouté le titre pour les pressoirs. Mais cette suscription des pressoirs se trouve par trois fois reprise. En effet, les psaumes huitième, quatre-vingtième et quatre-vingt-troisième ont ce titre pour que l’ordonnance (ordo) de cette parfaite béatitude se fondât sur des nombres parfaits ; il fallait cependant que le mystère de la Triade - qui pour nous se nomme Trinité -, fût enclos dans l’ogdoade simple et la décade de l’ogdoade.
Qui plus est, nous pouvons encore reconnaître cette perfection de l’ogdoade dans le psaume cent dix-huitième. En effet, chaque lettre de l’alphabet hébreu est répétée huit fois, en tête de huit versets. Mais la puissance (uirtus) même du psaume montre le sens relatif au mystère (sacramentum) de l’ogdoade. Or, dans ce psaume, il y a vingt-deux ogdoades. De fait, à chaque groupe de huit versets est assignée en tête une des lettres (hébraïques) ; la raison en est la suivante : comme le psaume conduit l’homme parfait à son achèvement, selon la doctrine évangélique, il fallait que nous fussions formés en suivant les vingt-deux lettres de l’alphabet hébreu, sous le signe sacré de l’ogdoade.
(…)
D’autre part, il est normal qu’à la suite de ce nombre multiple de huit, produit de vingt-deux ogdoades (celles du Ps 118), on considère le nombre qui le suit dans les quinze cantiques des Psaumes des degrés (Ps 119-133). Il fallait que ce « Cantique des degrés » constitue un ensemble de quinze psaumes obtenu à partir de deux nombres parfaits, à savoir l’hebdomade et l’ogdoade, c’est-à-dire les nombres sept et huit. Car, par l’observance de la Loi qui est fondée sur la septaine, et le progrès évangélique qui se trouve accompli dans le culte présent et dans l’attente espérée de l’ogdoade, on s’élève par ce Cantique des degrés aux choses célestes et éternelles. En effet, dans le Temple aussi, les princes des prêtres montaient dans le « Saint des saints » par ce nombre de degrés, de sorte que celui qui aurait parfaitement cru à la perfection et à la vérité de ce nombre de l’hebdomade et de l’ogdoade présent dans le Cantique des degrés, se verrait placé dans la perfection et la béatitude du « Saint des saints », puisque ni l’hebdomade de la Loi sans l’ogdoade des évangiles, ni l’ogdoade des évangiles sans l’hebdomade de la Loi, ne peuvent conduire l’homme à sa perfection.
Dans la liturgie byzantine, le seul mystère célébré le jour de l’Epiphanie (appelée Théophanie, ou fête des Lumières) est le Baptême du Christ. Fête majeure, précédée de quatre jours d’avant-fête, et suivie de huit jours d’après-fête.
Voici l’isodikon (« petite entrée », procession de l'évangile) et les tropaires de la fête, à Palazzo Adriano (Sicile) le 6 janvier dernier.
Sagesse ! Debout ! Béni soit celui qui vient au nom du Seigneur. Le Seigneur est Dieu, il nous est apparu. Sauve-nous, Fils de Dieu, qui fus baptisé par Jean dans le Jourdain. Nous te chantons : Alléluia.
Dans ton baptême au Jourdain, Seigneur, s’est manifestée l’adoration de la Trinité. Car la voix du Père te rendait témoignage, en te nommant Fils bien-aimé, et l’Esprit, sous la forme d'une colombe, confirmait cette parole inébranlable. Christ Dieu, qui as paru et illuminé le monde, gloire à toi !
Tu es apparu aujourd'hui à l'univers, Seigneur, et ta lumière s’est montrée à nous qui, en toute connaissance, te chantons : Tu es venu, tu es apparu, Lumière inaccessible !
Et voici l’antienne de communion (kinonikon) de la Théophanie, précédée de l’Hymne « Un seul Saint », à Palazzo Adriano le 6 janvier.