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Liturgie - Page 144

  • Vexilla Regis

    L’hymne des vêpres du temps de la Passion, de saint Venance Fortunat, dans la version liturgique des moines de Solesmes sous la direction de dom Gajard. Puis trois adaptations de Liszt. Une pièce pour piano de 1864 éditée pour la première fois en… 1970, la même pièce orchestrée (la même année), et le Vexilla Regis pour orgue (ou piano) et chœur qui ouvre la Via Crucis (1879).

    Vexílla Regis pródeunt,
    Fulget Crucis mystérium :
    Quo carne carnis cónditor,
    Suspénsus est patíbulo.

    Les étendards du Roi s'avancent,
    mystère éclatant de la Croix !
    Au gibet fut pendue la chair
    du Créateur de toute chair.

    Quo vulnerátus ínsuper
    Mucróne diro lánceæ,
    Ut nos laváret crímine,
    Manávit unda et sánguine.

    C'est là qu’Il reçut la blessure
    d'un coup de lance très cruel,
    et fit sourdre le sang et l'eau
    pour nous laver de nos péchés.

    Impléta sunt quæ cóncinit
    David fidéli cármine,
    Dicens: In natiónibus
    Regnávit a ligno Deus.

    Ils sont accomplis, les oracles
    véridiques chantés par David
    lorsqu'il a dit : « Sur les nations,
    Dieu a régné par le bois ».

    Arbor decóra, et fúlgida,
    Ornáta Regis púrpura,
    Elécta digno stípite,
    Tam sancta membra tángere.

    Arbre dont la beauté rayonne,
    paré de la pourpre du Roi,
    d'un bois si beau qu'il fut choisi
    pour toucher Ses membres très saints !

    Beáta, cujus bráchiis
    Sæcli pepéndit prétium,
    Statéra facta córporis,
    Prædámque tulit tártari.

    Arbre bienheureux ! À Tes branches
    la rançon du monde a pendu !
    Tu devins balance d'un corps
    et ravis leur proie aux enfers !

    O Crux ave, spes unica,
    Hoc Passiónis témpore,
    Auge piis justítiam,
    Reísque dona véniam.

    Ô Croix, salut, espoir unique !
    En ces heures de la Passion,
    augmente la justice des saints,
    remets les fautes des pécheurs.

    Te summa Deus Trínitas,
    Colláudet omnis spíritus:
    Quos per Crucis mystérium
    Salvas, rege per sæcula. Amen.

    Dieu, Trinité suprême,
    que tout esprit Vous célèbre ;
    gouvernez sans fin ceux que Vous sauvez
    par le mystère de la Croix. Amen.

  • C'est fait

    Depuis ce matin la messe est interdite à Saint-Pierre de Rome si elle n’est pas concélébrée et « animée ».

    Ce qui est certain et qui était inédit, c’est qu’un pape qui interdit la messe c’est plus efficace que lorsque c’est un pouvoir civil. 

    Photos d’Edward Pentin ce matin, à l'heure où jusqu'ici il y avait des messes partout dans la basilique :

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    L’unique messe concélébrée par les zombies masqués :

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    Mais aussi la messe traditionnelle dans les catacombes par le prêtre "autorisé"…

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  • Lundi de la Passion

    Saint Augustin, traité 31 sur saint Jean :

    « Vous me chercherez, et vous ne me trouverez pas, et, là où je suis, vous ne pouvez venir ». C’était là prédire déjà sa résurrection : ils n’ont pas voulu le reconnaître quand il était au milieu d’eux, et plus tard, lorsqu’ils virent que la multitude croyait en lui, ils le cherchèrent. De grands prodiges eurent lieu, même au moment de la résurrection du Sauveur et de son ascension : alors ses disciples opérèrent des miracles éclatants, mais ils n’étaient que les instruments de Celui qui en avait tant fait lui-même, car il leur avait dit : « Vous ne pouvez rien faire sans moi ». Lorsque le boiteux qui se tenait à la porte du temple, se leva à la voix de Pierre, et marcha sur ses pieds, tous furent dans l’admiration : alors, le prince des Apôtres leur adressa la parole, et leur déclara que s’il avait guéri cet homme, ce n’était point en vertu de son propre pouvoir, niais que c’était par la puissance de Celui qu’ils avaient fait mourir. Saisis de douleur, plusieurs lui répondirent : « Que ferons-nous ? ». Ils se voyaient souillés d’un crime énorme d’impiété, car ils avaient mis à mort celui qu’ils auraient dû respecter et adorer : et leur crime leur semblait impossible à expier. C’était là une grande faute : à la considérer dans sa laideur, il y avait de quoi tomber dans le désespoir ; mais le désespoir leur était défendu, puisque, sur la croix, le Seigneur Jésus a bien voulu prier pour eux, et qu’il avait dit : « Mon Père, pardonnez-leur, car ils ne savent ce qu’ils font. » Parmi un grand nombre d’hommes qui devaient le méconnaître toujours, il en apercevait quelques-uns, destinés à lui appartenir ; il demandait leur pardon au moment même où ils l’insultaient : et ce qu’il considérait alors, ce n’était pas la mort qu’ils lui donnaient, c’était la mort qu’il endurait pour eux. Ce fut pour eux un grand bienfait que cette mort donnée par eux, et endurée pour leur salut ; aussi, quand on voit que les bourreaux du Sauveur ont obtenu le pardon de leur déicide, on n’a plus le droit de désespérer du pardon de ses propres fautes. Le Christ est mort pour nous, mais avons-nous trempé nos mains dans son sang ? Il est mort, victime de leur scélératesse ; ils l’ont vu rendre le dernier soupir, et ils ont cru en lui dès qu’il leur eut pardonné leur crime. Pendant qu’ils s’abreuvaient du sang divin qu’ils avaient répandu, ils désespéraient de leur salut ; voilà pourquoi il leur dit : « Vous me chercherez, et vous ne me trouverez pas, et là, où je suis, vous ne pouvez venir », car ils devaient le chercher après sa résurrection, dans les sentiments du plus profond repentir.

    Il ne dit pas : Où je serai, mais « où je suis », parce que le Christ était toujours là où il devait retourner ; il en était venu, sans pour cela s’en éloigner. A cet égard, il dit en un autre endroit : « Personne n’est monté au ciel, sinon celui qui est descendu du ciel, le Fils de l’homme, qui est au ciel ». Il ne dit pas, remarquez-le bien : Qui a été au ciel. Il parlait ici-bas, et il disait qu’il était dans le ciel. Il en est descendu sans en sortir ; il y est remonté sans nous délaisser. Pourquoi vous en étonner ? Il s’agit de Dieu. Par son corps, l’homme se trouve en un endroit, et il en sort ; et quand il a pénétré dans un autre, il n’est plus dans celui où il se trouvait auparavant. Pour Dieu, il remplit tous les lieux ; il est tout entier partout ; il n’est renfermé nulle part, dans un espace quelconque. En tant qu’homme, notre Seigneur Jésus-Christ se trouvait sur la terre ; par son infinie et invisible majesté, il était sur la terre et dans le ciel ; aussi dit-il : « Là où je suis, vous ne pouvez venir ». Il ne dit pas : Vous ne pourrez venir ; mais : « Vous ne pouvez venir », car alors ses interlocuteurs n’étaient pas en position de pouvoir le suivre. Et n’allez pas croire qu’il s’était exprimé de la sorte pour les décourager, car il avait tenu aussi à ses disciples un discours semblable : « Là où je vais, vous ne pouvez venir ». Il avait encore adressé pour eux à son Père cette prière : « Père, je désire que là où je suis, ceux-ci y soient aussi ». Il avait fait entendre à Pierre la même vérité, en ces termes : « Tu ne peux maintenant me suivre où je vais, mais tu me suivras un jour ».

  • Dimanche de la Passion

    Eripe me, Dómine, de inimícis meis : doce me fácere voluntátem tuam. ℣. Liberátor meus, Dómine, de géntibus iracúndis : ab insurgéntibus in me exaltábis me : a viro iníquo erípies me.

    Délivrez-moi de mes Ennemis, Seigneur ; enseignez-moi à faire votre volonté. Vous me délivrez de mes ennemis furieux, Seigneur ; et mous m’élèverez au-dessus de ceux qui se dressent contre moi ; vous m’arracherez des mains de l’homme inique.

    Comme tous les chants du propre du temps de la Passion, ce graduel, tiré des psaumes 142 et 17, est une plainte du Seigneur, une demande angoissée qui sait qu’elle sera exaucée in fine. La mélodie est superbe, et superbement interprétée par les moines d’En-Calcat ci-dessous (il serait bon que ces 45 tours qui couvrent toute l’année liturgique – dimanches et fêtes - soient repris en CD). On remarque que tout le début du verset (Liberator meus Domine de gentibus) se trouve également dans le graduel de la Quinquagésime. On remarquera surtout la formule finale, qu’on venait déjà d’entendre sur iniquo, qu’on avait déjà entendue sur iracundis, et dans une forme légèrement différente sur me, et qui se trouvait déjà dans le corps du répons sur facere. (La formule finale habituelle du troisième mode est celle de la fin du corps du graduel sur tuam : sol-la-sol-mi.)


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    Screenshot_2021-03-20 GregoBase - Eripe me Domine de inimicis.png

     

  • Samedi de la quatrième semaine de carême

    Saint Augustin, traité 34 sur saint Jean :

    Cette inaltérable lumière, cette lumière de la sagesse, cachée derrière le nuage de la chair, s’adresse aux hommes et leur dit : « Je suis la lumière du monde : celui qui me suit ne marchera point dans les ténèbres, mais il aura la lumière de la vie ». Vois comme il détourne tes regards de tout objet matériel, pour te rappeler à la considération d’un objet de nature toute différente. Il ne lui suffit pas de dire : « Celui qui me suit ne marchera point dans les ténèbres, mais il aura la lumière » ; car il ajoute : « de la vie », comme l’avait dit auparavant le Psalmiste : « Parce qu’en vous est la source de la vie ». Voyez donc, mes frères, quel accord se trouve entre les paroles du Sauveur et celles du Roi-Prophète : dans le psaume, il est aussi bien question de la lumière que de la source de la vie, et Jésus-Christ nous parle de la lumière de la vie. Dans notre manière d’apprécier les objets matériels, autre est la lumière, autre est une source : se servir de celle-ci, c’est le propre de notre gorge ; nos yeux doivent percevoir celle-là : quand nous avons soif, nous nous mettons en quête d’une fontaine ; nous nous munissons d’une lumière, si nous nous trouvons dans les ténèbres ; et si nous éprouvons, pendant la nuit, le besoin de boire, nous allumons un flambeau pour nous diriger plus sûrement vers la fontaine. Lorsqu’il s’agit de Dieu, il n’en est pas ainsi : en lui, ce qui est lumière, est en même temps source vive ; celui dont les rayons brillent à tes yeux pour t’éclairer, t’offre aussi d’abondantes eaux pour te rafraîchir.

    Vous voyez, mes frères, si vous avez des yeux intérieurs, vous voyez à quelle lumière le Seigneur fait allusion quand il dit : « Celui qui me suit ne marchera pas dans les ténèbres ». Suis l’astre du jour, et voyons si tu ne marcheras pas dans les ténèbres. Voilà qu’il se lève et s’avance vers toi ; il dirige sa course vers l’Occident : pour toi, tu veux marcher peut-être vers l’Orient. Si tu ne suis pas une route toute différente, tout opposée à celle qu’il suit lui-même, il est indubitable qu’à marcher dans le même sens, tu feras fausse route, et qu’au lieu d’aller à l’Orient, tu iras à l’Occident. Sur terre, tu te tromperas en le prenant pour guide ; il en sera de même du navigateur qui réglera sur lui sa course à travers l’Océan. Si, au contraire, tu as formé le dessein de te diriger dans le même sens que le soleil, et d’aller, comme lui, vers l’Occident, il nous sera facile de voir, après son coucher, si tu ne marches pas dans les ténèbres. Remarque-le, en effet : il te quittera lors même que tu ne voudrais pas le quitter ; il te laissera en arrière, pour fournir sa course et obéir aux ordres de celui à qui il est forcément soumis.

    Quoiqu’il n’apparût point aux yeux de tous, à cause du nuage de sa chair qui leur voilait ses rayons, Notre-Seigneur Jésus-Christ éclairait toutes choses par la puissance de sa sagesse. Ton Dieu est partout tout entier, et si tu ne te sépares point de lui, jamais ce soleil éternel ne se couchera pour toi. Aussi, dit-il, « celui qui me suit ne marchera pas dans les ténèbres, mais il aura la lumière de la vie ». Ce qu’il a promis ne se réalisera, comme l’indiquent ses paroles, que dans l’avenir ; car il ne dit pas : Cet homme a la lumière de la vie, mais : « il aura la lumière de la vie ». Toutefois, il ne dit pas non plus : Celui qui me suivra, mais : « Celui qui me suit ». Ce que nous devons faire, il nous faut, d’après ses expressions, l’accomplir dès maintenant ; mais il nous donne à entendre que la récompense par lui promise à nos mérites ne nous sera accordée que plus tard. « Celui qui me suit aura la lumière de vie ». Aujourd’hui, on le suit : on jouira, plus tard, de la lumière : aujourd’hui, on le suit par la foi ; dans le siècle futur, on possédera la lumière en la voyant à découvert. « Pendant que nous habitons dans ce corps, nous marchons hors du Seigneur ; car nous n’allons vers lui que par la foi, et nous ne le voyons pas encore à découvert ». Quand le verrons-nous face à face ? Lorsque nous aurons la lumière de vie, lorsque nous serons parvenus à la vision intuitive, et que la nuit du temps présent se sera écoulée. De ce jour qui doit se lever plus tard, il a été dit : « Dès le matin, je paraîtrai en votre présence, et vous contemplerai ». Qu’est-ce à dire « Dès le matin ? » Quand la nuit de cette vie terrestre sera écoulée, lorsque nous n’aurons plus à redouter aucune tentation, après que nous aurons triomphé de ce lion qui tourne autour de nous pendant la nuit, en rugissant et en cherchant une victime qu’il puisse dévorer.

  • Le samedi de l'Acathiste

    Demain, dans la liturgie byzantine, c’est le samedi de l’Acathiste, le jour où l’on chante l’hymne intégralement (en fait généralement le vendredi soir). Voici le tropaire du samedi de l’Acathiste et le kondakion « Invincible chef d’armée », par le P Maximos Fahmé, protopsalte de l’église grecque catholique melkite Saint-Julien le Pauvre à Paris.


    podcast

    Τὸ προσταχθὲν μυστικῶς, λαβὼν ἐν γνώσει, ἐν τῇ σκηνῇ τοῦ Ἰωσήφ, σπουδῇ ἐπέστη, ὁ Ἀσώματος λέγων τῇ Ἀπειρογάμῳ· ὁ κλίνας τῇ καταβάσει τοὺς οὐρανούς, χωρεῖται ἀναλλοιώτως ὅλος ἐν σοί. Ὃν καὶ βλέπων ἐν μήτρᾳ σου, λαβόντα δούλου μορφήν, ἐξίσταμαι κραυγάζειν σοι, χαῖρε, Νύμφη ἀνύμφευτε!

    Lorsque l’incorporel prit connaissance de l’ordre mystérieux, il se présenta aussitôt dans la maison de Joseph et dit à la Vierge : Celui qui, en descendant sur la terre, a incliné les cieux, demeure entièrement en toi, sans éprouver de changement. Le voyant dans ton sein prendre la forme d’un esclave, de stupeur vers toi je m’écrie : Salut à toi, Epouse inépousée !


    podcast

    Τῇ Υπερμάχῳ Στρατηγῷ τὰ νικητήρια,
    Ὡς λυτρωθεῖσα τῶν δεινῶν εὐχαριστήρια,
    Ἀναγράφω σοι ἡ Πόλις σου Θεοτόκε.
    Ἀλλ᾿ὡς ἔχουσα τὸ κράτος ἀπροσμάχητον,
    Ἐκ παντοίων με κινδύνων ἐλευθέρωσον,
    Ἵνα κράζω σοι· Χαῖρε, Νύμφη ἀνύμφευτε.

    Invincible chef d’armée, à toi les accents de victoire ! Libérée du danger, ta ville, ô Mère de Dieu, t'offre des hymnes de reconnaissance. Toi dont la puissance est irrésistible, de tout péril délivre-moi, pour que nous puissions t'acclamer : Salut à Toi, Epouse inépousée !

  • Saint Joseph

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    (Chapelle palatine, Palerme, XIIe siècle.)

    La messe de saint Joseph a une préface propre, datant de 1714 (Clément XI), comme le très rationnel office. Comme le souligne le cardinal Schuster, « le classique cursus romain fait ici défaut », mais « les gloires et la dignité de saint Joseph sont soigneusement exprimées ».

    (Vere dignum et justum est, æquum et salutáre, nos tibi semper et ubíque grátias ágere : Dómine, sancte Pater, omnípotens ætérne Deus;)

    Et te in festivitáte beáti Joseph débitis magnificáre præcóniis, benedícere et prædicáre. Qui et vir justus, a te Deíparæ Vírgini Sponsus est datus : et fidélis servus ac prudens, super famíliam tuam est constitútus : ut Unigénitum tuum, Sancti Spíritus obumbratióne concéptum, paterna vice custodíret, Jesum Christum, Dóminum nostrum.

    Et, en cette fête du bienheureux Joseph de magnifier comme il convient vos grandeurs, de vous bénir et de vous proclamer. Lui, l’homme juste, que vous avez donné pour époux à la Mère de Dieu : lui, le fidèle et prudent serviteur, que vous avez établi sur votre famille : afin qu’il garde, comme un père, votre Fils conçu par l’opération du Saint-Esprit, Jésus-Christ, Notre-Seigneur.

    (Per quem majestátem tuam laudant Angeli, adórant Dominatiónes, tremunt Potestátes. Cæli cælorúmque Virtútes ac beáta Séraphim sócia exsultatióne concélebrant. Cum quibus et nostras voces ut admítti júbeas, deprecámur, súpplici confessióne dicentes.)

  • Jeudi de la quatrième semaine de carême

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    (Graduel des séquences de Notker, Einsiedeln, Xe siècle)

    Puisque la liturgie des quatre temps existait avant celle des jeudis de carême il est vraisemblable que l’introït de ce jour ait été repris du vendredi des quatre temps de septembre. Mais c’est bien en tant qu’introït de ce jour qu’il fut enregistré par les cisterciens de Sept-Fons vers 1962 :

    Screenshot_2021-03-17 Monasteres_Sept_Fons_Abbaye_de_Sept_Fons_002 JPG (Image JPEG, 1838 × 1798 pixels) - Redimensionnée (5[...].png


    podcast

    Lætétur cor quæréntium Dóminum : quǽrite Dóminum, et confirmámini : quǽrite fáciem ejus semper.
    Confitémini Dómino, et invocáte nomen ejus : annuntiáte inter gentes ópera ejus

    Que le cœur de ceux qui cherchent le Seigneur se réjouisse ! Cherchez le Seigneur, et soyez remplis de force, cherchez sans cesse son visage.
    Célébrez le Seigneur, et invoquez son nom ; annoncez ses œuvres parmi les nations.

  • Mercredi de la quatrième semaine de carême

    Ce jour était celui du Grand Scrutin, où les candidats au baptême lors de la prochaine veillée pascale deventaient officiellement catéchumène, par l’imposition des mains, la présentation des Evangiles, du Credo et du Pater. C’est dans ce contexte que s’inscrit le 44e « tractatus » de Saint Augustin sur l’évangile de saint Jean, expliquant le miracle de la guérison de l’aveugle-né (qui est la lecture des matines).

    Les faits surprenants et merveilleux de la vie de notre Seigneur Jésus-Christ, sont à la fois des œuvres et des paroles, des œuvres, parce que ces faits se sont réellement passés, des paroles, parce qu’ils sont des signes. Si donc nous réfléchissons à la signification de ce miracle, nous verrons que l’aveugle représente, le genre humain. Cette cécité a été chez le premier homme le résultat du péché, et il nous a communiqué à tous, non seulement le germe de la mort, mais encore celui de l’iniquité. Si la cécité est l’infidélité, si l’illumination est la foi, quel est celui que le Christ a trouvé fidèle au moment de sa venue sur la terre, puisque l’Apôtre, né de la race des Prophètes, dit lui-même : « Nous étions autrefois par nature enfants de colère, comme tous les autres. » Si nous étions enfants de colère, nous étions aussi enfants de la vengeance, enfants du châtiment, enfants de la géhenne. Comment l’étions-nous par nature, si ce n’est que, par le péché du premier homme, le vice est passé pour nous comme en nature ? Si le vice est de venu pour nous une seconde nature, tout homme naît aveugle, quant à son âme.

    Le Seigneur est venu : Qu’a-t-il fait ? Il a voulu attirer notre attention sur un grand mystère. « Il cracha à terre et il fit de la boue avec sa salive », parce que le Verbe s’est fait chair, « et il oignit les yeux de l’aveugle. » Les yeux de cet homme étaient couverts de cette boue, et il ne voyait pas encore. Le Sauveur l’envoya à la piscine qui porte le nom de Siloé. L’Évangéliste a cru devoir nous faire remarquer le nom de cette piscine et il nous dit « qu’on l’interprète par Envoyé. » Vous savez déjà qui a été envoyé. S’il n’avait pas été envoyé, nul d’entre nous n’eût été délivré du péché. L’aveugle lava donc ses yeux dans cette piscine dont le nom signifie Envoyé : il fut baptisé dans le Christ. Si donc le Sauveur l’a baptisé en quelque sorte lorsqu’il lui rendit la vue, on peut dire qu’il l’avait fait catéchumène quand il oignit ses yeux.

    Ce que vous venez d’entendre est un grand mystère. Demande à un homme : Es-tu chrétien ? Il te répond : Je ne le suis pas. Tu lui demandes encore : Es-tu païen ou juif ? S’il te répond : Je ne le suis pas ; tu continues de l’interroger : Es-tu catéchumène ou fidèle ? S’il te répond : Catéchumène, il a été oint, mais non encore lavé. Comment a-t-il été oint ? Interroge-le, et il te répondra. Demande-lui en qui il croit. Par cela même qu’il est catéchumène, il te dira : Je crois au Christ.

    Je m’adresse maintenant aux fidèles et aux catéchumènes. Qu’ai-je dit de la salive et de la boue ? Que le Verbe s’est fait chair. C’est ce qui est enseigné aux catéchumènes ; mais il ne leur suffit pas d’avoir été oints : qu’ils se hâtent vers le bain salutaire, s’ils recherchent la lumière.

  • Mardi de la quatrième semaine de carême

    L’antienne de communion de ce jour continue sur le thème de la joie. Toutefois si on la chante avec le psaume dont elle est issue (ce qui devrait être normalement le cas), on s’aperçoit que cette joie est celle du sacrifice agréé par Dieu. Et comme il est question d’holocauste il s’agit du sacrifice de la Croix.

    On peut trouver sur internet quelques interprétations de cette antienne (dont la fin est surprenante) parce que dans la néo-« liturgie » elle a été assignée au « 30e dimanche ordinaire », mais dans la vidéo ci-dessous c’est le « deuxième dimanche ordinaire ». Il ne m’importe pas de résoudre ce mystère, il suffira de remarquer que l’antienne est celle du mardi de la quatrième semaine de carême dans tous les livres de liturgie latine depuis toujours…

    A la co-cathédrale de Houston, avec deux versets et la doxologie (interprétation sans élan, et donc qui ne décolle pas, comme c'est la mode):

    Lætábimur in salutári tuo : et in nómine Dómini, Dei nostri, magnificábimur.
    Nous nous réjouirons de votre salut, et nous nous glorifierons au nom de notre Dieu

    Exaudiat te Dominus in die tribulationis ; protegat te nomen Dei Jacob.
    Que le Seigneur t’exauce au jour de la tribulation, que le nom du Dieu de Jacob te protège.

    Mittat tibi auxilium de sancto, et de Sion tueatur te.
    Qu’il t’envoie le secours du lieu saint, et qu’il te protège depuis Sion.