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Liturgie - Page 143

  • Jeudi Saint

    L’hymne des vêpres « Joyeuse lumière », suivie du prokiménon du Jeudi Saint, à Palazzo Adriano (Sicile), le Jeudi Saint 2020.

    Σοφία Ὀρθοί !
    Φῶς ἱλαρὸν ἁγίας δόξης, ἀθανάτου Πατρός, οὐρανίου, ἁγίου, μάκαρος, Ἰησοῦ Χριστέ, ἐλθόντες ἐπὶ τὴν ἡλίου δύσιν, ἰδόντες φῶς ἑσπερινόν, ὑμνοῦμεν Πατέρα, Υἱόν, καὶ ἅγιον Πνεῦμα Θεόν. Ἄξιόν σε ἐν πᾶσι καιροῖς, ὑμνεῖσθαι φωναῖς αἰσίαις, Υἱὲ Θεοῦ, ζωὴν ὁ διδούς, Διὸ ὁ κόσμος σὲ δοξάζει.

    La Sagesse, debout !
    Lumière joyeuse de la sainte gloire du Père immortel, céleste, saint, et bienheureux, ô Jésus Christ. Parvenus au coucher du soleil, voyant la lumière du soir, nous chantons Dieu ; Père, Fils et Saint-Esprit. Il est digne dans tous les temps de te célébrer avec des voix saintes, ô Fils de Dieu qui donne la vie, aussi le monde te glorifie.

    Προκείμενον
    Ἐξελοῦ με, Κύριε, ἐξ ἀνθρώπου πονηροῦ, ἀπὸ ἀνδρὸς ἀδίκου ρῦσαί με, οἵτινες ἐλογίσαντο ἀδικίαν ἐν καρδίᾳ, ὅλην τὴν ἡμέραν παρετάσσοντο πολέμους.

    Délivre-moi, Seigneur, de l'homme mauvais ; arrache-moi des mains de l'homme inique. Ceux qui n'ont eu que des pensées iniques dans le cœur préparaient contre moi des attaques tout le jour. (Psaume 139)

  • Mercredi Saint

    Potum meum cum fletu temperábam : quia élevans allisísti me : et ego sicut fænum árui : tu autem, Dómine, in ætérnum pérmanes : tu exsúrgens miseréberis Sion, quia venit tempus miseréndi ejus.

    Je mélangeais ma boisson avec mes larmes, car tu m’as soulevé et brisé. Et moi comme du foin je me suis desséché. Mais toi, Seigneur, tu demeures à jamais. Toi, dresse-toi, prends en pitié Sion, car le temps est venu de lui faire grâce.

    L’antienne de communion de la messe de ce jour est longue par rapport à beaucoup d’autres. La composition du texte est étonnante. Il s’agit du psaume 101, qu’on a déjà vu à l’introït, au trait et à l’offertoire, mais dans un curieux découpage : on a là la deuxième moitié des versets 10, 11 et 12, la première moitié du verset 13, et tout le verset 14. La pièce étant très ancienne, le texte est celui du psautier romain, avec « temperabam » au lieu de « miscebam ». Saint Jérôme a eu raison de changer le verbe. Tempero veut dire d’abord mélanger, ou plutôt combiner, et il a beaucoup d’autres sens, alors que misceo est plus immédiatement clair. C’est aussi le mot que choisira saint Jérôme quand il retraduira les psaumes depuis l’hébreu.

    La mélodie commence un peu comme celle d’un trait. Elle n’a guère de relief, en dehors du geste de secouer en l’air (elevans allisisti). Mais exactement au milieu (d’où le découpage du texte) il y a l’exclamation, l’appel, « Mais toi Seigneur », qui va se poursuivre en vagues (aeternum, exsurgens, tempus) jusqu’à la fin qui reprend le thème du début.

    Voici cette antienne dans une interprétation quelque peu atone et aplatie, comme c’est hélas la mode, par le Chœur grégorien de Paris (mais assurément il y a pire).

  • Mardi Saint

    Dom Pius Parsch :

    C’est encore une fois Jérémie qui nous fait entendre sa voix plaintive à l’épître. Il nous donne aujourd’hui les propres paroles de ses ennemis, qui ont conspiré de le faire mourir. Tout y est mystérieux ; et l’on sent que le Prophète est ici la figure d’un plus grand que lui. « Mettons, disent-ils, du bois dans son pain », c’est-à-dire : Jetons un bois vénéneux dans sa nourriture, afin de lui causer la mort. Tel est le sens littéral, quand il ne s’agit que du Prophète ; mais combien ces paroles s’accomplissent plus pleinement dans notre Rédempteur ! Sa chair divine est, nous dit-il, un Pain véritable descendu du ciel ; ce Pain, ce corps de l’Homme-Dieu, est meurtri, déchiré, sanglant ; les Juifs le clouent sur le bois, en sorte qu’il en est tout pénétré, en même temps que ce bois est tout arrosé de son sang. C’est sur le bois de la croix que l’Agneau de Dieu est immolé ; c’est par son immolation que nous sommes mis en possession d’un Sacrifice digne de Dieu ; et c’est par ce Sacrifice que nous participons au Pain céleste, qui est en même temps la chair de l’Agneau et notre Pâque véritable.

    • Sur la falsification rabbinique de ce verset, adoptée par la néo-« liturgie » (et la soi-disant « néo-Vulgate »), voir ici.
  • Le cardinal Sarah réagit

    Le cardinal Sarah, s’inscrivant explicitement à la suite des cardinaux Burke, Müller et Brandmüller, publie un long texte contre l’interdiction des messes non concélébrées à Saint-Pierre de Rome. On y relève par exemple ceci :

    « Le rôle principal – pour ne pas dire le seul – d’un autel, c’est en fait qu’on y offre le sacrifice eucharistique. La présence des reliques des saints sous les autels a une valeur biblique, théologique et spirituelle d’une telle portée qu’il n’est nul besoin d’y faire allusion. Avec la nouvelle réglementation, les autels de Saint-Pierre sont destinés à faire seulement office, sauf une fois par an, de tombes des saints, voire de simples œuvres d’art. Ces autels devraient en revanche vivre, et leur vie c’est la célébration quotidienne de la sainte Messe. »

    Le texte se termine ainsi :

    « Pour toutes les raisons exposées ici et pour bien d’autres raisons encore, avec un nombre immense de baptisés (dont beaucoup veulent pas ou ne peuvent pas manifester leur propre opinion), je supplie humblement le Saint-Père de décider du retrait des récentes normes décrétées par la Secrétairerie d’État, qui manquent autant de justice que d’amour, qui ne correspondent pas à la vérité ni au droit, qui ne contribuent pas à la dignité de la célébration, à la participation dévote à la Messe ni à la liberté des enfants de Dieu mais les mettent plutôt en péril. »

     C’est à lire chez Sandro Magister.

  • Lundi Saint

    Afin que les hommes ne s’imaginassent point que Lazare était un fantôme et n’avait pas été vraiment ressuscité, il était du nombre de ceux qui se trouvaient à table ; il était vivant, il parlait, il prenait part au festin : la vérité se manifestait ainsi au grand jour, et l’incrédulité des Juifs se trouvait confondue. Jésus était donc à table avec Lazare et les autres, et Marthe, une des sœurs de Lazare, les servait. « Or Marie », l’autre sœur de Lazare, « prit une livre d’un parfum de nard pistique de grand prix, elle en oignit les pieds de Jésus, et les essuya avec ses cheveux, et la maison fut remplie de l’odeur du parfum. » Vous avez entendu le récit du fait, cherchons le mystère qu’il renferme.

    Qui que tu sois, veux-tu être une âme fidèle, répands avec Marie sur les pieds du Seigneur un parfum précieux. Ce parfum, c’était la justice ; voilà pourquoi il pesait une livre [libra : la livre, et aussi la balance, donc la balance de Thémis] ; c’était aussi un parfum « de nard » pur et précieux. Le nom de pisticus donné à ce parfum indique vraisemblablement la contrée d’où il venait, mais ce mot n’est pas mis sans dessein, et il est en parfait rapport avec le mystère dont il s’agit. Le mot grec pistis se rend en latin par fides (la foi). Tu cherches à opérer la justice : « Le juste vit de la foi. » Oins les pieds de Jésus par une vie sainte, suis les traces du Seigneur.

    Essuie ses pieds avec tes cheveux ; si tu as du superflu, donne-le aux pauvres, et tu auras essuyé les pieds du Seigneur, car les cheveux semblent pour le corps quelque chose de superflu. Tu vois ce qu’il faut faire de ton superflu ; superflu pour toi, il est nécessaire aux pieds du Seigneur. Peut-être que, sur la terre, les pieds du Seigneur se trouvent dans le besoin. N’est-ce pas de ses membres, en effet, que le Sauveur doit dire à la fin des temps : « Chaque fois que vous l’avez fait à l’un de ces plus petits d’entre mes frères, c’est à moi que vous l’avez fait ? » Vous avez distribué votre superflu, mais vous avez soulagé mes pieds.

    « La maison fut remplie de l’odeur du parfum » ; le monde s’est rempli de la bonne renommée ; car la bonne odeur, c’est la bonne renommée. Ceux qui vivent mal et qui portent le nom de chrétiens font injure à Jésus-Christ ; c’est de ceux-là qu’il est dit : « A cause de vous, le nom de Dieu est blasphémé. » Mais, si à cause d’eux le nom de Dieu est blasphémé, à cause des bons, le nom du Seigneur est comblé de louanges. Écoutez l’Apôtre : « Nous sommes, dit-il, une bonne odeur du Christ en tous lieux. »

    Saint Augustin, traité 50 sur saint Jean, lecture des matines.

  • Dimanche des Rameaux

    Le tropaire des Rameaux en la cathédrale de Piana degli Albanesi (capitale des Arberèches de Sicile) le 19 mars 1989.

    Τὴν κοινὴν Ἀνάστασιν, πρὸ τοῦ σοῦ Πάθους πιστούμενος, ἐκ νεκρῶν ἤγειρας τὸν Λάζαρον Χριστὲ ὁ Θεός· ὅθεν καὶ ἡμεῖς ὡς οἱ Παῖδες, τὰ τῆς νίκης σύμβολα φέροντες, σοὶ τῷ Νικητῇ τοῦ θανάτου βοῶμεν· Ὡσαννὰ ἐν τοῖς ὑψίστοις, εὐλογημένος ὁ ἐρχόμενος, ἐν ὀνόματι Κυρίου.

    Voulant, avant ta Passion, fonder notre foi en la commune résurrection, tu as ressuscité Lazare d’entre les morts, ô Christ Dieu. C’est pourquoi, comme les enfants d’alors, nous portons les symboles de la victoire, et te chantons, à toi, vainqueur de la mort : Hosanna au plus haut des cieux ! Béni soit celui qui vient au nom du Seigneur !

    C'est extrait de cette vidéo où l'on voit la procession des Rameaux, avec Mgr Sotìr Ferrara sur un âne, et la fanfare...

  • Samedi de la Passion

    Les Juifs virent Lazare ressuscité, et comme ce grand miracle du Seigneur avait été publié avec une telle évidence, manifesté si notoirement que ses ennemis ne pouvaient ni dissimuler le fait ni le nier, voyez l’expédient qu’ils trouvèrent. « Les princes des prêtres songèrent à faire mourir Lazare lui-même. » O projet stupide et aveugle cruauté ! Le Seigneur Jésus-Christ, qui a pu ressusciter cet homme mort par suite d’une maladie, ne pourrait-il pas lui rendre la vie s’il était tué ? En donnant la mort à Lazare, ôteriez-vous au Seigneur sa puissance ? S’il vous semble qu’autre chose est de ressusciter un homme décédé, autre chose de ressusciter un homme tué, sachez que le Seigneur a fait l’un et l’autre miracle. Il a ressuscité Lazare, victime d’une mort naturelle, et il s’est ressuscité lui-même après que vous l’avez fait mourir de mort violente.

    « Le Lendemain, une foule nombreuse qui était venue pour la fête, ayant appris que Jésus venait à Jérusalem, prit des rameaux de palmiers, et alla au-devant de lui, criant : Hosanna, béni celui qui vient au nom du Seigneur, le roi d’Israël. » Les rameaux de palmiers sont les louanges et l’emblème de la victoire : le Seigneur devait en effet vaincre la mort en mourant lui-même, et triompher par le trophée de la croix, du démon, prince de la mort. Selon quelques interprètes qui connaissent la langue hébraïque, Hosanna est une parole de supplication qui exprime plutôt un sentiment du cœur qu’une pensée déterminée ; tels sont les mots qu’on appelle interjections dans la langue latine ; ainsi dans la douleur nous nous écrions : hélas ! ou dans la joie : ah !

    La foule le saluait donc par ces acclamations : « Hosanna ! béni celui qui vient au nom du Seigneur, le roi d’Israël. » Quelle torture l’esprit envieux des princes des Juifs ne devait-il pas souffrir lorsqu’une si grande multitude acclamait le Christ comme son roi ? Mais qu’était-ce pour le Seigneur que d’être roi d’Israël ? Était-ce quelque chose de grand pour le roi des siècles, de devenir roi des hommes ? Le Christ ne fut pas roi d’Israël pour exiger des tributs, armer de fer des bataillons et dompter visiblement ses ennemis, mais il est roi d’Israël parce qu’il gouverne les âmes, parce qu’il veille sur elles pour l’éternité, parce qu’il conduit au royaume des Cieux ceux qui croient en lui, qui espèrent en lui et qui l’aiment.

    Saint Augustin, traité 50 sur saint Jean, lecture des matines.

  • Vendredi de la Passion

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    La station romaine est l’église Saint-Etienne au Mont Coelius, ou Saint-Etienne la Ronde, Santo Stefano Rotundo.

    Dom Pius Parsch :

    Nous nous rendons aujourd’hui auprès du premier martyr, le diacre saint Étienne. C’est lui qui, le premier, a suivi le Seigneur dans ses souffrances, il peut être notre guide dans ce jour de Passion. L’église de station est une antique construction en forme de rotonde qui fut consacrée par le pape Simplicius (468-483). Le pape Théodore (643-649) fit placer dans l’abside un tableau en mosaïque. Cette mosaïque existe encore : c’est un lien qui nous unit aux chrétiens qui se rendaient jadis à l’office de station. Nous y voyons un symbole du crucifiement. Le buste du Christ se tient au-dessus d’une croix ornée de pierres précieuses (cette image rend merveilleusement le sens de la messe d’aujourd’hui). [De chaque côté de la croix il y a les saints martyrs Prime et Félicien, dont les corps furent placés là par le pape Théodore.]

    Le cardinal Schuster évoque lui aussi saint Etienne :

    La question agitée à Jérusalem au lendemain de la mort du divin Maître fut précisément celle du caractère du christianisme, c’est-à-dire si celui-ci devait représenter un mouvement spiritualiste au sein de la Synagogue, comme c’était le fait des Esséniens et des pharisiens ; ou s’il devait être au contraire une nouvelle religion surpassant les anciens cultes nationaux. Saint Pierre la résolut d’abord à l’occasion du baptême de Corneille, mais celui qui, plus particulièrement parmi les Juifs eux-mêmes, porta la question hors du milieu apostolique, fut Étienne, qui voulut y intéresser les hellénistes, lesquels, habitués à vivre parmi les Gentils dans la Diaspora, manifestaient des idées moins étroites en fait de religion. Eux aussi pourtant partageaient beaucoup des préjugés du Sanhédrin et se scandalisèrent de ce qui leur paraissait un libéralisme intolérable de la part d’un adepte du Galiléen. Étienne, intrépide en présence de l’assemblée, déclare toutefois pour confirmer sa thèse universaliste, qu’il contemple Jésus assis sur le trône même de la divine majesté. Il le dit, et, empourpré du sang de son martyre, il ferma les yeux à la lumière du monde pour les rouvrir aux splendeurs de l’éternité.

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  • L'Annonciation

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    Curieusement, alors qu’il s’agit de la fête de l’Incarnation proprement dite, la messe latine de l’Annonciation n’a aucun chant propre. Ce qui montre sans doute qu’elle est moins ancienne que la messe du mercredi des quatre temps de l’Avent, qui devait être la première fête de l’Annonciation… et qui le reste d’une certaine façon (les fameux sermons de saint Bernard « sur Missus est » ont été prononcés pendant l’Avent et non le 25 mars).

    Les chants sont donc repris d’autres messes, et l’antienne de communion est celle du mercredi des quatre temps. Le graduel est aujourd’hui celui du commun des saintes femmes (non vierges !). Mais au moyen âge on le trouvait pour d’autres fêtes, particulièrement sainte Agnès, et à Paris pour sainte Geneviève.

    Ce graduel Diffusa est gratia a une particularité unique : alors que la plus grande partie des graduels sont des centons, sa première partie est originale, et sa deuxième partie (le verset)… est exactement la même que la deuxième partie du graduel Specie tua du commun des vierges (et dont plusieurs formules se retrouvent dans d’autres graduels).

    Le voici par les moniales d’Argentan en 1974 :


    podcast

    Diffúsa est grátia in labiis tuis : proptérea benedíxit te Deus in ætérnum. ℣. Propter veritátem et mansuetúdinem et justítiam : et de ducet te mirabíliter déxtera tua.

    La grâce est répandue sur vos lèvres ; c’est pourquoi Dieu vous a bénie à jamais et pour tous les siècles. ℣. Pour la vérité, la douceur et la justice ; et votre droite voua conduira merveilleusement.

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  • Mercredi de la Passion

    Christe redemptor pius animarum, exaudi gemitus flentium,
    . Et miserere.
    . Qui caput tuum arundine caesum in cruce vis esse porrectum, ut mundus per hoc salvaretur,
    . Et miserere.
    . Qui sputa, probra, spinarum coronam, lanceam, et sepulturam sustinuisti nostri causa,
    . Jam miserere.
    . Qui cruce tua mundum redemisti; quique triumphator inferni victor factus es supplicii,
    . Jam miserere.
    . Jam morte tua redemptis inspira, ut te sequamur in hac vita, teque fruamur in gloria,
    . Jam miserere.

    Ô Christ bon rédempteur des âmes, exauce les gémissements de ceux qui pleurent, et aie pitié.
    Toi qui as voulu que soit offerte en sacrifice sur la croix ta tête qui avait été frappée par un roseau, afin que le monde soit sauvé, aie pitié.
    Toi qui as enduré les crachats, les outrages, la couronne d’épines, la lance, et la sépulture à cause de nous, aie pitié.
    Toi qui par ta croix as racheté le monde, et qui, triomphant de l’enfer, as vaincu le supplice, aie pitié.
    Inspire à ceux qui sont déjà rachetés par ta mort de te suivre dans cette vie, et de jouir de ta présence dans la gloire. Aie pitié.

    Telles sont les « preces » de l’office de tierce de ce jour dans le bréviaire mozarabe. C’est ce jour que les « preces » de l’office de sexte sont le texte qui, par on ne sait quel processus, s’est retrouvé dans un processionnal de Paris en 1824, avant d’être popularisé par Solesmes, avec un autre refrain : Attende Domine et miserere, quia peccavimus tibi (dans le bréviaire mozarabe c’est seulement « Et miserere »).