Séquence (quelque peu longuette) de Bernardin de Bustis, qui rédigea dès 1492 un office et une messe du Saint Nom de Jésus. (La fête fut accordée aux franciscains en 1530, et étendue à toute l’Eglise en 1721. Il est à noter que jusqu’à la destruction de la liturgie latine en 1969 les jésuites continuèrent de célébrer leur fête patronale le 1er janvier, qui est le jour de la vraie fête du saint nom de Jésus.)
Dulcis Jesus Nazarenus,
Judaeorum Rex amoenus,
Pius, pulcher, floridus.
Le doux Jésus de Nazareth, Roi des Juifs, gracieux, débonnaire, beau et florissant :
Pro salute sua gentis
Subit mortem cum tormentis,
Factus pallens, lividus.
Pour le salut de son peuple, il a subi la mort et les tourments, pâle et livide sur la croix.
Dulce Nomen et cognomen,
Hoc transcendens est praenomen
Omnibus nominibus.
Doux Nom, doux surnom; c’est le Nom par excellence, qui surpasse tous les noms.
Mulcet reos, sanat eos;
Fovet justos, munit eos;
Servans ab insultibus.
Il calme les pécheurs, il réchauffé les justes, il les fortifie, il les garde contre les attaques.
Hujus Regis sub vexillo
Statu degis in tranquillo:
Hostes tui fugiunt.
Sous l’étendard de ce Roi, tu vis dans un état tranquille, et tes ennemis s’éloignent.
Nomen Jesu meditatum
Belli fugat apparatum,
Hostes victi fugiunt.
Le Nom de Jésus, quand on le médite, dissipe l’appareil de la guerre ; l’adversaire vaincu s’enfuit.
Hoc est Nomen recolendum,
Quod sic semper est tremendum
Malignis spiritibus.
C’est un Nom qu’il faut révérer, un Nom redoutable aux malins esprits.
Hoc est Nomen salutare,
Et solamen singulare,
Quod succurrit tristibus.
C’est un Nom de salut, une consolation singulière qui soulage les affligés.
Hoc nos decet honorare,
Arca cordis inserare,
Cogitare, peramare,
Amore sed heroico.
Il nous le faut honorer, le placer dans le trésor de notre cœur, le méditer, l’aimer, mais d’un héroïque amour.