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Liturgie - Page 145

  • Lundi de la quatrième semaine de carême

    Deprecatiónem nostram, quǽsumus. Dómine, benígnus exáudi : et, quibus supplicándi præstas afféctum, tríbue defensiónis auxílium.

    Nous vous le demandons instamment, Seigneur, exaucez en votre bienveillance, nos supplications et accordez l’assistance de votre protection à ceux auxquels vous donnez la volonté de vous prier.

    Le cardinal Schuster :

    La missa, ou prière sacerdotale de bénédiction sur le peuple, au moment de le congédier, supplie la divine clémence afin que, après nous avoir fait la grâce d’élever vers Dieu notre prière, pour nous arracher aux périls qui nous menacent, elle fasse que cette prière nous vaille aussi le fruit désiré du salut.

    La grâce de la prière, l’esprit d’oraison, est l’une des plus insignes faveurs que Dieu fasse à une âme. L’oraison est, en effet, l’atmosphère ordinaire dans laquelle se développe le germe de la sainteté ; elle est la condition, la qualité requise d’abord pour que l’Esprit Saint se communique à l’âme et se l’unisse par les liens de la charité. Le précis de l’ascèse est tout entier dans ce mot : prière. On commence à prier pour que Dieu nous assiste par sa grâce dans les exercices laborieux de la voie purgative ; et dans les opérations propres à la voie contemplative, se présente à nouveau la prière. Bien plus, au ciel même, on ne fera rien autre que prier, aussi pouvons-nous considérer l’oraison comme le principe de notre béatitude future.

  • 4e dimanche de carême

    Le début de l’introït indique clairement l’orientation de la messe : Réjouis-toi. La joie profonde de cette messe de la mi-carême est exprimée tout au long de ses chants et de ses textes, c’est la joie d’aller à la Jérusalem céleste et d’en vivre par anticipation en ce jour où la station romaine à Sainte-Croix de Jérusalem. Joie qui passe en effet par la croix, et la prochaine fois que la station sera à Sainte-Croix de Jérusalem ce sera le Vendredi Saint…

    L’antienne de communion conclut admirablement la messe par une ode à Jérusalem, où montent tous les peuples pour célébrer le Seigneur : elle rayonne véritablement de la pleine joie spirituelle que peut distiller le 4e mode.

    La voici par les maîtres de chœur réunis à Fontevraud en juillet 1991, sous la direction de dom Le Feuvre. L’antienne est constituée des versets 3 et 4 du psaume 121 (avec l’intéressant ajout de « tuo »), et sont psalmodiés les versets 2 et 5.

    Jerúsalem quæ ædificátur ut cívitas, cujus participátio ejus in idípsum. Illuc enim ascendérunt tribus tribus Dómini, testimónium Israel ad confiténdum nómini tuo Dómini.

    Jérusalem, qui s’édifie comme une cité, dont sa participation (la communion, en ce moment de la messe) est en cela même. C’est là que sont montées les tribus, les tribus du Seigneur, le témoignage d’Israël pour confesser ton nom, ô Seigneur.

    Stantes erant pedes nostri in átriis tuis Jerúsalem.
    Quia illic sedérunt sedes in judício, sedes super domum David.

    Nos pieds se tenaient dans tes parvis, Jérusalem.
    Car là ont siégé les sièges pour le jugement, les sièges sur la maison de David.


    podcast

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  • Monseigneur Bricolage

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  • Samedi de la troisième semaine

    La journée que nous commençons constitue, elle aussi, une unité complète. Nous nous tenons, aujourd’hui, dans les rangs des pénitents. L’âme, qui est adultère devant Dieu (tout péché constitue une infidélité de l’Épouse de Dieu), reçoit son pardon du Christ.

    Nous chantons, au commencement et à la fin du jour : « Jésus se baissa et écrivit sur le sol : que celui qui est sans péché lui jette la pierre » (Ant. Bened.). « Personne ne t’a condamnée, femme ? Personne, Seigneur. Moi non plus, je ne te condamnerai pas ; mais ne pèche plus » (Ant. Magn.). Nous vivons donc tout le jour le drame de la femme adultère.

    Dom Pius Parsch

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    La mélodie de l’antienne est de celles qui racontent une histoire, avec au milieu la révérence obligée sur le nom de Jésus. Le récit se termine par une suspension sur la note la plus haute de l’antienne. Puis elle reprend tout en bas, … par terre, donnant l’impression que c’est ce que Jésus écrit sur sol : « Si quelqu’un est sans péché… » Or ce sera écrit dans l’évangile, à notre intention.

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    L’antienne de Magnificat est le dialogue entre Jésus et la femme. On remarque que la question de Jésus est traitée dans la mélodie comme une affirmation, et que la réponse de la femme, qui est une affirmation, est traitée comme une question. Parce que Jésus sait bien qu’il n’y a plus d’accusateurs, et parce que la femme n’en revient pas : « Personne, Seigneur ? Vraiment ? » Remarquable aussi la chute, sur le mi qui est théoriquement la tonique mais qu’on n’avait pas encore entendue, qui sonne de façon insolite, dans les profondeurs de l’enfer où conduit le péché.

    Par la Schola gregoriana de Catalunya, qui chante une mélodie un peu différente, selon la mode actuelle de re(?)faire du si la dominante du 3e mode.

  • Dictature vaticane

    A partir du 22 mars, à Saint-Pierre de Rome, les messes individuelles seront interdites. Seules seront permises les messes concélébrées et animées (sic). Le « rite extraordinaire » (sic) est (donc) banni de Saint-Pierre. Toutefois les « prêtres autorisés » (?) pourront le célébrer dans la crypte, de façon que personne ne voie leurs honteuses simagrées.

    On remarque qu'à Saint-Pierre de Rome on ne veut plus savoir que Benoît XVI avait défini deux formes de l'unique rite romain dans un motu proprio qui pourtant a toujours force de loi.

    Et non, ce n’est pas un poisson d’avril en avance :

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    Ricanement diabolique: la note est datée du 12 mars, jour de la fête de saint Grégoire le Grand...

     

    Addendum

    Le cardinal Raymond Burke (ancien préfet du Tribunal suprême de la Signature apostolique) exprime sa « plus profonde préoccupation » quant aux nouvelles règles concernant les messes à Saint-Pierre de Rome, qui sont une « violation directe de la loi universelle de l’Eglise » (canon 902) et doivent être « immédiatement annulées ».

  • Vendredi de la troisième semaine de carême

    Les deux lectures de la messe de ce jour évoquent le baptême que vont recevoir dans la nuit de Pâques les catéchumènes. (Du moins dans les pays, s’il en existe encore, où l’on a le droit de célébrer la veillée pascale.) L’épître est le texte où Moïse fait jaillir l’eau du rocher, l’évangile est celui de la Samaritaine. Et l’antienne de communion reprend le propos central de Jésus :

    Qui bíberit aquam, quam ego dabo ei, dicit Dóminus, fiet in eo fons aquæ saliéntis in vitam ætérnam.

    Celui qui boira de l’eau que je lui donnerai, dit le Seigneur, elle deviendra en lui une source d’eau jaillissant jusqu’à la vie éternelle.

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    On notera les neumes qui soulignent, d’abord que c’est Jésus qui donne l’eau de la vie éternelle, comme le Seigneur le dit lui-même, puis deux fois le jaillissement, une première fois sur fiet, la deuxième fois sur salientis, et enfin la mélodie s’épanouit sur vitam aeternam, avec la finale en 4e mode qui débouche sur la contemplation…

    Par les moines de l’abbaye de Mount Angel, à… Saint-Benedict, dans l’Oregon (monastère fondé en 1882 par des moines de l'abbaye suisse d'Engelberg chassés par le Kulturkampf).

    (Mais chez les bénédictins c'est aujourd'hui la fête de saint Grégoire le Grand, qui se cache humblement au milieu du carême alors qu'il est véritablement l'un des Grands de la chrétienté, moine, fondateur d'abbayes, éminent commentateur des Ecritures, principal organisateur de la liturgie latine, pape important et missionnaire.)

  • Jeudi de la troisième semaine de carême

    La collecte nous fait célébrer « la solennité des saints Côme et Damien », ce qui est insolite en soi pour une messe de… férie, encore plus en plein carême, d’autant que ces saints ont leur fête le 27 septembre. Même si la station romaine est dans l’église qui leur est dédiée.

    On sait que les messes des jeudis de carême ont été instituées par Grégoire II (715-731), qui prit les chants dans des messes existantes. Pour l’introït il choisit une antienne non scripturaire, « Je suis le salut du peuple, dit le Seigneur », qui n’avait plus d’affectation dans le missel romain, et qui allait parfaitement avec la « solennité » des saints médecins, car salus c’est autant la santé du corps que le salut de l’âme, et si les médecins peuvent apporter le salut du corps c’est Dieu seul qui peut assurer celui de l’âme.

    Il est manifeste que ce n’est pas par hasard que Grégoire II a composé cette messe pour le jour de la mi-carême. Les saints anargyres (qui soignent gratuitement) accomplissaient de nombreux miracles dans l’église où se trouve leur tombeau. C’est une célébration de l’espoir de guérison, la perspective de Pâques…

    Dans une société de chrétienté, le peuple se presserait dans les églises pour demander à ces saints de nous délivrer du coronavirus (et des dirigeants qui en profitent pour imposer leur inepte dictature). Mais même s’il y avait encore des fidèles, on a pris soin de supprimer cette messe dans la néo-« liturgie »…

    Ce sont les trois collectes qui célèbrent les saints Côme et Damien, et le cardinal Schuster attirait particulièrement l’attention sur la secrète :

    In tuorum, Dómine, pretiósa morte justórum sacrifícium illud offérimus, de quo martýrium sumpsit omne princípium.

    Pour célébrer la précieuse mort de vos élus, nous vous offrons, Seigneur, ce sacrifice, duquel le martyre tient tout son principe.

    Et voici le dernier paragraphe de la notice du cardinal Schuster :

    Comment se fait-il que tant d’antiques sanctuaires de martyrs, et même les tombes des saints Apôtres, ne soient plus illustrés par cette abondance de grâces et de miracles des premiers siècles du christianisme ? Le Seigneur agit avec nous comme jadis avec son peuple choisi. A cause de nos péchés, et par dessus tout du manque de foi, Il se tait, comme naguère le Rédempteur dans la maison d’Hérode. C’est pourquoi tombent en ruine, et parfois sont profanés, les sanctuaires les plus chers à tout cœur chrétien : c’est le même fait qui se réalisa sur la colline de Silos et sur celle de Sion, où résida jadis l’arche sainte. Le fait est identique, et identiques en sont aussi les causes.

  • Mercredi de la troisième semaine de carême

    Étonnante folie des pharisiens et des scribes ! Ils reprochent au Fils de Dieu de ne pas garder les traditions et les préceptes des hommes : « Car ils ne se lavent pas les mains lorsqu’ils mangent du pain. » Les mains, c’est-à-dire les œuvres, qu’il faut laver, ce ne sont pas celles du corps, mais celles de l’âme afin qu’en elles se réalise la parole de Dieu.

    « Il leur répondit : Et vous, pourquoi violez-vous le commandement de Dieu au nom de votre tradition ? » Par une réponse toute de vérité il réfute une calomnie toute de mensonge. Alors que vous, vous négligez, dit-il, les préceptes du Seigneur à cause d’une tradition des hommes, comment pensez-vous que mes disciples méritent un blâme parce qu’ils font peu de cas des prescriptions des anciens pour garder les préceptes de Dieu ?

    « Car Dieu a dit : Honore ton père et ta mère, et aussi : Celui qui maudit son père ou sa mère sera mis à mort. Mais vous, vous dites : Quiconque dit à son père ou à sa mère : ‘Les secours que tu aurais pu recevoir de moi, j’en ai fait une offrande sacrée’, celui-là n’aura pas à honorer son père ou sa mère. » Dans l’Écriture, l’honneur est bien moins dans les salutations et les marques de déférence que dans les aumônes et l’offrande de présents. « Honore les veuves, dit l’Apôtre, qui sont vraiment veuves. » Ici, l’honneur signifie un don. Et dans un autre passage : « Les presbytres qui exercent bien la présidence méritent un double honneur, surtout ceux qui peinent à la parole et à l’enseignement divin. » Ce précepte nous commande de ne pas museler le bœuf quand il foule le grain ; aussi, que l’ouvrier mérite son salaire !

    En considération des infirmités, du grand âge ou de l’indigence des parents, le Seigneur avait ordonné aux enfants d’honorer leurs parents même en subvenant aux besoins de leur existence. Désireux d’annuler cette loi de Dieu si pleine de sagesse, tout en s’efforçant de travestir leur impiété sous le nom de piété, les scribes et les pharisiens enseignèrent aux enfants pervers que s’ils voulaient vouer à Dieu, leur père véritable, ce qui devait être offert à leurs parents, l’offrande au Seigneur passait avant le don aux parents ; ou bien sans doute, par crainte d’être incriminés de sacrilège, les parents eux-mêmes refusaient les biens qu’ils voyaient consacrés à Dieu et sombraient dans la misère. Et il arrivait que l’offrande des enfants, sous prétexte de servir au Temple de Dieu, passait au profit des prêtres.

    Saint Jérôme, Commentaire de saint Matthieu, lectures des matines

  • Mardi de la troisième semaine de carême

    Dom Pius Parsch :

    Enseignements de Carême tirés de l’Évangile : a) La correction fraternelle. C’est là un précepte du Seigneur qui est bien peu observé. Ou bien nous ne pratiquons pas du tout la correction fraternelle, ou bien nous nous y prenons mal. Derrière le dos du prochain, nous nous entendons à merveille à dauber sur ses défauts, mais nous sommes le plus souvent trop lâches pour les lui faire remarquer à lui-même. D’autres fois, nous irritons le prochain en lui jetant inconsidérément ses défauts à la face. Ce serait, pourtant, un acte de charité de lui signaler aimablement ses défauts. La règle de Saint-Augustin dit : Si ton frère avait une blessure cachée, mais mortelle, et qu’il ne voudrait pas montrer au médecin par peur du bistouri, ne serait-ce pas un service d’ami de signaler ce fait ? Assurément, il faut beaucoup de tact et de douceur pour faire supporter la pilule amère de la correction. Mais soyons prêts à avaler cette pilule si quelqu’un nous révèle nos défauts ; nous apprendrons à mieux nous connaître.

    b) Le pouvoir de lier et de délier. « Ceux à qui vous remettrez les péchés... » Quel joyeux message pour nous tous qui passons le Carême comme pénitents ! Remercions Dieu d’avoir donné ce pouvoir à son Église. Le plus grand des maux est le péché. En quels termes saisissants, David, dans le psaume 31, décrit les tourments de la conscience ! « Tant que je n’avouais pas mon péché, mes os se consumaient dans mon gémissement chaque jour ; car, jour et nuit, ta main s’appesantissait sur moi, je me retournais dans ma douleur et l’épine s’enfonçait davantage. » De cette terrible souffrance de l’âme on se délivre par une bonne confession. Qui n’a pas déjà éprouvé ce bonheur ? Utilisons le pouvoir des clefs de l’Église pour le salut de notre âme.

    c) Bienfaits de la communauté. Le péché divise, le Christ unit. C’est pourquoi le Seigneur aime la communauté. Il a fondé l’Église, la « communauté des saints ». Dans notre Évangile, le Seigneur parle de la vie de communauté. A la « communauté » réunie en son nom, il promet sa propre présence. Il est donc présent dans toute union et association chrétiennes : mariage, amitié ; il demeure surtout dans la communauté paroissiale. C’est là que le Christ donne aux amis de la liturgie de nombreuses consolations et de nombreux encouragements. Que ne fera-t-il pas quand la communauté est rassemblée pour la plus parfaite prière commune, la messe, quand elle prie et sacrifie en commun ! Là, le Christ vit parmi nous, non seulement dans l’Eucharistie, mais encore comme chef du corps mystique. Développons donc en nous cet esprit de communauté dont le Christ parle ici. Ayons conscience des trésors de force qui se trouvent dans la vie de communauté.

    d) Le pardon des injures. Une condition préalable pour le succès de notre travail de pénitence, c’est le pardon des injures. Ce pardon doit être inépuisable comme la mer : septante fois sept fois, c’est-à-dire toujours. Ne gardons pas de rancune, pardonnons complètement. Le Christ a ancré cette condition dans le Notre-Père : « Pardonne-nous nos offenses, comme nous pardonnons. »

  • Allô ?

    Cela fait aujourd’hui une semaine que Macron a dit à propos du couvre-feu qu’il faudrait « tenir encore quatre à six semaines ».

    En termes liturgiques, cela veut dire que la messe de la Cène et la veillée pascale risquent fort d’être interdites aux fidèles, puisqu’elles auront lieu au cours de la cinquième semaine.

    Je n’ai pas vu la moindre réaction d’un évêque, ni d’ailleurs de qui que ce soit d’autre, nulle part.

    Comme si tout le monde s’était définitivement couché devant la dictature.

    Je suppose qu’il y aura quelques gémissements au début de la semaine sainte, quand ce sera trop tard…

    Addendum

    Il semble qu'en effet les évêques se soient tous couchés et (cf. Riposte catholique) qu'ils demandent aux curés de se débrouiller, en avançant les heures et en supprimant la messe de la veillée pascale, ou en inventant une veillée à 6h45 du matin... Tout faire pour qu'il n'y ait plus de fidèles aux offices...